Info sur le film
Titre originalHakuouki Dai-isshou Kyoto Ranbu
Durée96 min
GenreAnime
StudioStudio DEEN
RéalisateurOsamu YAMASAKI
Chara-designerAtsuko NAKAJIMA
Sortie2013

Hakuoki : Danse sanglante à Kyoto

El Presidente
Thématique
Affaire Ikedaya, Guerre de Boshin
25 mai
2016

Difficile d'imaginer, au visionnage de ce film, qu'Hakuoki est basé sur un jeu otome du même nom, qui a connu un grand succès au pays du Soleil-Levant.

Pour ceux qui ne le savent pas, le terme otome désigne un jeu vidéo au Japon dédié spécialement au public féminin. Il s'agit principalement de visual novels (comme pour Hakuoki) ou de jeux de drague... JAPOOONNNN !!! Pourtant, c'est attiré par la jaquette et par un prix attractif sur ma boutique d'animes préférée, que j'ai décidé de forcer le destin et de me plonger dans cette oeuvre qui m'était totalement obscure.

Et là... Je me rencontre que je suis face à un anime historique, certes teinté de fantasy, plutôt dark, où des guerriers du Shinsen gumi sont confrontés à des démons et autres rasetsu.

Je décide alors de faire part de mes impressions car, au delà de la qualité visuelle et du contenu fantastique, l'anime m'a fait découvrir à la fois un groupe de guerriers légendaires ayant véritablement existé ainsi qu'une période trouble du Japon, celle marquant la fin du shogunat Tokugawa et le début de l'ère Meiji avec comme point d'orgue : la Guerre de Boshin.

Avant de passer aux choses sérieuses, copions-collons le synopsis afin de vous mettre dans l'ambiance :

Yukimura Chizuru, une jeune femme venue d'Edo se rend à Kyoto à la recherche de son père disparu. À son arrivée dans la capitale, des rônin la prennent en chasse dès la nuit tombée. Cachée dans une ruelle, elle voit ses assaillants se faire pourfendre par des monstres et finit par s'évanouir. À son réveil, Chizuru se trouve ligotée dans les quartiers du Shinsengumi dont les membres débattent sur les mesures à prendre afin de la faire taire. Alors que son sort semble prendre une mauvaise tournure, elle apprend que la milice est également à la recherche de son père et se propose de les aider. La jeune fille intègre le Shinsengumi en tant que servante et compte bien poursuivre ses recherches à leurs côtés et découvrir quel lourd secret ses nouveaux compagnons semblent cacher...

Critique de Hakuoki : Danse sanglante à Kyoto

Parlons technique

Hakuoki : Danse sanglante à Kyoto est le premier film, il en existe un second : Le Firmament des Samouraïs. Je ne sais pas si un troisième film est en préparation. Il a été créé par le studio DEEN, surtout connu pour les séries Ranma ½, que vous devriez connaître si vous avez passé votre enfance chez le Club Dorothée, ou Kenshin le vagabond, ou pour avoir collaboré avec l'illustre Mamoru Oshii sur le film Patlabor.

La réalisation est assurée par Osamu Yamasaki qui avait bossé au préalable sur la série Hakuoki, composée de 12 épisodes de 23 minutes distribués uniquement au Japon en 2010. Le chara design est quant à lui exécuté par Atsuko Nakajima, character designer sur Ranma ½ ou Trinity Blood.

Distribué en France par @Anime, Hakuoki : Danse sanglante à Kyoto propose un doublage de qualité en français avec des voix que l'on a l'habitude de rencontrer dans les animes, les jeux vidéo et les séries comme celle de Frédéric Souterelle (Kenshiro des films et OAV Hokuto no Ken, ou Sir Hammerlock de Borderlands 2, ou encore Sigismund Dijkstra de The Witcher 3 : Wild Hunt). Malheureusement, il joue un personnage peu bavard, donc on ne l'entend pas beaucoup dans ce premier film. Nous pouvons également reconnaître Jessie Lambotte (Amy Wong dans Futurama), Alexandre Coadour (Sousuke Sagara dans Full Metal Panic!), Vincent de Bouard (Ichigo Kurosakin dans Bleach) ou Yann Pichon (Spike dans Cowboy Bebop).

Critique de Hakuoki : Danse sanglante à Kyoto

Parlons Histoire avec un grand H

En introduction, j'ai évoqué la présence des guerriers du Shinsen gumi. Certes, le scénario tourne autour de la protagoniste Yukimura Chizuru, mais cette dernière va se retrouver malgré elle au sein de cette milice de rônins (samouraïs sans maître) et va vivre tous les événements historiques qui ont fait leur légende.

Nous sommes en plein Bakumatsu (1853-1868), qui correspond à la fin du shogunat Tokugawa (ou fin de l'époque d'Edo) et qui voit la fin de l'isolationisme japonais et la modernisation d'un système féodal vieux de plusieurs siècles, celui du shogunat, pour laisser la place au gouvernement Meiji.

Hijikata Toshizo (1835–1869)
Hijikata Toshizo (1835–1869)

En l'an 3 de l'ère Bunkyû, qui correspond à une période allant de février 1861 à février 1864, le shogun Tokugawa Iemochi rassemble des rônins d'Edo (aujourd'hui Tokyo), la capitale du shogunat, pour assurer sa sécurité à Kyoto, la capitale de l'empereur, où il se rend. Le shogun de retour à Edo, les rônins se séparent. Certains restent à Kyoto et y forment le Rōshi gumi, les « défenseurs de Kyoto ». Peu de temps après, Matsudaira Katamori, le Commissaire Militaire de Kyoto, leur accordent le nom de Shinsen gumi. Totalement loyaux au Bakufu (autre nom pour désigner le shogunat), ils ont pour but de défendre les intérêts du Shogun dans la capitale de l'empereur.

Ils sont plus de 200 samouraïs sans maître à sillonner la ville de Kyoto. Ils sont répartis en plusieurs divisions. Leur chef est Kondo Isami. Il est secondé par Hijikata Toshizo. Au sein de la troupe, on trouve également Saitō Hajime, Okita Sōji, Inoue Genzaburō, Tōdō Heisuke, Harada Sanosuke ou Nagakura Shinpachi, la plupart sont des chefs de divisions. Tous répondent présents dans l'anime. Tous sont reconnaissables par leur uniforme composé d'un haori (vêtement traditionnel japonais) bleu et d'une armure au niveau du ventre.

L'anime aborde divers événements historiques qui se sont réellement déroulés, avec un soupçon de fantasy de part la présence des démons dans les rangs des adversaires. En même temps, les démons font partie du folklore japonais (les oni) tout comme les rasetsu.

Il est notamment évoqué l'Affaire Ikedaya (5 juin 1864), l'incident de la ruelle Abura (13 décembre 1867) ou la bataille de Toba-Fushimi (27-31 janvier 1868). Je ne vais pas détailler ici chacun des événements car cela spoilerait le scénario, mais l'anime donne envie à chaque fois d'en savoir plus. Comme il donne envie d'en savoir plus sur les différents protagonistes. Au début de chaque scène, la voix du narrateur nous situe dans le temps en donnant la date selon le calendrier japonais.

Critique de Hakuoki : Danse sanglante à Kyoto

Critiquons

Tout d'abord, il est un peu difficile de rentrer dans le film qui propose une gallerie de personnages divers et variés, surtout si on ne maîtrise pas la langue de Murakami (cela peut être compliqué de bien retenir les noms notamment), et que l'on a pas vu la série ni joué au jeu vidéo. Fort heureusement, le petit fascicule livré avec le coffret du film nous permet d'en savoir plus et de mettre un nom sur chaque visage. Je dois bien avouer que j'étais un peu perdu au premier visionnage du film, mais grâce à la lecture du Guide Book illustré, cela a été beaucoup plus clair. Heureusement, les personnages ont été représentés de manière unique avec des caractères distincts, bien qu'ils oeuvrent pour un même objectif.

On ne peut pas dire que le studio DEEN soit reconnu pour ces animations, pourtant il semble avoir mis le paquet pour Hakuoki : Danse sanglante à Kyoto puisque les animations sont d'un très bon niveau que ce soit pour les personnages ou pour l'environnement, de jour et, surtout, de nuit, avec un soin apporté à la lumière. L'intensité des couleurs change au gré des heures et des saisons, vu que le film se déroule sur plusieurs années, et même en fonction des combats.

Hakuoki : Danse sanglante à Kyoto ne marquera pas l'histoire de l'anime japonais. On est quand même loin de la qualité scénaristique ou de l'émotion que peuvent provoquer les oeuvres d'Hayao Miyazaki, Mamoru Oshii ou Satoshi Kon. Mais pour un studio qui ne propose pas un catalogue dantesque, le premier film Hakuoki se révèle agréable à visionner pour peu que l'Histoire du Japon vous intéresse, ainsi que les histoires de samouraïs. On notera le soin apporté à retranscrire le plus précisément possible cette époque du Japon en pleine mutation, malgré l'histoire fantastique qui entoure les personnages.