Seconde Guerre mondiale Libération de Paris
Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré !
Ayant récemment critiqué l'historicité des missions montrant la libération de Paris dans Call of Duty : WWII et The Saboteur, je sens bien qu'il me faut justifier ceci par une mise au point sur l'histoire vraie de la Libération.
Comme vous le savez, l’invasion de la France débuta le 10 mai 1940, et l'armée allemande entra dans Paris le 14 juin 1940. Le Général Maxime Weygand, commandant en chef des Forces armées françaises, déclara alors Paris comme ville ouverte. Elle n'était donc pas défendue, évitant ainsi un second siège sanglant comme en 1870-1871. Le gouvernement de Paul Reynaud avait déjà pris la fuite, d'abord vers Tours puis en direction de Bordeaux. C'est dans la capitale girondine que les membres du cabinet débattirent de ce qu'ils devraient faire par la suite. Reynaud mettait tous ses espoirs en l'hypothétique "Union indissoluble franco-britannique", négociée avec Churchill par son sous-ministre d'État à la guerre, un certain Charles de Gaulle. Or, lorsque son cabinet rejeta cette dernière proposition, Reynaud, dans une ultime manœuvre politique, démissionna de son poste. Le président Albert Lebrun permit alors au vainqueur de Verdun de faire son entrée.
La politique menée par le maréchal Pétain est un sujet bien trop vaste pour cet article et a déjà suscité de nombreux débats depuis la chute de son régime, également connu sous le nom d'« État français ». On le désigne plus souvent sous l'appellation de "régime de Vichy", nom donné d'après l'armistice signé le 22 juin 1940 à Compiègne, dans le wagon de train du maréchal Foch, le même wagon où l'armistice du 11 novembre 1918 avait été signé. La ligne de démarcation ainsi établie a coupé la France en deux, laissant une partie « autonome » au sud, dite « libre », soumise au régime collaborationniste de Pétain. Bien que certains aient pu profiter de cette situation, comme les viticulteurs qui ont connu une « dynamique commerciale sans précédent »1, de nombreux autres étaient persécutés et maltraités, allant parfois jusqu'à la mort.
Le projet de "Révolution nationale" mené par Pétain et mis en avant par son slogan "Travail, famille, patrie", s'opposait à l'individualisme libéral qui avait poussé les Français à se désolidariser de leurs communautés "naturelles", que ce soit leur famille ou leur région2. Entre 1940 et 1944, le régime a adopté des lois restrictives privant jusqu'à 15 000 personnes de leur nationalité française. Ce projet semble avoir été inspiré de l'Estado Novo d'António de Oliveira Salazar au Portugal3. L'Estado Novo était opposé aux communistes, socialistes, syndicalistes, anarchistes, libéraux et anticolonialistes. Tout comme Vichy, ce gouvernement était conservateur, corporatiste (basé sur l'idée de communautés), nationaliste et catholique. Pétain avait un ouvrage compilant les discours de Salazar bien en vue dans son bureau. En France sous Vichy, les partis politiques ont été suspendus et le Parlement fermé depuis juillet 1940, date à laquelle celui-ci avait accordé les pleins pouvoirs à Pétain.
En 1941, deux événements majeurs sont venus perturber la construction du nouvel ordre européen par l'Allemagne hitlérienne. Tout d'abord, l'invasion de la Russie avec l'opération Barbarossa en juin, qui ne s'est pas déroulée aussi bien que prévu et a impliqué une grande partie de l'armée allemande dans des combats contre l'Armée Rouge pour le reste de la guerre. Ensuite, l'attaque d'une base américaine, Pearl Harbor, près d'Hawaï en décembre, a forcé l'entrée en guerre de la puissante machine militaire américaine. Pour la France, c'est surtout cet événement qui a eu le plus de répercussions, suscitant l'espoir d'une libération prochaine. Cependant, suite au désastre de Dieppe en août 1942, les planificateurs alliés ont tourné leur regard vers l'Afrique du Nord française. L'invasion a eu lieu le 8 novembre 1942, nommée Opération TORCH. Ce modèle d'invasion a ensuite été utilisé pour les invasions en Sicile, en Italie, et surtout pour coordonner la grande armada de coalitions jamais vue.
Les relations tendues entre les généraux de Gaulle et Eisenhower lors de la préparation de l'invasion de la France le 6 juin 1944 sont encore sujettes à controverse parmi les historiens. Certains affirment qu'Eisenhower se méfiait du général de Gaulle en raison de l'épisode d'Alger et des intrigues politiques qui l'avaient placé comme chef incontesté du Comité français de Libération nationale, au détriment du général Henri Giraud, favori du Président Roosevelt4. Ce point de vue est soutenu par des historiens français, comme Jean-François Muracciole, qui a écrit : « Eisenhower conserve un goût amer des intrigues d’Alger et l’ensemble des responsables alliés n’ont encore qu’une confiance très limitée dans les capacités opérationnelles de la Résistance »5.
D'un autre côté, l'expert du général Eisenhower, Jean Edward Smith, est d'avis que, bien que les relations n'aient pas été amicales du genre "Salut Ike, Salut Charlie", elles étaient plutôt favorables. Il s’appuie sur le fait qu'Eisenhower disait à propos de de Gaulle : « Au départ, on m'a décrit votre propos dans un sens défavorable... Aujourd'hui, je reconnais que ce jugement était erroné » et que, pour lui, les rencontres successives devenaient un « banquet d'amour »5. Pour Smith, Eisenhower et de Gaulle se comprenaient bien, ils étaient de la même génération et d'un milieu familial très religieux, et avaient un début de carrière militaire similaire dans les blindés.
L'Histoire montre que malgré les tensions, Eisenhower a accepté la demande du général de Gaulle d'avancer vers la capitale en plaçant en première ligne la 2e Division blindée, sous le commandement de Philippe de Hautecloque, dit "Leclerc". On peut donc supposer que leurs relations étaient bonnes, avec Eisenhower qui privilégiait les objectifs politiques du général (cherchant à assurer une stabilité future) plutôt qu'une stratégie purement militaire.
Cependant, cette décision comportait des risques en termes logistiques. La libération de Paris nécessitait environ 4 000 tonnes d'approvisionnement quotidien6. Il ne faut pas oublier que l'objectif principal des Alliés était d'anéantir l'armée allemande le plus rapidement possible, et la libération des grandes villes impliquait des défis logistiques supplémentaires. Ces problèmes sont apparus dès la bataille de Normandie, lorsque les forces britanniques et canadiennes de Montgomery, Dempsey, O'Connor et Simonds ont été stoppées à Caen par les forces de Rommel, von Rundstedt, Feuchtinger et von Kluge, pendant six semaines. Les plans initiaux visaient à libérer la ville dès le Jour-J.
Le Jour-J était le signal pour des milliers de Français de sortir de l'ombre et de rejoindre les Maquis ou les Forces françaises de l'Intérieur, commandées par le général Marie-Pierre Koenig. Les difficultés d'approvisionnement touchaient autant ces groupuscules que l'armée alliée. Ce n'est qu'à partir de la construction des ports préfabriqués Mulberry, érigés sur les plages du débarquement, que les armes, munitions et vivres ont pu arriver. Les ports en eaux profondes, comme Cherbourg ou Caen, n'étaient pas encore libérés. Il y avait aussi une crainte de la part des gouvernements alliés à fournir des armes aux résistants, qui, de leur point de vue, exerçaient des influences politiques douteuses, avec des risques d'insurrection prématurée7.
Rol-Tanguy, communiste et chef local des FFI à Paris, parlait de 600 armes8. Henri Michel, s'appuyant sur les dires de Rol, estime qu'il y avait environ 60 000 résistants dans les quatre départements de la région parisienne, dont 20 000 pour la Seine9. L'historien Muracciole, quant à lui, se base sur les chiffres du Service historique de l'armée de terre, estimant à près de 29 000 combattants FFI au moment de la libération de Paris, dont 5 000 étaient armés.
Suite à la tentative d'assassinat de Hitler le 20 juillet 1944, le Général Karl Heinrich von Stülpnagel, chef de l'occupation en France, et le Général Hans von Boineburg-Lengsfeld de la kommandantur de Paris, furent remplacés par Walter Model, chef de l'OB West, et Dietrich von Choltitz, le Befehlshaber, commandant de la forteresse Paris. À ce moment-là, environ 17 000 militaires allemands étaient présents dans la ville, avec le soutien de la police parisienne composée d'environ 21 000 hommes. Les forces n'étaient pas équivalentes jusqu'à ce que la police décide de faire grève.
Les premières grèves commencèrent avec un millier de cheminots au dépôt de Villeneuve-Saint-Georges. Dès le 15 août, 60% des cheminots de la région parisienne et plus de 16 800 policiers étaient en grève. Ils furent suivis par les gaziers-électriciens, les postiers, les métallurgistes, les conducteurs de bus et de tramway, les infirmiers, et même les employés des pompes funèbres.
Von Choltitz fut contacté par les responsables de Paris dans son bureau à l'hôtel Meurice. Ces derniers craignaient que les explosifs installés sur les ponts, centrales, échangeurs téléphoniques et autres installations ne soient activés en cas de retrait des forces allemandes. Ils supplièrent le Befehlshaber d'épargner ces sites. Il accepta à une condition : que l'ordre soit maintenu dans la ville.
Le jeudi 17 août, Paris était sans policiers. Von Choltitz pensait qu'il valait mieux les avoir en grève plutôt que de les voir entrer en résistance. À partir du 18 août, le seul service public qui fonctionnait était le téléphone. Le 19, entre 2 000 et 5 000 policiers prirent position devant la préfecture de police, sur le parvis de Notre-Dame. La place fut prise sans résistance et le drapeau tricolore fut de nouveau hissé sur le toit. Les hommes étaient préparés au combat, comme le raconte l'archiprêtre de Notre-Dame, Monseigneur Brot : « Vers midi, la place se vida. Des hommes armés, certains avec un revolver, d'autres avec un fusil, se tenaient près du Petit-Pont. À 13h30, une fusillade éclata : un camion rempli de soldats allemands passait sur le quai Saint-Michel : aux coups isolés des FFI placés en sentinelles, succédèrent les rafales de mitrailleuses installées aux fenêtres de la Préfecture. Un coup de sifflet strident, et ce fut le silence. Des infirmiers, des infirmières et des abbés professeurs à la Maîtrise traversèrent la place, portant des brancards, protégés par le drapeau à la Croix de Genève. Ils revinrent bientôt transportant de nombreux Allemands tués ou blessés »10.
Pendant ce temps, Von Choltitz tendit la main aux Alliés afin d'éviter de faire plus de dégâts à la ville des lumières. Il chargea le consul général de Suède, Raoul Nordling, de livrer un message aux forces alliées. À ce moment de l'histoire de la Libération de Paris, on estime les pertes à environ 800 blessés et 231 morts, côté français. Les Allemands en avaient perdu moins.
Le 21 août, la lutte s'intensifie avec la mise en place de barricades dans toute la capitale, rappelant aux Parisiens leur héritage de 1830, 1848 et 1871, même si une barricade s'avère peu efficace face à un char. Environ 600 barricades furent dressées. Dans la rue de Rivoli, il y en avait six sur 500 mètres ! Les combats les plus violents se déroulèrent sur la place d'Italie.
Pendant ce temps, Eisenhower réfléchissait à la suite de la campagne depuis la Normandie. Si la 1ère division américaine de Courtney Hodges et le 21ème groupe britannique de Montgomery contournaient Paris, les Allemands sur place resteraient un obstacle dans la stratégie d'avancement. Malgré les appréhensions d'Omar Bradley, le subordonné d'Eisenhower, et de la 3e division américaine, l'ordre fut donné à la 2e DB d'avancer sur Paris. Leclerc, considérant de son bon droit de commander les troupes françaises en France, envoya un petit détachement d'éclaireurs sans avoir reçu d'ordres officiels en ce sens. Le lendemain, le 22, Leclerc apprit le nouveau plan et put ainsi envoyer de justesse le reste de ses troupes. Ses actions d'insubordination furent donc ignorées et le trajet de près de 200 kilomètres commença avec 16 000 hommes, 200 chars Sherman, 4 000 autres véhicules et 250 pièces d'artillerie11.
Le 23 août, Paris reprend vie malgré les combats qui continuent ; le nombre de vendeurs de journaux augmente avec les parutions de l'Humanité, Le Populaire et L'Aube. Des affiches appellent les Parisiens à la résistance et à la construction de barricades. Les chars allemands continuent de tirer des salves contre les barricades qui bordent la rue de Rivoli. « Des rafales crépitent de temps à autre ; Paris se défend, calme et résolu, mais prêt au pire »12, témoigne un employé de la Banque de France. Au Grand Palais, les Allemands lancent deux chars, sans pilotes, contenant cinquante kilos d'explosifs, en représailles. L'explosion fait s'échapper les animaux d'un cirque ainsi que les prostituées arrêtées au poste de police du 8e arrondissement. Les policiers se rendent et sont livrés à von Choltitz, laissant l'intérieur du Grand Palais totalement détruit.
Le matin du 24, le QG de Leclerc s'installe à Longjumeau. Il avait sous-estimé le niveau d'organisation des Allemands sur la route qu'il devait emprunter. Il avait laissé son artillerie et ses chars lourds en arrière et, en contrepartie de l'accord des Alliés pour avancer sur Paris, n'avait plus accès aux soutiens aériens qui lui auraient été nécessaires13. À Fresnes, les Allemands tiennent toujours et le sous-groupe Warabiot fut attaqué à Wissous, perdant deux chars au passage. Sur la route, les troupes de la 2e D.B. commencent à rencontrer des difficultés pour avancer en raison de la liesse de la population locale qui accueille les troupes avec une joie délirante. Vers 20h, Leclerc envoie une patrouille de reconnaissance avec deux auto-mitrailleuses à l'Hôtel de Ville et à la Préfecture de police.
Le lendemain, le 25, passant par la Porte de Gentilly, le Jardin du Luxembourg, le Louvre et l'Hôtel de Ville, le Colonel Billotte et ses troupes arrivent enfin à l'hôtel Meurice, QG de von Choltitz. Les 1re et 7e bataillons allemands qui assuraient la défense au sud-ouest et au sud s'étaient retirés à l'est, laissant derrière eux les troupes de von Choltitz, environ 6 000 hommes. En l'occurrence, les positions avaient été mal défendues et compte tenu de la nature urbaine du terrain, le combat fut malgré tout violent et confus, notamment sous les arcades de la rue de Rivoli.
« Sind Sie General von Choltitz ? Ich bin General Leclerc », demanda Leclerc afin de bien s'assurer de l'identité de l'homme en face de lui. Pour von Choltitz, il lui était plus difficile de savoir si Leclerc commandait des troupes régulières. Rol-Tanguy (FFI) et Kriegel, représentant du Comac (Comité d'action militaire dirigeant les Forces françaises de l'intérieur), protestèrent de ne pas avoir été présents à cette réunion.
La signature du document intitulé « Conventions de reddition conclues entre le général de division Leclerc, commandant des forces françaises de Paris, et le général von Choltitz, commandant militaire des forces allemandes dans la région de Paris » par von Choltitz eut lieu dans les appartements de fonction du préfet de police, boulevard de Paris. Ce document fut signé au nom du "Gouvernement provisoire de la République française", non reconnu comme gouvernement légal de la France, et en ignorant totalement le Commandement suprême des forces alliées. En tous cas, même si la reddition de von Choltitz n'est pas de jure (selon le droit), la libération de Paris de facto a eu lieu. De Gaulle quitta Rambouillet à 15 heures pour se rendre directement au QG de Leclerc, établi à la gare Montparnasse
À 19h15, dans un bain de foule impressionnant, de Gaulle se rendit à l'Hôtel de Ville et prononça son discours mythique qui, comme on le dit, appartient à l'Histoire.
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1 AGLAN Alya, La France à l’envers : La guerre de Vichy 1940-1945, Paris, Éditions Gallimard, 2020, 720p., p.368
2 3 JACKSON Julian, France: The Dark Years, 1940-1944, Oxford, Oxford University Press, 2001, 690p., p.150 et p.153
4 NEIBERG Michael, When France Fell: The Vichy Crisis and the Fate of the Anglo-American Alliance, Cambridge MA, Harvard University Press, 2021, 312p., p.237
4 MURACCIOLE Jean-François, La Libération de Paris : 19-26 août 1944, Paris, Tallandier, 2013, 248p., p.36
5 SMITH Jean Edward, The Liberation of Paris: How Eisenhower, De Gaulle and Von Choltitz Saved the City of Light, New York, Simon & Schuster, 2019, 244p., p.42
6 7 8 MURACCIOLE Jean-François, La Libération de Paris : 19-26 août 1944, Paris, Tallandier, 2013, 248p., p.36, p.123 et p.125
9 MICHEL Henri, 1944 : La Libération de Paris, Paris, Éditions Complexe, 1989, 196p., p.31
10 MURACCIOLE Jean-François, La Libération de Paris : 19-26 août 1944, Paris, Tallandier, 2013, 248p., p.36, p.123 et p.125
11 SMITH Jean Edward, The Liberation of Paris: How Eisenhower, De Gaulle and Von Choltitz Saved the City of Light, New York, Simon & Schuster, 2019, 244p., p.133
12 Banque de France, 1069200401 267 Guerre 1939 – 1945, Journal Résistance Paris Témoignages 18 août – 7 septembre 1944
13 MICHEL Henri, 1944 : La Libération de Paris, Paris, Éditions Complexe, 1989, 196p., p.82
Bibliographie
- AGLAN Alya, La France à l’envers : La guerre de Vichy 1940-1945, Paris, Éditions Gallimard, 2020, 720p.
- GILDEA Robert, Fighters in the Shadows : A New History of the French Resistance, London, Faber & Faber, 2015, 608p.
- JACKSON Julian, France: The Dark Years, 1940-1944, Oxford, Oxford University Press, 2001, 690p.
- MICHEL Henri, 1944 : La Libération de Paris, Paris, Éditions Complexe, 1989, 196p.
- MURACCIOLE Jean-François, La Libération de Paris : 19-26 août 1944, Paris, Tallandier, 2013, 248p.
- NEIBERG Michael, When France Fell: The Vichy Crisis and the Fate of the Anglo-American Alliance, Cambridge MA, Harvard University Press, 2021, 312p.
- RAGACHE Gilles, Juin 1940, Paris, Perrin, 2020, 334p.
- SMITH Jean Edward, The Liberation of Paris: How Eisenhower, De Gaulle and Von Choltitz Saved the City of Light, New York, Simon & Schuster, 2019, 244p.
- Ralta Rédacteur
- "L'histoire sera gentille avec moi car j'ai l'intention de l'écrire." - Winston Churchill