À la découverte de Blitzkrieg 3
Blitzkrieg est de retour presque 10 ans après la sortie du deuxième opus et de ses deux add-ons, Fall of The Reich et Liberation. 10 ans d'attente, 10 ans durant lesquels les jeux de stratégies et de tactiques se sont diversifiés, délaissant le cadre du second conflit mondial au profit de quelques grosses pointures parmi lesquelles Company of Heroes et autres Men of War.
Blitzkrieg va revenir cette année, mais sous un nouveau format. Le solo n'a pas changé; il s'agit toujours d'une successions de missions réparties dans 3 campagnes : une pour l'Axe, une pour les Alliés et enfin une pour l'URSS. Cependant, l'accent a été mis sur le multijoueur, inaugurant un challenge "asynchrone".
Après une décennie d'absence, quels sont les arguments déployés pour le grand "Come-Back" de cette série phare du STR sur la Seconde Guerre mondiale ? Avant de répondre à cette question, il est important de présenter rapidement le créateur de cette licence : Nival.
Petite présentation de la licence
Il était une fois...
Fondée en Russie en 1998 par Sergey Orlovskiy, Nival s'est dès le départ tournée vers le genre du jeu de stratégie. Dans ses productions les plus connues, outre Blitzkrieg, la société est aussi à l'origine de la série Silent Storm (un jeu de rôle tactique prenant pour cadre la Seconde Guerre mondiale), Etherlords (un jeu au tour-par-tour mêlant stratégie, tactique et jeu de cartes) ou encore le cinquième épisode de la fameuse série Heroes of Might and Magic.
Dans cet article, il est question du 3e opus de la série Blitzkrieg, dans laquelle le joueur, à la tête d'un certains nombre de troupes, doit remplir ses objectifs, sur fond de grandes campagnes de la Seconde Guerre mondiale. Après un excellent premier opus sorti en 2003 (retrouvez ma chronique rétro ICI), la série s'étoffa d'un nouveau titre en 2005, intégrant notamment les navires et un système de renforts, doté lui-même de deux add-ons. 10 après, Blitzkrieg 3 fait son apparition.
...La guerre éclair
C'est ainsi que, le 3 février dernier, dans la salle de réunion d'un hôtel parisien (proche de la station Ledru-Rollin), j'ai pu assisté à la présentation du prochain Blitzkrieg. L'équipe, composée entre autre de Anatoly Subbotin, PR director (directeur des relations publiques) et Larisa Nuretdinova, Creative Producer (terme anglais correspondant en partie à la fonction de Producteur Délégué), y effectua une présentation du jeu puis nous permit d'assister à une mission solo et une partie multijoueur.
Avant tout, il est important de rappeler que Blitzkrieg, c'est près de deux millions de joueurs, près d'une quarantaine de récompenses et plus d'une dizaine d'extensions. Autant dire que la série n'est pas sans expérience. Mais comment s'adapter au marché actuel du jeu vidéo en relançant une ancienne série ? Voila le principal challenge rencontré par Nival. Le genre du STR évolue certes, mais sans réelle et profonde révolution. Les époques abordées se diversifient, les jeux deviennent plus réalistes, mais dans le fond, rien n'est complètement innovant. Pour changer, les jeux grappillent ça et là des éléments issus d'autres genres, tels les jeux de rôles ou d'action.
Blitzkrieg 3 se veut donc être un MMORTS (massively multiplayer online real-time strategy), sans micro-transactions, cherchant une expérience de jeu "fair-play" ne devant pas déboucher sur des combats déloyaux. Bien entendu, le solo n'est pas oublié, même si le multijoueur reste l'essence même de ce titre.
BLITZKRIEG IS BAAAAACK !
Le multijoueur
Au départ, Blitzkrieg 3 aurait dû prendre pour cadre la guerre du Vietnam, mais le titre de la série ne s'y adaptait pas du tout, le Vietnam étant plus proche d'un bourbier que d'un exemple typique de "guerre éclair". Le projet fut réorienté vers sa période d'origine : la Seconde Guerre mondiale. Cependant, ce cadre est utilisé par quelques séries à succès comme Company of Heroes ou la série des "Faces of War/Men of War". De plus, la société souhaitait s'adapter à un cadre de vie plus dynamique, les "casual gamers" ayant fait leur apparition en masse. Plutôt que d'avoir un jeu difficile d'accès et où des heures d'apprentissage seraient nécessaires pour en assimiler les mécanismes, Blitzkrieg 3 se devait d'être facile d'accès, mais compliqué à maîtriser parfaitement, comme nous l'expliqua Anatoly Subbotin, prenant l'exemple du Poker, jeu simple à jouer dans la forme, mais très difficile à maîtriser dans le fond.
L'expérience devant être tournée vers le online, c'est un style de jeu asynchrone qui fut privilégié. Tous les joueurs disposent d'une base leur permettant d'acheter, contre les ressources qui y sont produites, des troupes et des véhicules. Ces derniers sont utilisables pour les attaques du multijoueur et plaçables, comme les fortifications, en défense, Le joueur peut améliorer et renforcer sa base pour contrer toutes attaques éventuelles.
Lorsqu'un joueur décide d'attaquer la base d'un autre joueur, le jeu devient asynchrone. Pour faire simple, l'attaquant affronte une IA qui gère les défenses de la base placées par le joueur adversaire, le tout durant un laps de temps précis (qui dépend de la map), empêchant le joueur-attaquant de concevoir un plan minutieux et le forçant à agir sans délais.
On se trouve donc en face d'un multi-joueur dit "asynchrone" car un seul joueur est réellement présent. Néanmoins, les replays des attaques sont disponibles, afin d'apprendre les points faibles de son dispositif défensif exploités par l'ennemi, ou, si vous êtes attaquant, de repérer les points forts du dispositif qui vous ont mis en échec. C'est donc la tactique qui est mise en avant, la partie étant de surcroît chronométrée.
On notera aussi la présence d'un mode permettant au joueur d'attaquer sa propre base afin d'en éprouver les défenses. Le jeu s'apparente ainsi presque à un puzzle-game, puisqu'il faut trouver et exploiter les failles de la défense adverse dans le temps imparti pour capturer ses positions. Plus vous gagnez de parties, plus vous gagnez de ressources et augmentez de niveaux, vous permettant d'acheter de nouvelles unités et fortifications et/ou d'améliorer celles déjà à disposition, mais aussi d’accéder à de nouvelles maps où organiser votre base tout en vous opposant à de nouveaux adversaires (du même niveau).
Le solo
En ce qui concerne le solo, le jeu dispose de 3 campagnes abordant, de l'aveu même de l'équipe de Nival, des opérations militaires souvent délaissées dans les jeux au profit des plus connues. Chaque campagne comporte 7 ou 8 missions d'une trentaine de minutes chacune, laissant le joueur mener les forces allemandes lors de l'invasion de la France en mai-juin 1940, les forces anglo-saxonnes en Sicile puis en Italie à partir de 1943, puis, enfin, participer aux derniers combats du côté soviétique dans l'Allemagne de 1945. Les missions devraient être variées, combats d'envergures devant figurer auprès de petites escarmouches ou encore de missions d'infiltration, comme celle qui nous fut présentée : nommée "opération Niwi", elle met le joueur à la tête de quelques formations de fantassins d'assaut allemands, afin de neutraliser la DCA adverse, sans trop éveiller de soupçons.
Ce fut l'occasion de jeter un coup d’œil aux uniformes et armements qui rendaient assez bien à l'écran malgré un zoom assez restreint, ne permettant pas d'approcher de près les unités. Bien que le jeu ne cherche pas à être totalement réaliste dans un soucis d'accessibilité (le décor ne modifie en aucun cas la portée des armes. Espérons cependant que cela puisse changer lorsque le jeu aura atteint sa phase de développement final), un effort a tout de même été accompli au niveau des matériels : ainsi, aucune chance de voir par exemple un char Tiger en pleine campagne de France en 1940. Des consultants, des musées et de la documentation, notamment celle utilisée pour les deux premiers opus, furent les sources employées afin de recréer ce cadre spécifique.
Blitzkrieg 3 revient avec une nouveauté : le multijoueur asynchrone. En apportant ce principe, la série cherche à s'approcher des "casual-gamers" par sa facilité, mais aussi à ses vétérans, en proposant une expérience qui se veut profonde et difficile à parfaitement maitriser. Bien que la campagne solo soit présente et semble plutôt bien fournie (bien qu'en comparaison des précédents jeux, il y ait moitié moins de missions), le fait que le multijoueur "asynchrone" et cette "facilité" soient mis en avant, risque fort de prendre au dépourvu les fans de la licence, voyant le réalisme et la difficulté des prédecesseurs, mis de côté. Néanmoins, le jeu reste agréable à jouer et étant en pré-alpha, des modifications sont toujours à venir. Il se peut donc que certains éléments, augmentant la difficulté ou le réalisme, soient implantés par la suite.
Stay tuned : La preview du multi en pré-alpha arrive bientôt !