Époque contemporaineGuerre froide
La Guerre froide fut peut-être à la fois le plus étrange et le plus hypocrite des affrontements, qui commença à une date floue, avant la fin de la dernière guerre mondiale, et pour une raison encore relativement incertaine : éviter que le bain de sang ne se prolonge, et ne recommence ensuite.
D'un côté, l'ouest, de l'autre, l'est. Le pacte de Varsovie contre le pacte de l'OTAN ; la Maison Blanche contre le Kremlin rouge, deux façons radicalement différentes d'envisager la vie publique, économique et politique, mais tout le monde s'accordait sur un point : hors de question de faire la guerre à nouveau.
Et ce pour une simple et effroyable raison : la dernière guerre mondiale avait vu l'apparition de la toute première arme TROP destructrice pour être employée sur le champ de bataille.
Avec deux superpuissances maintenant dotées du terrifiant pouvoir de l'atome, comment une nouvelle passe d'armes aurait pu terminer autrement qu'avec une planète intégralement réduite en cendres ? Dans ces conditions, puisqu'aucun vainqueur ne pouvait sortir d'un éventuel conflit… il était impossible de le déclencher. Cela n'empêcha cependant pas la Russie et les Etats-Unis de s'affronter au cours de cinquante années, par les marchés, par la culture et la diplomatie, et surtout par des conflits périphériques, où l'on pouvait encore se combattre sans déclarer officiellement les hostilités : ainsi le Viet-Nâm, la Grèce, la Corée, Cuba ou l'Orient furent le terrain de jeu officieux du bras de fer entre les deux blocs, en souhaitant qu'il ne devienne jamais officiel.
La Guerre froide fut comme une marée, alternant les phases de tension puis de rapprochement ; et plusieurs fois, le monde passa dangereusement près du gouffre nucléaire. Jusqu'à ce jour de 1991, où l'Union Soviétique acheva de se désintégrer sous la plume du stylo de Gorbatchev, signant la fin du match.