Victoria 3 : Dev Diary 40 - Guerres de l'Opium
Cette semaine, le journal de développement de Victoria 3 s'attarde sur un évènement bien particulier du XIXe siècle, les guerres de l'opium qui ont déchiré la Chine et une partie de l'Asie ; ce qui sera aussi l'occasion d'aborder les concepts de tabous et d'obsessions culturelles.
Rappelons que l'opium, c'est une substance extraite du pavot, une plante originaire d'Asie et qui a des propriétés notamment médicinales -c'est avec cela que l'on fabrique la morphine ou la codéine-, mais aussi de puissantes capacités psychotropes. Cela a conduit a son exploitation assez tôt, et malheureusement à des ravages importants. Le gouvernement chinois ayant compris relativement vite les effets désastreux d'une addiction massive de sa population à cet opium, son commerce fut interdit dès le XVIIIe siècle, mais sans que cela soit appliqué dans les faits.
Devant l'insistance des commerçants européens, c'est-a-dire des Britanniques, a vouloir en faire commerce, les Qing ont d'abord tenté d'interdire son exploitation, mais ce fut pour mieux voir les marchés inondés d'opium indien importé directement. Une grande partie de la société était alors dépendante de cette drogue et générait un chiffre d'affaire extrêmement important.
Une première crise survint en 1839 lorsque les Qing tentèrent de taper du poing sur la table en saisissant les stocks d'opium entreposés à Canton et en imposant la peine de mort aux coupables, ce qui déclencha la première des deux guerres, toutes deux perdues par la Chine.
Dans Victoria 3, ces conflits seront représentés par une série d'évènements en jeu et d'entrées de journal. La Chine commencera chaque partie au milieu de ladite crise, le joueur devra donc gérer cette affaire en premier lieu avant de pouvoir se développer un peu plus. Il est toutefois possible que d'autres pays découvrent ce contenu de jeu, si certaines conditions sont réunies : on imagine donc qu'il sera possible de voir éclore des guerres de l'opium en Inde, ou au Japon, ou dans d'autres parties de l'Asie, voire du monde.
Abordons maintenant les obsessions culturelles. En jeu, ces obsessions seront représentées par la concentration d'une culture sur un bien spécifique. Cela signifie concrètement que les "pops" d'une culture particulière seront prêts à dépenser un budget bien plus important que d'ordinaire pour un bien particulier, comme le fromage pour les Français, la vodka pour les Russes ou dans le cas qui nous intéresse, l'opium pour les Chinois. Leurs pops Han vont dépenser bien plus d'argent pour s'en procurer ; cela fera donc exploser la demande pour ce bien en Chine, et aussi ses tarifs, et par ricochet, la dépendance aux puissances étrangères qui vont venir chez vous vendre ce produit qui vous est si cher. Additionnez ça aux malus dont nous parlions plus tôt, et vous comprenez quelle épine cela peut constituer dans votre économie et la santé de votre population.
Toujours autour de cette dépendance à l'opium, nous avons aussi le concept de tabous religieux.
Certains dogmes vont interdire certains produits pour raisons X ou Y. Par exemple : aucun pays musulman ne tolèrera la consommation d'alcool ou de vin. Cela aura alors l'effet inverse d'une obsession culturelle : les pops converties à cette religion dépenseront beaucoup moins de leur budget pour s'en procurer, ils préféreront alors acheter du thé et du café. Mais évidemment, il y aura toujours une certaine frange de population qui n'adhère pas à certains principes, ou s'en accommode plus ou moins ; aussi pour représenter cet état de fait, le tabou n'agira pas comme une interdiction totale mais comme un gros malus aux décisions d'achat des produits concernés. Mais par contre, les tabous seront permanents, et pas temporaires !
Si la Chine fait le choix de prendre le buffle par les cornes, l'entrée de journal décrira les conditions nécessaires pour résoudre la crise ; tout comme celles qui entraîneront une issue malheureuse. En l'occurrence, le pays doit éviter de promulguer le libre-échange et résister aux européens qui tenteront d'imposer la création d'un port de traité, deux objectifs que l'IA poursuivra avec attention. Elle devra de plus s'efforcer de maintenir une interdiction totale du commerce de l'opium.
Toutes les grandes puissances ayant des intérêts dans cette affaire d'opium recevront des évènements dédiés destinés à faire changer leur position sur la question. Même si le contraire peut se produire, il y aura quand même de grandes chances qu'elles suivent la voie historique, ne serait-ce que pour les formidables opportunités financières et commerciales que cela représente.
Forcément, leurs buts seront l'inverse de ceux de la Chine : obliger cette dernière a créer un port de traité et adopter une loi de libre-échange commercial, et parvenir à vendre de l'opium sur place.
Si la Chine parvient à éradiquer le commerce de la drogue, imposer sa loi et tenir en respect les puissances européennes, alors le cours de l'histoire est modifié, et la Chine sortira renforcée de la crise, et débarrassée de la toxicomanie endémique. Ses cultures primaires perdront l'obsession culturelle de l'opium, cela va de soi, ainsi que les modificateurs négatifs qui l'accompagnaient.
Mais si l'Histoire suit son cours, alors ce sera la catastrophe : la Chine perdra souveraineté et légitimité, sera contrainte au commerce de l'opium par les européens, les radicaux vont durcir leur opposition dans tout le pays et ce dernier sera profondément fragilisé. Cela se traduira par l'arrivée de l'entrée de journal Unité Fragile :
... une entrée de journal assez large qui pourra survenir à bon nombre d'étapes de la partie, lorsques les conditions -malheureuses- seront réunies, c'est-a-dire quand un pays sera profondément fragilisé par une crise. Si la fragmentation du pays atteint les 100%, alors la Chine va connaître une terrible guerre civile entre pas moins de douze états. Et si les puissances étrangères sont encore présentes dans le pays lorsque le nationalisme Han s'impose, alors les soulèvements populaires menaceront même la survie de la dynastie Qing ! Bref, une longue réaction en chaîne de catastrophes.
La semaine prochaine, c'est le thème des conflits qui sera abordé, en commençant par les révolutions !