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Développeur
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Date de sortieOctobre 2017 |
Attentat 1942
Il y a des jeux vidéos qui utilisent la 3D et des moteurs graphiques très poussés pour décrire l’Histoire, et d’autres qui innovent en utilisant les photographies et des films. Attentat 1942 est de ceux-là. Retour sur ce jeu venu de République Tchèque.
Plongée en Tchécoslovaquie occupée
Le jeu développé par Charles University et la Czech Academy of Sciences est une forme hybride : mi-jeu, mi-documentaire. Le principe est très simple et fonctionne comme les romans dont vous êtes le héros : vous êtes un/une descendant(e) de résistant tchécoslovaque pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais pendant le déménagement de votre grand-mère, vous trouvez des informations sur le rôle de votre grand-père… et vous souhaitez en savoir plus. Vous allez donc vous plonger dans les souvenirs de votre grand-mère, d’un voisin, d’un témoin, essayer de joindre des nouveaux contacts par téléphone...
L’action dans le passé débute après l’assassinat de Heydrich, « Protecteur du Reich », par des parachutistes tchécoslovaques venus de Londres. Dans sa folie, l’Occupant allemand lance des vagues de représailles, qui encore aujourd’hui marquent la société tchèque. Votre grand-père est arrêté, à vous de recoller les morceaux 75 ans après.




Un gameplay bien particulier
Oubliez la 3D ou la gestion d’un personnage : dans Attentat 1942, vous lisez une histoire, et vous y participez via des dialogues à choix multiples. Vous allez de protagoniste en protagoniste, apprenez des parties de l’histoire, faites des mini jeux (vous êtes dans la peau d’un journaliste après l’assassinat d’Heydrich : qu’écrire pour sauver sa peau - et son travail ?)...
L’équilibre entre tous ces modes de jeux est très sympathique et donne une dimension vivante au jeu. En alternant entre phases de participation active avec les mini jeux et petits films, Attentat 1942 devient un jeu qui place les conditions de vie des Tchécoslovaques sous l’Occupation en son centre.




Le jeu se rapproche, sans en être totalement un, du point & click : des mini jeux (d’intérêt variable) vous mettront à la place d’un protagoniste de l’Histoire. Dans une pièce, où cacher les feuillets anti-nazis, alors que la Gestapo frappe à la porte ? Dans le bureau d’un journaliste, quels objets conserver pour ne pas passer pour un résistant ? La réussite de ces mini jeux apporte au joueur une ou plusieurs pièces, qui lui permettront de rejouer certaines scènes où il n’a pas récolté toutes les informations. Chaque protagoniste va apporter son point de vue sur l’arrestation du grand-père du joueur et permettra, à la fin du jeu, d’avoir une vision globale des conditions de vie sous l’Occupant.
Des scènes dessinées font parfois leur irruption : le design graphique est très sympathique à l’oeil nu, toujours en noir et blanc, mais d’une modernité sans pareil. Ces dessins vont permettre de suivre les péripéties du personnage, comme une plongée dans son histoire, pour revenir ensuite sur les séquences filmées. Les sons donnent vie aux dessins, comme les coups à la porte, le sifflet du train, le bruit du moteur de la voiture de la Gestapo… C’est une ambiance bien spéciale et tout à fait novatrice qui fait son apparition. Les développeurs ont fait un pari qu’ils ont réussi : créer un jeu vidéo avec des dessins et des séquences filmées, sans avoir recours à la 3D.
Attentat 1942
Devoir de mémoire
- +Le format, nouveau et intéressant
- +Scénario atypique, prenant
- +Histoire bien respectée
- +Présence d'une encyclopédie
- -Mini jeux de qualité variable
- -Quelques lenteurs du scénario
- -Pas de traduction française
Witz Rédacteur, Testeur, Chroniqueur, Historien
- « L'important n'est pas ce que l'on supporte, mais la manière de le supporter » Sénèque