Récit

Époque moderneGuerre de Sept Ans

Bataille des Cardinaux, 1759, épilogue tragique

Maréchal de l'Empire
Thématique
27 avril
2020

La Guerre de Sept Ans a profondément marqué les esprits Européens, notamment parce qu'elle s'est propagée jusqu'en Amérique du Nord, en Europe et à l'Inde. Elle est, de ce fait, considérée par certain comme la « première » guerre mondiale. Le coût financier et humain fut important. Pour les Français, une idée subsiste pour y mettre fin : envahir l'Angleterre.

Envahir l'Angleterre !

Le secrétaire d'État aux Affaires Étrangères, Etienne-François de Choiseul veut attaquer les crédits du gouvernement britannique pour stopper la guerre. Depuis 1757, il réfléchit à la manière de s'y prendre. À partir de Décembre 1759, au sein d'un cercle restreint qui se compose de Choiseul, Belle-Isle, Louis XV et Berryer, des pourparlers sont engagés avec la Suède et la Russie pour leur aide dans ce projet d'invasion.

Le premier semestre de cette année est dédié à l'élaboration du plan. L'idée initiale est d'envoyer des troupes en diversion en Irlande. Pendant ce temps, depuis le port de Göteborg (en Suède) appareille une flotte comprenant 12 000 soldats russo-suédois à destination de l'Écosse.

Enfin, une flotte plus importante transportant 50 000 soldats français commandée par le vice-amiral du Ponant, Hubert de Brienne, comte de Conflans doit traverser la Manche pour les débarquer aux abords de Londres.

Malheureusement pour Choiseul, l'impératrice Elisabeth Ière ne voit pas d'intérêt à déclarer la guerre à l'Angleterre et décline l'offre des Français.

L'idée de diversion en Irlande est donc abandonnée. Il est décidé d'envoyer dès le mois d‘octobre 10 000 soldats stationnés à Ostende pour l'Écosse suivi le mois d'après par les Suédois. Profitant de cette première diversion, des corsaires (sous contrat français) doivent retenir l'attention des navires anglais en Manche pendant que l'armée française part de Dunkerque, Boulogne et de Calais à destination de Douvres.

En mai 1759, le commandement des troupes à destination de l'Écosse est déplacé en Bretagne sous le commandement du Duc de l'Aiguillon. Le vainqueur de la bataille de Saint-Cast a sous sa main 20 000 hommes et est escorté par six navires de lignes. Il doit débarquer par la côte Est de l'Écosse et assiéger Edinburgh.

Finalement, en Septembre, il est décidé que le duc de l'Aiguillon arrive par l'Ouest afin de faciliter son réapprovisionnement. Les Suédois ont pour but de débarquer à l'Est mais ces derniers montrent des signes de réticences à cause de leur économie chancelante. Ils ne peuvent accueillir les troupes à leur port de Göteborg dû à un manque de moyens...

En effet, un tel projet coûte approximativement 27 millions de livres, qui est une somme considérable pour l'époque. Les navires de débarquement sont à fond plat et mesurent plus de 12 mètres de long mais ne nécessitent que 12 hommes d'équipage. 225 à 275 navires de ce type sont prévus à la construction. Malheureusement, les délais ne seront jamais tenus...

Le plus gros souci est l'état de la Marine à Brest : 21 navires de lignes sont prêts pour l'escorte. Il faut environ 12 870 membres d'équipages et 7 080 officiers. Par manque de temps, Conflans fait le choix d'embarquer des marins non expérimentés et des garde-côtes. Pendant ce temps, les Britanniques sont bien conscients de la menace qui pèse sur eux.

Bataille des Cardinaux, 1759, épilogue tragiqueReprésentation fictive du HMS Royal George, à droite, lors du lancement du HMS Cambridge en 1755

Agir le premier...

Le Premier Ministre britannique, Thomas Pelham-Holles, possède des sources fiables qui l'informe des préparatifs de débarquement. De fait, la Royal Navy opère un grand blocus sur le pourtour des côtes françaises.

Dans un flegme typiquement britannique, ces derniers ne commencent leurs préparatifs de défense qu'à partir de mai 1759.

La Royal Navy porte son nombre de marin à 75 000. De plus, 30 000 fantassins sont réquisitionnés pour parer à l'invasion terrestre.

Bataille des Cardinaux, 1759, épilogue tragiquePortrait de Edward Hawke par Francis Cotes.

Le 21 mai, l'amiral Hawke fait voile vers Brest avec 23 navires afin d'y assurer un blocus à l'encontre de l'escorte française. Le Britannique met en place un système remarquable qui permet à sa flotte de ne pas sombrer dans les maladies et autres travers.

Régulièrement, il reçoit du ravitaillement avec des bœufs, des moutons, de la bière mais aussi des fruits, ceci permettant d'éviter le scorbut (Lire notre article à ce sujet).

Il fait même en sorte de maintenir ses navires impeccables en effectuant des rotations pour les renvoyer au port pour qu'ils puissent nettoyer leurs coques. En parallèle, il détache un petit escadron positionné en face de la rade de Brest pour limiter tout approvisionnement et intimider Conflans.

La Royal Navy dispose encore de suffisamment de navires pour bloquer la Tamise, le Havre et Dunkerque.

En parallèle, Hawke envoie des navires patrouiller entre Lorient et Nantes et découvre le lieu de rassemblement de l'armée française, à savoir : le golfe du Morbihan.

La meilleure solution pour Conflans est de recevoir l'aide de la seconde flotte française stationnée en Méditerranée. Malheureusement pour celle-ci, alors qu'elle est dépêchée de rejoindre l'escadre de Brest, elle est interceptée par la Royal Navy au large du Portugal. Les Britanniques capturent 2 navires et en coulent 3 autres. Par leur victoire à Lagos, les Anglais mettent un terme à la jonction des deux flottes.

Cette nouvelle est couplée à la perte du Canada qui entame sérieusement le moral des troupes en mer, comme sur terre.

Sortir à tout prix

Le projet de débarquement se voit compromis. Pourtant Conflans subit comme une humiliation d'être resté à Brest sans pouvoir sortir du fait de la menace de Hawke.

Début octobre, alors qu'une série de tempêtes frappant la zone a obligé les Anglais à se replier, Conflans informe Berryer qu'il va tenter de rejoindre le Morbihan pour détruire l'escadre anglaise nuisant aux troupes de débarquement.  Et si l'occasion se présente, il attaquera Hawke.

Bataille des Cardinaux, 1759, épilogue tragiqueTrajets des forces françaises et britanniques avant et après la bataille des Cardinaux.

Louis XV autorise l'action de Conflans malgré la nature de sa mission qui s'apparente à du suicide. Il part de Brest grâce à une accalmie le 14 novembre 1759.

Le même jour, l'amiral anglais quitte Torbay, dans le Devon, au Sud-Ouest de l'Angleterre, où il s'est réfugié à cause du mauvais temps.

Le 16 novembre 1759, un convoi de ravitaillement anglais surprend la flotte de Conflans en direction de Belle-Île. Hawke en est averti et envoie une demande de renforts auprès du commodore Duff, qui est stationné dans la baie de Quiberon.

Au même moment, Conflans et Hawke sont pris dans des vents violents qui les font dériver et qui ralentissent de ce fait leur progression. Le HMS Vengeance qui est en route pour avertir Duff arrive à le rejoindre le 19 novembre 1759. L'étau se resserre. Dans la nuit de ce même jour, Duff contourne Belle-Île par le Sud Est alors que Hawke arrive par le Nord.

Inévitablement, Conflans se rapproche lui aussi de Belle-Île par le Nord-ouest.

Ordre de bataille lors de la bataille des Cardinaux

Hubert de Brienne de Conflans, depuis le vaisseau amiral Soleil Royal, a divisé sa flotte en trois escadres de sept vaisseaux chacune. Il y avait aussi cinq frégates ou corvettes qui n'ont que peu ou pas pris part aux affrontements.

Le corps de bataille : escadre blanche commandée par le chevalier Joseph-Marie Budes de Guébriant, sur l'Orient
Nom Rang Canons Hommes
L'Orient Vaisseau de ligne 80 750
Le Soleil Royal Vaisseau de ligne 80 950
Le Robuste Vaisseau de ligne 74 650
Le Glorieux Vaisseau de ligne 74 650
Le Dauphin Royal Vaisseau de ligne 74 630
Le Dragon Vaisseau de ligne 64 450
Le Solitaire Vaisseau de ligne 64 450

L'avant-garde : division blanche et bleue sous les ordres du chevalier Joseph de Bauffremont, sur le Tonnant
Nom Rang Canons Hommes
Le Tonnant Vaisseau de ligne 80 800
L'Intrépide Vaisseau de ligne 74 650
Le Thésée Vaisseau de ligne 74 650
Le Northumberland Vaisseau de ligne 70 630
Le Superbe Vaisseau de ligne 74 630
L'Éveillé Vaisseau de ligne 64 450
Le Brillant Vaisseau de ligne 64 450

L'arrière-garde : escadre bleue commandée par Saint André de Verger, sur le Formidable
Nom Rang Canons Hommes
Le Formidable Vaisseau de ligne 80 800
Le Magnifique Vaisseau de ligne 74 650
Le Héros Vaisseau de ligne 74 650
Le Juste Vaisseau de ligne 70 630
Le Bizarre Vaisseau de ligne 64 450
Le Sphinx Vaisseau de ligne 64 /
L'Inflexible Vaisseau de ligne 64 /

De son côté, l'amiral Hawke a lui aussi décomposé sa flotte en 3 escadres. Il était également accompagné par cinq frégates. Elles ne participeront pas à l'affrontement ou très peu.

L'avant-garde : escadre bleue commandée par Charles Hardy, sur le HMS Union
Nom Rang Canons Hommes
Union 2 90 770
Duke 2 90 750
Warspite 3 74 600
Hercules 3 74 600
Swiftsure 3 70 520
Montagu 3 60 400
Kingston 3 60 400
Intrepid 3 60 400

Le centre : escadre rouge commandée par Edward Hawke, sur le HMS Royal George
Nom Rang Canons Hommes
Royal George 1 100 880
Torbay 3 70 520
Magnanime 3 70 520
Dorsetshire 3 70 520
Burford 3 70 520
Chichester 3 70 520
Revenge 3 64 480

L'arrière-garde : escadre blanche commandée par Francis Geary, sur le HMS Resolution
Nom Rang Canons Hommes
Namur 2 90 780
Resolution 3 74 600
Hero 3 74 600
Mars 3 70 520
Temple 3 70 520
Essex 3 64 480
Dunkirk 3 60 420
Defiance 3 60 420

L'escadre de Duff ne prit pas réellement part à la bataille, il resta en retrait surveillant les mouvements alentours.

Escadre du commodore Duff, sur le Rochester
Nom Rang Canons Hommes
Rochester 4 50 350
Portland 4 50 350
Falkland 4 50 350
Chatham 4 50 350
Belliqueux 4 64 500
Bataille des Cardinaux, 1759, épilogue tragiquePlan de la Bataille des Cardinaux, le 20 novembre 1759.

La bataille

Le 20 novembre la flotte française se dirige vers Belle-Île. Conflans décrit le temps comme violent. À ce moment le vent souffle de l'Ouest/Nord-Ouest, la mer est grosse.

Le commodore Duff, à la vue de Conflans, décide de scinder son escadre en deux, l'une faisant voile vers la presqu'île de Quiberon et l'île de Groix et l'autre faisant voile plein Sud.

L'escadre blanche et bleue, faisant office d'avant-garde, prend en chasse le groupe de Duff parti vers le Nord alors qu'une partie de l'escadre blanche poursuit les navires en direction du Sud.

À 9h du matin, Hawke est visible avec ses navires qui sont déjà rangés sur une ligne de bataille. Lorsque Duff apprend la nouvelle, un espoir naît de pouvoir prendre en étau les Français.

Conflans, bien conscient du danger que représente Hawke, décide de se diriger vers la baie de Quiberon en doublant les Cardinaux et de se réfugier aux abords de la Vilaine. En effet, s'il y arrive, il deviendra difficile pour les Anglais de le suivre dans un espace aussi restreint contenant 21 navires de guerre. Conflans ordonne à l'escadre blanche et bleue et une partie de la blanche de cesser leurs poursuites et de se rallier à lui.

Vers 10h, les navires qui forment l'arrière des escadres de Duff ont pour ordre de faire demi-tour et d'attaquer leurs poursuivants.

Vers 14h, les Français accusent un vent d'Ouest et de forts grains. Certains navires de l'escadre blanche viennent de passer les Cardinaux alors que l'escadre bleue, qui forme l'arrière-garde se fait rejoindre par des navires anglais.

Parmi ces navires français, Le Magnifique subit le feu des Britanniques qui sont au nombre de quatre. Qui plus est, le vent ayant tourné joue en sa défaveur. Son capitaine tente de se positionner plein vent arrière. Le Héros se porte sur lui pour l'aider. Néanmoins dans le combat, Le Héros perd sa vergue de misaine et le grand perroquet. Les deux navires parviennent à se défaire de l'emprise des Anglais, non sans avoir subi de gros dégâts.

L'escadre bleue, déjà aux prises de l'ennemi et en mauvaise posture, a besoin d'aide. C'est Le Formidable de Louis Saint André de Verger qui va aider ces navires à tenter de s'extirper du danger que représentent les Britanniques.

Le Formidable est en fait mené par les frères de Verger : Louis et Marc-Antoine, son frère ainé. Celui-ci fonce avec un panache immodéré sur pas moins de 15 navires anglais. Pendant deux heures et sans interruptions, il met en difficulté les navires anglais et en fait même taire quelques-uns.

À 16h, on distingue qu'il baisse pavillon et se rend. À son bord, il n'y a que des cadavres de matelots et soldats, démembrés, mort. Il n'y a plus assez de marins pour permettre au navire de manœuvrer. Les deux frères de Verger sont morts, décapités par une bordée. L'aîné a eu la tête arrachée et son frère est coupé en deux. Pas moins de 250 morts et 250 blessés sont à déplorés. Toutefois, à son bord, se trouve Jean-François de Lapérouse qui a survécu au combat, blessé par deux fois. Il sera appelé à un destin tout à fait inhabituel...

Alors que Conflans vient de passer les Cardinaux à bord du Soleil Royal en début d'après-midi, il constate que Hawke a fait dresser le pavillon rouge.

Cela signifie que l'ensemble des navires anglais doivent engager les navires au plus près que possible. En d'autres termes, c'est une immense mêlée générale qui s'annonce dans une mer déchaînée et dans un espace restreint.

Par ce pavillon, le vice-amiral du Ponant accuse le coup. Lui qui veut se mettre à l'abri dans la baie de Quiberon, dans un espace volontairement réduit pour que les Britanniques ne le suivent pas, voilà qu'ils font l'inverse et engagent le combat !

À partir de 15h, le vent va successivement tourner passant du Nord/Nord-Ouest à Ouest/Sud-Ouest puis à Ouest/Nord-Ouest. Ces changements, parfois brutaux mettent à mal l'ensemble des navires qui, pour certains n'agissent que de leurs propres chefs.

La mer est toujours forte à tel point que le HMS Magnanime rentre en collision avec deux navires de son escadre et accuse de dégâts moyens.

Vers 15h30, Conflans, voyant l'escadre bleue être mise à mal, décide de se porter à son secours en virant de bord et ordonne aux navires qui le suivent d'effectuer la même manœuvre. Hélas, certains navires dérivent et font rompre l'alignement. Une confusion parcourt l'escadre française et les combats s'engagent.

Le Thésée est pris à parti par le HMS Magnanime puis par le HMS Torbay et sombre très rapidement. Il existe un flou sur les raisons de son naufrage mais de manière générale, d'après les dires de nombreuses lettres et ouvrages, alors qu'il fait feu et opérait un changement de bord, ses sabords de sa batterie basse sont restés ouvert. De grands paquets d'eau s'y engouffrent. En quelques minutes, le navire coule emportant avec lui son capitaine et 800 hommes.

Bataille des Cardinaux, 1759, épilogue tragiqueBataille des Cardinaux (au moment où le vaisseau le Thésée commence à sombrer) peinte par Richard Paton

Hawke, sur le HMS Royal George cherche l'affrontement avec Le Soleil Royal de Conflans. La confusion est toujours de mise. L'Intrépide venu porter secours à son navire amiral reçoit plusieurs bordées du HMS Royal Georges.

Dans l'incompréhension la plus totale, il se fait même aborder par erreur par Le Soleil Royal. Le Tonnant, L'Intrépide et Le Soleil Royal tiennent tête au navire amiral qui reçoit l'aide des HMS Mars, HMS Union et HMS Hero.

Peu de temps avant, vers 16h, Le Superbe coule. En plus des dégâts causés par les tirs anglais, il subit le même destin funeste que Le Thésée en n'ayant pu contenir les paquets d'eau rentrant à travers les sabords.

Les combats cessent vers 17h15 quand la nuit tombe. De là, la passation des ordres est complexe. Chacun agit plus ou moins à sa guise.

Sept navires français décident de partir en direction de la rade de l'Île d'Aix, sept autres rejoignent la Vilaine.

Pendant ce temps, Le Soleil Royal et Le Héros, ne sachant pas où en sont exactement les autres navires, mouillent à la Turballe tous feux éteints. Ils ne le savent pas mais ils sont à proximité de la flotte anglaise.

La majeure partie des navires de Hawke se trouve au Sud-Ouest de l'île de Dumet. Le HMS Resolution s'est échoué sur un haut-fond durant la nuit.

Le 21 novembre au matin, Conflans découvre que ses navires sont partis. Il ne reste plus que lui et Le Héros. L'Intrépide est parti pour la rade de l'île d'Aix dans la nuit, faisant un total de huit navires ayant fait voile vers Rochefort pendant que les 7 autres préparent la défense de la Vilaine.

Bataille des Cardinaux, 1759, épilogue tragiqueLe Soleil Royal et le Héros incendiés le surlendemain du combat près du Croisic. Tableau de Richard Paton

Le HMS Essex qui doit capturer Le Héros s'échoue sur le même haut-fond que le HMS Resolution.

Enfin, Le Soleil Royal et Le Héros finissent par se faire échouer, l'équipage y boutant le feu le 22 novembre pour que les navires ne soient pas capturés.

Plus tard, Conflans apprend que Le Superbe qui, après la bataille, a fait voile en direction de la Loire s'est échoué emportant avec lui la majeure partie de son équipage.

Conséquences

Le bilan est terrible pour la marine française, trois navires ont coulé, deux ont été brûlés, un a été capturé et 2 500 hommes sont morts.

Les Anglais ne déplorent que deux navires échoués sur le même haut-fond pour un total de 300 morts.

Les navires s'étant réfugiés dans la Vilaine le resteront pendant deux ans du fait du blocus menée par les Britanniques.

Bataille des Cardinaux, 1759, épilogue tragiqueLa Bataille de la Baie de Quiberon, 21 novembre 1759 : le Jour d'Après de Richard Wright

Conflans ne sera pas sanctionné mais sera « invité » à se retirer sur ses terres et deviendra la risée de beaucoup. Toutefois, lorsque les autorités viennent à dresser des conclusions sur l'état de la Marine royale, il est souligné que certains capitaines ont désobéi, que le recrutement et l'entraînement des équipages est à revoir, que des améliorations sur les navires auraient pu être effectuées...

En effet, si l'on compare cela aux Anglais, qui ont dressé une flotte comprenant pas moins de 75 000 hommes et régulièrement entraînés, effectuant des rotations de navires pendant le blocus de Brest, il y a un grand écart entre les deux flottes.

À l'issue de la bataille, la Royale ne pourra plus prétendre à dominer les mers comme l'a fait son homologue britannique. Mais les Français tireront des leçons de ce conflit et c'est une Marine totalement différente qui fera son apparition dans les trente prochaines années...

Bibliographie

  • Franz A.J. Szabo - The Seven Years War in Europe, 1756–1763 (2007, Routledge)
  • [Essential Histories 006] Daniel Marston - The Seven Years' War (2001, Osprey Publishing)
  • [France overseas] Jonathan R. Dull - The French Navy and the Seven Years' War (2005, U of Nebraska Press)
  • HammerHammer Le petit Napoléon, Ancien membre d'HistoriaGames
  • "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort." Alexandre III le Grand
    "Du sublime au ridicule, il n'y a qu'un pas." Napoléon Bonaparte