Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurSEGA |
DéveloppeurThe Creative Assembly |
Date de sortieAoùt 2018 |
Total War : ROME II – Rise of the Republic
Récapitulons. Nous avons pu profiter de la Rome républicaine du IIIe siècle avant J.-C. avec la version vanilla du jeu ; puis des guerres carthaginoises avec l’extension Hannibal aux Portes, puis de la conquête des Gaules avec César en Gaule, puis de la mise à jour Imperator Augustus qui permettait de trancher la question, dans tous les sens du terme, entre Marc Antoine, Lépide et Octave-Auguste. Ceci suivi d’Empire Divisé, qui s’attaquait aux guerres civiles du IIIème siècle après J.-C., avant de conclure avec Total War : Attila pour voir Rome agoniser après mille ans de règne méditerranéen.
Donc, que manquait-il à cette superbe fresque historique antique ? Je vous le donne en milia : la toute première étape. Ce dernier ajout à la jolie collection de DLC de Total War : Rome II, qui fêtera ses cinq ans ce 3 septembre (ah, tout de même), nous replonge à l’époque où Rome a commencé sa longue marche vers la domination de toute l’Italie.
En ce IVème siècle avant J.-C., la future plus grande ville du monde n’est qu’une petite cité-état de peu d’envergure, coincée entre quelques collines pelées, qui ne contrôle même pas la totalité du Latium. Les Romains se sont émancipés de la tutelle des rois étrusques il y a à peine un siècle, et vivent selon leurs lois, gouvernés par la République.
On nous le dit d’entrée : les récoltes sont bonnes, les taxes aussi ; la population s’est multipliée et les opportunités se font plus nombreuses chaque jour. Pour donner un avenir à Rome, il faut saisir sa chance et soumettre les autres cités. C’est que l’Italie de ce IVe siècle est peuplée par une myriade de factions qui se détestent cordialement.
Pour refléter cet état de choses, Creative Assembly a mis les petits plats dans les grands. Pour commencer, la carte a été recentrée sur la péninsule italienne et considérablement agrandie, par rapport au jeu de base.
L’Italie est maintenant un terrain de jeu immense où vous devrez planifier à l’avance les mouvements de vos troupes et de vos agents, car les voyages sont longs.
Ensuite, le choix est donné entre plusieurs peuples : les civilisations Italiques (Rome ou les Étrusques), les Tribus gauloises (Insubres et Sénons), les colonies hellènes de Grande-Grèce (Syracuse et Taras), les Tribus Italiques (Samnites ou Vénètes), et les Ilienses.
Le dlc comprend également une vingtaine d’autres peuples, non jouables mais avec qui il va falloir compter pour régner. Outre les divers peuples étrusques, on retrouve donc la plupart, voire la totalité des réels peuples ayant vécu en Italie à cette époque de l’Histoire : Néapolis, Dauniens, Frentants, Croton, Histre, Aléria, etc.
Qui dit « Rome du IVème siècle », dit « République ». Le nouveau système politique introduit récemment oblige par conséquent à équilibrer ses actions : le joueur contrôle une famille noble romaine, ainsi que ses membres. Le contrôle exercé sur le Sénat grâce aux caractéristiques de nos généraux et politiciens apporte de très intéressants bonus, mais un pouvoir écrasant entraîne très vite des velléités de trahison des autres maisons, qui risquent alors de faire sécession avec toute une province, ce qui peut être réellement catastrophique lorsque cela vous arrive alors que vous êtes en guerre avec un autre peuple.
Pour approfondir ce système de jeu politique, et conformément à ce qui était annoncé avec le dernier patch appliqué au jeu, les éventails d’actions possibles pour les personnages ont été refondus et considérablement enrichis, et permettent maintenant à peu près toutes les fantaisies, des assassinats aux adoptions, à la mise sous tutelle des enfants, l’intrigue pour la promotion, l’adoption, les flatteries.
Je précise aussi qu’en cas de guerre civile et d’extermination d’une maison rebelle, une nouvelle maison ne tardera pas à faire son apparition, généralement créée à partir de votre plus puissant personnage, assurant le renouvellement de la difficulté.
Étant donné que la période historique traitée change, les principaux éléments ont été renouvelés pour mieux la refléter : ainsi l’arbre des technologies et les merveilles locales se sont adaptés.
On notera aussi que Creative Assembly a eu la bonne idée de conserver le nouveau système narratif introduit avec Empire Divisé : sans aller jusqu’à faire du jeu de rôle, il permet de donner un peu plus de consistance à votre histoire et à la vie politique romaine, qui va constituer tout au long de la partie un véritable front intérieur.
Les défis ne vont pourtant pas manquer à l’extérieur. Si le problème se pose probablement moins avec une peuplade située sur les bords de la carte, Rome, elle, est en danger en permanence.
Le découpage de la carte en une myriade de peuples et de territoires, et les grandes distances qui séparent chaque cité, oblige à nouer des alliances rapidement, et à les défaire encore plus rapidement. Car la grande quantité de peuple fait que l’Italie se transforme très vite en un grand Colisée à ciel ouvert, où tout le monde s’affronte dans un grand match à mort sans pitié.
Et, je le rappelle, Rome n’est à ce moment-là qu’une cité comme les autres, et pas la puissance régionale qu’elle sera deux siècles plus tard. Elle se bat avec les mêmes troupes que les autres (époque oblige, les nouvelles unités sont très typées à la mode grecque) et n’aura pas les moyens de défendre toutes ses frontières en même temps.
Au nord, les Étrusques sont puissants et n’attendent qu’une occasion de nous reconquérir. Au nord-est, les Sabins règnent dans les montagnes. Les Volsques et la cité de Néapolis, au sud, se montrent propices aux coups en traître, et les îles de Sardaigne et de la Corse sont occupées par trois ou quatre peuples qui s’empresseront de faire un tour sur le continent une fois que le vainqueur sera déterminé.
Et nous allons fatalement toucher là à ce qui constitue depuis toujours, et encore maintenant, la faiblesse des Total War : son I.A. diplomatique atrocement stupide.
Là encore, le moindre accord commercial doit être péniblement arraché au prix de tributs exorbitants, certains accords, comme le statut de client, sont tout simplement inutilisables, et l’ordinateur se cantonne la plupart du temps à exterminer tout le monde sans distinction.
Plus gênant, il garde la même exaspérante habitude de vous déclarer la guerre sans crier gare et ce, même si vous n’avez aucun contact avec eux. Je me suis ainsi retrouvé en guerre avec la cité-état grecque de Croton, que je n’avais pourtant même pas rencontrée ; et d’autres factions s’ajoutant aléatoirement au conflit, j’ai fini par être en guerre avec 80% de la carte.
Ça ne rend pas l’expérience désagréable pour autant, mais il va falloir s’attaquer à ce problème tôt ou tard. En attendant, j’ai une Rome à mener sur le chemin de la gloire.
Total War : ROME II – Rise of the Republic
- +L’étendue de la nouvelle carte
- +Le gros boulot effectué sur l’ambiance
- +Le nouveau système politique et les actions d’agents
- -Toujours la même IA cyclothymique
- Cernunnos Testeur, Rédacteur
- "Messieurs, c'est une plage privée! Je crois que nous dérangeons!" - Un officier britannique sur Sword Beach