Info sur le jeu
PlateformePC Windows
ÉditeurParadox Interactive
DéveloppeurEugen Systems
Date de sortieMai 2017

Steel Division : Normandy 44

Roi de Dreamland
Thématique
Seconde Guerre mondiale
9 mai
2017

L’annonce de l’association d’Eugen Systems et de Paradox Interactive pour nous pondre un jeu de stratégie en temps réel sur la bataille de Normandie n’avait pas manqué d’attirer notre attention. Sorti de nulle part, pas vraiment attendu et voyant son existence être dévoilée à peine quelques mois avant sa sortie, Steel Division nous faisait encore plus saliver après cette interview que nous avait accordé Eugen Systems.

Fruit d’un long travail de développement et d’une collaboration efficace entre le studio français et son éditeur suédois, Steel Division est actuellement en phase de bêta avec 8 divisions jouables sur les 18 qui seront présentes dans sa version finale, dont la célèbre 2ème DB Française du Général Leclerc.

Avec tous ces atouts, le jeu parviendra-t-il à se hisser au statut de référence dans un milieu bien embouteillé ? Eléments de réponse à travers ce test, réalisé sur une version béta, à 15 jours de la sortie du jeu final.

L'opération overlord, enfant chéri du jeu vidéo

La campagne de Normandie est adorée par les jeux vidéo traitant de la Seconde Guerre mondiale. C’est l’un des théâtres qui y est en effet le plus représenté. En faisant le choix de se consacrer exclusivement à cette seule campagne, Steel Division entend par-là traiter en détail et en profondeur ces affrontements, et en se concentrant au niveau des divisions qui y ont pris part. Il est vrai que si le récit des combats est largement diffusé, on peine souvent à y associer les unités qui y ont participées.

Ainsi, les éditeurs ne cachent pas s’être inspirés d’anciens titres, comme R.U.S.E., ou encore la série des Close Combat, dans lesquels une importance toute particulière était accordée à l’unité de combat présente sur le champ de bataille. Dans Steel Division, vous ne jouez pas les Etats-Unis, ou les Allemands, comme on peut le voir dans d’autres jeux, mais bien la 2ème Division d’Infanterie Américaine ou la 17ème Division Panzer SS Allemande. Et c’est là que réside tout l’intérêt de la chose.

Preview de Steel Division : Normandy 44

Cette nouvelle échelle de référence est en effet on ne peut plus intéressante, car elle permet de prendre conscience que différentes divisions au sein d’un même pays ont parfois du matériel très hétérogène et des façons de se battre radicalement opposées.

Conférant par-là de la richesse et de la rejouabilité au gameplay, mais offrant également moultes options stratégiques, on se rendra par exemple compte que la 91ème Division d’infanterie Allemande « Luftlande », dotée de vieux matériels, dont une partie a été capturée aux Français (chars H35 et H39), et d’unités légères, ne se joue pas du tout de la même façon que la 12ème Division de Panzer SS et ses chars lourds.

De plus, il serait suicidaire d’affronter, en terrain ouvert et sur une carte sans protection, une division blindée américaine avec vos modestes troupes d’infanterie de réserve.

En parlant des cartes, un peu plus d’une dizaine devraient figurer dans le jeu à son lancement, avec des lieux aussi célèbres que Colombelles ou Omaha Beach, mais aussi la Pointe du Hoc. La modélisation et la taille de ces cartes est sans faille et le mode de jeu opposant deux équipes de 10 joueurs offre des champs de batailles géants. Entre vastes champs, villes et bocages normands, plusieurs types de terrains devraient être présents dans le jeu, tout comme des unités amphibies, ce qui laisse présager de la possibilité de contourner son ennemi en traversant un fleuve ou la mer.

Preview de Steel Division : Normandy 44

On le devine donc, le fait de raisonner en termes de divisions, chacunes spécialisées dans leurs domaines précis et respectifs oblige le joueur à penser stratégiquement et à faire des choix.

À l’inverse d’un wargame où le joueur peut avoir toutes les unités les plus puissantes à sa disposition, vous devrez ici choisir, et donc renoncer à certaines options. Par exemple, la 3ème Division Blindée US « Spearhead » sera dotée de chars puissants comme le Sherman surblindé Jumbo, mais d’une infanterie limitée et médiocre.

Dans un RTS, obliger le joueur à adopter une réflexion stratégique est non seulement encouragé, mais surtout nécessaire. Sur ce point, Steel Division remplit le contrat haut la main. Fini les rush « no brain » et les tactiques stupides de spam. Pour vaincre, vous devrez adopter une attitude réfléchie, que ce soit contre les joueurs humains, ou contre l’IA, très difficile à dompter et diablement bien (peut être trop bien) paramétrée pour vous offrir une opposition et un vrai challenge.

Preview de Steel Division : Normandy 44

Un gameplay dynamique, plaisant, mais parfois punitif

Après avoir parlé du bienfondé du système des divisions et des différentes cartes présentes dans le jeu, passons maintenant à son gameplay.

Pour rejoindre une partie et vous battre sur le champ de bataille, vous avez le choix entre prendre un modèle de division préconçu ou vous constituer votre propre deck à partir des différentes unités auxquelles cette division avait accès à l’époque. La personnalisation existe, mais elle est donc limitée à certaines unités. Vous choisissez alors vos unités antichar, antiaérienne, d’infanterie, de support, de reconnaissance...

Vous serez par ailleurs limités à un certain nombre d’unités par catégories. Par exemple, la division de la Luftwaffe a droit à énormément de slots d’avions alors que la division blindée allemande en aura bien moins.

Le jeu propose une collection impressionnante de nombreuses unités, fidèlement modélisées et aux caractéristiques détaillées. Ces dernières devront par ailleurs être prises en compte par le joueur. Chacune de ces unités coûte un certain nombre de point de déploiement et dispose d’un degré de vétérance qui, le cas échéant, renforce ses aptitudes au combat. Certaines autres unités sont spéciales, comme l’infanterie de commandement, qui confère aux unités à proximité un bonus de moral et de combat.

Prenez garde à vous constituer un deck équilibré, disposant aussi bien d’unités peu chères que d’unités d’élites. Dans certaines situations d’urgence, la quantité est préférable à la qualité.

Preview de Steel Division : Normandy 44

Une fois ce deck constitué, vous arriverez à lancer une partie. Débute alors la phase de déploiement. Selon les règles de la partie, un nombre de points de déploiement totaux est attitré à chaque joueur et il peut déployer les unités qu’il désire avant que la bataille ne commence vraiment.

Un « income », offrant des points à intervalle régulier, vous permet de renforcer selon vos besoins vos unités présentes sur le terrain. Il peut être plus ou moins élevé selon votre type de division et selon les options de la partie. Une fois les hostilités engagées, vous allez découvrir les véritables originalités de ce titre.

Preview de Steel Division : Normandy 44

Tout d’abord, le système de découpage des affrontements en trois phases est une innovation simple, mais fantastique et qui permet au joueur de prendre pleinement la mesure de la dimension stratégique de ce titre.

En effet, dans Steel Division, il n’est pas question de déployer toutes vos unités les plus fortes en début de bataille. Les deux armées montent en puissance graduellement. La phase A, dite de reconnaissance, permet de déployer des unités légères. S’en suit quelques minutes plus tard une phase B dite d’escarmouche où vous pourrez déployer des unités un peu plus puissantes, et enfin, la phase C, dite de bataille où tout votre deck est accessible pour le déploiement.

Ce système permet de prendre conscience de la montée en puissance des affrontements, et aussi du schéma de bataille de l’époque où un général effectuait souvent des reconnaissances limitées avant d’envoyer le gros des troupes dans la bataille.

Les trois phases décuplent encore les opportunités stratégiques. En effet, vous pouvez avoir des unités très puissantes pour la phase dans laquelle elles sont déployées, mais vous n’en aurez qu’une seule et elle coûtera très chère ! Il faudra alors en prendre soin et la microgérer, sous peine de subir un coup très dur en cas de destruction.

Par exemple, une division allemande a accès à un Sherman Firefly capturé dès la phase A. Doté du puissant canon britannique de 17 livres, ce char est redoutable aussi tôt dans la bataille et il peut encore percer des chars déployés en phase C par les Alliés. Toutefois, vous ne disposerez que d’un seul de ces chars Beute Firefly, et il coûtera très cher. Ainsi, cela signifie que si vous faites le choix de le déployer, cela se fait au détriment d’autres unités. Et s’il est détruit très tôt dans la bataille, vous risquez bien de vous en mordre les doigts.

Une unité chère et puissante pour sa phase est donc précieuse, mais elle vous forcera à faire un arbitrage entre qualité et quantité !

Preview de Steel Division : Normandy 44

Cela signifie également que chaque division est spécifique. Certaines divisions seront en effet bien plus performantes en début de bataille, en phase A, et d’autres, seront plus puissantes sur le long terme, en phase C.

Il peut donc être tentant de s’essayer à des stratégies agressives très tôt dans la bataille avec des divisions avantagées en phase A, pour ensuite faire le dos rond et s’accrocher au terrain chèrement conquis dans les phases B et C, là où vous serez dominés par votre adversaire en terme de matériel.

À l’inverse, si vous êtes malmenés dès le début de la partie par une division d’infanterie agressive, il faut parfois savoir laisser passer la tempête. Si votre division dispose d’unités très puissantes en phase C, vous pourrez tenter de reprendre le terrain et de balayer votre adversaire.

Dans Steel Division, rien n’est écrit d'avance et l’issue de chaque bataille est indécise. La spécificité de chacune des divisions fait que chaque affrontement est unique et que rien n’est gravé dans le marbre. Un camp disposant de l’avantage peut très bien le perdre en une fraction de seconde, opposé à un joueur habile.

Outre le système des trois phases, la ligne de front dynamique offre une vue d’ensemble de la progression des deux armées se faisant face sur le champ de bataille. Pour gagner dans Steel Division, il faut détenir plus de la moitié du terrain. Le fait d’avoir cet avantage fera lentement monter votre compteur de points vers la victoire.

Ceci est valable pour le mode de jeu conquête, mais il existe pour les joueurs plus « vieille école » un mode de jeu de destruction plus classique dans lequel il suffit de détruire entièrement votre adversaire.

Preview de Steel Division : Normandy 44

Personnellement, la ligne de front dynamique m’a conquis, car elle pose une règle du jeu qui encourage l’offensive, le fait de progresser, prendre le terrain, et une fois conquis, de chèrement s’y accrocher. Cela signifie également que si vos défenses sont quelque peu enfoncées sur un côté, cela n’a pas trop d’importance du moment que vous parvenez à compenser sur un autre flanc.

La ligne de front n’a donc aucune obligation d’être horizontale, ce qui multiplie et favorise les schémas et scénarios stratégiques. La richesse stratégique, voilà donc ce qui semble constituer le crédo de ce Steel Division !

Pour ce qui est des affrontements en eux-mêmes, vous devrez prendre en compte les caractéristiques de vos unités avant de les envoyer au charbon. Par exemple, leur vitesse, le pouvoir de perforation de leurs armes antichars, si elles en ont, leur portée…ce genre de détails ne saurait être ignoré, sous peine de courir au désastre ! Le relief du terrain et les obstacles sur les lignes de tirs ne peuvent également être ignorés.

Lorsqu’une unité est engagée, sa jauge de panique se remplit plus ou moins rapidement selon les conditions du combat. Par exemple, une unité d’infanterie se faisant surprendre à découvert par une mitrailleuse embusquée dans une haie sera rapidement clouée au sol et rentrera vite en déroute, cherchant à se replier et n’obéissant plus à vos ordres. Sans soutien à proximité, elle pourra même finir par se rendre à l’ennemi. La gestion du moral et de la panique de vos unités est primordiale afin de les maintenir dans de bonnes dispositions pour le combat. Un tankiste paniqué tirera par exemple n’importe comment et aura peu de chance de toucher sa cible.

Dans ces conditions, et pour éviter de se faire surprendre, les unités de reconnaissance jouent un rôle primordial qui était véritablement le leur en 1944, surtout dans le bocage normand. Steel Division réussit ainsi à pertinemment retranscrire la nature des affrontements de l’époque.

Preview de Steel Division : Normandy 44

Outre les unités terrestres, vous pourrez appeler des renforts hors cartes comme les avions ou des frappes d’artillerie de très gros calibre. Le tout propose un résultat dynamique et agréable, mais à réserver aux joueurs vétérans en matière de STR.

En effet, dans Steel Division, vous êtes rapidement punis. Faites passer à votre char la mauvaise haie sans couverture ni reconnaissance, et en une seconde tout peut tourner au vinaigre. Un canon antichar bien placé, et c’en est fini de votre Stuart. Pas de jauge de vie, pas de seconde chance. Un seul obus bien placé peut suffir à exploser votre tank. Pour pleinement apprécier l’expérience de jeu et la richesse qu’elle propose, il est donc recommandé d’être un minimum aguerri sur des RTS de ce genre.

Heureusement, les développeurs font tout pour rendre l’expérience de jeu optimale et agréable. Ainsi, il est possible de donner des ordres à ses unités durant la phase de développement. Cela permet de s’organiser durant un moment de pause et de ne pas avoir à microgérer chacun de vos transports de troupes en un temps record. Outre cette possibilité, maintenir la touche TAB enfoncé sur une unité sélectionnée vous permettra de voir son ordre en cours. Maintenir la touche C enfoncée vous permettra de voir les lignes de visions d’une unité placée à l’endroit du pointeur. C’est idéalement pensé pour trouver l’endroit parfait pour faire camper votre canon antichar ou votre mitrailleuse !

Preview de Steel Division : Normandy 44  Preview de Steel Division : Normandy 44

Fort de tous ces outils très bien pensés et mis à sa disposition, le joueur peut alors pleinement faire parler l’énorme potentiel de ce Steel Division. Le nombre de stratégies planifiables et de configurations et schémas tactiques différents est tout simplement démentiel !

Quelques petits écueils... dont on espère une correction pour la version finale !

Pour autant, même si ce RTS semble être excellent en de nombreux points, tout n’est pas parfait. Le jeu n’étant pour l’heure qu’en béta, on espère que les développeurs corrigeront certains de ces petits écueils d’ici la version finale.

Voici donc une liste, non exhaustive, des quelques défauts que j’ai trouvé à ce Steel Division en l’état actuel :

  • Les unités de logistique couvrent uniquement les munitions. Si votre char est endommagé et immobilisé, il n’y a aucun moyen pour envoyer un camion avec des pièces de rechanges afin de le réparer et il se transforme en poids mort pour le reste de la partie. Rageant, lorsque vous sortez une Panther et qu’elle casse l’une de ses chenilles tout au fond de la carte, à des kilomètres de l’ennemi…
  • Outre l’absence de logistique pour les pièces de rechange, la gestion du carburant n’est pas prise en compte. Il aurait été appréciable d’avoir des véhicules blindés avec un réservoir limité et une portée de déplacement, mais ravitaillables, tel ce qui se faisait dans la série des Wargame, également développée par Eugen Systems. Là encore, des camions de logistique pourraient remplir ce rôle. S’il est compréhensible que le choix de gameplay concentré sur une division au combat empêche le fait de pouvoir ravitailler des sections d’infanterie avec des hommes frais venant compléter leurs effectifs, il est en revanche dommage que la gestion du carburant et des réparations soit absente. Cela constitue une sorte de régression par rapport aux jeux de la série des Wargame.
  • Certains équilibrages étranges, avec notamment le Sherman Jumbo, plus blindé et disponible en plus grand nombre que le Königstiger, et qui coûte pourtant énormément moins cher que lui. Pour l’heure, le jeu est en phase de béta, toutes les divisions ne sont pas encore jouables et il y a fort à parier que certains équilibrages seront réalisés au fil des mises à jour.
  • Certaines unités font paniquer trop vite l’adversaire. C’est notamment le cas de l’obusier d’infanterie allemand IG18 ou du T30HMC américain, half-track M3 avec un obusier de 75mm. Microgérés par une IA sans pitié qui ne commet aucune erreur, ils sont très durs à arrêter en raison d’une fâcheuse tendance des équipages de canons antichars à paniquer bien trop rapidement.
  • Durant l’attente des joueurs sur le salon de jeu, il serait plus utile d’afficher une minicarte de la map choisie à la place d’un, très joli certes, mais inutile, concept art…
Preview de Steel Division : Normandy 44
A+
Steel Division : Normandy 44

Riche et bien pensé

À quelques jours de sa sortie, Steel Division semble être dans l’ensemble un excellent jeu et une véritable pépite. Incorporant de nombreuses variables stratégiques, comme la gestion des fumigènes, il dispose d’une énorme richesse stratégique, complétée par un degré d’authenticité et un sens du détail énorme apporté aux divisions présentes dans le jeu. La liste des 18 divisions présentant notamment des troupes polonaises, françaises et écossaises en plus des britanniques, américains et allemands, elle permet de saisir dans le détail ce que fut la bataille de Normandie, tout en offrant un coup de frais appréciable sur ce domaine du RTS. Espérons que le mode solo avec une campagne très attendue soit à la hauteur !

Par ailleurs, ce potentiel énorme, et déjà bien exploité, pourrait être renforcé par l’arrivée de DLC (gratuits espérons-le... même si l’on connait Paradox) qui apporteraient au jeu de nouvelles divisions et de nouvelles cartes…voire d’un second opus consacré à un autre théâtre d’opération de la Seconde Guerre mondiale (Front de l’Est, Afrique, Pacifique…). Mais nous n’en sommes pas encore à là. Pour le moment, savourons à sa juste valeur ce Steel Divison : Normandy 1944 qui est en passe de devenir une nouvelle référence trônant au sommet du RTS. Ce succès ne sera toutefois que pleinement validé si le jeu parvient à corriger ses petits écueils et à pérenniser la totalité des excellentes innovations qu’il a mis en place.

Intérêt historique :
  • +Un niveau de détail énorme pour la Bataille de Normandie…
  • +L’échelle des divisions, avec des Français, des Polonais…
  • +Un vrai jeu de stratégie, riche et plein de possibilités
  • +De nombreuses unités et de très jolies cartes…
  • +Un gameplay poussé avec des spécificités très bien exploitées (trois phases, ligne de front dynamique)
  • +Une gestion du moral et les redditions
  • +
    Le prix, plus que correct pour le contenu
  • -Logistique incomplète
  • -Certains équilibrages à perfectionner
  • -Un gameplay quelque peu punitif pour les débutants
  • -Les unités qui paniquent parfois un peu trop rapidement
  • -Demande une grosse configuration pour des graphismes jolis, mais pas transcendants

  • Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
  • « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952