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La Chronique des Trois Royaumes est une aventure suivie, réalisée à partir d'une campagne de Total War : Three Kingdoms et son DLC Mandate of Heaven. On y suit les pérégrinations de Liu Bei dans sa longue quête débutée en Hiver 182.

Liste des chapitres

Introduction | Chapitre I | Chapitre II | Chapitre III | Chapitre IV | Chapitre V | Chapitre VI | Chapitre VII | Chapitre VIII | Chapitre IX

L'hiver commençait à prendre fin, il était temps pour Liu Bei de lancer la deuxième phase de son plan.

Les forces de Gaotang Yuanxian prirent le chemin vers la province de Bohai. Han Fu y était de nouveau en difficulté et venait de perdre sa cité. Son port de pêche allait tomber prochainement sous la coupe de Zhang Jue.

Gaotang Yuanxian, Zhi Kui et Zhao Yun reçurent pour tâche d'intercepter Zhang Jue et de lui reprendre les terres conquises par les Turbans jaunes. Ils allaient devoir se débrouiller seuls et éviter de trop lourdes pertes. Surtout, ils devaient faire vite, car des seigneurs avaient semble-t-il eu la même idée que Liu Bei et étaient déjà présents dans la région, attendant le bon moment pour frapper et s'accaparer des terres qui revenaient de droit à notre chef. Après tout, seul Liu Bei s'était levé contre la rébellion des Turbans jaunes dans la région au début du conflit.

Conjointement, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei préparèrent leurs troupes pour se rendre dans la province d'Anping, à l'ouest. Ils devaient y assiéger la cité contrôlée par Zhang Bao. En plus d'une garnison forte de 800 hommes, la cité était défendue par une armée de Turbans jaunes de près de 2300 rebelles. La situation n'était pas favorable, mais Liu Bei croyait fortement en ses chances, quitte à perdre beaucoup de soldats.

À Ye, à quelques encablures au sud, se trouvait le dernier bastion défendu par Zhang Liang. Lu Zhi devait tout faire pour s'en emparer et mettre fin au règne de terreur d'un des frères Zhang. C'est ce que Liu Bei espérait en tout cas...

Plus au nord, une bonne nouvelle arriva à mes oreilles. Il se disait qu'un général venu de l'ouest, un certain Dong Zhuo, avait été appelé par l'empereur pour déloger Zhang Jue de la province de Zhongshan.

Depuis sa province de Shuofang, Dong Zhuo avait franchi les Montagnes noires et s'apprêtait à s'emparer de la ferme d'élevage de Zhongshan, privant Zhang Jue d'une précieuse source alimentaire.

Printemps 186

La rebellion des Turbans jaunes commençait à péricliter. Dong Zhuo avait réussi à prendre la ferme d'élevage de Zhongshan. Dans la province de Pingyuan, des petits groupes de rebelles tentaient de s'établir, mais le bon Tao Qian, toujours stationné sur les terres de Liu Bei, veillait à calmer leurs ardeurs.

Au nord de Pingyuan, Gaotang et ses hommes s'étaient mis en embuscade dans la forêt pour contrer un éventuel changement de direction de la part de Zhang Jue. Ce dernier avait des vues sur le port de pêche de Bohai, mais il pouvait très bien se tourner vers la province de Pingyuan en voyant celle-ci être dépouillée de ses principales forces.

À l'ouest de Pingyuan, le siège était posé devant les portes de la cité d'Anping. Ne disposant pas d'engins de siège et préférant une approche discrète pour prendre la cité, Liu Bei ordonna à ses hommes de creuser un tunnel pour passer sous les murailles.

Liu Bei disposait de ravitaillement suffisamment importantes pour pouvoir tenir le siège, contrairement à l'ennemi qui subissait d'ores et déjà l'usure. Ce n'était qu'une question de jours avant que les rebelles ne tentassent une sortie.

Aussi, profitant des quelques moments de quiétude durant le siège, j'enseigna à Liu Bei une nouvelle leçon afin d'augmenter les revenus grâce au commerce. Avec l'obtention de la mine de sel de Pingyuan, il allait falloir trouver des moyens pour vendre le précieux or blanc à travers la Chine, voire au delà. Et pour cela, j'avais quelques petites idées... légales, bien entendu.

En effet, malgré toutes les lois que l'État imposait pour restreindre les marges de manœuvre de la classe marchande, il était possible de les contourner. La législation des Han interdisait notamment à la classe marchande d'interférer dans les affaires du gouvernement. Pourtant sa puissance et son influence étaient indéniables.

Des agents mercantiles s'aventuraient au-delà des frontières qui longeaient la route de la soie, bardés de marchandises chinoises, et ramenaient des biens exotiques, qui ravissaient l'aristocratie et amadouaient les puissants.

Avoir recours aux messagers étrangers nous permettraient de répandre nos biens contre des pièces sonnantes et trébuchantes. Ses marchands venus de loin ignoraient certes nos coutumes mais pouvaient nous être loyaux. Notre commerce se trouverait ainsi assuré.

Les semaines passèrent et l'Été n'allait pas tarder à arriver. Ne comptant plus sur ses réserves pour survivre au siège, les troupes des Turbans jaunes stationnées à Anping tentèrent une sortie.

Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei, avec 2300 hommes, firent alors face à 3120 rebelles du Turban jaune. Autant dire que nos chance de vaincre étaient plus que ridicules. Pourtant, Liu Bei campait sur ses positions et croyait fortement remporter cette manche. Cela rassurait les troupes qui renssentaient cette confiance. Les soldats étaient concentrés comme jamais.

Liu Bei décida de l'emplacement du champ de bataille, situé entre une forêt sur la droite et un petit village sur la gauche. Plein centre, se trouvait un immense rocher, posé là comme s'il avait été amené par les dieux.

Peut-être était-ce le cas. Liu Bei comptait en tout cas sur ce caillou pour rompre en deux l'armée adverse et la combattre ainsi sur deux fronts. La cavalerie, cachée dans la forêt, interviendra ensuite pour disperser les archers et achever les fuyards.

C'était malheureusement devenu une habitude. Chaque bataille menée par Liu Bei se terminait en bain de sang. Et celle-ci plus qu'aucune autre auparavant. Les rebelles résistèrent jusqu'au-boutisme. Leurs soldats armés d'une paire de haches, qu'ils appelaient les Porteurs de paix, furent les derniers à tomber, se battant ardemment avec fanatisme et déchaînant un déluge de violence dans nos rangs.

2400 des leurs furent tués durant le combat, et 360 autres capturés. Nous perdîmes 1132 camarades qui allaient être difficilement remplaçables... Les fuyards étaient au nombre de 330 rebelles. Malheureusement pour eux, ils avaient réussi à rejoindre leur cité, ou leur tombeau devrais-je dire.

Le siège pouvait continuer sans risque désormais pour Liu Bei. La cité d'Anping allait très vite tomber entre ses mains, en espérant que seul le sang des Turbans jaunes coulera cette fois-ci.

Notre idéaliste vertueux, notre dieu de la guerre et notre pugnace soiffard avaient beaucoup changé durant ce combat. À eux trois, ils avaient tué près de 800 rebelles. Zhang Fei, frappant toujours avec véhémence fit preuve de fureur durant la bataille. Guan Yu, lui, gagna en endurance à force de lutter sur tous les fronts. Quant à Liu Bei, les pertes élévées lui fit prendre conscience qu'il allait devoir être plus flexible dans ses choix d'hommes. À l'instar du temps, la chance pouvait tourner du jour au lendemain...

Été 186

Aux premières lueurs de l'Été, Zhang Jue se dirigea vers le port de pêche de Bohai et en prit facilement le contrôle. Malheureusement pour Han Fu, cela sonnait la fin pour lui et sa famille.

Dans sa hâte, Zhang Jue avait abandonné la cité de Bohai, y laissant une garnison de 800 hommes. La cité ne disposait plus de défenses suffisantes. Gaotang saisit l'opportunité pour frapper un grand coup. Il abandonna la forêt où il s'était caché avec ses troupes et pris d'assaut la colonie. Celle-ci tomba très rapidement.

Gaotang ne rentra pas trop dans les détails lorsqu'il me fit plus tard son rapport, sans enjoliver cette fois-ci. Ce jour-là, il avait perdu seulement 271 hommes sur les 1600 qu'il avait à sa disposition. Il insista également sur la prouesse de Zhao Yun au combat. Il avait rivalisé d'exploit en tuant à lui seul plus de 200 rebelles, du haut de ses 17 printemps.

La cité fut très vite réorganisé. L'objectif était d'en faire un bastion commercial, tourné vers la pêche, dès lors que le port de la province sera capturé. Mais avant, il fallait assurer la communication, essentielle pour un règne stable. Pour cela, la construction d'un bureau de poste fut lancée.

Les bureaux de poste offraient deux types de communication : d'abord via la distribution officielle du courrier, puis par les échanges de rapports officieux entre les officiers. Le courrier était écrit sur des parchemins roulés et attachés par des ficelles, renforcées ensuite par un sceau de cire. Si quelqu'un d'autre que le destinataire désigné brisait ce sceau, la personne coupable pouvait être condamnée pour haute trahison et violation de la confidentialité.

Quelques jours après la prise de la petite cité de Bohai, et alors qu'il menait toujours le siège de Anping, Liu Bei reçut une lettre de l'Empereur Lingdi, décidément bien informé de la situation, ainsi que 2000 Wu Zhu supplémentaires. Il était temps car l'entretien de deux armées en campagne devenait de plus en plus coûteux

À ce rythme, d'ici trois saisons, Liu Bei n'allait plus pouvoir payer ses troupes. Cette récompense fut donc salutaire et permettait d'entrevoir des lendemains meilleurs... Si tout du moins, Gaotang réussissait à résister à la fureur de Zhang Jue et que Liu Bei sortait victorieux de son siège à Anping.

Dans sa lettre, l'Empereur reconnaissait enfin les efforts de Liu Bei au service des Han. En poursuivant sur cette voie, il le récompenserait de nouvelles terres... et de 2000 Wu Zhu.

Ceci étant, Liu Bei n'attendit pas les bonnes grâces de l'empereur et estima qu'il était temps de s'emparer de la cité d'Anping où il restait désormais plus que 296 rebelles. De plus, le tunnel était terminé. Il fallait donc en profiter avant qu'il ne soit découvert.

Une nuit, Liu Bei, Zhang Fei et Guan Yu s'engagèrent dans le tunnel. Furtivement, ils assassinèrent toutes menaces portant un turban jaune sur sa tête. Un après l'autre les rebelles tombèrent jusqu'à ce qu'il n'en resta plus un seul pour protéger la cité. Leur chef, He Man, un gamin de 16 ans, fut capturé. Ne voyant pas l'utilité de le garder, ni de l'exécuter, Liu Bei le relâcha contre la promesse de recevoir 500 Wu Zhu. L'important était ailleurs, la cité était prise sans que ne coula le sang de nos camarades...

Bénéficiant d'une tranquilité toute relative, Liu Bei en profita pour retourner à Pingyuan pour quelques jours et résoudre des affaires urgentes. Il laissa à Guan Yu et Zhang Fei la charge de défendre la cité nouvellement acquise au cas où il recevait la visite inopportune de Turbans jaunes.

En réalité, tout le monde savait qu'il n'avait d'yeux que pour Dame Mi et que c'était pour elle qu'il avait pris congé de ses frères...

Liu Bei avait trouvé un logement pour Dame Mi dans la cité en pleine effervescence de Pingyuan. Tao Qian et ses frères avaient accepté que Liu Bei l'ait prise pour concubine avant son départ pour Anping. Liu Bei prévoyait de l'épouser le jour où la révolte des Turbans jaunes prendrait fin.

En tout cas, il semblerait que la jeune femme se soit bien acclimatée à la vie au nord du Fleuve jaune. Le peuple l'avait aussitôt accepté et l'adorait déjà, ce qui donna une petite idée à Liu Bei...

Liu Bei profita de son séjour à Pingyuan pour envoyer quelques lettres aux seigneurs alentour et signer des accords commerciaux. Lu Zhi fut le plus prompt à répondre. Il accepta et déposa même une centaine de Wu Zhu supplémentaires dans la balance, qu'il nous enverra durant dix saisons.

Lui aussi directement menacé par les Turbans jaunes, Liu Yu, gouverneur de la province de You, tout au nord de notre position, choisit de ratifier un accord commercial avec Liu Bei.

Les jours défilèrent et Liu Bei décida qu'il était temps de rejoindre ses frères et d'organiser la suite des opérations, une fois que les troupes seront rétablies.

Arrivé à Anping, il vit que la cité avait déjà changé, elle semblait plus sereine. Anping était destiné à devenir le grenier à grain de la région, les gens n'allait désormais plus connaître la famine. Pour cela, un entrepôt de provisions agricoles fut construit. Ce bâtiment fournit aux travailleurs les graines à planter en vue des prochaines récoltes.

Les cultures étaient planifiées en fonction des saisons afin d'obtenir les meilleurs rendements : le blé et l'orge en hiver, le millet, le riz et les haricots en été. Cela assurait des cultures en phase avec les conditions climatiques et météorologiques.

Automne 186

Alors que les premières gouttes de l'automne commençaient à tomber, Zhang Jue fit marche comme attendu vers la petite cité de Bohai. Réunissant une armée de plus de 2400 fidèles, le chef des Turbans jaunes avait réuni une force de frappe capable d'effrayer n'importe quelle armée de l'empire. La vengeance se voulait terrible !

Gaotang Yuanxian, Zhi Kui et Zhao Yun n'en menaient pas large lorsqu'ils virent l'armée des Turbans jaunes approcher de leur position. Ils ne disposaient que de 1478 hommes dont quelques éléments issus de la garnison. L'issue de ce combat allait déterminer la suite de la guerre du Mandat du Ciel...