L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeu

Hurukan
Contributeur
13 février
2018
L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeu

Vous avez certainement déjà entendu parler du projet faramineux qu’est celui de Guédelon, ce château fort bourguignon reconstruit avec les techniques et matériaux de l’époque. Point de grues modernes ici, point de marteaux piqueurs, places à la roue à écureuil, aux marteaux et aux enclumes !

Guédelon - le jeu s’inspire de ce projet et vous propose d’incarner des œuvriers qui ont la lourde tâche de produire l’ensemble des matériaux nécessaires à la construction du château tout en initiant les nombreux visiteurs venus découvrir le lieu au fil des âges.

L'aventure Guédelon

L’aventure Guédelon débute en 1996. Michel Guyot, alors propriétaire du château de Saint-Fargeau dans l’Yonne reçoit les résultats d’une étude menée par Nicolas Faucherre, spécialiste des fortifications et Christian Corvisier, castellologue, intitulée : « Révélations d’un château englouti ».

Cette étude révèle l’existence d’une ancienne forteresse médiévale du XIIIe siècle, enfouie sous la place forte actuelle. Il n’en fallut pas plus pour que germe l’idée de rebâtir un tel édifice dans l’esprit de Michel Guyot, spécialiste de la sauvegarde de châteaux en péril depuis plus de vingt ans.

Regroupant une petite équipe de passionnés, il se lance même le défi, plutôt que de s’appuyer sur des plans déjà existants, de donner naissance à un nouvel édifice inspiré des châteaux voisins en gardant comme période de référence le premier tiers du XIIIe siècle et l’architecture philippienne. Cette dernière se caractérise par un modèle nouveau de fortifications instaurées par Philippe-Auguste et ses successeurs afin de remplacer les anciennes buttes à palissades.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuLe château de Saint-Fargeau actuel et la forteresse médiévale engloutie.

Le projet s’est développé au fil du temps et Guédelon compte aujourd’hui soixante-dix salariés, dont quarante œuvrent directement à la construction du château. Certains sont arrivés qualifiés sur le chantier, d’autres se sont formés « sur le tas ».

Car Guédelon est également un chantier-école. Il a pour vocation de faire redécouvrir des techniques de constructions ancestrales et met en valeur les matières premières locales et leur transformation sur zone : un exemple d’autogestion écologique qui colle assez bien à notre époque !

Le chantier est d’ailleurs entièrement ouvert au public et chacun peut venir s’initier à l’extraction et au travail de la pierre, de l’argile ou encore du bois. Les œuvriers sont là pour travailler, certes, mais ils sont également présents pour transmettre leurs savoir-faire et répondre aux questions du public.

Cette notion de transmission des connaissances, nous la retrouverons dans Guédelon - le jeu, mais nous y reviendrons plus tard. En attendant, nous vous invitons à visionner cette petite vidéo de présentation du projet et dont la réalisation est tout à fait exquise :

Cadre historique et architectural

Pour fonder l’aventure Guédelon et se rapprocher au plus près de la réalité, des jalons chronologiques, historiques et architecturaux ont dû être posés.

Ainsi, la construction du château débute en 1228. Louis IX, futur Saint-Louis, vient d’être sacré Roi à Reims. Trop jeune pour régner, c’est sa mère Blanche de Castille qui assurera la régence du royaume jusqu’en 1235. À l’aube de la sixième croisade, la Puisaye, sous le contrôle du baron Jean de Toucy est une région relativement calme du Royaume de France.

Le commanditaire du château, l’hypothétique Guilbert, serait un petit seigneur de Puisaye, vassal de Jean de Toussy, de qui il a obtenu le droit de bâtir sa forteresse. De statut assez modeste dans la hiérarchie féodale et ayant des revenus financiers limités, il décide de bâtir un « petit » château, à mille lieues du faste et de la richesse du palais du Louvre à Paris. Nous parlerons ici plus de château-résidence pour évoquer Guédelon.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuSaint-Louis entouré de ses conseillers et de Blanche de Castille.

Elevé sur un terrain quasiment vierge, le futur château s’appuiera sur les canons architecturaux instaurés par Philippe-Auguste aux XII et XIIIe siècles. Ce dernier, qui fut roi de France de 1180 à 1223 est à l’origine d’une standardisation de l’architecture militaire des châteaux dans les territoires philippiens. Le château du Louvre à Paris ou encore plus localement les châteaux de Ratilly et de Druyes-les-Belles-Fontaines en sont de très bons exemples.

Un château dit philippien se caractérise le plus souvent par plan polygonal constitué de hautes courtines maçonnées dont les bases sont souvent talutées et au pied desquelles se développe un fossé sec. Aux angles sont positionnées des tours cylindriques munies d’archères à ébrasement simple. À l’entrée, un châtelet flanqué de deux tours assure la défense.

C’est à Jacques Moulin, Architecte en Chef des Monuments Historiques, qu’est revenue la lourde tâche de mettre au point les plans du château de Guédelon, dans le respect des canons architecturaux de Philippe-Auguste.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuLes châteaux de Ratilly et de Druyes-les-Belles-Fontaines, exemples parfaits de châteaux de type philippien.

L’esprit général du projet Guédelon a ainsi été clairement défini : une recherche de l’authenticité maximale dans l’ensemble des technologies mises en place, avec pour seule limite la sécurité et la législation actuelle s’y référant.


L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuElévation sud du château de Guédelon.

En terme de méthodologie adoptée pour les choix architecturaux, plusieurs sources ont été utilisées et ont permis de créer une banque de données sans cesse réactualisée : les sources iconographiques (enluminures, vitraux et comptes de chantiers de l’époque), les déplacements et relevés in-situ sur d’autres châteaux de référence (comme ceux de Ratilly et Druyes-les-Belles-Fontaines cités plus haut), les sources scientifiques modernes (actes de colloque, thèses, rapport de fouilles) et même les visiteurs qui se sont avérés être une source inépuisable de savoirs et de connaissances particulières.

Les passeurs du savoir

Sur le chantier de Guédelon, plusieurs corps de métiers cohabitent. Ceux-là même que nous retrouverons lors d’une partie de Guédelon - le jeu.

Tout d’abord, il y a les carriers, qui grâce à leur sens de l’observation surdéveloppé, possèdent la compétence incroyable de lire la pierre afin d’en extraire les meilleurs blocs. Ceux-ci travaillent sur commande et répondent à la demande du maître-d’œuvre qui leur fournit une liste précise des pierres à extraire.

Viennent ensuite les tailleurs de pierre qui vont donner une forme aux blocs extraits. À Guédelon, ils travaillent principalement le grès et le calcaire. Après leur passage et comme au Moyen-Âge, nous pourrons trouver sur les pierres taillées deux types de marques appelées « marques lapidaires » : les marques de tailleur ou de l’équipe de tailleurs et les marques de pose qui indiquent précisément l’emplacement futur des pierres taillées. Les maçons pourront alors les assembler à l’aide des trois outils indispensables à leur fonction et avec lesquels ils sont souvent représentés au Moyen-Âge : la truelle, le fil à plomb et l’archipendule, l’équivalent de notre niveau actuel (pour les bâtisseurs amateurs).

Pour les appuyer dans leur tâche, les gâcheurs constitueront les mortiers. Constitués de chaux aérienne, de sable et d’eau, ils permettront de sceller les pierres entre elles.

Viennent ensuite les bûcherons qui abattent principalement des chênes aux coins et à la hache. Les charpentiers assembleront les troncs équarris au préalable afin de monter les charpentes du château et également les engins de levage comme les poulies, les treuils, les chèvres ou encore les cages à écureuil. Ce sont également eux qui créeront le petit matériel nécessaire au bon déroulement du chantier, comme les brouettes, les règles, les archipendules, les compas, etc.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuLes oeuvriers au travail sur le chantier du château.

Les forgerons produiront quant à eux les outils des œuvriers et répareront ceux qui sont usés (les outils, pas les œuvriers). Ils assureront également la fabrication des clous, des gonds, des grilles et l’ensemble de la ferronnerie ouvragée des portes.

Pour ce qui est des tuiles, il a été assez difficile de retrouver ce qu’il se faisait au XIIIe siècle pour le couvrement d’un château modeste. Mais de rapport de fouilles en rapport de fouilles et après avoir questionné des tuiliers traditionnels, une recette médiévale a pu être recréée, tout comme pour la constitution des fours permettant leur production.

Enfin, les cordiers produiront le cordage nécessaire, en lin ou en chanvre et les charretières permettront de transporter et d’acheminer l’ensemble des matériaux aux différents points clefs du chantier. Pour cela, elles utiliseront le trinqueballe, attelage à quatre roues, le tombereau, attelage à deux roues et à caisson basculant ou le fardier, attelage à deux roues et plancher bas, principalement utilisé pour le transport d’une unique charge lourde. Dans Guédelon - le jeu, c’est le tombereau qui sera utilisé pour le déplacement des différents matériaux.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuLa roue à écureuil médiévale et le tombereau servant au transport des matériaux.

Après l'effort, le réconfort

Et bien justement ! Après une longue, très longue introduction éducative sur le projet Guédelon, qui me semblait toutefois incontournable vu la richesse de l’entreprise, voici enfin venu le moment de nous détendre et de rentrer dans le vif du sujet. Car oui, ne vous sauvez pas (encore), cette chronique a toujours pour but de discutailler de plateaux, de meeples et autres fourberies.

Comme expliqué dans l’introduction donc, dans Guédelon - le jeu vous allez incarner l’ensemble de ces œuvriers travaillant ardemment à la construction du château du seigneur Guilbert. Pour cela, vous allez exercer différents corps de métier afin de produire des matériaux bruts pour ensuite les transformer dans le but de les rendre utilisables pour la construction de la forteresse. Cependant, il faudra conjuguer vos efforts et l’arrivée de visiteurs toujours plus nombreux, qui ne partiront du lieu qu’après avoir été initiés par vos soins.

Guédelon - le jeu est avant tout collaboratif et chacun œuvrera pour le bien de tous. La partie débute en 1228 et sera remportée si le château est achevé avant la fin du dix-huitième tour, soit en 1245. Attention toutefois, des cartes événements seront piochées à chacun des tours et le cours du jeu s’en retrouvera aléatoirement modifié.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuUne partie du plateau de jeu de Guédelon le jeu avec la silhouette du célèbre château en son centre.

À vos outils !

Le plateau de jeu de Guédelon - le jeu représente en son centre le château du même nom et l’ensemble des zones d’extraction et de transformation dans sa périphérie. Tous ces lieux sont reliés par des chemins, empruntables soit par les visiteurs (traces de pas jaunes, oranges ou rouges) ou par le tombereau (symbole de roue). Les œuvriers que vous incarnerez auront quant à eux le don de téléportation, très en vogue dans la Puisaye du Moyen-Âge.

En début de partie, en 1228 donc, le château ne sera visible qu’en silhouette, constituée elle-même de tuiles sur lesquelles sont indiqués quels matériaux sont nécessaires à la construction des différentes parties et des différents étages de l’édifice.

Chaque zone d’extraction possédera quant à elle sa propre réserve de matière première dans laquelle vous viendrez puiser comme bon vous semble. Vous pourrez ainsi extraire du bois de la forêt, de la pierre de la carrière ou de l’argile du puits d’argile. Mais attention, si vous amenez les matériaux bruts au château, les constructeurs ne pourront pas en faire grand-chose. Une fois extraites, les matières premières doivent donc passer par l’atelier du charpentier, du tailleur de pierre ou du tuilier afin de les transformer respectivement en poutres, en pierres taillées et en tuiles. Ne restera plus qu’à les amener dans la cour centrale du château afin de les utiliser pour la construction. Il est à noter que chaque jeton matériau possède deux faces, une pour la matière première et l’autre pour le matériau transformé.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuLa carrière de pierres.

Vous aurez également besoin de cordage afin de construire les étages supérieurs des différentes parties de la place forte. Une corde produite chez le cordier et amenée dans la cour du château sera automatiquement utilisée par la roue à écureuil et vous permettra d’acheminer vos matériaux dans les niveaux supérieurs. Autant vous dire que sans corde, le donjon restera au stade de fondations au ras des pâquerettes.

Le mortier, produit chez le maçon sera quant à lui la base de toute construction car sans lui, point d’assemblage de pierres taillées et par extension, point de murs. Dès qu’un seau de mortier produit est amené au château, celui-ci se place automatiquement, tout comme les cordes, au pied d’une des constructions, au choix des joueurs. Ceux-ci pourront ainsi commencer à dépenser des matériaux pour leur élévation.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuCa y est, la construction est lancée !

D’autres lieux spéciaux se trouvent tout autour de Guédelon, et nous allons les détailler juste après avoir dit quelques mots sur les plateaux individuels des joueurs. Chaque joueur possédera donc son plateau de jeu individuel sur lequel il pourra retrouver différentes informations tout au long de la partie. La piste située dans la partie supérieure représentera son niveau d’expérience. C’est grâce à lui que le joueur saura combien d’action il pourra réaliser sur une zone donnée.

Par exemple, en tenant compte de l’image ci-contre, le joueur pourra extraire trois bois, trois pierres, pourra transformer trois bois en trois poutres, trois argiles en trois tuiles ou encore, arrivé dans la cour centrale du château, il pourra décider d’utiliser trois matériaux présents sur la zone pour la construction des différentes parties du bâtiment.

Cette expérience, chaque joueur pourra la faire évoluer en se rendant chez le maître-d’œuvre. À chaque tour, un seul joueur pourra s’y rendre, il faudra donc bien se mettre d’accord. Une fois chez le maître-d’œuvre, le joueur sera formé et aura le droit de déplacer d’un point sa piste d’expérience vers la droite. Il sera alors plus expérimenté et pourra extraire plus de matière première, produire plus de matériaux transformés ou encore bâtir beaucoup plus vite.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuLe plateau de jeu individuel de chaque joueur.

La piste inférieure représentera votre niveau d’outillage. Il correspond à l’état des outils en votre possession. Au début de la partie, à trois, vos outils seront comme neufs et vous pourrez utiliser les points de cette piste comme bon vous semble pour booster vos actions d’autant de points dépensés. Vous pourrez par exemple utiliser un niveau d’outillage pour booster votre action d’extraction de un point. Libre à vous de dépenser tous vos points à un moment donné mais une fois votre piste d’outillage vide, vos outils seront inutilisables et vous devrez vous rendre chez le forgeron afin de les réparer et de remonter votre outillage au niveau 3.

Le pilori, qui sert à amuser les visiteurs peut vous permettre également de remonter votre piste d’outillage mais uniquement d’un seul point par visite. Il vous octroie également la possibilité de déplacer d’une étape n’importe quel visiteur présent sur le plateau. Nous reviendrons juste après sur les visiteurs et leurs déplacements et sur le belvédère, zone dans laquelle ils apparaissent.

Enfin, dans la partie inférieure droite de votre plateau individuel sera représenté votre brouette, dans laquelle vous pourrez charger jusqu’à trois matériaux de votre choix, bruts ou transformés. Elle vous accompagne partout où vous allez et vous pourrez la charger et la décharger autant de fois que vous le souhaitez durant votre tour. C’est de cette manière que vous déplacerez sur le plateau de jeu les matériaux d’un point à un autre mais dans cette tâche, vous pourrez être aidé par le tombereau.

Ce dernier, modélisé en 3D pourra transporter jusqu’à six matériaux de toutes natures. Mais à la différence de votre brouette personnelle, le tombereau ne pourra se déplacer que selon des chemins prédéfinis (pas de téléportation donc). De plus, chaque joueur, au début ou à la fin de son tour ne peut réaliser qu’une seule et unique action avec le tombereau, à savoir le charger, le décharger ou le déplacer d’une étape. L’attelage débute la partie aux écuries. Celles-ci permettront, au cours du jeu et si un joueur s’y rend, de réaliser trois actions consécutives avec le tombereau. Cela sera parfois nécessaire pour que le chantier soit dans les temps !

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuLe tombereau, un peu trop grand pour un plateau de jeu restreint.

Chacun son tour !

Guédelon - le jeu se déroulera au tour par tour. Après avoir défini un premier joueur, voilà de quelle manière sera joué le tour de chacun des œuvriers.

Tout d’abord, le jeton « compte-tours » est avancé sur la piste des âges. Si celui-ci rencontre une icône « visiteur », un visiteur est pioché au hasard et posé couché sur la zone du belvédère, à l’entrée du château. Le fait qu’il soit allongé signifie qu’il n’a pas encore été initié et continuera donc de déambuler sur le chantier tant qu’il ne l’aura pas été.

Ensuite, le premier joueur du tour pioche une carte événement, la lit pour tout le monde et la pose face visible à côté du plateau de jeu. Durant ce tour et pour l’ensemble des joueurs, l’effet de la carte s’appliquera, que son effet soit positif ou négatif.

L'Histoire sur un plateau : Guédelon - le jeuLe troll des bois a encore frappé !

Puis l’action du joueur prend forme. Durant son tour, chaque joueur aura une action obligatoire et plusieurs actions facultatives. Tout d’abord, il est obligé de se déplacer. Impossible pour lui de rester là où il était au tour précédent afin d’éviter aux plus gourmands d’éradiquer la forêt environnante ou de raser la montagne jusqu’à la dernière pierre. Le déplacement se fait automatiquement, dans le sens de la téléportation. Le joueur prend son pion, décide où aller et le pose sur la zone sélectionnée. Exception faite pour le maître-d’œuvre si un autre œuvrier s’y trouve déjà.

Arrivé à destination, le joueur pourra bénéficier de l’effet du lieu, uniquement si aucun visiteur n’est présent sur la zone. Si un visiteur non initié est présent, le joueur ne pourra bénéficier de la zone et devra initier le visiteur afin de relever son pion en position « debout », lui permettant ainsi de quitter le château à la fin de son parcours.

Parmi ses actions facultatives, le joueur aura l’opportunité de charger ou décharger sa brouette et de réaliser une action avec le tombereau, comme expliqué plus haut.

Le tour se termine avec la phase de déplacement de ces chers visiteurs. Comme expliqué plus haut, ceux-ci arrivent sur le belvédère à l’entrée du château lorsque le pion « compte tour » arrive sur une icône « visiteur » ou lorsqu’un jeton mortier est posé au pied d’une construction. Un visiteur est alors tiré au hasard. À leur phase de déplacement, chaque visiteur avancera d’une étape, en suivant les chemins associés à leur couleur. Une fois arrivé au bout de leur parcours, dans la cour du château, si et seulement si ils ont été initiés (pion relevé), alors ceux-ci quittent le plateau et retournent dans le sac de pioche. Les visiteurs sont indispensables au bon déroulement du projet Guédelon. Mais ceux-ci ont également soif de connaissances et lorsqu’ils se trouveront sur une zone, ils empêcheront de bénéficier de son effet. D’où l’intérêt de répondre à toutes leurs attentes en les initiant afin qu’ils quittent le chantier entièrement satisfaits.

Un jeu familial

Vous avez maintenant toutes les cartes en main afin d’apprécier pleinement le projet Guédelon et le jeu qui s’en est inspiré. Ce dernier est avant tout familial. Les amateurs et pointilleux fans de jeu de gestion de ressources trouveront peut-être ici les mécanismes de jeux assez simplistes et répétitifs mais ces mêmes mécanismes auront de quoi charmer un public non habitué aux jeux complexes et raviront à coup sûr celles et ceux qui veulent s’initier à ce genre précis.

Car si les règles restent simplistes, elles n’en sont pas moins des plus limpides, rendant le jeu assez fluide dans son ensemble.

Le matériel mis à la disposition des joueurs est tout à fait correct, exception faite peut-être du plateau de jeu qui peut parfois paraître quelque peu étriqué. La figurine du tombereau prend par exemple beaucoup de place à elle-seule et faire l’action de la charger et la décharger n’est pas toujours chose aisée (si comme moi vous possédez de gros doigts difformes).

Intérêt historique

Guédelon - le jeu possède un intérêt historique moyen, exprimé à travers les mécanismes d’extraction, de production et de construction du Moyen-Âge.

Il a par contre la faculté à mettre en lumière un projet fantastique, mené par des passionnés de tous bords. Si vous êtes intéressés par ces techniques anciennes et ancestrales et par la nature même du projet, je vous invite à aller faire un tour sur le site internet du château de Guédelon. Source d’informations et de connaissances, ce dernier sera en mesure de répondre à l’ensemble des questions que vous pourriez vous poser sur le sujet : https://www.guedelon.fr/.

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  • "Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer" Beaumarchais dans le Barbier de Séville.