Steel Division 2 : Versus #3 pour le DLC Men of Steel
Eugen Systems revient avec un nouveau Versus, sa série d'articles mettant en opposition deux divisions parmi les nouvelles qui seront présentes dans le DLC Men of Steel.
Cette semaine, il est question de la finlandaise 17. Divisioona et du français Groupement Dody.
Voici la traduction de l'article :
17. Divisioona
La 17. Divisioona a été formée en 1941 pour la Guerre de Continuation, c'est-à-dire la guerre menée par la Finlande au côté de l'Axe pour récupérer ses territoires perdus 15 mois plus tôt face à l'URSS lors de la Guerre d'Hiver (Novembre 1939 - Mars 1940).
Elle se distinguait des autres divisions par le fait que deux de ses trois régiments d'infanterie étaient formés de Finnois parlant suédois. Au début de la guerre, le Svenska frivilligbataljonen (SFB), un bataillon de citoyens suédois volontaires pour combattre avec les Finnois faisait également partie de la division. Mais en 1942, il fut réduit à une compagnie et au début de l'offensive soviétique en Carélie en 1944 à juste une demi-compagnie. À la fin de la bataille de Tali-Ihantala, seuls 20 soldats seraient encore en vie.
La chute de Vyborg
Dans The Fate of Finland, la deuxième extension de Steel Division 2, Eugen Systems s'est concentré sur l'attaque soviétique contre l'allié finlandais de l'Axe. La chute de Vyborg est une partie intégrante de cela, mais les développeurs n'ont fait qu'une allusion. Cet épisode a commencé quelques jours avant le scénario Karelia d'Army General..
L'offensive soviétique contre la Finlande a commencé le 10 juin 1944 et a rapidement atteint la ville de Viipuri (pour les Finlandais) ou Vyborg (pour les Russes) neuf jours plus tard. La défense de cette ville clé était la mission de la très jeune 20th Infantry Brigade. Créée seulement six mois plus tôt en rassemblant divers régiments et bataillons, elle n'avait vraiment qu'un seul bataillon prêt au combat sur quatre, les trois autres étant pour la plupart mal préparés à la guerre. Surtout, il faut considèrer qu'ils sont arrivés dans la ville qu'ils étaient censés défendre seulement 24 heures avant que les Soviétiques ne l'atteignent.
Il a fallu moins d'une journée aux troupes d'assaut soviétiques, et - pour être précis - seulement cinq heures de combat, pour capturer la ville. La 20ème Brigade d'Infanterie, bien que soutenue par un grand nombre de canons d'artillerie et anti-aérienne ainsi que par toute la compagnie de BT-42 de la Panssaridivisioona, s'est enfuie dans la panique.
Les défenses finlandaises s'effondraient et si le rouleau compresseur soviétique avait continué à avancer, il aurait percé la ligne VKT (la ligne défensive finlandaise Vyborg-Kuparsaari-Taipale dans l'isthme de Carélie) sous-peuplée. Cependant, comme les Soviétiques ont pris trop de temps pour se réorganiser (et célébrer la capture de Vyborg), la fenêtre d'opportunité s'est rapidement refermée.
Bataille de Tienhaara
Les Soviétiques ont essayé d'exploiter la chute de Vyborg et de pousser en avant. Trop tard cependant : ils ont été arrêtés net dans leur élan par les éléments de la 17. Divisioona amenés pour combler le vide. Les premiers à arriver furent les Finnois-Suédois du 61st Infantry Regiment, ou “Sextietan” (“61ème” en suédois).
Le régiment s'est déployé dans le secteur de Tienhaara, juste au nord de Vyborg. Non seulement le terrain étroit et rocheux était beaucoup plus favorable à la défense, mais les défenseurs se sont galvanisés en réalisant que ce champ de bataille pourrait très bien être le dernier rempart de la Finlande.
Pendant environ 24 heures, les Sextietans, avec un fort soutien d'artillerie, repoussèrent tout ce que les 90th et 372nd Rifle Division soviétiques, elles-mêmes fortement renforcées par des blindés et de l'artillerie, leur lancèrent. Ils subirent des bombardements d'artillerie terribles, inévitablement suivis par des assauts d'infanterie sur leurs tranchées. Malgré les chances contre eux, ils tinrent bon jusqu'à ce que le reste de la division soit déployé en soutien. Armas-Eino Martola, un général finlandais, commenta plus tard que “ce régiment a sauvé la Finlande pendant le week-end de la mi-été 1944, même si ce n'était que temporairement”.
Pendant deux jours de plus, la bataille de Tienhaara a fait rage, mais les Finlandais ne bougeraient plus. En empêchant les Soviétiques d'avancer et d'établir une tête de pont au nord de Vyborg, ce détachement arrière a permis au reste de l'armée finlandaise d'envoyer des défenseurs dans la ligne VKT, de se réorganiser et plus tard d'arrêter la deuxième étape de l'offensive stratégique soviétique - comme décrit dans la campagne Army General “Fate of a Nation”.
Du désespoir au salut
La 17. Divisioona sera un groupe de combat verrouillé par phase.
La phase A se concentrera sur la malheureuse 20th Infantry Brigade, avec principalement des KIVÄÄRI (PzF) et PZSCHRECK découragés, bien qu'accompagnés de SOTAPOLIISI (policiers militaires) pour essayer de les maintenir en ligne. Un nombre important d'ingénieurs était également présent dans la ville. Ils seront soutenus par le corps d'artillerie et la défense aérienne de Viipuri, comprenant les lourds 76 ItK/34 V (canon AA Vickers 75mm rechambré en 76mm). Enfin, toute la compagnie BT-42 (photo ci-dessous) de Panssaridivisioona a été envoyée sur la division pour fournir un certain (modeste) soutien blindé.
Les phases ultérieures verront l'arrivée de la majeure partie de la 17. Divisioona elle-même, avec :
- les Finnois-Suédois SEXTIETTAN fanatiques (au moins ce jour fatidique), avec leur doublage vocal spécifique
- KIVÄÄRI et les armes de soutien d'infanterie associées
- plus d'artillerie, comme des canons de 203 H/17 203mm
- quelques T-26E
- une poignée de STURMI
Groupement Dody
Inutile de chercher sur internet pour celui-ci, vous ne le trouverez pas. Il n'y a pas de véritable “Groupement Dody” dans l'histoire. Ce nom était utilisé comme un terme générique pour désigner un ensemble d'unités qui partageaient un lieu et une mission communs. Ces unités formeront l'embryon de ce qui sera plus tard (hors de la période du DLC) officiellement appelé le “Détachement d'Armée des Alpes” (DDA), bien qu'à ce moment-là il atteigne la taille d'un corps d'armée.
De la Riviera aux Alpes, les troupes regroupées sous le nom de Groupement Dody sont des éléments des armées alliées qui ont débarqué en Provence lors de l'Opération Anvil-Dragoon (15 août) et qui ont été envoyés pour sécuriser les cols alpins. Une semaine après le débarquement, une partie de l'armée allemande battait en retraite vers le nord par la vallée du Rhône, tandis que d'autres se retiraient vers l'Italie à travers les Alpes. La masse mécanisée des armées alliées était à la poursuite immédiate de la principale force allemande se retirant vers le nord, mais ceux qui se retiraient vers l'est ne pouvaient être laissés sans surveillance.
Des détachements ont donc été envoyés dans les Alpes pour soutenir les FFI très actifs de la région, repousser les Allemands aussi loin à l'est que possible puis bloquer toutes les vallées par lesquelles les forces de l'Axe en Italie pourraient contre-attaquer.
Les premiers à affronter les Allemands dans les Alpes méditerranéennes dès que les débarquements ont été annoncés par Radio Londres étaient les partisans locaux des FFI. Le terrain montagneux était un refuge pour la Résistance, qui y organisait de grands camps. De plus, une partie importante de ces combattants de la liberté étaient eux-mêmes d'anciens soldats alpins (Chasseurs Alpins), qui apportaient aux partisans une certaine organisation et discipline militaires.
La ville de Gap a été bloquée jusqu'à ce qu'un détachement de la Task Force Butler arrive pour recevoir la reddition allemande le 20 août ; Nice a été libérée par soulèvement le 28 août.
Mais bien qu'ils puissent bloquer ou même mettre en déroute certaines garnisons, les partisans légèrement équipés ne pouvaient pas vraiment entraver la retraite des divisions de combat.
Pour renforcer la force des partisans, les Alliés ont d'abord envoyé deux bataillons aéroportés américains (un para et un planeur) détachés de la 1st Airborne Task Force immédiatement après l'achèvement de l'Opération Rugby, que nous avons décrite précédemment.
Mais le cœur du Groupement Dody était constitué d'environ la moitié de la 2e DIM (2e Division Marocaine d'Infanterie), dirigée à l'époque par le général... André Dody, d'où son nom. Le détachement de Dody comprenait un tiers de l'infanterie de sa division, deux tiers de son artillerie, des éléments de ses blindés et troupes de reconnaissance, ainsi que des Goumiers (ci-contre) attachés en tant qu'infanterie légère de montagne.
En septembre, les Allemands ont été repoussés jusqu'aux cols des Alpes, où ils ont contre-attaqués pour empêcher les Alliés d'envahir l'Italie par le Nord. Les deux côtés se sont installés sur des positions statiques et se sont réorganisés tout en harcelant l'ennemi.
En ce qui concerne les Alliés, des éléments de la 2e DIM ont été envoyés rejoindre le reste de leur division dans les Vosges, étant remplacés par des troupes plus spécialisées de la 4e Division Marocaine de Montagne.
Pendant ce temps, des renforts inattendus sont arrivés : des Partigiani italiens cherchant refuge en France contre les opérations anti-partisanes allemandes ou de la République sociale italienne de l'autre côté des Alpes. Environ 800 combattront aux côtés de leurs frères FFI.
Mais ils n'étaient pas les seuls Italiens à se ranger du côté des Français : ayant rassemblé suffisamment d'armes allemandes capturées pour équiper les FFI, l'armée ne pouvait pas trouver assez d'artilleurs formés pour les utiliser. Ils ont alors visité des camps de prisonniers italiens et ont trouvé suffisamment d'anciens prisonniers de guerre italiens volontaires pour former un bataillon entier de leFH 18M (obusier de campagne léger, leichte Feldhaubitze 18) !
Plusieurs autres types de canons ont été utilisés par les partisans, comme le PaK 40, le canon d'artillerie le plus courant avec les FFI et leur successeur jusqu'à la fin de la guerre.
Réorganisation des FFI
Tout comme avec le siège de Dunkerque, dès que les FFI ont été contournés par des troupes régulières, leur rôle de guérilla était principalement terminé. Ceux qui voulaient continuer à se battre ont été invités à s’engager pour la durée de la guerre et à s’organiser en unités régulières.
Dans les Alpes, les FFI ont été utilisés pour réformer les troupes alpines traditionnelles de France, les Chasseurs Alpins. Beaucoup des partisans locaux avaient eux-mêmes été des Chasseurs Alpins ou avaient effectué leur service militaire avec eux. Les “professionnels” ont rapidement été reformés en groupes de reconnaissance et de raid réguliers, tandis que le reste entraînait et organisait des recrues.
D’abord organisés en bataillons, puis en demi-brigades, ils seraient regroupés dans la 27e Division d’Infanterie Alpine renaissante d’ici la fin septembre. Cette division deviendrait le noyau du “Détachement d’Armée des Alpes” et mènerait la lutte pour la reconquête des différents cols et vallées alpines.
Le Groupement Dody sera donc une nouvelle division de montagne, très légère comme on peut s’y attendre mais avec de nombreuses unités différentes disponibles par phases.
En phase A et B :
- Tirailleurs marocains et toutes leurs armes d’appui d’infanterie
- Artillerie française, dont le Canon de 155 mm Long Tom
- Goumiers marocains, plus guerriers que soldats, avec les traits Shock et Raider
- Parachutistes américains
- beaucoup de FFI
- quelques Spahis, Sherman, Stuart et TD M10
En phase B et C :
- Montagnards marocains et toutes leurs armes d’appui d’infanterie, avec les traits Raider
- Artillerie légère de montagne marocaine, avec les traits Raider
- Partigiani italiens, également avec les traits Raider
- canons capturés, comme des PaK, ainsi que des leFH 18M
- troupes alpines légères
En phase C :
- Chasseurs Alpins et toutes leurs armes d’appui d’infanterie, avec les traits Raider
- Artillerie légère de montagne alpine, également avec les traits Raider... et des canons légers de 1940