Chronique retro : Blitzkrieg
19 juillet 2013 par Lyrik | Blitzkrieg | Deuxième guerre mondiale | PC
Blitzkrieg, c'est l'une de ces séries de jeux vidéo dont le seul nom suffit à vous remémorer de nombreuses parties dans un élan de nostalgie. Développé par les Russes de Nival Interactive (Rage of Mages, Silent Storm, Heroes of Might and Magic V...), ce concurrent direct à Sudden Strike, sorti en 2000, avait su se démarquer en proposant un gameplay en temps réel, riche, profond et tenant longuement en haleine tout en étant plus accessible que son concurrent.
Dix ans après la sortie de Blitzkrieg, et avec la sortie de Company of Heroes 2, je n'ai pas pu m'empêcher de replonger dans cette œuvre afin de vous la présenter.
Blitzkrieg Bop
Blitzkrieg est un jeu de stratégie en temps réel où le joueur est en charge d'une armée plus ou moins importante et doit remplir une série d'objectifs. Ici, aucune gestion de ressources (exceptées santé et munitions des troupes) ni création de base, il faut utiliser les forces à disposition avec parcimonie en évitant les carnages. A chaque mission, vous disposerez de forces différentes, mais quelques unités, appelées unités uniques, vous suivront tout au long de votre carrière : il s'agit de quelques blindés et quelques pièces d'artillerie dont le nombre et l'expérience varieront au fil des missions.
Le jeu dispose de 3 campagnes, chacune permettant de voir le conflit sous un angle différent : celui de l'Axe, des Alliés anglo-saxons et celui des Soviétiques. Chaque camp dispose de ses propres unités, fidèlement modélisées (même si le jeu commence à se faire vieux) et ces dernières évolueront au cours du conflit.
L'aspect historique est donc respecté, d'autant plus que les campagnes et missions historiques bénéficient de vidéos et de textes éclaircissant et expliquant le contexte des événements. Le joueur aura donc la possibilité de revivre l'ensemble de la guerre sur les théâtres européen et africain en prenant part chronologiquement aux grandes opérations ayant jalonnées ce conflit mondial.
Pour cela, il dispose d'infanterie, de chars, d'artillerie et des véhicules légers pour l'emporter. L'infanterie sert avant tout à partir en reconnaissance et attaquer les positions fortifiées, les chars à soutenir l'infanterie et contrer les blindés adverses, l'artillerie à soutenir les forces précédemment citées à longue ou courte portée et les véhicules légers à déplacer rapidement les fantassins, mais aussi à reconnaitre des zones éloignées, créer ou réparer des ponts, soigner ou réapprovisionner les unités ou enfin placer des obstacles et creuser des tranchées. Un appui arien est aussi disponible : bombardiers, chasseurs (-bombardiers), parachutistes, avion de reconnaissance, autant d'atouts disponibles si la météo le permet (même cette dernière est prise en compte !).
Un classique imparfait
Vous l'aurez compris, chaque unité a sa fonction et il faudra composer avec pour espérer l'emporter. Débordements, contournements, attaques frontales ou de flancs, embuscades, les possibilités ne manquent pas. Car le jeu se veut réaliste : on ne fonce pas droit dans le tas (enfin il y a des exceptions que je développerai plus tard), sous peine de voir ses troupes massacrées. Il faut faire preuve de stratégie et de tactique pour l'emporter, penser aussi bien sur le long terme que le court terme. Je m'explique : chaque campagne est décomposée en plusieurs missions aléatoires et une ou deux missions historiques mettant en scène des batailles célèbres avec de nombreuses unités. Les premières permettent d'acquérir de l'expérience et de nouvelles unités (pour vos blindés et votre artillerie uniques) et les dernières de conclure une campagne afin de passer à la suivante. Savoir quelle mission accomplir pour obtenir tel ou tel bonus adéquate afin de maximiser ses chances de remplir correctement la mission historique correspond à la vision à long terme, celle à court terme correspondant avant tout à remplir les missions en elles-mêmes. Le jeu peut se montrer exigeant, mais malheureusement, plusieurs facteurs viennent assombrir le tableau.
Tout d'abord, le jeu peut se montrer, à certains moments, rudement difficile, tandis qu'à d'autres, véritablement facile. Les objectifs de missions se répètent (structure standard d'une mission aléatoire : nettoyer une ville, vaincre des renforts/tenir un pont puis s'emparer d'un entrepôt. Ou bien : défendre des canons alliés puis contre-attaquer) et laissent la lassitude s'installer plutôt rapidement lors des missions aléatoires, qu'on aura alors tendance à négliger pour passer aux batailles historiques, plus intéressantes. De même, l'arsenal évoluant en cours de jeu, on remarquera que l'apparition des chars lourds permettra au joueur de souvent foncer dans le tas, celui ayant le plus de blindés l'emportant aisément. Enfin, pour un jeu se voulant réaliste, les lignes de vues sont ridiculement restreintes.
Mais un classique quand même
Cela fait maintenant 10 ans que Blitzkrieg est sorti et on ne peut pas dire qu'il ait pris beaucoup de rides. Considéré comme un véritable classique du jeu de stratégie en temps réel, il fut complété par de nombreuses extensions apportant chacun son lot de nouveautés et permettant de revivre l'épopée de certains grands généraux et certaines grandes opérations.
On peut citer notamment Rolling Thunder qui permet de suivre au cours de 18 missions la progression de la légende américaine, le général George Smith Patton. Il y a eu également Burning Horizon centré autour de la figure historique du général Erwin Rommel.
N'oublions pas également Mission Barbarossa, Mission Kursk, Green Devils (qui nous envoie à Dunkerque, Kiev et dans les Ardennes) ou Talvisota : Icy Hell. Ce dernier méconnu, vous plonge dans la guerre d'Hiver (ou Talvisota en finnois), qui opposa la Finlande et la Russie entre le 30 novembre 1939 et le 13 mars 1940.
Enfin, le jeu connut une suite en 2005, Blitzkrieg 2, qui tout en étant bonne, ne fut pas, selon moi, à la hauteur de son digne ancêtre.