Info sur le jeu
PlateformePC Windows
ÉditeurGame Labs
DéveloppeurGame Labs
Date de sortieNovembre 2019 (Early Access)

This Land is my Land

Maréchal de l'Empire
Thématique
Western
9 décembre
2020

Le studio Game-Labs (Ultimate General, Naval Action et Ultimate Admiral : Age of Sail) propose avec This Land is my Land un jeu bien différent de ses précédentes productions.

Celui-ci se démarque car il nous place dans la peau d'un chef amérindien avec une vue à la troisième ou première personne. On est plongé dès le début dans un immense open-world du Grand Ouest américain en pleine expansion. En tant que chef amérindien, qui voit progressivement ses terres accaparées par les colons, vous décidez de réagir. C'est dans ce contexte que débute la partie.

Cette progression entre les colonisateurs et les territoires sauvages est marquée par une « frontière » qui va évoluer au cours du jeu. Selon le niveau de difficulté que vous choisissez vous serez plus ou moins loin de la frontière. Plus vous êtes près de celle-ci et plus la difficulté est accrue dès le début du jeu.

Pour faire simple, les colons sont d'un côté de la carte et vous de l'autre. La carte se décompose en une multitude de territoires avec leurs noms propres qu'il va falloir capturer et préserver de la progression ennemie. À l'inverse, petit-à-petit, les futurs Américains vont coloniser progressivement les territoires s'ils sont à l'état sauvage, c'est-à-dire si vous ne les contrôlez pas. Puis, pour ceux qu'ils ne possèdent pas, ils enverront des hommes vous attaquer et détruire vos camps. Le grand principe du jeu est posé, entrons un petit peu dans le détail.

This Land is my Land  This Land is my Land
This Land is my Land

Vous, le chef

Quand vous commencez une partie, vous apparaissez à un camp avec 3 ou 4 autres de vos compatriotes. Un court tutorial va vous expliquer comment fabriquer votre première arme, un arc, et d'autres objets de premières nécessités.

Rapidement, le jeu vous présentera le menu le plus essentiel, à savoir la carte, en appuyant sur la touche « tab » avec l'ensemble des onglets associés.

En soit, rien de bien exceptionnel, une carte avec un brouillard de guerre qui disparaît peu à peu en explorant les différentes zones et en installant vos camps. Vous avez des onglets comme « inventaire », « fabriquer », « peintures de guerre », « objectifs », « compétences » et « local ».

On reste sur des fonctionnalités basiques que l'on retrouve dans les jeux de survie pour l'ensemble des actions disponibles. Pour ce qui est de l'artisanat, rien de bien compliqué. Il vous faut récupérer un certain nombre de ressources et, moyennant un temps de fabrication (quelques secondes à quelques dizaines de secondes), vous obtiendrez ce que vous désirez. Tout objet créé vous rapporte des « SP » (Personnal Skill). Il est bon de savoir que vous ne pouvez pas tout fabriquer dès le début. Vous devrez user d'un certain nombre de SP pour débloquer, par exemple, l'appât « Grass bait » qui permet d'attirer des animaux herbivores.

Ces SP peuvent être aussi dépensés dans l'arbre de compétences. Celui-ci est somme toute classique avec quatre branches : « Chasseur », « Guerrier », « Chef » et « Eclaireur ». Sous chacune de ces branches se trouvent des caractéristiques avec plusieurs niveaux qui, après les avoir acquis, vous permettront d'obtenir plus de viandes après avoir tué un animal sauvage, d'avoir plus de chances que d'autres chefs vous rejoignent dans le combat et j'en passe...

Bref, rien de novateur pour les habitués du genre si ce n'est un aspect oublié dans les jeux d'aujourd'hui qui est l'onglet « local ». Il vous permet de marchander avec d'autres joueurs depuis vos parties respectives et qui permet à long terme d'acquérir rapidement des ressources.

Accumuler assez de SP pour débloquer toutes les recettes et toutes les compétences vous prendra plusieurs dizaines d'heures. En plus de l'artisanat, accomplir certaines missions vous rapportera un peu plus de SP.

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This Land is my Land

Le camp amérindien

Vos camps sont la base de votre combat contre les colons. Vous y trouverez notamment vos compagnons de lutte auxquels vous allez attribuer des missions, comme par exemple : la récolte de ressources. Cela a l'avantage de ne pas faire ce travail fastidieux tout seul. Vous pouvez laisser plusieurs de vos compatriotes s'en occuper pendant que vous explorer la carte.

Qui plus est, vous pouvez aussi leur demander de fabriquer des objets, si vous leur avez appris et s'il y a suffisamment de ressources dans l'inventaire du camp. Et c'est là que le jeu prend petit-à-petit de l'ampleur. Bien que vous soyez l'acteur principal de ce grand mode bac à sable, vous aurez souvent besoin d'aide. Déléguer certaines tâches rébarbatives est alors une bonne chose.

Pour le détail, sur la carte, vous voyez vos hommes que vous avez envoyés cueillir telle ou telle plante. Si vous vous portez à leur niveau vous observez qu'ils effectuent la tâche demandée. Pendant leurs missions, ils peuvent tomber sur des animaux sauvages et des colons. Si vous les avez équipés d'armes, ils peuvent se défendre et s'ils meurent vous recevez une notification vous indiquant la perte d'un homme.

Ce détail rajoute un réalisme assez fou, car parfois, de manière inopinée vous pouvez vous balader à proximité d'un camp et voir que l'un de vos hommes est en difficulté et l'aider. Parfois, c'est l'inverse... Si vous mettez en place tout une chaîne de « production » avec vos chasseurs/cueilleurs et que ces derniers meurent, vous n'aurez plus les ressources nécessaires en quantité suffisante dans l'inventaire de votre camp. En conséquence, ceux restés au camp pour fabriquer les objets ne peuvent plus le faire.

Je viens de parler de l'inventaire du camp, celui-ci joue un rôle primordial. En effet, quand vous partez attaquer des camps, chasser ou autre, vous allez stocker dans votre propre inventaire un certain nombre d'éléments (limité par un poids maximum). Ces objets durement acquis, vous avez la possibilité de les déposer dans l'inventaire du camp afin qu'ils soient mis à disposition de vos hommes.

Si, par exemple, vous envoyez des hommes chasser des sangliers, il leur faut au minimum des arcs et des flèches. Pour ça, vous devez en posséder dans l'inventaire du camp (soit en ramenant de vos pillages, soit en les fabriquant). Sans ça ils ne peuvent partir. De même que le nombre de flèches allouées aux chasseurs (ou combattants). En effet, vous leur donnez par exemple 20 flèches, une fois épuisées, soit ils reviennent au camp ou continuent leur travail selon vos ordres.

Cette notion d'inventaire va avoir toute son importance pour la suite du jeu. Car lorsque vous souhaitez mener des expéditions guerrières contre un fort ou une ville, il faut que les hommes qui vous accompagnent aient de quoi se défendre. Vous pouvez toujours leur dire de venir sans arme (ils ont des couteaux pour le corps à corps) mais ils ne feront pas long feu... À ce niveau, on comprend qu'avoir des hommes est important et que leurs vies ont une importance pour faire avancer votre cause. Mais qu'avoir des armes l'est encore plus et que les munitions le sont tout autant. Ce qui est intéressant c'est que l'on va œuvrer avec cet aspect de « mini-gestion » pour avoir suffisamment de matériel adéquat pour se défendre et attaquer.

De plus, vous pouvez donner l'ordre à vos hommes d'aller dresser des chevaux afin qu'ils puissent se déplacer plus rapidement sur la carte ou qu'ils aient des montures lorsque vous menez des assauts sur un convoi, par exemple.

Quelques autres options sont disponibles comme faire des signaux de fumée qui permet de rappeler tous vos hommes rattachés à ce camp en cas d'extrême urgence.

Enfin, chaque camp a un certain niveau et plus vous augmentez celui-ci et plus il pourra accueillir d'Amérindiens.

Pour avoir plusieurs camps, deux possibilités existent. Lorsque vous explorez la carte, vous tombez sur des petites tribus qui voudront se joindre à vous (si votre niveau de réputation est bon, niveau qui évolue selon vos actions). Ou bien, vous pouvez créer le camp vous-même. Pour cela, vous devez détacher un certain nombre hommes d'un camp qui iront en créer un nouveau.

L'ensemble de cette micro-gestion renforce l'aspect immersif du jeu. Toutefois, cela devient vite compliqué lorsque l'on a une dizaine de camps avec tout autant de combattants. Car pour chaque lieu, il vous faut définir des schémas de cueillettes/chasses et l'inventaire. À la longue, cela devient très vite fastidieux.

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This Land is my Land

Exploration et combat

Vous allez être amené à découvrir une carte qui est tout simplement gigantesque avec différents biomes. Parfois vous êtes sur un terrain désertique avec des mesas, ou dans des forêts sèches relativement luxuriantes. Chaque territoire a des caractéristiques qui lui sont propres comme un certain type de plantes ou d'animaux sauvage que l'on peut trouver.

Et puis parfois, vous tombez sur des bivouacs, des forts, des camps de bûcherons, des fermes et même des villes. Il vous faut les neutraliser et les détruire pour en prendre le contrôle et augmenter votre territoire.

Pour ma première partie, j'en suis à environ 30h de jeu et je suis loin d'avoir terminé. Pour faire simple, il y a trois factions qui possèdent leurs territoires et leurs villes. Ces derniers vont tenter de s'étendre au-delà de la frontière. Sur la carte, vous pouvez voir en pourcentage le taux de territoire que vous contrôlez (en blanc) par rapport à celui des colons (en rouge). S'il existe des territoires à l'état sauvage, les colons vont tenter de les coloniser si vous ne faites rien pour les empêcher. Leur but étant de contrôler la globalité de la carte.

Régulièrement, tous les 2 ou 3 jours vous recevrez une notification vous informant que telle faction a agrandi sa frontière. Dans le jeu cela va se traduire par la perte d'un territoire sauvage et la mise en place de plusieurs bivouacs. C'est là tout le réalisme du jeu, plus les colons sont loin de la frontière plus les camps que vous trouverez sont petits et rustiques. À l'inverse, plus vous vous rapprochez de la frontière et plus vous trouvez des camps avancés, des fermes et des villes.

Cet aspect dynamique de la conquête qui est gérée par l'IA est très intéressant. Que ce soit les camps rustiques et éloignés dans les terres sauvages et la partie « civilisée » avec des chemins de fer, ça ajoute un aspect immersif qui vous informe du niveau d'expansion des colons.

Puis parfois, ces derniers tentent d'envoyer des expéditions pour détruire vos camps et prendre possession du territoire. Toutefois, pour le mode « normal », les attaques sont plutôt rares et facile à repousser malheureusement...

Pour ce qui est des déplacements ou des combats, on reste sur quelque chose de simple. Vous avez un cheval qui va vous permettre de vous déplacer rapidement ; ce dernier possède aussi un inventaire (qui est bien utile pour se décharger de ce que l'on possède). Néanmoins, la fluidité des mouvements et la maniabilité ne sont pas exceptionnelles.

Les combats restent le cœur du jeu. Vous pourrez manier tout un arsenal d'armes à feu ainsi que d'arcs. Ces armes possèdent tous leurs caractéristiques et sonts particulièrement intéressantes. Néanmoins, je trouve que les arcs restent les armes les plus efficaces en beaucoup de circonstances à l'inverse de certains pistolets ou fusils.

À titre personnel, j'ai trouvé l'intérêt du jeu bien plus fort au début qu'à la fin de ma partie. Une grande partie du jeu peut se jouer en mode infiltration lorsque vous tentez de tuer l'ensemble des membres d'un camp. À la manière d'un Assassin's Creed vous pouvez vous dissimulez dans des buissons ou bien vous allonger pour surprendre un garde ennemi. Lorsque vous le saisissez vous avez plusieurs options qui s'offrent à vous comme le questionner. Il vous donnera des informations comme la position du leader du camp, du stuff intéressant à prendre etc. Vous pourrez alors le tuer ou l'assommer ou le faire fuir. Quelque soit l'action, Vous gagnez des SP.

Aussi, chaque soldat ou colon que vous rencontrez a un niveau qui s'échelonne de 1 à plus de 10. Et donc, indéniablement, plus le niveau est fort plus ils sont vigilants à vos phases d'infiltrations et au tir, à tel point que parfois cela en devient un peu trop cheaté. L'équilibrage n'est pas des plus réussi pour le moment.

Néanmoins, si vous vous faites tuer par un clampin qui escorte un convoi d'une ferme, vous ne mourrez pas mais vous êtes considéré comme blessé/assommé, avant de réapparaître au camp. L'IA qui vous a tué va gagner en niveau et prendre davantage de « responsabilités » (avec plus d'hommes sous son contrôle par exemple) et vous devez vous venger d'elle. Il vous faudra alors la retrouver. Cette IA, selon son rôle, peut se trouver n'importe où sur la carte. Se lance alors un jeu du chat et de la souris pour que vous puissiez récupèrer tout votre inventaire. De la sorte, le jeu peut très vite devenir punitif si vous avez oublié de stocker des objets dans vos camps.

This Land is my Land  This Land is my Land

Ce sont autant de petits détails sympathiques qui renforcent le côté « réaliste » et immersif de This Land is my Land. Les sessions de gunfight et les mécanismes associés sont intéressants mais ne cassent pas trois pattes à un canard. Parfois, vous tirez 5 balles sur un ennemi qui ne cille pas ; par contre, un tir suffit à vous mettre KO. Il vous faut améliorer vos compétences mais une fois débloqué au maximum, vous êtes devenus bien trop fort. Comme dit plus haut, l'équilibrage n'est malheureusement pas toujours optimal.

Puis, plus vous prenez de territoire et plus les ennemis vont se méfier de vous et vont renforcer tous les camps. Vous vous retrouvez parfois avec un nombre incalculable d'ennemis pour un simple bivouac. Ces derniers arrivent à vous détecter d'assez loin rendant la tâche encore plus ardue.

Petit détail intéressant, l'IA prête attention aux périodes de vos attaques (le jour ou la nuit) et se renforce en hommes en conséquence.

Enfin, sur la carte, il y a différents boss avec des armes spécifiques, marqués sur la carte par un grand point d'interrogation. Parfois, vous ne tomberez pas automatiquement sur des boss, mais je vous laisse découvrir, ça vaut le détour...

B+
This Land is my Land

Game-Labs offre avec This Land is my Land un jeu immersif et plutôt riche en détails. Être un Amérindien défendant ses terres est un parti pris bienvenu. Les mécanismes de RPG et de micro-gestion sont bien gérés et renforcent le côté réaliste et immersif de la conquête de l'Ouest du XIXème siècle. L'expansion des colons et des degrés de développement des différents camps est une bonne idée. Toutefois, on déplore assez rapidement un équilibrage pas toujours optimal et pouvant vite rendre le jeu redondant ou encore plus punitif qui ne peut l'être. Toutefois, pour les moyens mis à disposition d'un studio/éditeur indépendant comme Game-Labs, le travail fourni est remarquable. Le jeu étant toujours à l'état d'Early Access, on espère que les développeurs continuent de rajouter des fonctionnalités aussi enrichissantes pour un jeu de cet acabit.
Intérêt historique :
  • +Être un chef amérindien qui réunit des tribus pour lutter contre l'expansion
  • +L'aspect dynamique de l'expansion
  • +La qualité des détails
  • +Micro-gestion des camps
  • +Gunfights assez épiques lorsque l'on mène une expédition guerrière
  • +Taille de la carte, diversité des régions
  • -Équilibrage non optimal
  • -Gestion de camps vite compliquée lorsqu'on en a une dizaine
  • -Redondance des missions (détruire camp, libérer régions)
  • -Animations robotiques
  • -IA complètement à revoir dans certaines phases de gunfight ou d'infiltration

  • HammerHammer Le petit Napoléon, Ancien membre d'HistoriaGames
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    "Du sublime au ridicule, il n'y a qu'un pas." Napoléon Bonaparte