Victoria 3 : Dev Diary 43 - La Guerre de Sécession
C'est un thème incontournable pour un jeu prenant place à une telle période : cette semaine, Paradox Interactive revient sur l'organisation de la guerre de Sécession américaine dans le jeu.
Un petit peu de mise en contexte tout d'abord, car il faut rappeler que le conflit n'a pas éclaté sans crier gare un beau jour de 1861 : au contraire, les États-Unis connaissaient depuis plusieurs années une instabilité politique grandissante et des tensions tendant à devenir toujours plus violentes, depuis au moins une dizaine d'années ; des querelles constantes éclatant sur certains sujets, en particulier la question de l'esclavage, mais aussi l'autorité gouvernementale sur les États, ou les législations commerciales. C'est l'élection d'Abraham Lincoln en 1860 qui causera l'éclatement du conflit, les états du Sud décrétant en réponse leur sécession.
La question de l'esclavage étant de loin la plus importante dans le déclenchement du conflit –les futurs états confédérés étant largement agricoles et sous-industrialisés, la perspective de ne plus avoir de main-d'œuvre gratuite était intolérable pour leur économie-, les États-Unis commenceront toujours la partie avec une entrée de journal abordant ce sujet, notant les débats houleux qui agitent déjà le pays entre esclavagistes et abolitionnistes :
Un débat qui faisait déjà rage en 1830, mais au début du jeu, ce ne sont que les prémices du futur conflit, aussi il n'est encore possible que de limiter l'escalade des tensions en tentant d'équilibrer les forces politiques des deux camps, ou de choisir fermement un camp. Mais attention, car une politique d'apaisement ne parviendra pas à résorber la question : ça ne pourra que retarder l'échéance, et aucunement l'éviter. Quoi qu'il en soit, les violences vont devenir toujours plus nombreuses, les ratonnades et les assassinats remplaçant les discours au Parlement.
Dans ce cas, il sera alors tentant de prendre le taureau par les cornes et de tenter immédiatement de déclencher les hostilités pour faire sécession ou écraser les confédérés. Cela sera possible, mais à vos risques et périls, car des factions politiques de radicaux pourront apparaître plus tôt et rassembler bien plus de soutien que prévu !
Et c'est là que les choses sérieuses commencent. Dans Victoria 3, la guerre démarrera si une révolution causée par la question esclavagiste commence, alors que vous avez toujours l'entrée de journal dont nous parlions plus haut d'activée. Le gouvernement révolutionnaire sera alors renommé en « sécessionniste », et sera rejoint par plusieurs états, en fonction de leur adhérence ou de leur refus à la loi sur l'esclavage. Cela signifie que le positionnement de chaque état sur la question, et donc l'importance des groupes pro et antis, sera crucial. Sur l'exemple ci-dessus, la Floride n'a pas été convaincue de la nécessité de conserver l'esclavage ; elle n'a donc pas rejoint les états confédérés !
Une fois déclenché, le conflit se poursuivra jusqu'à victoire des « bleus » ou des « reb's », et sera assaisonné de plusieurs évènements et incidents donnant des opportunités uniques ou retardant la victoire finale, comme des manifestations de sympathisants unionistes ou sécessionnistes sur vos arrières, ou des chevauchées de cavaliers dévastant les campagnes pour asphyxier l'économie. Une victoire des Confédérés donnera lieu à la naissance d'un tout nouveau pays sur le continent américain ; alors qu'une victoire de l'Union écrasera les états rebelles et donnera lieu à un nouvel évènement : la Reconstruction.
Comme son nom l'indique, il s'agira d'un processus long et coûteux qui visera à réparer les dégâts causés par le probablement long conflit qui aura dévasté les États-Unis. Cela ne sera cependant pas une suite d'évènements tous fluides et bénéfiques : même après la guerre, les tensions resteront vives et votre gouvernement rencontrera d'inévitables réticences ; vous ne pourrez éviter certains règlements de comptes et des vitres brisées ! L'abrogation de la loi sur l'esclavage ne fera pas changer d'avis l'intégralité de la nation sur la question comme par magie : les anciens partisans de la suprématie raciale resteront convaincus et particulièrement amers.
À l'inverse, si vous tentez d'apaiser ces derniers, alors ce sont les partisans de l'abolition qui se sentiront trahis et qui causeront des problèmes ! Il n'y a pas de solution idéale en fin de compte, car les tensions existeront de toutes façons, jusqu'à ce que le temps fasse son œuvre, d'autant que les incidents d'après-guerre ne se produiront pas uniquement dans les anciens états où les combats se sont déroulés, mais potentiellement partout dans le pays, car la guerre aura eu un impact massif sur ce dernier.
La semaine prochaine, nous continueront sur le thème des conflits, avec la question du règlement des batailles !