Guerre du Péloponnèse - AAR sur Total War : Rome II - Épisode 8
L'After Action Report (AAR) consiste à relater de manière plus ou moins ludique ou/et romancée une partie de jeu vidéo, généralement du point de vue du joueur. Il s'agit la plupart du temps de jeux de stratégies, qui s'adaptent le mieux à ce concept.
Celui qui va suivre va raconter en onze épisodes une partie de Total War : Rome II - Le courroux de Sparte à la tête de Corinthe, joué sans mods.
Liste des épisodes
Épisode 1 | Épisode 2 | Épisode 3 | Épisode 4 | Épisode 5 | Épisode 6 | Épisode 7 | Épisode 8 | Épisode 9 | Épisode 10 | Épisode final
Hiver 428 av. J.-C.
Les rats se reconnaissent entre eux. Les humains aussi, car Athènes et la Macédoine ont officialisé leur alliance. Il faut frapper fort et vite : nous nous sommes emparés de Thasos au nord et de Carystos au sud.
À force d'accorder trop d'attention aux affaires guerrières, l'économie périclite: l'Épire a été mise à feu et à sang, et nous ne commerçons pratiquement plus avec eux. Les Macédoniens les ont écrasés il y a quelques semaines, et contraints à une résistance de principe dans les montagnes. Nos propres forces sont bloquées à Ambracie et souffrent de la famine : impossible de sortir.
Cette disette frappe toute la Grèce. Les armées en marche ont dévasté les campagnes et obligé beaucoup de paysans à se réfugier dans les cités. Les mauvaises récoltes n'arrangent rien non plus. J'envoie des ordres à Lamproclès pour que les terres conquises en Thrace soient immédiatement mises en culture. Les céréales qu'elles enverront vont être vitales pour assurer notre subsistance.
À l'automne, nous attaquons dans plusieurs régions. Mon armée écrase les Thessaliens à Chalcis tandis que Krokinas reprend Phères. Une fois Pharsale et Oréi conquise, ils n'auront d'autre choix que de se soumettre. Nous n’accorderons pas de pitié.
En Épire, un siège de quelques semaines vient à bout de la maigre garnison macédonienne d'Élée, et nous reprenons également Dodone.
Ces succès stratégiques apportent dans nos coffres suffisamment de butin et de terres pour justifier la poursuite du conflit devant l’assemblée des sages de Corinthe. Mais un matin, le malheur nous frappe : un messager arrive à l’Acrocorinthe. Il dit avoir voyagé depuis la Thrace et être porteur d’une bien triste missive : le général Lamproclès est mort, tué en livrant bataille aux Athéniens.
La nouvelle m’attriste profondément. Lamproclès était un brave entre les braves, un vrai meneur d’hommes. J’exige une explication.
Le messager épuisé se met alors en devoir de nous raconter. Au cours de la progression vers l’est de nos armées, Lamproclès s’était emparé il y a quelques jours d’une petite cité de Thrace. La mauvaise saison imposant des intempéries gênant tout mouvement de troupes, il avait été décidé d’y établir un cantonnement jusqu’à l’arrivée du printemps.
Mais, refusant à nouveau de respecter les lois élémentaires de la guerre grecque, l’ennemi a attaqué quelques jours plus tard. Sous une pluie battante et alors que Zeus foudroyait les arbres, terrifiant la troupe, les Athéniens et leurs alliés, ou devrais-je dire leurs sous-fifres, byzantins, ont attaqué de front la ville.
Refusant de battre en retraite, Lamproclès avait ordonné de tenir la position et de laisser l’ennemi s’épuiser en chargeant dans la boue, sous une grêle de projectiles. La bataille s’est alors engagée, et les deux phalanges firent bloc. La lutte fut sans merci et si sanglante que les combattants furent amenés à marcher sur les corps de leurs camarades, plongés dans la fange.
Les deux camps luttèrent tout le jour, aucun des deux n’acceptant de céder. Chaque manœuvre tactique était contrée par une autre et les tireurs épuisèrent totalement leurs munitions ! Et c’est là que Lamproclès aurait reçu le coup fatal, déjà blessé plusieurs fois au cours de l’affrontement. Un violent coup de glaive aux côtes lui a fait rendre l’âme, n’ayant pu parer à temps de son bouclier.
Heureusement, ses hommes étaient des vétérans au cœur solide et au bras de fer. Loin de paniquer et de s’enfuir, ils resserrèrent les rangs et massacrèrent à leur tour les responsables : en fin de compte, l’ennemi décimé consentit à lâcher prise et à s’enfuir à son tour, offrant une victoire bien amère à nos guerriers.
C’est ainsi que le vaillant Lamproclès a trouvé la mort. Ses officiers ont élu le plus méritant d’entre eux, Agis, pour le remplacer à leur tête. Il m’envoie par message la confirmation de ce que cet homme vient de me raconter et me jure qu’il poursuivra la mission de son prédécesseur coûte que coûte.
Même éreintés par la bataille, ses hommes ont tenu à obtenir vengeance en rattrapant l’ennemi dans sa fuite et en les tuant tous. Mais les vrais responsables sont à Buzántion, la capitale de la Thrace. Fasse le ciel que cette cité maudite brûle un jour et disparaisse en punition de son crime !
Le saviez-vous ?
Historiquement, le royaume de Macédoine tenta de tirer son avantage du conflit en Grèce, mais à des fins défensives plus qu’offensives. Le roi Perdiccas II s’allia successivement aux deux camps afin de rétablir son autorité sur les territoires influencés par la ligue de Délos au cours des dernières décennies. Son fils, Archéalos, poursuivit sa politique.
- Cernunnos Testeur, Rédacteur
- "Messieurs, c'est une plage privée! Je crois que nous dérangeons!" - Un officier britannique sur Sword Beach