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Sortez vos cotillons et vos meilleurs faux nez, cette semaine le journal de développement de Victoria 3 aborde un sujet qui redéfinit a lui seul la notion du fun : les fluctuations boursières et l'expansion du marché dans votre économie nationale. Accrochez-vous.

Cette semaine, c'est le développeur Paul Depre qui s'y colle, et qui commence par parler du concept d'union douanière, un concept relativement simple qui consiste à faire s'accorder deux états pour ôter les barrières douanières entre eux, ou certaines taxes. C'est ce concept qui donna lieu au Zollverein allemand au début du XIXe siècle, ou dans une autre forme, à l'Union Européenne moderne.

Illustration dudit Zollverein au début de la partie.

Enfonçons des portes ouvertes, l'union douanière de Victoria 3 fonctionnera de la même manière : il s'agira d'un accord diplomatique, donc qui devra être accepté par votre partenaire, au terme duquel un état aura accès au marché intérieur de l'autre, en s'y soumettant. L'accord peut être signé par deux partenaires ou plus, mais il n'y aura qu'un seul membre dominant, les autres seront dominés.

Ci-dessous par exemple, le royaume de Piémont-Sardaigne passe un traité d'union avec la France pour accéder aux marchés français.

Notez que bien que cette union douanière soit un accord diplomatique, elle pourra cependant être plus ou moins imposée aux diplomates adverses, dans le cas où un état serait redevable à l'autre. Nous avons récemment évoqué ce détail dans le journal sur la diplomatie ; si vous épongez la dette d'un pays voisin ou s'il vous doit une faveur diplomatique quelconque, vous pourrez ainsi le forcer à accepter votre proposition. Oui, un peu à la manière des faveurs diplomatiques de Crusaders Kings III.

L'existence des unions douanières est d'abord conditionnée par la politique commerciale des participants, un sujet sur lequel les développeurs reviendront un peu plus tard. Mais elles ont d'autres exigences de base : les deux participants doivent évidemment être en bons terme, ou en tout cas ne pas avoir de mauvaises relations ; un membre dominant de l'accord ne peut être une dépendance d'un membre dominé ; et il y aura aussi certaines exigences de connexions portuaires, routières, de rang, de PIB, etc, etc.

Cette relation commerciale devra donc être entretenue et bon nombre de facteurs pourront jouer sur sa viabilité ; il faudra donc surveiller vos bonnes relations avec vos partenaires commerciaux, et ne pas considérer ces unions comme acquises et définitives.

Passons donc aux intérêts de cette union : vous avez conclu l'accord, et vous avez donc accès au marché national d'en face. Reprenons l'exemple des Sardes ; cela signifie que vos biens et marchandises diverses seront désormais produites, achetées et vendues non plus dans les seules limites du marché de votre territoire, le royaume de Piémont-Sardaigne, mais aussi dans toute la France !

Cela permettra à vos produits de trouver de nouveaux acquéreurs, et de voir les prix flamber ou baisser, avec tout ce que cela implique. Un avertissement similaire s'applique pour les routes commerciales, qui pourront être perturbées par l'étendue de votre nouveau marché, mais on reviendra sur le sujet un peu plus tard.

Pour ce qui est du commerce intérieur, il dépendra de l'état de l'infrastructure dans le territoire du marché auquel vous accédez, et de vos connexions portuaires. Ci-dessous par exemple, le Canada a du mal a accéder au marché britannique, en raison de l'éloignement : les routes commerciales sont trop étendues et les navires marchands doivent traverser tout un océan pour atteindre les côtes anglaises.

Cela dit, vous pourrez quand même contrôler vos propres taxes à l'échelle nationale, encourager certaines industries, et ainsi de suite, mais c'est votre droit de douane ou vos capacités a imposer des embargos qui seront impactés. L'union douanière est donc un moyen plus simple et beaucoup moins cher que l'invasion militaire pour accéder au marché d'un voisin, sans perdre d'avantages diplomatiques ni devoir supporter un malus d'infamie. En parlant de guerre, soulignons qu'évidemment, les combats auront des effets néfastes sur l'infrastructure, et donc sur votre capacité à commercer, tant que les dégâts n'auront pas été réparés.

L'autre avantage de l'union douanière est qu'elle va réduire les coûts d'échanges commerciaux, et réduire aussi la microgestion necéssaire, maintenant automatisée car vous n'aurez plus à passer des accords et des transactions manuellement avec d'autres pays.

Donc, des avantages et des inconvénients : plus de débouchés pour vos ressources et vos produits, mais vous vous exposez à des fluctuations du marché, à des crises économiques ou des flambées –ou des crashs- des prix. Il faudra donc se montrer prudent, comme dans le cas de la Grèce du journal précédent, qui rejoint le marché britannique sans avoir d'industrie compétitive ni de niveau de vie équivalent, et qui souffre donc de la concurrence économique, faute de pouvoir être compétitive. Attention, car dans certains cas, la crise économique provoquée par ce genre de situation pourra même encourager vos citoyens à migrer !

Sur cet exemple, les chantiers navals de Lübeck profitent de l'accès au marché prussien pour recevoir plus de commandes.

Toutefois, toutes les migrations ne seront pas forcément une mauvaise chose. On l'avait noté précédemment, vous ne pourrez pas toujours forcer vos populations à rester au même endroit et les gens seront attirés par les pays où leur niveau de vie promet d'être meilleur. En laissant certains groupes de populations partir, cela vous permettra de faire passer plus facilement certaines réformes !

Être un partenaire mineur lors d'une union douanière peut donc être vu comme une soumission volontaire et une perte de volonté, mais c'est un peu plus fin que ça. Rappellons qu'il s'agit d'un accord commercial et pas politique ; vous pouvez n'être même pas alliés avec votre partenaire commercial ; de plus, il peut s'agir d'un choix de pure realpolitik, en admettant votre surclassement économique, mais qui vous permet cependant d'ouvrir beaucoup plus de débouchés à vos produits. Sur le long terme, c'est une décision qui restera économiquement saine.

Autre exemple, autoriser un voisin puissant à accéder à votre marché, c'est tout simplement une raison de moins pour lui de vous envahir !

C'est tout pour aujourd'hui ; bien sûr le studio reviendra plus en détail à l'avenir sur les mécaniques des routes commerciales ou des prérequis pour les unions douanières.