Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurDaedalic Entertainment |
DéveloppeurAlter Games |
Date de sortie2020 |
Partisans 1941
Je suis loin d'être un habitué des jeux d'infiltration, et encore moins du style Commando. Prenez-moi pour un bourrin ou non, mais je préfère la beauté d'une fusillade nourrie en plein milieu d'un village que l'élimination discrète au couteau d'un officier allemand. Puis est arrivé Partisans 1941.
Je ne suis pas sûr que la dizaine de soldats dans la cour me laissera approcher tranquillement de l'entrepôt où se trouvent les denrées alimentaires réquisitionnées par les Allemands. De toute façon, Zorin n'a que 15 munitions pour son Mauser 98k, Fetisov un seul chargeur complet pour sa MP40, et Sanek n'a qu'un antique fusil de chasse. Qu'à cela ne tienne : je vais faire passer Zorin d'entrepôt en entrepôt, lui qui est le meilleur pour jouer au couteau. Premier, deuxième... tiens, un garde. Zorin s'approche doucement dans son dos puis l'égorge. Je lui fais ramasser le cadavre et il le dépose en dehors, dans un buisson. Retour dans l'entrepôt... un autre garde arrive, et mon escouade de partisans ne doit pas se faire repérer. Heureusement, Zorin peut se cacher dans la meule de foin au fond du bâtiment. Meule de foin à laquelle le soldat tourne le dos... À nouveau, mon partisan peut jouer du couteau. Et je continue. Devant la maison, plusieurs gardes ; je fais jeter une pierre à Zorin un peu plus loin, ce qui distrait les soldats. J'en profite pour le faire entrer dans le bâtiment, empoisonner les victuailles, puis ressortir. Mission accomplie.
Où est l'Armée rouge ?
Vous l'aurez deviné, Partisans 1941 débute dans l'URSS des premiers jours de l'opération « Barbarossa ». Les forces soviétiques sont bousculées par les troupes allemandes et s'engagent dans un repli plus ou moins ordonné... vers l'intérieur du pays.
Des milliers de soldats et d'officiers sont faits prisonniers. Le commandant Zorin est l'un de ceux-là. Après s'être échappé d'un camp allemand, il parvient à se cacher dans la forêt environnante tout en ayant rencontré le soldat Fetisov en chemin et Sanek, un gamin d'une douzaine d'années.
Pour être honnête, je m'attendais à un gameplay assez identique à ce que l'on connaît jusque là, c'est-à-dire une accumulation de missions toutes plus palpitantes les unes que les autres. Mais là vient la première surprise : les développeurs ont réalisé un très gros travail de documentation sur le mode de vie des partisans en URSS... puisque très vite notre petite équipe rejoint un camp de base camouflé dans la forêt - en fait, quelques cabanes.
Le jeu se décompose en journées, et tout se fait depuis le camp : certains jours, il n'y aura rien de particulier à faire, juste des missions classiques (coller des affiches, perturber un convoi) qui ne sont pas jouables mais auxquelles on peut assigner un partisan. Il faut aussi veiller sur les réserves de nourriture et de matériaux, ces derniers permettant de créer des améliorations pour le camp.
La première a été, pour ma part, la tente médicale, qui permet de soigner à peu de frais un partisan blessé... et de garder les (rares) trousses de soin et autres médicaments pour les situations compliquées en combat.
La nourriture, elle, est tout aussi difficile à trouver et à conserver. En plus de la consommation quotidienne de la petite troupe, certains événements proposeront de partager les réserves avec des paysans dont le village a été pillé par les Hiwis, ces auxiliaires de la Wehrmacht recrutés parmi la population locale.
Dans les premiers jours, il faudra donc faire un choix : doit-on envoyer tous les partisans pour participer aux actions ou faut-il en laisser un aller ramasser des champignons ou pêcher ?
De bric et de broc
Le second point vital de Partisans 1941 est la gestion de l'équipement. Inutile de préciser qu'il est difficile de trouver suffisamment d'armes et de munitions tout en vivant dans la clandestinité... D'autant plus que dans les premiers jours, les adversaires sont majoritairement des Hiwis mal armés.
Il est donc plus qu'essentiel de conserver les munitions et de travailler le plus possible au couteau... voire d'éviter le combat frontal. C'est ce qui fait le sel - et la difficulté - de Partisans 1941 : parfois, il vaut mieux attendre et contourner l'adversaire plutôt que de risquer une dépense inconsidérée de munitions, voire pire, la perte d'un partisan.
Ainsi, lors de mes premières opérations, chaque membre de mon groupe n'a que quelques munitions à sa disposition, m'obligeant à réfléchir à la manière de réussir la mission sans trop dépenser de ressources.
Les opérations sont variées et représentent parfaitement le mode d'action des partisans. Un atelier de réparation allemand a récupéré un Panzer IV à remettre en état ? Voilà une mission pour mon groupe. Après une approche discrète du périmètre et la récupération d'explosifs, mon équipe entre dans la cour ; une grenade neutralise trois soldats, les autres le sont après un court échange de tirs.
La couverture est un point essentiel pour les combats - et pour la survie des partisans : les développeurs ont fait en sorte que n'importe quel pilier, mur ou obstacle puisse être utilisé comme tel.
Enfin, quand un combat dégénère, il ne faut pas hésiter à presser la barre d'espace, permettant ainsi au temps de ralentir... et au joueur de réorganiser son dispositif plus sereinement que dans le feu de l'action.
La plupart des missions se déroulent sous couvert de l'infiltration ; on retrouve alors une mécanique habituelle de ce type de jeu, c'est-à-dire le cône de vision de l'adversaire. Si votre partisan y demeure trop longtemps, les soldats ennemis sonneront le rappel et commencera un échange de tirs qui pourra très certainement aller dans la mauvaise direction pour le joueur.
Il faut donc jouer avec cela quand un partisan neutralise discrètement un garde, puis emporte son corps pour le déposer... dans des buissons. Car ce sont eux qui sauveront la plupart des missions, parfois jusqu'à l'absurde. Ainsi, lors de ma dernière mission, j'ai fait assassiner un soldat allemand trop tard, mais j'ai pu mettre mon partisan à l'abri dans un buisson juste à côté. J'ai vu avec horreur les autres sentinelles s'approcher du buisson, y entrer... sans détecter mon partisan. Gageons que cela fasse partie des points qui vont être modifiés par les développeurs d'ici la sortie...
Une bonne idée ?
Je dois l'avouer : j'ai lancé Partisans 1941 avec plein d'a priori sur ce style de jeu. Aujourd'hui, j'ai réalisé plusieurs missions et mon camp ressemble enfin à quelque chose. J'opère un roulement entre mes partisans entre les différentes opérations, et j'apprécie devoir changer de tactique pour attaquer plus fort que moi.
Je dois neutraliser l'escorte d'un convoi allemand ? J'installe mes partisans dans la cour d'une isba, et je place des pièges à l'entrée. J'envoie Sanek attirer les Allemands, qui tombent dans les pièges et le rideau de plomb dressé par Zorin et Fetisov. Je me surprends à apprécier gérer mes partisans entre deux approches discrètes, tandis que le scénario n'a rien de fanfaronnant ou de cliché.
Quelques bugs (répertoriés par les développeurs) sont encore présents : étrangement, mes textures sont lisses alors que j'ai sélectionné le paramètre « élevé ». De même, les mouvements de la caméra à la souris sont erratiques et plutôt désagréables : lorsque je place mon curseur dans le coin inférieur droit, la caméra part à l'opposé...
Le tout est cependant plaisant, et surtout bien documenté. Les faits historiques sont racontés sans parti pris, les unités et uniformes sont soignés, et on se prend à apprécier le jeu très vite. Chaque personnage possède une jauge d'expérience qui lui permet de débloquer des bonus ; ainsi, Zorin pourra neutraliser plus facilement les adversaires au couteau, tandis que Sanek parviendra à distraire pendant quelques secondes des gardes. Tout un programme...
Partisans 1941
- +La véracité historique
- +Le gameplay facile à prendre en main
- +Scénario intéressant
- -Contrôles un peu gauches
- -IA un peu aux fraises
- -Pas de réglages graphiques véritablement personnalisables
- Witz Rédacteur, Testeur, Chroniqueur, Historien
- « L'important n'est pas ce que l'on supporte, mais la manière de le supporter » Sénèque