Info sur le jeu
Plateforme
  • PC Windows
  • PlayStation 5
  • Xbox Serie X/S
  • PlayStation 4
  • Xbox One
ÉditeurUbisoft
DéveloppeurUbisoft Bordeaux
Date de sortieOctobre 2023

Assassin's Creed Mirage

El Presidente
Thématique
12 janvier
2024

Assassin's Creed Mirage ne figurait pas en tête de ma liste de souhait, ce qui explique pourquoi je n'ai pas sauté dessus dès sa sortie et qu'il n'y a pas eu de test en conséquence. À l'époque, j'étais plutôt occupé sur la Côte des Épées, et j'avais davantage envie d'investir mon argent dans un jeu finlandais bien spécifique, Alan Wake 2, proposé au même prix. J'espérais que ce dernier surpasserait mes attentes en termes de qualité, et sans surprise, il l'a fait avec brio.

Mon manque d'enthousiasme envers Mirage était également lié à Assassin's Creed Valhalla, une expérience dont la longueur m'avait épuisé et lassé d'une franchise que j'avais pourtant tant adoré depuis l'époque d'Assassin's Creed II. Comme vous avez pu le constater en lisant mon test, Origins reste à mes yeux l'épisode le plus abouti.

Pour revenir à Valhalla, celui-ci proposait environ 30 premières heures excellentes, pour finir par dériver vers 100 autres heures frustrantes, ennuyeuses, répétitives, et parfois insupportables... mais surtout, l'essence même d'Assassin's Creed s'était évanouie à force de se jeter dans la mêlée, d'égorger mes adversaires et de répandre des flots de sang sur les champs de bataille et lors des pillages... En somme, l'âme de la franchise, centrée sur la discrétion, l'infiltration et les enquêtes menant à des assassinats, avait disparu.

Certes, lorsque Mirage a été annoncé avec la promesse de revenir aux origines, cela aurait dû éveiller mon intérêt. Cependant, un problème persistait : le protagoniste, Basim, que j'avais profondément détesté dans Valhalla. Sans entrer dans les détails, je nourris toujours la même aversion envers Basim, mais maintenant, je comprends mieux pourquoi, après avoir terminé Mirage.

En effet, deux mois après sa sortie, j'ai fini par mettre la main sur cet épisode, ne déboursant que 20€ grâce aux soldes d'hiver et à diverses réductions supplémentaires proposées sur l'Epic Games Store. Soyons clairs, c'est exactement le prix auquel le jeu devrait être vendu. À la fin de mon périple dans Mirage, mon premier sentiment était celui de l'injustice ressentie par ceux qui avaient payé le prix fort. Personnellement, je peine encore à comprendre comment Ubisoft peut justifier une tarification de 50€ pour Mirage, qui porte bien son nom. Pour 10€ de plus, on pouvait obtenir Origins, offrant une qualité nettement supérieure et un contenu bien plus riche, émerveillant à chaque région explorée et ne m'ayant jamais lassé après plus de 100 heures de jeu. Là où Mirage, en moins de 25 heures, a réussi l'exploit de me laisser sur ma faim.

Retour vers le passé

Ubisoft incarne parfaitement l'éditeur que l'on aimerait soutenir, mais qui réussit à se faire détester. Il semble que l'éditeur français s'efforce constamment de se forger une réputation peu enviable. Parmi les critiques fréquentes, on pointe notamment son incapacité à innover de manière positive et sa tendance à nager à contre-courant des souhaits des joueurs. Ubisoft affectionne particulièrement les microtransactions, les boost payants au sein de jeux solo, les leaks, les NFT, Stadia... la liste est longue, alors que la majorité des joueurs aspire simplement à profiter de bons jeux sans être encombrés par les éléments nuisibles et les arnaques de l'industrie vidéoludique.

Au-delà de son prix et de la présence, une fois de plus, des microtransactions pour des costumes aussi laids qu'inutiles, ce qui m'a le plus marqué avec ce Mirage, c'est le manque de prise de risque d'Ubisoft. Je peux comprendre l'intention de revenir aux sources de la série, même si le tout premier Assassin's Creed offrait bien plus de contenu et de diversité d'activités. Cependant, ici, on assiste davantage à une régression qu'à une réinterprétation de ce que furent les débuts de la série.

Tout d'abord, il y a cette IA, ou plutôt l'absence d'une IA pour les ennemis, tant ceux-ci sont abrutis, aveugles ou sourds, ou les trois à la fois. Hélas, c'est mon cheval de bataille depuis plusieurs années. Je constate de plus en plus une surenchère graphique et technique de la part des développeurs, qui semblent oublier de développer une IA digne de ce nom capable de nous poser des problèmes, de nous prendre à revers, de ne pas réagir uniquement en fonction de scripts et d'incarner véritablement des gardes surveillant un lieu plutôt que de simples pions attendant sagement une dague dans le dos. À vrai dire, et c'est bien triste, depuis F.E.A.R. (2005), l'IA a très peu évolué dans les jeux vidéo, et ce n'est clairement pas avec Ubisoft qui oublie d'en mettre dans chacun de ses sorties que cela va changer. Les Far Cry sont ridicules à cause de cela.

Assassin's Creed Mirage  Assassin's Creed Mirage
Assassin's Creed MirageLes restes de RPG pour un titre qui n'en avait nul besoin.

Heureusement que le couteau est là

Mirage se traverse du début jusqu'à la fin sans aucune difficulté, tant il est simple de tromper l'IA. Le couteau de lancer apparaît comme l'arme la plus puissante jamais inventée dans un jeu vidéo, capable à lui seul de vider un fort de tous ses occupants sans éveiller le moindre soupçon, même quand un cadavre tombe à deux mètres seulement d'un autre garde.

Les ennemis sont la plupart du temps amorphes, mettant une plombe pour réagir, et quand c'est le cas, le système de combat, un autre élément qui a considérablement régressé, entre en jeu. Rarement ai-je ressenti autant de frustration lors des combats dans un Assassin's Creed. D'abord, il y a un temps d'adaptation car les développeurs ont eu l'idée douteuse de modifier les touches d'action de la manette par rapport aux précédents épisodes, transformant ce qui était autrefois une habitude bien en main en un calvaire qui a nécessité du temps pour être maîtrisé.

Au-delà de cela, on se retrouve confronté à des combats que même les jeux d'arcade renieraient. Le tout premier Assassin's Creed proposait quelque chose de plus intelligible à l'époque, peut-être pas très tactique, mais au moins, lorsqu'on sortait vainqueur face à plusieurs adversaires, on ressentait une fierté.

Dans Mirage, j'avais l'impression d'être un imbécile, attendant que l'ennemi lance une attaque de couleur jaune pour que je puisse contre-attaquer, ou une attaque de couleur rouge pour esquiver. Oui, visuellement, il y a un effet de couleur à chaque attaque des adversaires pour vous indiquer si c'est esquivable ou non. Quand on a joué à Elden Ring ou au Dark Souls, il est difficile de concevoir que cela puisse exister. Pour les nouveaux venus, il n'est pas sûr que ce soit forcément une bonne idée, étant donné que les combats peuvent devenir très vite chaotiques, surtout en intérieur lorsque la caméra s'emballe à ne plus suivre l'action, ou lorsqu'il y a plusieurs adversaires qui tentent de frapper en même temps avec des couleurs différentes.

Assassin's Creed Mirage  Assassin's Creed MirageRouge pour esquiver. Jaune pour contre-attaquer. Et quand ils frappent tous en même, démerdez-vous !

Un des rares ajouts du titre est aussi l'un des pires qui soient : une jauge d'endurance qui se vide bien trop rapidement. Je me suis surpris à plusieurs reprises à croire que mon jeu s'était bloqué, que Basim bugait, ne pouvant plus frapper ses adversaires, ou que ma manette s'était débranchée. Alors qu'en réalité, j'avais vidé complètement la barre d'endurance. Je ne suis plus sûr si cela existait dans les premiers Assassin's Creed, mais dans Mirage ce n'est pas du tout intuitif, d'autant que la barre est très peu mise en valeur. On ne peut pas garder un œil dessus constamment, surtout lorsque l'on se fait maltraiter par plusieurs adversaires en même temps.

On dirait qu'Ubisoft suppose que ce sont les joueurs qui ont régressé mentalement pour proposer un gameplay aussi simpliste, ou peut-être qu'ils sont partisans du moindre effort pour offrir une mise en scène des combats de manière plus élaborée. Au bout d'un moment, vous préférerez les éviter plutôt que de perdre votre temps. Heureusement, ou malheureusement selon votre point de vue, l'infiltration, étant ce qu'elle est, permet d'éviter facilement la plupart des combats.

Un Assassin's Creed étonnament court pour un gameplay éternnel

Selon les rumeurs, Assassin's Creed Mirage était censé être un DLC pour Valhalla, mais les développeurs ont finalement décidé qu'il s'agirait d'un jeu premium après avoir constaté qu'il y avait trop de contenu pour un simple DLC, ce qui a tendance à me faire doucement sourire, étant donné que le dernier DLC sorti pour Valhalla, L'Aube du Ragnarök, m'a paru plus généreux.

Toujours est-il qu'il faut - malheureusement - avoir joué à Valhalla pour mieux "apprécier" Mirage, car l'histoire est en lien direct. Des révélations sur Basim y sont en effet faites, permettant de mieux comprendre ce qui cloche avec ce personnage antipathique à mes yeux.

<Assassin's Creed MirageMentor de Basim, Roshan est un des rares personnages intéressants de Mirage.

Étonnamment, vous ne retournez jamais dans le présent, et il n'est fait mention à aucun moment de l'Animus. De ce que j'ai pu constater, il n'y a d'ailleurs pas du tout de glitch habituel issu de l'appareil permettant d'accéder aux mémoires génétiques et de vivre des souvenirs dans une réalité virtuelle. Cela peut s'expliquer par le fait que l'on incarne directement Basim, sans êtes dans un Animus.

En tout cas, la mythologie instaurée dans les Assassin's Creed, qu'on apprécie ou non, est très peu abordée dans cet épisode. Malgré tout, même si j'ai beau ne pas apprécier cet épisode et ne pas du tout aimer Basim, j'ai quand même très hâte de jouer au prochain épisode et de voir comment toute cette histoire va s'intégrer. Malheureusement, avec Ubisoft, on peut craindre qu'il nous fasse languir une nouvelle fois et nous laisse avec cet arrière-goût de "tout ça pour ça".

Quoi qu'il en soit, ce nouvel épisode nous emmène à Bagdad et ses environs immédiats. La carte, qui semble grande de prime abord, se visite au final très rapidement. C'est un mal pour un bien pour celles et ceux qui, comme moi, cauchemardent encore sur le contenu abusivement abondant de Valhalla. J'adore habituellement les jeux extrêmement longs, encore faut-il maîtriser son sujet du début jusqu'à la fin. Or, Ubisoft ne sait plus remplir ses cartes de contenu suffisamment divers et variés pouvant nous tenir en haleine pendant de très longues heures, il était donc nécessaire ici de faire moins et éviter l'ennui et la redondance. C'est réussi de justesse avec Mirage.

Vous avez, comme d'habitude, le lot d'activités annexes à remplir pour explorer à 100% une région qui découpe la carte. C'est ce qui vous prendra le plus de temps entre les coffres, les énigmes, les tours à gravir et les codex à débloquer. Une phase de gameplay que j'apprécie de faire, et qui fait ressortir mon côté collectionneur, même si à la longue, on voit bien que Ubisoft se repose sur ses lauriers et ne cherche pas à innover la formule.

Le parkour est davantage mis en valeur dans cet épisode. On reprend plaisir à escalader les divers bâtiments et monuments, à sauter au-dessus des toits, à se tenir en équilibre sur une corde et à faire le saut de la foi. On retrouve tous les mouvements qui ont fait le succès de la série et il faut le reconnaître que c'est plus fluide qu'avant. On notera l'ajout du saut à la perche permettant de facilement joindre un bâtiment à un autre, mais durant ma partie, je ne l'ai utilisé que deux fois, autant dire que ce n'était pas suffisamment évident à voir.

Assassin's Creed Mirage  Assassin's Creed Mirage
Assassin's Creed MirageRetour du parkour comme on aimait à l'époque.

Pour la partie furtivité, on retrouve l'aigle, les capacités de se cacher au sein des groupes de personnes, de s'asseoir sur des bancs, de se déguiser, mais l'infiltration étant ce qu'elle est, ce n'est pas très utile malheureusement. Même constat pour les outils que l'on peut déverrouiller durant l'aventure. Il y a certes le fortement recommandé couteau de lancer si vous voulez vous rendre la partie facile, ou la sarbacane envoyant des fléchettes du sommeil, et, en déverrouillant la bonne compétence, pouvant créer un nuage qui endormira un groupe entier. Mais pour ce qui est des autres outils, j'avoue ne pas les avoir utilisés, n'en voyant pas l'utilité.

Enfin, et on se demande encore à quoi il peut servir, tant il est basique et pas du tout pensé pour le contenu maigre proposé par le jeu : le petit arbre de talents. En remplissant des missions, on gagne des points qui vont nous servir à déverrouiller des aptitudes dont la plupart rendent seulement plus ergonomiques certaines des tâches fastidieuses du jeu, comme mieux repérer les ennemis avec notre aigle, car de base, il a du mal faut croire. C'est censé être un retour vers les origines de la franchise, à une époque où les open-world laissaient ce genre de chose aux RPG bas de gamme. Encore une fois, Ubisoft ne s'est pas trop cassé la tête et a choisi la facilité.

Bagdad, la ville ronde, la cité des Lumières, le centre du monde, bref... l'intérêt principal d'Assassin's Creed Mirage

Si le gameplay est bancal, si le scénario n'est pas très intéressant, et si Basim n'arrive pas à nous émouvoir, pourquoi devrait-on dépenser 50€ pour jouer à cet épisode, vous me demanderez ? « Pour Bagdad, pardi ! », répondrai-je. Après vous avoir conseillé d'attendre une baisse de prix tout de même.

Principal argument de vente, Bagdad est réussi. Les lieux emblématiques de la ville sont présents, même si certains comme le "Dome of the Ass" apparaissent un peu plus tôt que prévu. Mirage se déroule en 862, alors que le bâtiment a été construit plus tard par le calife al-Mouktafi Billah (902-908). Et non, je ne sors pas ma science, je ne connaissais pas grand chose à l'histoire des Abbassides avant de jouer au jeu, c'était juste indiqué dans le codex. Et non, "Dome of the Ass" ne veut pas dire ce que vous pensez, bande de vauriens qui êtes en train de pouffer de rire, j'imagine. C'est le "Dôme de l'Âne" en bon français, un bâtiment emblématique qu'il aurait été dommage de ne pas voir figurer dans le jeu, même si c'est anachronique.

Assassin's Creed Mirage  Assassin's Creed MirageUn codex copieux pour en savoir plus sur la culture des Abbassides.

Maison de la Sagesse, bazar, harem, hammam, palais, mosquée, bimaristan (hôpital pour simplifier) sont de la partie et très bien représenté, tout comme Dûr-Kurigalzu dont on peut voir les ruines s'élevant dans le désert. Un des lieux très impressionnant à visiter.

Assassin's Creed Mirage  Assassin's Creed MirageDûr-Kurigalzu

Au-delà des bâtiments, Bagdad fourmille aussi de vie. Les gens vaquent à leurs occupations, déambulent dans les rues, et se font facilement délester de leur bourse. L'ambiance est réussie et est le point fort du titre. Pour les amoureux d'Histoire, et notamment du monde musulman, vous devriez apprécier l'expérience, d'autant que cette culture est peu mise en avant dans les jeux vidéo. Les Abbassides, on les voit en faction jouable dans les jeux de Paradox et dans Age of Empires, mais rarement dans un jeu aussi immersif. Et quand il est possible de jouer en langue arabe, c'est encore mieux.

Cependant, on aimerait quand même qu'Ubisoft ne se contente pas que de nous proposer des codex à lire. Pourquoi n'y aurait-il pas des quêtes issues d'événements historiques ou même de contes comme les Mille et Une Nuits. Je chipote, il y a bien une quête relative à Ali Baba et les 40 voleurs, mais c'est trop peu et celle-ci n'est pas très passionnante.

Au rayon des personnages historiques, on fait la connaissance des frères Banu Musa, chacun ayant brillé dans des domaines scientifiques, ou d'Arib al-Ma'muniyya, une Qiyan (une femme formée pour être une artiste, ici la poésie). Il y en a bien d'autres mais c'est lié à l'histoire principale, on va éviter d'en dire davantage.

Assassin's Creed Mirage  Assassin's Creed Mirage
Assassin's Creed MirageBagdad, seul intérêt du titre.

On devrait avoir le droit à l'erreur

Pour conclure ce test, parlons d'un dernier point qui m'a fortement déplu. Dans Mirage, Ubisoft propose des enquêtes à résoudre, avec une interface dédiée que je trouve de prime abord plutôt bien pensée. Mais encore une fois, les développeurs se sont contentés de peu. En effet, tout le long de la partie, on complète des missions ultra dirigées et linéaires. Certes, on peut les faire dans l'ordre que l'on souhaite, mais c'est une liberté, pourtant revendiquée par Ubisoft, toute relative et mensongère.

J'aurais aimé, à l'instar d'un L.A. Noire, résoudre de véritables enquêtes, avoir des choix et me tromper. Cela aurait donné au titre un intérêt conséquent et au personnage de Basim plus d'épaisseur. Ici, on se contente de suivre des pistes visibles à des kilomètres, souvent à base de lecture de notes, et donnant des indices sur notre cible à abattre. Une fois que nous avons trouvé tous les indices, notre cible est dévoilée, et il est impossible ensuite de se tromper.

Assassin's Creed MirageUn système d'enquêtes qui aurait mérité une véritable liberté.

Or, cela aurait été une riche idée pour Ubisoft de profiter de cet épisode pour... INNOVER. Je sais bien que c'est extrêmement compliqué pour un tel studio -et ses actionnaires- de sortir des sentiers battus et de proposer des choix impactant, mais au moins, ça aurait donné envie de retourner sur le jeu pour commencer une nouvelle partie. Ubisoft a osé ajouter un New Game +, mais à quoi bon, si c'est pour faire exactement la même chose ? Bien que cela n'ait rien à voir comme jeu, quel plaisir de se tromper dans un Baldur's Gate 3 ou un Disco Elysium, et de recommencer une partie pour suivre d'autres embranchements.

Comme le jeu nous propose un tableau d'enquête, il aurait fallu avoir différents embranchements qui mènent à différents indices, différentes cibles, différentes situations... Bref, cela demande beaucoup de travail et malheureusement, tous les studios n'ont pas la même ambition ou liberté qu'un Larian Studios. Puis, à en croire certains développeurs, comme chez Bethesda : « c'est les joueurs qui ne comprennent rien ». Je dois donc me faire des illusions à force de voir des mirages...

6.5
Assassin's Creed Mirage

Ça n'était pas mieux avant
Si Assassin's Creed Mirage avait été proposé à un prix raisonnable, il aurait pu être un bon épisode de transition. Malheureusement, en voulant retourner aux racines de la franchise, Ubisoft a fait preuve de peu d'ambition, oubliant d'implémenter une intelligence artificielle digne de ce nom pour les ennemis. Cela rend la progression et l'enchaînement des missions particulièrement ennuyeux et trop simples. Au moins, le jeu a le mérite de se terminer rapidement, contrairement à Valhalla, permettant de passer rapidement à autre chose, car il ne laissera aucune marque mémorable que ce soit par son personnage principal, son scénario ou son contenu.
Intérêt historique :Indéniablement le point fort du titre, mais là aussi, Ubisoft se contente du strict minimum avec des codex nous permettant d'en apprendre plus sur certains sujets par la lecture. Seulement voilà, l'histoire du monde arabe et musulman est un sujet rare dans les jeux vidéo et aurait mérité un traitement plus original et approfondi.
  • +Au moins ça ne dure pas trop longtemps
  • +Le parkour, meilleur que jamais
  • +Un bon DLC s'il était vendu au bon prix
  • -Abusivement trop cher
  • -Aucune prise de risque
  • -IA absente
  • -La caméra devient problématique lors des combats en intérieur
  • -Des combats arcades et mal pensés
  • -Une infiltration trop simple
  • -Optimisation à revoir et cinématiques bloquées à 30 fps
7.5
Direction artistique

Bagdad est agréable à regarder, mais pas incroyable pour autant. En 2023, d'autres jeux ont offert des visuels bien plus impressionnants, et cet Assassin's Creed Mirage ne parvient même pas à égaler Origins, qui avait véritablement propulsé la franchise vers de nouveaux sommets graphiques et techniques lors de sa sortie.

6
Technique

Certainement l'Assassin's Creed le moins bien optimisé. Le DLSS semble être un cache-misère utilisé par les développeurs qui ne souhaitent pas trop s'investir dans l'optimisation de leur jeu. Le pire étant les cinématiques bloquées à 30 fps, ce qui entraîne systématiquement des problèmes de stuttering à chaque transition. On retrouve également les bugs habituels comme les corps qui traversent les murs.

5
Jouabilité

Non, Mirage n'est pas un retour aux sources, mais plutôt une régression, que ce soit dans ses combats ou dans ses phases d'infiltration. Cela aurait pu être un épisode parfait pour tenter de nouvelles choses, mais Ubisoft en a décidé autrement.

6
Durée de vie

Comptez environ 25 heures pour finir le jeu à 100%. Personnellement, j'ai mis 22 heures pour tout faire, mais j'ai accéléré vers la fin tant cela devenait trop simple. Si le jeu avait duré 100 heures de plus dans son état actuel, cela aurait été un calvaire sans nom. Au moins ainsi, on évite la répétitivité d'un titre qui ne propose pas grand-chose d'original à faire, ni aucune rejouabilité.

8
Ambiance

Rien à redire sur ce point, Bagdad vibre de vie. Ça parle et jure en arabe, ce qui est toujours un plus appréciable pour l'immersion. Cependant, par rapport à ce que propose le titre, je n'ai pas forcément ressenti l'envie de vagabonder dans les rues et de m'imprégner davantage de l'atmosphère contrairement aux précédents épisodes.

6.5
Scénario

Du classique proposé par Ubisoft, avec des "méchants" toujours aussi peu mis en valeur, mais avec cette fois-ci un protagoniste détestable (en tout cas pour ma part) même si on comprend mieux pourquoi, et une fin déjà vue.


  • Aymdef El Présidente, Rédacteur en chef, Testeur, Chroniqueur, Historien Email | Twitter
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