Découverte sur le régime paléolithique en Afrique du Sud

Thématique
Préhistoire
6 janvier
2020

Une image d’Épinal véhicule encore beaucoup de nos jours, que les populations préhistoriques se nourrissaient essentiellement de viande crue et d’un peu de poissons et fruits secs. Ce régime particulier est aussi à l’origine dudit “régime paléo” en vogue chez certaines personnes pour des raisons variables, consistant en une grande quantité de viande et qui exclut les produits issus de l’industrie agroalimentaire.

Mais il ne s’agit pas de parler cuisine : récemment, une équipe de chercheurs français et sud-africains ont pu approfondir la question du régime alimentaire préhistorique grâce à une découverte sur le site de Border Cave.

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un site souterrain, un habitat sous roche préhistorique près de la frontière entre l’Afrique du Sud et le Swaziland; occupé pendant approximativement 200 000 ans et qui a livré du mobilier archéologique varié et, accessoirement, les premiers restes connus d’individus Homo Sapiens.

Découverte sur le régime paléolithique en Afrique du SudLe chantier de fouilles du site de Border Cave, sous la direction d’une équipe franco-sud-africaine.
© Lucinda Backwell

Dans une nouvelle couche stratigraphique, les archéologues ont découvert des restes carbonisés de rhizomes, qui consistent en des tiges souterraines de végétaux - et assurent de faire un carton si vous en placez le nom au Scrabble. Une cinquantaine de ces spécimens a été identifiée par l’observation microscopique comme appartenant à la famille des Hypoxidaceae; et remontant environ à 170 000 ans.

Découverte sur le régime paléolithique en Afrique du SudRhizome d’Hypoxis découvert à Border Cave, en Afrique du Sud, dans dans des couches archéologiques datées à 170 000 ans. © Lyn Wadley

Des racines de plantes comme il y en a beaucoup, me direz-vous, seulement voilà : les racines de cette plante qui pousse tout au long de l’année sont particulièrement riches en glucides et possèdent une valeur énergétique élevée ; la cuisson de ces tubercules en facilite la digestion et la consommation en général. Sur le site, tout indique que nos lointains ancêtres habitant cette grotte ont donc sciemment cueilli massivement ces plantes à proximité et les ont ramenées à l’intérieur pour les cuire dans les foyer.

Cette découverte suggère deux déductions d’importances : premièrement, que les hommes préhistoriques ont utilisé des bâtons comme outils pour extraire les tubercules (l’un d’entre eux a été découvert sur le même site précédemment et daté de 40 000 ans au C14), et deuxièmement que la nourriture a probablement été ramenée dans la grotte pour être partagée avec le reste de la communauté. Affaire à suivre.