Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurAGEOD |
DéveloppeurHQ |
Date de sortieOctobre 2013 |
España 1936
Il y a presque 80 ans, l'Espagne allait être mise à feu et à sang par un conflit meurtrier, opposant deux camps issus pourtant du même pays. A ma gauche (voire à l'extrême-gauche), les républicains, soutenant le pouvoir en place, et à ma droite, les nationalistes, rebelles dirigés par le Général Franco. Ce sont ces derniers qui remportèrent cette guerre, marquant ainsi le début d'un régime autoritaire qui allait durer 36 ans, jusqu'à la mort de Franco et l'accession au pouvoir de son successeur, désigné par Franco lui-même, le Roi Juan-Carlos, transformant l'Espagne en monarchie.
Par ailleurs, bien que territorialement circonscrit au territoire espagnol, ce conflit a vu la participation de troupes étrangères (italiennes et allemandes, notamment, mais également irlandaises et françaises), et la fourniture, par les puissances européennes, de matériels militaires aux deux camps en présence (les bombardiers en piqué et des blindés notamment), ce qui fait dire encore aujourd'hui que ce conflit a servi de laboratoire grandeur nature du matériel qui allait être utilisé quelques années plus tard, lors de la Seconde Guerre mondiale. Comme toute guerre civile, ce conflit fût également le cadre de massacres commis par les deux camps.
España 1936 nous propose de simuler ce conflit, assez peu représenté dans les wargames informatiques, si ce n'est sous la forme d'un ou deux scénarios dans des wargames plus généraux (comme The Operational Art of War, par exemple).
Des Bases classiques
Les mécanismes d'España sont ceux de tous les jeux de la série. Le joueur donne les ordres à ses troupes, et la résolution du tour de jeu est simultanée. La carte représente l'Espagne, le Portugal, le sud de la France.. La carte est divisée en zones et un tour de jeu représente 7 jours. Et dès que deux armées ou plus se retrouvent dans la même zone, un affrontement est possible (mais pas obligatoire, certaines unités ayant la possibilité d'esquiver une attaque).
Au niveau des unités présentes, on retrouve, outre les commandants (représentés par un pion à leur effigie), l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie, les camions de ravitaillements, mais également les unités navales, des blindés, des véhicules de reconnaissance (blindés légers et avions), des unités de transmissions, des unités sanitaires... Chaque unité dispose de caractéristiques relatives à sa capacité de déplacement, son degré de détection, son morale, son approvisionnement en vivres et munitions, ainsi que quelques aptitudes spéciales (possibilité de tendre des embuscades, de se déplacer plus rapidement sur certains types de terrain...).
La principale préoccupation du joueur, du moins au début, sera de réorganiser ses troupes, afin qu'elles soient commandées le plus efficacement possible. En effet, pour agir, les troupes ont besoin de points de commandement, fournis par les généraux. Or, pour consommer le moins de points de commandement possible, il faudra organiser ses troupes en divisions, regroupées en corps, eux-mêmes dépendant d'une armée. Bien entendu, il faudra placer le commandant adéquat à chaque niveau de l'organisation.
À chaque tour de jeu, le joueur organise donc le déplacement de ses troupes, mais également la création de nouvelles unités, en fonction des réserves disponibles, le remplacement des pertes subies par les unités ayant combattu, mais aussi réorganise ses troupes, afin d'éviter des pénalités dues à l'absence de commandant ou liées au fait qu'un commandant a trop de troupes sous ses ordres. Les unités se voient également attribuer une attitude (défensive, offensive, passive) et des règles d'engagement, qui définiront le comportement d'une unité lorsqu'elle rencontre une unité adverse.
Outre la gestion de ses troupes sur la carte, le joueur dispose également d'options plus spécifiques, permettant de recruter certaines unités, de transférer des unités par avions… Des options politiques et diplomatiques peuvent également être jouées. Mais attention, ces options ont un coût, soit financier, soit également en termes de moral national. Le moral national est en représentation chiffrée du moral de la population du camp joué. Ce moral évolue, en positif comme en négatif, en fonction des événements survenus dans le jeu (résultat d'une bataille, choix d'une option, événement aléatoire…). Lorsque ce moral croît jusqu'à atteindre une valeur définie dès le départ du scénario choisi, la victoire est automatique. Et si il descend en-dessous d'une certaine valeur, c'est la défaite qui est automatique.
Il s'agit des mécanismes familiers des jeux de la même série (et dont on attend avec impatience le petit dernier : To end all wars, sur la Première Guerre mondiale).
Un peu de nouveauté
Parmi les options mises à disposition du joueur, il y a les options régionales, que l'on retrouve d'ailleurs dans les derniers opus de la série. Ces options représentent, en fait, une action menée par le joueur dans une zone spécifique. Ces actions sont des « cartes à jouer » sur une zone précise, et permettent, par exemple, de procéder à un bombardement aérien sur une zone précise (à condition toutefois que la météo le permette), ou de faire chuter (ou augmenter) la loyauté d'une zone envers un camp. Ces actions permettent ainsi de tenir compte des particularités du conflit (utilisation de l'aviation, notamment).
Par contre, dès que des troupes ennemies se trouvent dans une même zone et qu'une bataille a lieu, comme dans les autres jeux d'AEGOD, le joueur n'a aucune prise sur le déroulement des opérations, et attend donc passivement le résultat de la bataille, ainsi que le nombre des pertes. Il faut s'y faire, et se dire qu'on est dans le domaine de la stratégie à grande échelle.
Enfin, les différentes troupes ayant participé au conflit sont représentées, que ce soit sous la forme d'unités contrôlées par le joueur (ex : les troupes catholiques irlandaises ou des unités italiennes), mais également sous forme d'options (pour l'utilisation des bombardiers) ou carrément automatiques. Ainsi, par exemple, les avions de reconnaissance accordent différents bonus aux zones adjacentes, sans aucune intervention du joueur, à part le fait de déplacer ces avions de reconnaissance sur la ligne de front.
Malheureusement, le jeu souffre encore de quelques bugs, rien de bien méchant, mais il est parfois très difficile, voire impossible, de réorganiser ses troupes, sans toujours en comprendre la raison. Quelquefois, il arrive qu'une espèce de click automatique s'active dès que l'on passe le pointeur de la souris, et donc qu'on sélectionne une armée ou une option sans s'en rendre compte. Dommage, car cela ressemble à un léger manque de finition.
Par ailleurs, le jeu ne propose qu'un scénario permettant de jouer la grande campagne, et un scénario plus limité dans le temps et territorialement. Par contre, trois scénarios faisant office de tutoriel sont présents, c'est déjà ça...
España 1936
- +Originalité du conflit
- +La variété des troupes disponibles
- +Graphiquement, c’est bien fait
- -Très peu de scénarios
- -Quelques bugs
- -Un sentiment d’inachevé...
- Zglub Le Wargamer belge, Ancien membre d'HistoriaGames
- "La guerre! C'est une chose trop grave pour la confier à des militaires." G. Clémenceau