Le mystère du "Big Void" de Khéops s’épaissit

Thématique
Égypte ancienne
23 novembre
2019

Nous vous en parlions en 2017, la mission scientifique internationale ScanPyramids avait découvert à l’aide de techniques de prospections dites non-invasives (ne nécessitant pas d’excaver le monument, ndlr), principalement la muographie, une grande cavité surnommée “Big Void” de trente mètres de long approximativement, et située au-dessus de la Grande Galerie menant à la chambre funéraire de Khéops, dans la pyramide du même nom sur le plateau de Gizeh. À cela s’ajoutait une autre cavité s’apparentant à un corridor d’au moins cinq mètres de long, situé derrière les chevrons monumentaux de la face nord de la pyramide.

Une cité gauloise sort de terre dans le Maine-et-LoireReconstitution en 3D de la structure interne de la pyramide de Khéops avec la disposition de ses salles et l’emplacement présumé du “Big Void”.

Figurez-vous que les travaux des égyptologues ne se sont pas arrêtés là, et que les scientifiques ont continué d’analyser les données récoltées, avant de faire de nouvelles recherches en positionnant à différentes hauteurs leurs instruments.

D’après mr. Mehdi Tayoubi, co-directeur du projet franco-égyptien conçu par l’Université du Caire et l’institut HIP (Heritage Innovation Preservation) ; les nouvelles données confirment une nouvelle fois la présence de cette cavité inconnue, située entre 10 et 15 mètres au-dessus de la Grande Galerie. Mais elle s’avère finalement bien plus longue que ce que l’on imaginait au départ : « la longueur de la colossale cavité initialement évaluée à une trentaine de mètre s’avère être en réalité de 40 mètres au minimum, et probablement d’un seul tenant ! », confie-t-il. « Nous souhaitions avant tout observer et reconfirmer nos résultats de 2017 depuis de nouveaux points d’observations. Ce qui nous a permis d’aller voir dans de nouveaux secteurs. Ainsi, nous n’avons pas détecté d’anomalie entre le haut de ce qui est appelé la chambre du Roi, et le sommet de la pyramide. »

On rappellera en effet que les salles appelées communément "chambre de la Reine" et "chambre du Roi" dans la pyramide de Gizeh, portent ces noms car ils leur ont été attribués arbitrairement : la pyramide ayant été violée très tôt (probablement avant la fin de l’Ancien Empire) et les textes funéraires égyptiens n’existant pas avant la fin de la Ve dynastie, nous ignorons qui a pu être inhumé dans ces salles en fin de compte.

Le ministre des Antiquités égyptien, mr. Khaled El-Enany, a assuré à la presse qu’il « travaillait actuellement avec des archéologues du monde entier » pour approfondir le mystère de cette découverte. S’il est évidemment impossible de détériorer le monument pour explorer cette cavité, les scientifiques de la mission ScanPyramids n’ont pas dit leur dernier mot et peuvent encore continuer d’approfondir leurs recherches, ce qu’ils vont faire au cours des prochains mois.

La découverte excite évidemment toutes les imaginations au plus haut point, car il apparaît presque certain que cette cavité est inviolée, si elle a pu passer inaperçue au long de presque cinq mille ans d’histoire avant que le progrès de la technologie permette de la découvrir.

Serait-on tombés sur de nouveaux couloirs, sur une deuxième Grande Galerie, voire sur la véritable chambre funéraire du puissant pharaon Khéops ? Dans l’absolu, tout est possible, car cette colossale pyramide porte les stigmates d’au moins deux changements de plans successifs dans le processus de sa construction, avec une chambre funéraire souterraine inachevée, et une Grande Galerie dont le couloir d’accès ascendant a été percé dans les assises de pierre déjà posées entretemps.

Khéops dort peut-être encore dans sa demeure d’éternité, quelques mètres au-dessus des foules de touristes. Nous vous tiendrons au courant de l’avancée des recherches.