Info sur le jeu |
Plateforme
|
ÉditeurUbisoft |
DéveloppeurUbisoft Montréal |
Date de sortieOctobre 2017 |
Assassin's Creed Origins : un épisode béni des dieux
Après avoir joué à The Witcher 3, j'ai eu du mal à me replonger dans les jeux vidéo à monde ouvert tant ils me paraissaient peu ambitieux. Pour moi, The Witcher 3 avait franchi un palier qui allait être difficile à égaler, tant il représente la qualité absolue que se doit d'atteindre un jeu à monde ouvert, en terme de contenu, de jouabilité, de technique et de graphismes. Fallout 4 et Mass Effect Andromeda ont été des déceptions, tout comme Final Fantasy XV. Ne parlons pas de Mafia III qui est l'exemple parfait pour montrer toutes les erreurs à ne pas commettre.
Pourtant, en mars 2017, l'espoir renaquit avec la sortie d'Horizon Zero Dawn. L'espoir, d'enfin voir des développeurs comprendre ce qu'il fallait faire pour proposer un vaste monde à explorer, cohérent, riche, fun, merveilleusement beau et parfaitement jouable à la sortie du jeu. Horizon Zero Dawn réussit d'ailleurs l'exploit de détrôner The Witcher 3 dans mon top personnel des jeux vidéo.
Puis l'E3 2017 arriva, et là... Assassin's Creed Origins fut annoncé. La dernière fois que j'ai joué à un Assassin's Creed, qui fait pourtant partie de mes sagas préférées, fut Unity avec les débuts cauchemardesques qu'on lui connait. Ni Rogue, ni Syndicate ne m'auront donné envie de me replonger dans la saga. Mais pour Origins, ce fut autre chose tant sur le papier il semblait merveilleux. Une fois manette en main, ce fut en effet le cas, et nous allons voir pourquoi à travers ce test.
Un Monde ouvert vaste, cohérent et divinement beau
Tout d'abord, notez qu'Origins a été testé sur une version PS4 normale. Sur mes 100 heures de jeu, je n'ai souffert d'aucun problème, aucun crash ou bug gênant pouvant freiner ma progression. Le jeu réussit l'exploit de nos jours d'être quasiment propre à sa sortie, ce qui est à saluer. Ubisoft ne nous avait pas habitué à tant de propreté à la sortie d'un de leur jeu, même si Watch_Dogs 2 avait laissé l'espoir qu'ils avaient compris que leur jeu devait être testé en profondeur avant d'être commercialisés. Si Bioware et Bethesda pouvaient en faire autant, on vivrait dans un monde meilleur...
Bon, il y a tout de même quelques légers bugs, surtout de collision. Cela n'est pas bien méchant, rien en tout cas qui ne viendra gâcher votre partie, et Ubisoft les a déjà en grande partie corrigés. On est bien loin des précédents jeux de la saga. Le jeu reste fluide du début à la fin, aucune chute de framerate gênante n'a été observée. Pour un jeu aussi vaste et sans temps de chargement, c'est également un exploit à saluer.
Assassin's Creed Origins est à ranger dans la catégorie des jeux à monde ouvert dit statiques, c'est à dire que, contrairement à Minecraft, par exemple, dont l'univers est procédural, tout a été créé manuellement par les level-designers. Les studios d'Ubisoft ont mis plus de trois ans pour le développer et cela se ressent clairement.
Le monde ouvert est un genre que j'affectionne tout particulièrement, car quand on y rentre, on sait que l'on va en avoir pour son argent. Si tant est que le jeu soit bien fait, on peut y passer des centaines d'heures. Entre un FPS vendu à 70€, dont la campagne solo se termine en 6-7 heures, et un jeu à monde ouvert vendu au même prix mais où je vais facilement y passer un mois dessus, mon choix est vite fait, surtout quand on est une pince...
Cela ne plaira pas à tout le monde toutefois, car il obéit à des codes qu'il faut accepter pour prendre son pied et que les développeurs doivent respecter pour ne pas se louper. Cela concerne notamment tous ces mécanismes qui permettent d'augmenter artificiellement la durée du jeu, comme des missions secondaires ou de l'exploration. Ce sont généralement des activités que certains apprécient (comme moi) alors que d'autres trouvent cela répétitif. Heureusement, ces jeux ont souvent l'intelligence de ne pas nous obliger à remplir ces activités secondaires, nous proposant de nous concentrer exclusivement, ou presque, sur notre quête principale.
Ce fut le cas de The Witcher 3, où on pouvait aussi bien effectuer la quête de Geralt de Riv, ou bien passer des heures et des heures d'affilée à explorer la carte à la recherche d'activité symbolisées par un point d'interrogation. Pour ceux qui ont adoré faire cela dans The Witcher 3, sachez qu'Origins reprend la même idée et le fait tout aussi bien, pour peu que l'on accepte et apprécie ces tâches répétitives annexes.
Certains points, que l'on va qualifier d'intérêt, nous emmèneront à la découverte d'un trésor, gardé ou non, par des pilleurs ou des soldats, ou bien d'un camp dont il faudra déloger le capitaine, ou d'une zone de reproduction de crocodiles dont il faudra tuer le mâle alpha. Vous pouvez très bien vous en passer. Sans cela, le jeu a de toute façon une très bonne durée de vie (30 à 40 heures en difficulté élevée), car la quête principale est suffisamment longue pour se suffire à elle-même. Mais pour celles et ceux qui adorent terminer un jeu à 100%, vous devrez y passer une cinquantaine d'heures en plus.
Des points d'intérêts, le monde d'Origins en regorgent, tant la carte est immensément vaste. Divisée en régions, ou plutôt en nomes (des circonscriptions administratives sous l'administration ptolémaïque), la carte se parcourt sans aucun temps de chargement.
Elle représente la Basse-Égypte à l'époque de Cléopâtre VII - je reviendrai sur le contexte un peu plus tard. Bien entendu, elle n'est pas représentative à 100% de la réalité, les proportions n'étant – et c'est logique - pas respectées. Les développeurs ont tout de même modélisé une Basse-Égypte aussi variée que cohérente. Le jeu se concentre sur la rive occidentale du Nil, l'autre rive n'étant pas explorable. On a la totale liberté de visiter des villes et villages, et d'explorer des espaces naturels différents les uns des autres, des déserts au lacs, en passant par les marécages du Delta du Nil et les oasis.
Au niveau des villes, nous sommes gâtés, puisque l'on peut découvrir une magnifique Alexandrie et ses quartiers grecs, égyptiens et juifs, et une Memphis qui l'est tout autant. Cette dernière est d'ailleurs mon coup de cœur du jeu, à la fois mystique, oppressante, puante et humide avec ses dangereux canaux qui la quadrillent, des fils de Sobek y pataugeant allégrement... Nous avons aussi Cyrène, en actuelle Lybie, la cité fondée par les Grecs conduits par Battos Ier. Ce site, inscrit sur la liste du patrimoine mondial, est malheureusement en péril aujourd'hui. Nous pouvons également visiter la région de Fayoum et la ville de Crocodilopolis non loin de là, ou encore Siwa où débute notre aventure.
Et on n'oubliera pas le clou du spectacle avec Gizeh et ses célèbres pyramides. Un site qui m'a un peu déçu, non à cause de la représentation faite par les développeurs qui ne pouvaient pas faire autrement. Dans mon imaginaire, j'attendais un lieu magique et merveilleux. Malheureusement, c'est une zone ensablée, en proie au pillage et laissée à l'abandon. Il faut bien reconnaître que le temps qui sépare la construction des pyramides et le règne de Cléopâtre est beaucoup plus long que celui qui sépare le règne de Cléopâtre à notre existence. Le règne d'Akhenaton est également passé par là, lui qui a fait saccager de nombreux temples et sites.
Au-delà de l'immense carte, ce qui frappe lorsque l'on joue à Origins, c'est l'incroyable richesse des détails. Entre deux assassinats, ou explorations de points d'intérêt, on se laisse aller à déambuler dans des lieux aussi divers que variés, tous grouillant de vie. Les monuments, les temples, les bâtiments grecs ou égyptiens... tout a été admirablement modélisé avec précision. On sait qu'Ubisoft travaille habituellement avec des experts. Ici, le studio a collaboré avec des historiens, comme Maxime Durand, et des archéologues, comme Jean-Claude Golvin, et le résultat dans le jeu est une parfaite réussite. À mon sens, Origins est ce qui s'est fait de mieux en matière de jeu vidéo historique.
C'est le cas, car non seulement l'architecture est respectée mais aussi parce que toutes sortes de métiers de l'ancienne Égypte ont été reconstitués. Les activités liées à la mort, très importante pour les Égyptiens, comme l'embaumement ou les processions religieuses, sont présentes avec un souci du détail prononcé. De nombreux corps de métiers, avec les outils de l'époque, sont présents dans le jeu, donnant de la vie et du réalisme à cet univers historique disparu depuis longtemps.
On peut notamment voir comment les embarcations pouvaient être construites, suivant les recherches archéologiques et ethnologiques, ou comment était obtenu le natron qui sert à l'embaumement des corps. Les systèmes d'irrigation ingénieux pullulent au bord du Nil. Des pécheurs prennent le risquent de monter sur leur embarcation et de se faire attaquer par des crocodiles ou des hippopotames tandis que les prêtres vêtus de leur peau de léopard mènent des cérémonies religieuses... Rarement un jeu a proposé autant de vie. Selon Ubisoft - je n'ai pas compté personnellement -, Origins comporte jusqu'à 116 types de personnages différents allant des enfants aux vieillards, tous vacant à leur occupation.
Et ce n'est pas fini, car il n'y a pas que les humains qui mènent leur vie dans Origins. C'est aussi le cas de la faune. Des prédateurs aux proies, les animaux évoluent dans les divers milieux naturels et obéissent à une logique de chaîne alimentaire. Il n'est pas rare de voir des Hommes se faire attaquer par des animaux dangereux. Encore aujourd'hui, l'hippopotame tue près de 200 personnes par an. Quand il nous charge la gueule ouverte, on ne fanfaronne pas trop face à lui et ses grandes canines...
Clairement, Assassin's Creed Origins est un jeu qui fait figure d'exemple à suivre dans l'univers des jeux historiques, d'autant plus qu'il concerne une période sous-exploitée. Si la Fantasy a son digne représentant avec The Witcher 3, on peut dire que l'Histoire l'a désormais avec Origins.
7. Une distance de vue extraordinaire. - 8. L'ambiance visuel de nuit est incroyable. - 9. Bayek prend la pose !
Finissons cette partie par évoquer la patte graphique du jeu. Avec Horizon Zero Dawn, Origins fait clairement partie des plus beaux jeux à monde ouvert qu'il m'ait été de parcourir. La distance d'affichage est hallucinante. L'ambiance visuelle de nuit, renforcée par les effets volumétriques et la lumière des torches, est saisissante. La petite brume sur le Nil ou sur le lac Mareotis tôt le matin... On y croit carrément. L'immersion n'en est que plus renforcée. Un résultat qui est d'autant plus impressionnant que le clipping est inexistant. C'est important de le préciser, car cela n'a pas toujours était le cas dans la série, où les objets du décor pouvaient parfois mettre du temps à apparaître.
L'avis de Zog
Que dire… Cet Assassins Creed Origins est une merveille. La comparaison en terme de qualité avec The Witcher 3 est on ne peut plus pertinente. Après l'échec Syndicate, Ubisoft a su se poser les bonnes questions et se remettre en cause. Résultat : le développeur signe avec Origins un jeu soigné, offrant une carte immense et merveilleusement belle. L'immersion au sein de l'Egypte antique est totale. Tout est fait pour y plonger le joueur, jusqu'aux langues parlées par les personnages secondaires nous entourant. Le plaisir d'y jouer est immense.
Un scénario classique, mais maîtrisé
Dans Origins, nous incarnons Bayek, un Égyptien traditionaliste guidé par l'honneur et la spiritualité. C'est un Medjay, dont il est le dernier représentant au sein d'une Égypte en pleine mutation, où ce qui est ancien n'a plus sa place.
Les Medjay étaient une force d'élite chargée de la protection du pharaon et du peuple égyptien, entre les XVIIIe et XXe dynasties. Comme James Bond, il dispose d'un permis de tuer, et arbore pour le prouver un badge avec l'œil d'Horus en emblème. En tant que Medjay, il se doit de servir un crédo lui interdisant de compromettre sa foi envers les dieux et de s'en prendre aux innocents.
Personnellement, je trouve que c'est un personnage réussi, à la fois fidèle à son crédo, féroce quand il le faut face aux crapules qui règnent dans cette Basse-Égypte, et suffisamment enthousiaste à l'idée de servir le peuple. Il est dans mon trio de tête aux côtés d'Ezio Auditore et d'Edward Kenway. On est bien loin des erreurs de castings des derniers épisodes.
Bayek est marié à Aya, une grecque qu'il sera possible d'incarner dans quelques séquences. Celle-ci est à l'opposé intellectuellement parlant de Bayek, moderne et libre de sa pensée, elle n'hésitera pas à remettre en cause les décisions de son mari, bien que tous les deux soient follement amoureux et épris l'un de l'autre. Elle a suivi l'entrainement des Medjay, mais elle préfère devenir un agent pour Cléopâtre.
À Siwa, où ils ont vécu, Bayek et Aya ont eu un fils qui va connaître un destin terrible. On trouve dans ce drame l'origine du scénario de cet épisode. Sans en dire davantage, même si c'est l'objet du prologue, Bayek et Aya vont chercher vengeance auprès d'un culte mystérieux d'hommes masqués : l'ordre des Anciens, qui règne sur l'Égypte et influence un jeune et naïf Ptolémée XIII.
Ce scénario de vengeance que l'on rencontre déjà dans plusieurs jeux évolue ici dans une intrigue politique avec le retour de Cléopâtre qui était alors en exil. Elle va chercher par tous les moyens à prendre le trône qui lui reviendrait de droit. Aya et Bayek vont l'aider pour cela. Ils seront accompagnés par Apollodorus le Sicilien, un loyal partisan de la cause de Cléopâtre.
Assassin's Creed Origins, suivant la trame historique, vous imaginez bien que d'autres personnages interviendront comme Pompée, et surtout César. D'ailleurs la fameuse rencontre entre César et Cléopâtre a été reprise dans le jeu. Je ne vais pas vous dire comment cela fini, bien entendu, mais sachez juste qu'après l'arrivée de César, les choses s'enchaînent assez rapidement - un peu trop à mon goût -, et se terminent en apothéose.
La fin pour ma part est satisfaisante. Je n'en attendais pas plus et je n'ai pas été déçu, contrairement à d'autres épisodes qui se terminaient trop abruptement, sans répondre à la moindre question. Il est par ailleurs appréciable d'avoir la possibilité de poursuivre l'aventure après avoir terminé notre quête de vengeance.
J'ai failli ne pas en parler - il faut bien reconnaître que ce n'est pas la partie qui m'intéresse le plus - mais comme dans tous les Assassin's Creed, nous avons une phase dans le présent. Dans celle-ci nous incarnons Layla Hassan, une égyptienne, ancienne employée d'Abstergo Industries, qui a élaboré son propre Animus portatif. Elle l'utilise sans l'autorisation d'Abstergo, alors qu'elle se trouve dans le tombeau de Bayek. Les fans de la mythologie instaurée par Ubisoft y trouveront leur compte dans ces séquences, notamment en consultant l'ordinateur de Layla qui contient de nombreuses informations. Une surprise arrivera d'ailleurs à la fin, mais je n'en dirais pas plus...
Sans être épique, ni émotionnellement fort, le scénario principal d'Origins a le mérite d'être maîtrisé, sans fausse note du début à la fin. Tout comme le monde que l'on visite, il se révèle cohérent et s'imbrique bien dans l'Histoire réelle et secondaire vécue par les personnages historiques.
En plus du scénario principal, vous aurez des objectifs secondaires à découvrir en parcourant les villes et villages. En bon Medjay que vous êtes, vous allez répondre à toutes les demandes faites par le peuple que vous êtes censé protéger. Il y en a pour tous les goûts : certaines sont drôles, d'autres assez cocasses, mais la plupart sont liées au contexte pesant du royaume. La famine a frappé à cause d'une mauvaise crue du Nil. Les pilleurs s'en donnent à cœur joie au sein des nombreuses ruines. Les soldats égyptiens au service de Ptolémée ont la main lourde... Bref, il y a tout un tas d'événements et de situations qui vous pousseront à aider la population en détresse.
Un gameplay mêlant tradition et renouvellement
Ubisoft avait beaucoup communiqué comme quoi Assassin's Creed Origins intégrerait des éléments de jeu de rôle et allait proposer des combats s'inspirant de Skyrim. Ils ne nous ont pas menti, et en plus ils ont bien fait les choses!
Concernant le volet roleplay, Bayek récoltera de l'expérience en effectuant diverses actions. Tuer, chasser, explorer et résoudre des quêtes seront autant de possibilités d'acquérir cette expérience qui permettra de monter de niveau en niveau. Le niveau maximum est fixé à 40, bien qu'il soit encore possible de gagner de l'expérience. À chaque niveau, on gagne un point d'aptitude qui permet de déverrouiller une compétence. Certaines compétences demanderont deux ou trois points pour les avoir. Les aptitudes sont réparties en trois catégories permettant de personnaliser Bayek et de renforcer ses capacités de combat à distance, au corps à corps ou d'utilisation d'outils (fléchettes de sommeil ou empoisonnées, grenade de poix...).
Bayek pourra s'équiper d'un armement imposant qu'il obtiendra en découvrant des trésors, en résolvant des quêtes ou en fouillant le corps de ses victimes. Il existe plusieurs type d'armes : simple épée, épée incurvée de style kepesh, massue, grosse hache, sceptre de combat, lance... qu'il est possible d'améliorer en dépensant de l'argent récolté dans le jeu chez le forgeron. Les armes ont des caractéristiques diverses comme augmenter les dégâts critiques ou la chance d'en faire. Certaines pourront même être empoisonnées ou enflammées comme l'épée de Beric Dondarrion dans Game of Thrones.
Il est regrettable cependant, qu'Ubisoft ait répondu à l'appel de Seth en intégrant un système de microtransaction. Il est certes possible de complètement faire le jeu sans dépenser le moindre euro supplémentaire, mais si l'on désire avoir plus du style et les plus belles armes, la facture risque d'être salée. Les armes et armures présentes dans le jeu de base sont de bonne qualité, mais visuellement elles sont inférieures à celles proposées dans le magasin.
Il existe également différents types d'arcs et chacun propose une attaque différente : l'arc du prédateur permettra de se la jouer sniper, alors que l'arc léger, alias la mitraillette antique, nous rappellera Legolas. Hormis des arcs, nous n'avons pas d'autres armes à distance, il n'y a pas de javelot par exemple, qui se prêterait pourtant bien au gameplay. Les arcs ont une réserve limité de flèches, ce qui est une bonne idée.
En chassant des animaux, on acquiert des matériaux qui vont permettre d'améliorer l'équipement, augmentant par exemple la capacité du carquois, les dégâts de notre lame cachée, ou nos points de vie. Il est possible d'avoir ces matériaux dans des coffres ou chez les marchands si vous avez déverrouillé la bonne aptitude, ou bien en recyclant les armes.
Chaque arme propose des animations de combat différentes. Les combats sont radicalement changeants, que l'on se batte à l'épée ou bien à la grosse hache.
C'en est fini des combats passifs où il fallait spammer un bouton et contre-attaquer au bon moment. Cela devenait rébarbatif à la longue et peu intéressant. Désormais, les combats sont libres et demandent un peu plus de stratégie. Avant, les combats se faisaient à un contre un, mais maintenant il est possible de se faire attaquer par plusieurs personnes à la fois, rendant les combats plus difficiles, mais aussi plus fun et épiques.
Cela demande un apprentissage, car cela change nos habitudes. Vous aurez du mal au début, notamment si vous commencez directement dans la difficulté élevée. Nous disposons d'un bouclier à lever dès le début du combat, il va permettre de dévier automatiquement les attaques et les flèches qui viennent face à nous. Si on est attaqué dans le dos, le bouclier ne pourra rien y faire. Il est possible de baisser le bouclier et d'avoir plus de liberté de mouvement, mais le bouclier vous sauvera la vie plus d'une fois. Cependant, les attaques lourdes vous déstabiliseront, laissant une brèche à votre adversaire.
Chaque arme possède une attaque spéciale qui s'active une fois que votre barre d'adrénaline est pleine. Une compétence vous permet d'avoir cette barre pleine en début de combat, ce qui est pratique pour éliminer aussitôt un gros soldat en armure.
Si vous avez aimé la série Spartacus, les combats sont semblables, le gore en moins (il y a du sang mais pas de démembrement). Personnellement, j'ai adoré les nouveaux combats. Une fois que l'on maîtrise bien le nouveau système et le bouclier, chaque combat devient un plaisir et on ne s'en lasse jamais. Les combats face aux boss deviennent épiques. L'IA des adversaires s'en sort plutôt bien, mis à part quelque fois où certains ont un comportement un peu bizarre (monter et descendre aussitôt une échelle alors que l'on se trouve à deux mètres). De plus, il est possible de combattre à cheval, à dos de chameau ou même sur un char ! Utiliser l'arc léger à cheval est assez dévastateur d'ailleurs.
Vous avez bien lu, en plus de pouvoir monter un cheval, ou un chameau, ou même une petite embarcation, vous avez la possibilité de conduire un char ! J'en rêvais depuis tellement longtemps (certains ont des rêves plus bizarres encore, je vous assure). Apparemment, Syndicate avait introduit cette possibilité, mais n'y ayant pas joué, je n'avais pas pu assouvir mon fantasme plus tôt. Bref, parcourir les terres de la Basse-Égypte du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest à bord d'un char conduit par deux chevaux, ça n'a pas de prix.
Et les chars, on en retrouve à l'hippodrome d'Alexandrie. Cette fois-ci, conduits par quatre chevaux, les auriges vous permettront de participer à des courses et de remporter diverses montures. Une mini-activité plutôt sympathique et bien réalisée.
Tout comme la possibilité de combattre dans l'arène, où vous gagnerez plutôt des pièces d'or et des armes. Vous y affronterez des boss pas faciles à combattre. Rien ne prouve que les gladiateurs et les arènes étaient présents en Égypte, on tend plutôt à dire qu'il n'y en avait pas. Ubisoft a pris une légère liberté et on l'excuse pour cela, d'autant que l'arène se trouve à Cyrène, une ville romaine...
Au rayon des améliorations, citons également l'interface qui n'a jamais été le point fort de la série. Un gros travail a été fait sur le menu pour le rendre pratique et clair. Toutefois la carte satellite mérite des petits ajustements, les icônes de couleur blanche n'étant parfois pas assez visibles. Personnellement, je regrette qu'il n'y ait pas un onglet affichant nos statistiques, car j'aimerais bien savoir ce qu'il me reste encore à faire.
En jeu, il est possible de désactiver l'interface, ou de la rendre moins présente. Pour faire des photos, c'est pratique. Il est aussi possible d'utiliser l'appareil photo et prendre des photos que l'on peut modifier (changer les filtres, la profondeur...) et partager. Plus besoin d'aller en Égypte en vrai !
L'avis de Zog
Le personnage de Bayek est attachant, et le scénario, plus que correct. La représentation du contexte politique troublé en Egypte à cette époque est pertinente. Concernant les nouveautés, et notamment le côté plus RPG totalement assumé par Origins, cela risque de ne pas plaire à tout le monde. Si le système d'arbre de compétences m'a plu dès le début, j'ai eu en revanche davantage de difficulté à me faire aux nouveaux combats… dont je raffole désormais ! Ubisoft a opéré un virage entrainant une prise de risque certaine…mais ce virage est maîtrisé, et les nouveautés de cet Assassin's Creed Origins offrent de nombreuses opportunités rendant le gameplay on ne peut plus agréable.
L'infiltration retrouve ses lettres de noblesse
Assassin's Creed se doit être avant tout une série où l'infiltration tient une grande place. Cela n'a pas toujours était le cas par le passé, malheureusement. Il était souvent plus simple de foncer tête baissée et de nettoyer un camp de façon bourrine. Dans Origins, ça n'est vraiment plus le cas. Sans être difficile, le jeu offre des avantages à l'infiltration… et puis c'est beaucoup plus classe de remplir une mission sans se faire repérer.
Pour cela Ubisoft a introduit la magnifique Senu, une Aquila fasciata, plus communément appelée Aigle de Bonelli. La vision d'aigle des opus précédents prend tout son sens ici. En appelant Senu, vous aurez une vue d'ensemble depuis les airs de la zone qui vous entoure.
Comme un jeu tactique à la Commandos ou Shadow Tactics, vous aurez un aperçu des forces en présence, et Senu vous permettra également de situer divers objectifs ou encore de voir où se cachent les trésors. Vous pourrez ainsi planifier à l'avance un chemin vous permettant d'atteindre vos différents objectifs. Vous ne vous en passerez jamais. À chaque objectif, vous appellerez Senu pour ne pas avoir de mauvaise surprise.
Ensuite, à vous d'infiltrer le camp avec les armes dont vous disposez, et là on retrouve le système traditionnel des Assassin's Creed, avec les nombreuses possibilités d'assassinats et quelques nouveautés, dont l'empoisonnement des corps. Vous avez la possibilité de déplacer les corps pour les cacher, mais en laisser un empoisonné à la vue de tous permettra de répandre la maladie dans le camp... Et puis parfois, un corps ensanglanté peut attirer des bêtes féroces... De temps en temps, on découvre soi-même des petites astuces : sans le faire exprès, j'ai lancé une fléchette de sommeil dans un feu de camp, et un nuage est apparu, endormant les gardes qui se tenaient autour.
Infiltrer de jour n'est pas souvent une bonne idée, mais de nuit, c'est une tout autre histoire. C'est même un peu trop facile parfois. Il m'est d'ailleurs arrivé plusieurs fois de tomber sur un petit camp de quatre gardes dont trois étaient en train de dormir.
Origins n'est pas bien difficile, en règle générale, vous mourez bêtement après avoir foncé dans le tas, ou parce que vous êtes entourés de trop nombreux ennemis, ou bien parce que le niveau de vos adversaires est plus élevé que le vôtre. Comme dit précédemment, la carte est découpée en régions, et chacune d'entre elles a un niveau de difficulté spécifique. Il est possible de toutes les visiter une fois le prologue terminé, mais se déplacer dans une zone de niveau 30 alors que vous êtes au niveau 3 n'est pas la meilleure idée que vous pourrez avoir. En tout cas, sachez que vous ferez toujours plus de dégâts en étant furtif, qu'en étant découvert.
Il serait intéressant qu'Ubisoft introduise une difficulté hardcore ou un mode survie. Il l'avait fait à l'époque pour Far Cry Primal donc on peut très bien l'imaginer pour Origins à travers un patch. En étant gourmand, on peut aussi espérer un New Game + qui serait aussi le bienvenu tant le jeu donne envie de se refaire une partie (avec une difficulté réhaussée toutefois).
L'avis de Zog
Senu est en effet un ajout très intéressant. Je l'ai personnellement surnommée affectueusement « Stuka » ou encore « Drone Predator ». Certains pourront regretter ses capacités trop poussées…pour ma part, j'estime que c'est un enrichissement intelligent du gameplay.
Assassin's Creed Origins
Pharaonique
- +Un monde vaste, cohérent et magnifique
- +Des combats épiques et fun une fois maîtrisés
- +Une infiltration améliorée grâce à Senu
- +Le personnage de Bayek
- +Techniquement propre
- +Une reconstitution d'une Égypte Ancienne crédible
- -Les microtransactions
- -Parfois, un peu trop facile dans ses phases d'infiltrations.
Graphismes
L'Égypte ancienne a rarement été aussi bien modélisée, le moteur du jeu fait des merveilles pour donner vie à cet univers. Les monuments sont d'une beauté saisissante.
Technique
On a connu des Assassin's Creed sortis trop tôt et bugués. Cet Origins a bien été peaufiner pour son lancement. Il reste fluide du début à la fin, sans aucune chute de framerate gênante. Pour un jeu aussi vaste et sans temps de chargement, c'est un exploit à saluer.
Jouabilité
Parcourir l'Égypte à pied, à cheval ou en barque est un réél bonheur, le tout sans temps de chargement. Les combats peuvent rebuter au début, mais une fois bien pris en main, c'est un régal.
Durée de vie
Le jeu propose beaucoup d'activités, de quêtes secondaires et de lieux à visiter pour une durée de vie pouvant atteindre les 80-100h. Un mode New Game+ existe pour ajouter encore plus de plaisir.
Ambiance
Le gros point fort du jeu assurément ! L'Égypte ancienne n'a jamais été aussi bien retranscrite dans les moindres détails, on s'y croit complétement.
Scénario
On apprend à apprécier Bayek tout au long de sa quête de vengeance qui le conduira à établir le crédo des assassins. Le défi de méler faits historiques et missions fictives est réussi. Le grand méchant manque encore une fois de charisme.