Chronique : L'Histoire jour après jour

27 janvier 2013 par Kreuzberg | Chronique historique

Bataille d'Isandhlwana par Charles Edwin Fripp, 1885

Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !

HistoriaGames, au delà de sa passion des jeux vidéos, se veut toujours plus proche de l'Histoire, qui est l'origine même de sa création. C'est ainsi que Kreuzberg, chroniqueur, nous livre, jour après jour sur la page Facebook de notre site (http://www.facebook.com/) les événements de l'Histoire. Du 1er Janvier au 31 Décembre, retrouvez les événements qui ont marqués l'Histoire de l'Humanité sur notre page Facebook et sur la chronique hebdomadaire dédiée à la réédition de ces événements.

Plongez-vous dans l'Histoire...


21 janvier

1793 : Louis XVI est guillotiné en la Place de la Révolution (actuelle Place de la Concorde) à Paris. Le roi déchu affrontera la mort avec dignité. Voici les derniers moments. Le bourreau Sanson voulut lier les mains de Louis XVI, qui s'écria "Que prétendez-vous ? Renoncez à vos projets.". Sanson précise qu'il veut lier les mains avec de la soie, et non une corde. Le roi déchu soupire alors : "Faites ce que vous voudrez, je boirai le calice jusqu'à la lie". Il se laissa couper les cheveux et se fit traîner jusqu'à la guillotine. Alors que le prêtre-confesseur Henri Edgeworth de Firmont s'écrie "Fils de Saint-Louis, montez aux Cieux", les tambours s'arrêtent. Louis XVI regarde obstinément et prononce une phrase restée célèbre : "Je meurs innocent des crimes qu'on m'impute ; je pardonne aux auteurs de ma mort et je prie Dieu que le sang que vous allez verser ne retombe pas sur la France". La foule en délire l'empêche de parler plus. Il se tourne vers son confesseur en prononçant ses derniers mots : "Avez-vous des nouvelles de Monsieur La Pérouse ?". Les tambours couvrent les paroles du religieux. A 10h22, le couperet siffle. L'Ancien Régime est bel et bien mort et enterré.


22 janvier

1879 : L'Angleterre subit sa plus grande défaite militaire coloniale. Le Royaume Zoulou, en guerre contre l'Albion, décide de passer à l'offensive pour précipiter la chute britannique. Ainsi, 20 000 guerriers zoulous commandés par le roi Ceweyo prennent position devant les 2 700 hommes du colonel Durnford et du lieutenant-colonel Pulleine retranchés à Isandhlwana avec de l'artillerie lourde et des nids de mitrailleuses. C'est un combat d'un autre âge qui s'engage... La puissance industrielle européenne face aux armes traditionnelles africaines. Mais l'état-major africain n'est pas dupe et n'est pas aussi archaïque que les Britanniques ne le pensent, et le roi Ceweyo et ses généraux reprennent la tactique d'enveloppement des ailes de Napoléon. Attaquant massivement de front et de flanc, les Zoulous submergent les Anglais qui ne peuvent que former les carrés en attendant la mort. Sur les 2 700 soldats anglais, 2 300 périront (et toute l'artillerie et les mitrailleuses seront prises), alors que les Zoulous ne perdront que 1 100 morts bien qu'ils aient affrontés les rafales de mitrailleuses. Malgré cette victoire retentissante, le Royaume Zoulou sera écrasé quelques mois plus tard, Lord Chelmsford prenant compte des capacités stratégiques zouloues et se battant comme en Europe continentale, avec énormément d'artillerie, des troupes fraîches et une pensée militaire nouvelle.


23 janvier

1896 : Wilhem Conrad Röntgen découvre des rayons invisibles capables de traverser les corps opaques et d'impressionner une pellicule sensible en multipliant de multiples expériences scientifiques dans son laboratoire privé. Ne sachant comment nommer sa découverte, il l'appelle "rayon X".


24 janvier

1712 : Naissance de Frédéric II de Hohenzollern, dit "Le Grand" ou "Le Roi-Sergent" ou "Le Vieux Fritz". Il sera quatorzième prince-électeur du Brandebourg et troisième roi de Prusse. Outre le fait qu'il est considéré comme un despote éclairé pour avoir répandu les idées libérales de Voltaire en Prusse, il fera entrer son pays parmi les grandes puissances européennes, théorisera énormément sur la stratégie militaire (il est l'inventeur de l'ordre oblique, qui restera une tactique de référence jusqu'au Premier Empire) et fut l'un des premiers homosexuels "libérés" de son pays. Il est considéré comme un des plus grands militaires de l'Histoire, aux côtés de César, Alexandre, Turenne et Napoléon.


25 janvier

1515 : En la cathédrale de Reims, le jeune François Ier est sacré roi de France, avec les attributs de "très-chrétien" suite à un long cérémonial de cinq heures. Il a alors vingt ans. Il s'apprête à diriger la France pendant trente-deux ans. Surnommé péjorativement "Le Grand Colas" ou "François au Grand Nez" et méliorativement "Le Père et Restaurateur des Lettres" ou le "Roi-Chevalier", François Ier sera un des souverains les plus importants de notre histoire. Connu pour ses célèbres conflits contre Charles Quint et Henri VIII d'Angleterre ainsi que les états indépendants italiens ("1515, Marignan"), il sera aussi l'instigateur de l'Ordonnance de Villers-Côterets qui remplace le latin par le vieux français comme langue officielle du pays. Ce sera aussi le grand mécène du talentueux Leonardo da Vinci, un amoureux (et voleur) d'arts et un économiste rigoureux, voire même austère.


26 janvier

Maximilien de Béthune vers 16301611 : Il existe à l'époque Moderne des exceptions qui confirment les règles. Cette époque, connue pour ses intrigues et le sens de l'honneur que créent les hommes, voit donc une succession de politiciens français, dont un, qui pense que la vie vaut plus que l'honneur (ce qui est à l'époque impensable) : Maximilien de Béthune, Duc de Sully et Prince-souverain d'Henrichemont et de Boisbelle. Maréchal de France, Gouverneur de la Bastille, Pair de France, Surintendant des Fortifications, Grand Voyer et Grand Maître de l'Artillerie de France et surtout Surintendant des Finances, cet homme sera un maillon crucial sous le règne d'Henri IV. Mais suite à la mort de celui-ci, des tensions apparaissent entre Sully et la Régente Marie de Médicis, en particulier sur la question de la Guerre d'Espagne à laquelle Sully est fortement défavorable. Et pour cause, cette guerre fait perdre plus de trente millions de livres françaises à la Couronne ; cette dernière est tellement endettée que Sully doit restreindre le budget royal français et annuler tous les décrets d'anoblissements prononcés depuis plus de vingt ans, faisant de l'austérité le mot-d'ordre de la France. Il parviendra à retirer les dettes français et faire amasser douze millions de livres françaises dans le Trésor Royal, mais démissionne de ses sept fonctions et se retire dans ses terres le 26 Janvier 1611 pour éviter des représailles de la Régente.


27 janvier

  • 1794 : La proposition du député Babère est acceptée par les députés de la Convention. Le français devient la langue officielle de la République et prime sur les patois.
  • 1945 : L'Armée Rouge perd dans son offensive, dans le périmètre, soixante-six soldats. Et dans l'après-midi, les soldats soviétiques constatent avec horreur ce pour quoi ils se sont battus : 7 500 rescapés mourant de faim, de soif et d'épuisement ; 1,5 million de personnes avant eux avaient étés exterminées. Auschwitz-Birkenau, maintenant libéré, fut l'un des plus terribles camp de concentration et d'extermination de la Seconde Guerre Mondiale. Mais les nazis avaient pris des précautions : avant que la quasi-totalité de la garnison du camp n'évacue en urgence, ils ont détruits les dossiers et archives, massacrés les témoins oculaires de la Shoah, recouvert les fosses contenant les restes des victimes et évacué la plupart des prisonniers dans des "marches de la mort", c'est-à-dire des marches de jour comme de nuit sans interruption ni soins vers des camps de concentration et d'extermination plus à l'Ouest, là où les Alliés progressent lentement. Des soulèvements populaires se feront dans les derniers jours où le camp fonctionnera. Les conditions y étaient horribles. Les faibles étaient gazés ou passés aux fours crématoires, tandis que les forts étaient obligés de travailler d'arrache-pied dans des conditions inhumaines jusqu'à l'épuisement. Et lorsque l'épuisement arrivait, il n'y avait que deux solutions : soit les détenus mourraient exécutés, soit ils étaient transférés à l'infirmerie, où des médecins SS pratiquaient des expériences bestiales sur les pauvres déportés (tel que le test de résistance de l'oeil lors de son éjection hors de l'orbite, ou l'injection du plomb dans le sang). Hommage à ces pauvres gens.
  • Kreuzberg Ex-Chef de la section littérature , Ex-Testeur, Ex-Chroniqueur, Ex-Historien

  • Ancien membre d'HistoriaGames : Tombé au combat