Les Celtes embaumaient bien les têtes des ennemis vaincus
Trucider les ennemis d’accord, mais prenons soin des cadavres, parce qu’on est pas des gros bourrins, non mais dites donc.
Figurez-vous que les archéologues du laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes et de l’Institut Méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (oui, tout ça) viennent de faire une importante découverte sur le site archéologique du Cailar, à proximité de Montpellier, dans le sud de la France.
En fouillant un dépôt d’armes et de restes humains, les chercheurs ont mis au jour un nombre surprenant de têtes coupées. Jusqu’ici, rien de renversant, car il nous est bien connu de nos jours que les Celtes devaient en partie leur terrible réputation guerrière à la pratique de la décapitation de leurs adversaires tués au combat.
© Fouille Programmée Le Cailar-UMR5140-ASM
Mais l’analyse plus poussée de ces têtes a révélé qu’une partie des échantillons analysés contiennent des biomarqueurs de résine de conifère et des molécules de composés aromatiques, composés que l’on ne peut obtenir que lorsqu’on chauffe à haute température de la résine d’arbres appartenant à la famille des pins.
Il est donc manifeste que ce traitement aie été intentionnel, et il correspond trait pour trait à celui déjà évoqué dans les sources antiques ayant décrit ce genre de pratiques.
Pour la première fois, nous pouvons donc prouver archéologiquement que les Celtes embaumaient bel et bien les têtes tranchées de leurs ennemis à des fins d’exposition, comme des trophées, durant l’âge du fer.
L’étude est publiée le 7 novembre 2018 dans la revue Journal of Archaeological Science.
Ci-dessous, le documentaire « Quand les Gaulois perdaient la tête : enquête archéologique sur les "têtes coupées" », réalisé par David Geoffroy, L. Pernet, L. Roure, Cours-jus Production.