Info sur le livre
Titre originalLa Bataille
AuteurPatrick Rambaud
ÉditeurLe Livre de Poche
GenreRoman historique
Sortie1997
Nombre de pages284

La Bataille

Discab
22 mai
2014

« Là, j'entreprends de vous initier à toutes les horreurs, à toutes les beautés d'un champ de bataille... Des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes ; à la première page, le canon gronde, il se tait à la dernière. »

Ainsi, Balzac présente son projet d'écrire un roman dans lequel le lecteur serait plongé au cœur d'une de ces grandes batailles qu'ont connues les soldats de Napoléon Ier. Balzac comptait en particulier s'occuper de la bataille de Dresde. Malheureusement, il ne livra jamais ce texte. Mais l'idée ne fut pas oubliée et, en 1997, un auteur jusqu'alors connu pour sa formidable capacité d'imitation proposera au public ce roman : ce sera La Bataille de Patrick Rambaud.

Patrick Rambaud. crédit  photo Giniès/Sipa)Patrick Rambaud est né en 1946. Il commence à publier dés 1976 et pendant plusieurs années, il s'agira notamment de pastiches, c'est-à-dire des textes ou romans imitant de manière parodique des auteurs classiques. Il atteint cependant l'apogée de sa notoriété littéraire en 1997 pour son roman La Bataille qui obtiendra le prix Goncourt et le grand prix du roman de l'Académie française. Plus récemment, il a publié les Chroniques du règne de Nicolas Ier. Sorte de retour à son style originel, cette série de six romans narre à la manière de Saint-Simon le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le dernier volume Tombeau de Nicolas Ier, avènement de François IV a été publié en 2013 chez Grasset. En plus de son activité littéraire, Patrick Rambaud est aujourd'hui membre de l'Académie Goncourt.

La Bataille fait le récit de la bataille d'Essling qui eut lieu en 1809. L'armée de Napoléon ayant pris Vienne, les Autrichiens de l'archiduc Charles se sont repliés sur l'autre rive du Danube. Malgré la perte de la capitale, l'Autriche refuse la paix ; l'armée n'est pas défaite. Napoléon veut battre l'archiduc Charles avant l'arrivée des renforts en provenance d'Italie. Il observe le fleuve, aperçoit l'île de Lobau et décide de jeter des ponts pour faire traverser ses hommes. C'est là que commence le roman.

La bataille d'Essling, Fernand CormonHabitué du pastiche, l'auteur s'essaye ici au roman historique de la manière la plus classique. Dans un sens, plutôt que d'imiter l'histoire, il se pose ici en observateur consciencieux. On sait la somme de travail nécessaire à l'élaboration d'un tel texte. Travail de recherche d'abord, mais aussi travail dans le style. Il est question d'éviter à tout prix les anachronismes, autant de faits que de langage. Sur ce point, Rambaud s'en sort extrêmement bien grâce à un travail acharné d'étude de la période traitée.

Pour comprendre au mieux le contexte et le déroulement de la bataille, Rambaud nous permet de côtoyer une foule de personnages, tous plus différents les uns que les autres. De l'empereur au simple soldat, en passant par les maréchaux et autres civils, des personnages historiques font également leur apparition, comme Stendhal par exemple, dont la passion pour l'empereur fait écho au personnage de Julien Sorel (Le rouge et le noir).

Ainsi, nous suivons les événements au plus près. La rencontre avec des personnalités telles que Masséna et Lannes, pour peu que l'on soit un minimum familier de l'histoire du Premier Empire, resteront comme de grandes rencontres littéraires.

Verdict

La Bataille est une référence du roman napoléonien. L'étude pointue du sujet, l'efficacité du style et la structure du récit permettent une immersion dans la vie des soldats de l'Empire et une rencontre avec quelques-unes des grandes figures de l'époque. Et pour celles et ceux qui auront apprécié ce roman, il leur sera possible de retrouver Napoléon dans trois autres textes du même auteur, à savoir : Il neigeait, L'absent et Le Chat botté.

  • Discab Contributeur
  • "D'abord, apprenez que je ne suis point le défenseur du peuple ; jamais je n'ai prétendu à ce titre fastueux ; je suis du peuple, je n'ai jamais été que cela, je ne veux être que cela ; je méprise quiconque a la prétention d'être quelque chose de plus." Maximilien Robespierre