Une nouvelle civilisation apparaît dans la préhistoire des Indes

Thématique
Archéologie
3 octobre
2018

Au Mahârâshtra (à vos souhaits), on trouve plus de 112 millions d'Indiens, des réserves de tigres, ainsi que des vestiges préhistoriques des plus curieux. Figurez-vous dans les cantons de Rajapur et Ratnagiri, on vient de découvrir l'existence de milliers de pétroglyphes, gravés dans la roche au sommet de collines.

Lesdites collines ayant été recouvertes pendant des milliers d'années par la boue et la terre, les pétroglyphes sont restés cachés au yeux du monde, exceptés les rares qui étaient connus des habitants locaux et vénérés.

Une nouvelle civilisation apparaît dans la préhistoire des Indes

Ces quelques dessins gravés dans la pierre depuis une éternité sont ceux qui ont mis la puce à l'oreille d'un groupe d'explorateurs, menés par Sudhir Risbood et Manoj Marathe, à qui revient le crédit de la découverte de l'ensemble du site. Après avoir soigneusement étudiés les images connues, ils ont prospecté autour des temples locaux et quadrillé la région. Au terme de leur recherche, 52 villages et agglomérations diverses de la région possédaient des pétroglyphes sur leurs territoires.

L'étude de ces vestiges a été confiée au département d'archéologie de l'état du Mahârâshtra, dont le directeur, Tejas Garge, en a révélé l'extraordinaire datation: “Notre première déduction de l'examen de ces pétroglyphes est qu'ils ont été créés vers 10 000 ans avant J.-C.”

Ce qui classerait de facto cette découverte parmi les plus anciens pétroglyphes connus de toute l'histoire de l'humanité. Rien que ça.

Une nouvelle civilisation apparaît dans la préhistoire des Indes

Messieurs Marathe et Risbood ont continué de travailler sur cette découverte, en les documentant minutieusement et en appelant aux efforts des autorités gouvernementales indiennes.

D'après Mr. Garge, l'absence totale d'images se référant à des activités agricoles suggère que ces dessins ont été gravés dans la pierre par des populations de chasseurs-cueilleurs, qui ne pratiquaient pas l'agriculture, et qui n'étaient donc probablement pas sédentaires. Au contraire, les dessins font de nombreuses allusions à la chasse, détaillant les formes animales.

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Ces découvertes soulèvent toutefois d'autres questions, car si la plupart des pétroglyphes montrent des animaux que les hommes de cette période ont souvent côtoyé, comme des tortues ou des requins, on y trouve aussi des rhinocéros et des hippopotames. Or ces animaux ne vivent pas dans cette partie du sous-continent indien... cela signifie-t-il que ces animaux ont vécu un jour ici avant d'en disparaître, ou bien que les populations qui ont gravé ces images sont venues un jour d'Afrique et ont amené avec eux les représentations de ces bêtes ?

La recherche commence à peine. Pour l'heure, le gouvernement de l'état a décrété le déblocage d'un fond de 240 millions de roupies (3,2 millions de dollars) pour procéder à l'étude et la conservation de 400 premiers pétroglyphes.