Notre-Dame de Paris ravagée par les flammes
Vous êtes probablement déjà au courant du terrible incendie qui a frappé la cathédrale Notre-Dame de Paris, ce lundi 15 avril.
L’édifice était entré en juillet 2018 dans une importante phase de travaux, raison de la présence des échafaudages massifs que l’on peut observer sur les photos. Prévus pour durer plus d’une décennie, ces travaux de restauration, plus que nécessaires, visaient entre autres à s’assurer de la viabilité de la charpente, vieille de huit siècles, et à restaurer la flèche de la cathédrale, ainsi que son toit.
Hier, le feu se serait déclaré vers 18h50 dans la partie orientale de la cathédrale. Pour l’heure, on ignore si les travaux en cours sont à l’origine du sinistre. À n’en pas douter, une enquête sera très rapidement ouverte pour tenter de faire la lumière sur les causes du départ de feu ainsi que les circonstances dans lesquelles il est survenu.
L’incendie s’est ensuite très rapidement répandu et a consumé la flèche de la cathédrale, rénovée par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc au XIXème siècle. Elle a malheureusement fini par s’effondrer.
La brigade des sapeurs-pompiers de Paris, dont l’engagement sans faille est à saluer comme il se doit, a dû improviser pour lutter contre un incendie se déclarant en milieu urbain et dans un monument aussi massif. Avec plusieurs foyers situés dans des endroits peu accessibles, il fut extrêmement difficile d’amener suffisamment de débit et de pression d’eau pour lutter efficacement contre les flammes. Et pour ne rien faciliter, la BSPP a dû faire face dans le même temps à une autre contrainte majeure, puisqu’il était totalement exclu et impensable d’avoir recourt à des solutions extrêmes qui, si elles avaient eu le mérite de stopper plus rapidement les flammes, auraient surtout entrainé la destruction quasi-totale et irréversible de l’édifice.
Les quelques 400 soldats du feu mobilisés pendant près de quinze heures ont notamment fait l’usage de bateaux-pompes afin d’utiliser l’eau de la Seine pour circonscrire un feu qui s’est donc révélé très difficile à maîtriser.
À 23h, le général Gallet, commandant de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, a déclaré que l’« on peut considérer que les deux tours de Notre-Dame sont sauvées. La structure globale est préservée ». Premier ouf de soulagement. Le feu avait en effet commencé à se répandre jusqu’à la tour gauche de la cathédrale, qu’on craignait de voir se consumer à son tour. Un sort qui fut également redouté durant un temps pour le beffroi nord. Par ailleurs, il est à noter qu’un blessé grave et deux blessés légers sont à déplorer parmi les pompiers de Paris.
Mardi 16 avril, peu avant quatre heure du matin, l’incendie était définitivement maitrisé. Cinq heures plus tard, les dernières flammes étaient éteintes par la BSPP.
À l’heure actuelle, des sources officielles ont confirmé que le trésor de Notre-Dame, comprenant notamment des reliques du culte catholique ainsi qu’un certain nombre d’œuvres d’art, a pu être évacué à temps. Reste à savoir dans quel état sont ces différentes pièces dont certaines ont malgré tout pu être endommagées par le feu ou par la fumée... Une chose est en revanche certaine : le travail de reconstruction et de restauration sera titanesque tant les dégâts sont inestimables.
Les images de la catastrophe ont fait le tour de la planète en moins d’une heure et elles ont suscité des vives réactions (malheureusement pas toujours très inspirées, certains ayant une fois de plus profité de l’occasion pour briller par leur bêtise...) en France comme à l’étranger. Le président de la République, Emmanuel Macron, a notamment fait reporter son allocution télévisée qui devait initialement se tenir une heure après le début de la catastrophe. Présent au PC de crise, il a assuré à propos de la cathédrale que « nous la rebâtirons tous ensemble ». Le chef de l’Etat a également assuré que la France « fera appel aux plus grands talents […], car c’est ce que son Histoire mérite. ».
Dans ce malheur, il y a donc malgré tout un peu d’espoir : alors que les cendres d’une partie de ce symbole de Paris et de notre pays sont encore tièdes, plusieurs initiatives publiques et privées ont d’ores et déjà vu le jour afin de soulever les fonds exorbitants qu’exigera la reconstruction de Notre-Dame de Paris. À l’heure actuelle, plusieurs centaines de millions d’euros de promesses de dons ont déjà été annoncées par divers bienfaiteurs privés.
Côté public, la Fondation du Patrimoine a fait savoir à l’Agence France Presse qu’une souscription nationale sera ouverte aujourd’hui sur le site www.fondation-patrimoine.org. Aucun frais ne sera prélevé sur les dons.
Pour répondre à de multiples demandes, nous avons décidé de lancer une collecte nationale pour la reconstruction de Notre-Dame.
— Fondation du patrimoine (@fond_patrimoine) 15 avril 2019
Cette collecte sera accessible demain sur notre site. Aucun frais ne sera prélevé. @franckriester @bernstephane
Attention toutefois : si les réactions spontanées et les manifestations de solidarité sont louables, deux dangers majeurs doivent rester à l’esprit de tous ceux qui aimeraient donner.
D’une part, gare aux arnaques ! Certaines personnes peu scrupuleuses n’hésitent pas à jouer sur l’affect provoqué par ce genre d’évènements dramatiques pour se faire de l’argent via des cagnottes frauduleuses. D’autre part, gare à la multiplication et à l’éclatement de l’effort de solidarité en une multitude de petites cagnottes séparées qui s’avèreraient inefficaces.
Notre recommandation : mieux vaut simplifier les choses et faire ses dons à la cagnotte mise en place par la Fondation du patrimoine. Vous aurez ainsi la certitude que votre argent ira bel et bien dans la reconstruction et dans la rénovation de la cathédrale.
Au final, et c’est probablement très triste à dire, il aura fallu cet incendie pour qu’un élan de générosité spontanée offre enfin à Notre-Dame de Paris les fonds nécessaires et suffisants à sa restauration, mettant ainsi en lumière les difficultés qui peuvent exister à trouver et à lever les fonds nécessaires à la restauration et à la conservation du patrimoine français en temps normal. En espérant que ce coup dur ait au moins eu le mérite d’ouvrir les yeux de certains, qu’ils soient décideurs ou contribuables...