La pyramide de Sahouré n’aurait pas dit son dernier mot

Thématique
13 octobre
2023

Comme vous connaissez parfaitement bien votre géographie égyptienne, je n'ai pas besoin de vous rappeler que la pyramide du pharaon Sahouré, éminent souverain de la Ve dynastie égyptienne, est situé à dix kilomètres au sud du plateau de Gizeh, juste avant d'arriver sur le site de la pyramide de Djéser. Bon, eh bien cette pyramide passe relativement inaperçu à côté de ses sœurs, et pour cause : malgré la prospérité du règne du pharaon Sahouré, la pyramide a face lisse qu'il se fit construire comme demeure d'éternité est aujourd'hui largement ruinée.

Même si le plan au sol du complexe funéraire royal est bien connu et étudié, la pyramide était faite d'un calcaire fin de Tourah qui a été largement utilisé comme carrière de pierre au moyen-âge sur ordre des califes, qui y trouvèrent un moyen bien commode d'obtenir des matériaux de construction rapidement.

Or, dans un récent communiqué, les chercheurs de l'université allemande de Wuerzburg ont annoncé que la mission archéologique germano-égyptienne menée par l'égyptologue Mohamed Ismail Khaled, qui travaille à la restauration et l'étude du site, avait fait une découverte majeure.

En effet, suite aux nombreuses dégradations, la pyramide avait fini par voir ses structures internes s'effondrer, faute d'équilibre dans la construction. L'exploration du site par le britannique John Perring en 1836 avait relevé du mieux possible le plan interne du tombeau, tout en notant que certains passages étaient complètement bloqués par des débris et de détritus.

La pyramide de Sahouré n’aurait pas dit son dernier mot

En ratissant le site grâce à un scanner LIDAR portable, les égyptologues ont pu obtenir des relevés précis des chambres existant encore à l'intérieur de la pyramide, ce qui a permis de cartographier son plan interne, et surtout de révéler pas moins de huit chambres jusqu'ici inconnues.

« (La pyramide de) Sahourê aurait pu être la pionnière de cette innovation architecturale qui a été adoptée par ses successeurs », a déclaré l’égyptologue Ismaïl Khaled.

Même si l’hypothèse est séduisante, il n’y a néanmoins que très peu de chances d’y découvrir des momies mort-vivantes ou des scarabées carnivores : ces chambres sont elles aussi sous les décombres en grande partie, le plafond ayant écrasé la plupart de ce qui pouvait s’y trouver et qui n’aurait pas été emporté par les pillards de l’Antiquité. Pour le moment, l’hypothèse envisagée est que ces salles aient été destinées à accueillir le mobilier funéraire du défunt roi pour l’en doter dans l’après-vie. Plusieurs mois de travail seront encore nécessaires pour dégager le passage et sécuriser le site, avant que la pyramide ne soit ouverte au public.