Total War : La Chronique des Trois Royaumes - Chapitre I
La Chronique des Trois Royaumes est une aventure suivie, réalisée à partir d'une campagne de Total War : Three Kingdoms et son DLC Mandate of Heaven. On y suit les pérégrinations de Liu Bei dans sa longue quête débutée en Hiver 182.
Liste des chapitres
Introduction | Chapitre I | Chapitre II | Chapitre III | Chapitre IV | Chapitre V | Chapitre VI | Chapitre VII | Chapitre VIII | Chapitre IX
C'est par l'acier et le sang que les Han se sont imposés après la chute des Qin et sont restés la dynastie régnante de la Chine pendant des siècles. Depuis le début de leur domination, de nombreux empereurs Han se sont succédés à la tête du pays, chacun d'eux perpétuant la dynastie à sa façon.
Mais le règne de l'empereur actuel est en proie aux tourments. Ses préposés eunuques corrompus utilisent le pouvoir à leurs propres fins, tandis que l'impératrice les combat pour le contrôle de la cour. Le pays est ravagé par la famine et les calamités. Le peuple voit en ces mauvais présages le signe du mécontentement des cieux envers les Han.
Ailleurs, dans la commanderie de Julu, le guérisseur Zhang Jue et ses frères étudient les Livres du Ciel et se considèrent comme les sauveurs du peuple et les hérauts de la fin des Han. À mesure qu'ils prêchent leur message, le peuple excédé se rallie à leur discours dans l'espoir d'un meilleur avenir.
Ayant perdu son père alors qu'il n'était encore qu'un enfant, Liu Bei grandit dans une famille pauvre. Pour subvenir à leurs besoins, Liu Bei et sa mère vendaient des nattes et des sandales de paille.
Petit, Liu Bei était malgré tout très ambitieux. Au sud-est de la maison où il habitait, poussait un grand mûrier, haut d'environ quinze mètres et dont la forme rappellait celle d'un auvent de char. Un jour, alors qu'il jouait sous ce mûrier avec les autres enfants de sa famille, il déclara qu'il voulait devenir empereur : « Certainement, un jour je conduirai ce chariot céleste ! ». Il jura de faire preuve de bonté et de générosité envers celles et ceux qu'il croisera, afin d'avoir de nombreux amis dans le futur.
En 175, sa mère l'envoya étudier auprès de Lu Zhi, alors administrateur de Jiujiang et grand érudit. Il était également natif du même district que Liu Bei. Un de ses camarades de classe était Gongsun Zan, que Liu Bei admirait et traitait comme un frère aîné.
Il étudiait également avec son cousin éloigné, Liu Deran. Le père de celui-ci, Yuanqi, savait que Liu Bei était pauvre et lui offrait fréquemment de la nourriture et des provisions. Un jour, il lui offrit un paquet, contenant des Wu Zhu, pour lui et sa mère. Au bord des larmes, Liu Bei accepta humblement en constatant la générosité que faisait preuve Yuanqi à son égard. Celui-ci voyait déjà en Liu Bei, un diamant brut au potentiel insoupçonné.
Liu Bei n'aimait pas trop étudier. Il était plus intéressé par les fêtes, la musique et la chasse. Il se rendait souvent en ville avec Gongsun Zan pour essayer de beaux habits. Lorsqu'il n'étudiait pas, il passait son temps avec les jeunes du village, à jouer et se bagarrer. Liu Bei adorait cela, et était même considéré comme le meilleur combattant de la région. Ainsi, de nombreux jeunes braves, impressionnés par la force et l'agilité de Liu Bei, commencèrent à le suivre. Ils lui demandèrent même de les prendre comme disciples.
C'est à ce moment que je fis sa connaissance... J'avais entendu parler d'un jeune homme, bon et ambitieux, qui vivait près de Henei. Ces deux qualités n'allant généralement pas ensemble, j'étais curieux d'en savoir plus à son sujet. Je résidais à cette époque à Luoyang, et j'étais chargé de rapporter l'histoire de l'empereur Lingdi. Mais les coups bas et autres conspirations fomentés par les maudits eunuques commençaient à m'ennuyer. Il était temps pour moi de prendre congé de l'empereur et de suivre un nouveau destin...
Dès notre première rencontre, Liu Bei me fit bonne impression. Je lui expliquais quelles étaient mes intentions à son sujet. Il accepta aussitôt que ses faits et gestes soient retranscrits. Mais, c'était à une condition. Il ne voulait pas d'un récit édulcoré et complaisant, il voulait que je rapporte la vérité, même la plus inavouable.
La fraternité était quelque chose d'important pour Liu Bei, au point qu'une communauté se forma autour de lui. Ses membres, tous égaux, profiteraient un jour des joies de ce monde. Aimé par tous ceux qui le connaissaient, Liu bei avait toujours le désir d'aider le monde. Il ne savait simplement pas encore comment y parvenir...
Hiver 182
L'Hiver était là et l'année 182 se terminait. Liu Bei n'était encore qu'un gamin rempli de rêve et passait ses soirées à refaire le monde en compagnie de ses amis.
Un soir, alors qu'il venait de vider son troisième gobelet de huangjiu (du vin de céréale), chose dont il n'avait pas l'habitude, Liu Bei vit sa vision se brouiller et sa tête partir en arrière, les jambes en l'air. Son esprit s'échappa de son corps inerte, pendant que ses amis se réjouissaient de sa position embarrassante. Liu Bei fit alors en songe la rencontre qui allait bouleverser sa vie à jamais...
Le lendemain matin, les cheveux poussant à l'intérieur du crâne et les mots prononcés par la mystérieuse femme encore gravés dans son esprit, Liu Bei fut convié par un colonel local à proximité de la ferme agricole d'Henei. Il s'agissait de son ami de longue date Zou Jing. Ce dernier, connu comme étant celui Qui Défait les Barbares, lui proposa de le rejoindre pour l'aider à combattre une bande de rebelles qui semaient le chaos dans la région.
Zou Jing fournit ainsi à Liu Bei quelques hommes de confiance dont une troupe d'archers d'élite de Yi. Leurs longs arcs siyah augmentent la vélocité des flèches, et leurs épées zhibeidao permettent de repousser leurs adversaires en mêlée. Il lui donna également deux troupes de cavaliers armés de sabres pour neutraliser les archers rapidement et combattre les unités de cavalerie ennemie.
Grâce à la communauté qui s'élevait autour de lui, Liu Bei pu faire appel à des miliciens armés de ji, une longue lance munie d'une courte lame au sommet et d'une pointe en acier. C'est l'arme parfait pour à la fois taillader et transpercer les cavaliers, voire même les désarçonner.
Liu Bei remercia Zou Jing de l'honneur qu'il lui faisait de combattre à ses côtés. Il ne se doutait pas qu'il était en réalité en observation... Les brigands n'étaient en fait que du menu fretin et ne représentaient pas une difficulté insurmontable pour tous commandants dignes de ce nom.
Zou Jing interviendra en renfort au cas où les choses se passaient mal. Si tel était le cas, le déshonneur affectera profondément la famille de Liu Bei, et ses rêves de monter un jour sur le trône de l'empereur prendront soudainement fin.
Alors que Liu Bei et Zou Jing réfléchissaient à un plan, Des éclaireurs arrivèrent afin d'apporter des informations sur les bandits qu'ils devaient combattre. Il s'agissait de deux unités de milices montées armées de lances. Leur charge étant assez puissante, Liu Bei devait faire très attention. Ils étaient commandés par un certain Zhi Kui.
Faisant fi de la pression qui reposait sur ses épaules, Liu Bei lança aussitôt l'assaut sur les rebelles de Zhi Kui.
Ce fut un rude premier combat pour Liu Bei qui perdit de nombreux cavaliers face aux charges incessantes des bandits montés. Un duel s'en est suivit opposant Liu Bei, aidé de Zou Jing, et Zhi Kui. Ce dernier fit preuve de beaucoup de volonté et de courage au point que Liu Bei décida de l'épargner à l'issue du combat. Il l'invita même à rejoindre ses troupes ce que Zhi Kui accepta. Il intégra ainsi l'armée de Liu Bei avec ce qui restait de ses cavaliers.
Zou Jing récompensa Liu Bei de 1000 Wu Zhu et lui laissa les hommes. Il lui conseilla d'utiliser cet argent pour recruter quelques troupes supplémentaires et de rejoindre immédiatement Lu Zhi.
Liu Bei prit ses ordres et recruta une milice d'archers et une autre troupe de miliciens armés de ji dans les localités avoisinantes. Il se dirigea ensuite vers la petite cité de Henei pour rendre visite à son ami et mentor Lu Zhi. Ce dernier avait en réalité dépêché Zou Jing pour superviser Liu Bei...
Historiquement, Liu Bei a été grandement influencé par Lao Tseu qui, selon la tradition, est le père fondateur du taoïsme, un des trois piliers de la philosophie chinoise.
Liu Bei fut un brillant politicien dont les tendances quelque peu confucéennes ont été dramatisées par rapport aux fondateurs des Royaumes rivaux, Cao Pi et Sun Quan, qui ont tous deux gouverné comme de purs légistes. Sa philosophie politique peut être mieux décrite par l'idiome chinois "Confucéen en apparence, mais légiste en substance".