Info sur le jeu
Plateforme
  • PC Windows
  • Mac OS X
  • Linux
ÉditeurParadox Interactive
Développeur Paradox Development Studio
Date de sortieAvril 2019

Imperator : Rome

Roi de Dreamland
Thématique
Antiquité, Conquêtes romaines
25 avril
2019

Après notre preview aussi longue que dithyrambique venant vanter tous les mérites et le potentiel colossal du dernier-né des jeux de grande stratégie de chez Paradox Interactive, voici venir l’heure du verdict final.

Si nous avions été positivement époustouflés par la merveilleuse promesse que constituait Imperator : Rome à quelques mois de sa sortie, qu’en est-il aujourd’hui ? A-t-il satisfait les lourdes attentes qu’il suscitait ? Réponse dans notre test !

SPQR : Sublime Production à la Qualité Renversante

Inutile d’entretenir plus longtemps un suspens de polichinelle : Imperator : Rome est bien évidemment une nouvelle référence en matière de grande stratégie. Quand on voit la qualité de la version de test qu’il nous avait été donné d’essayer à quelques mois de la sortie, comment pouvait-il en être autrement ?

Les développeurs de chez Paradox Interactive ont profité du temps qui leur restait pour équilibrer et peaufiner leur jeu. Ils nous livrent là un titre de grande qualité, au gameplay riche et profond. Un vrai délice pour les amateurs du genre qui ne manqueront probablement pas de passer de longues nuits blanches à mener des campagnes passionnantes pour la domination du monde méditerranéen et de ses alentours.

Car oui, dans Imperator : Rome, votre terrain de jeu est immense. La carte de campagne est la plus grosse, la plus détaillée jamais proposée dans un jeu du studio suédois. Allant des îles bretonnes au sous-continent indien, elle est composée de quelques 7000 cités et plus de 4300 provinces. Autant dire que le choix de votre nation risque de prendre un peu de temps si vous êtes du genre indécis...

Test d'Imperator : Rome

Pour ce qui est des repères chronologiques, rien n’a évolué depuis notre test sur la version bêta et Paradox n’a pas changé d’avis à ce sujet : votre périple s’étendra sur quelques trois siècles, allant de -304 à -28. Aucune date de départ alternative n’est proposée au joueur, à l’inverse de ce qui pouvait se faire dans Europa Universalis IV ou dans Crusader Kings II. La chose n’est absolument pas dérangeante.

Tout se met en place dès le menu principal pour vous immerger dans cette ambiance si particulière de l’époque de la République romaine. La musique est somptueuse et l’aspect visuel du jeu colle parfaitement au ton de l’antiquité, avec une interface qui n’est pas sans nous rappeler le marbre des bâtiments de l’époque.

Bref, l’immersion est totale. Le joueur n’aura aucun mal à adhérer au morceau d’Histoire que le jeu se propose de lui faire vivre. Imperator : Rome est une sublime production à la qualité renversante, chose qui se vérifie tout d’abord de par son gameplay.

Test d'Imperator : Rome  Test d'Imperator : Rome

Un gameplay qui puise son inspiration et emprunte aux différents titres de Paradox Interactive

En matière de jeu vidéo de grande stratégie, Paradox Interactive est sans aucun doute la référence. Que ce soit avec Europa Universalis, Crusader Kings, Hearts of Iron ou encore Victoria, le studio suédois n’a eu de cesse de démontrer tout son savoir-faire au fil des années.

Imperator : Rome apparait en quelque sorte comme le paroxysme et le pinacle venant couronner ce vaste ensemble de toute sa superbe. Empruntant des mécaniques qui ont fait leurs preuves dans les différentes licences phares de chez Paradox Interactive, il accouche d’un gameplay profond, détaillé et densément riche. Jamais un tel niveau n’avait été atteint dès le lancement dans un jeu du studio suédois. Lorsque l’on connait la qualité des différents titres qu’ils nous ont pondu par le passé, on est en mesure de pleinement apprécier toute la valeur de la chose.

Rarement dans un titre de grande stratégie, les possibilités n’auront été aussi nombreuses pour le joueur. Avant même de rentrer dans le détail du gameplay au sein du jeu, commençons par préciser qu’il existe différents types de gouvernement dans Imperator : Rome. Ainsi, l’expérience de jeu sera radicalement différente selon que vous preniez en main une monarchie comme la Macédoine, une tribu barbare comme celle des Saxons ou enfin une république comme Rome.

Test d'Imperator : Rome

Le choix de votre nation sera donc déterminant et influencera les mécaniques de gameplay avec lesquelles vous devrez faire une fois en partie. En jouant une république, vous devrez composer avec les intrigues politiques, les élections et maintenir loyauté et équilibre au sein de l’assemblée législative. Si à l’inverse vous jouez une tribu barbare, vous devrez être agressif et mobile pour vous étendre.

De plus, selon que vous soyez une simple cité, une puissance locale, une puissance régionale, une puissance majeure ou encore une « grande puissance », vous aurez accès ou non à certaines actions diplomatiques qui viendront encore plus personnaliser votre expérience de jeu. Concrètement, pour devenir une puissance de plus en plus imposante et ainsi débloquer davantage d’options diplomatiques, il faudra s’étendre territorialement.

La chose fantastique à retenir ici, c’est que selon le type de votre gouvernement, le jeu évolue radicalement au sein d’Imperator : Rome. On pourrait presque parler de « plusieurs jeux en un ». Avoir une telle profondeur de gameplay et un degré de personnalisation tel pour chacune des quelques 400 entités jouables au sein du jeu est grandiose, et il y a par ailleurs fort à parier que Paradox Interactive rendra ces mécaniques encore plus personnalisées et plus profondes dans une flopée de DLC qui verront le jour dans les mois et les années à venir.

Une fois en jeu, les habitués des Crusader Kings et autres Europa Universalis ne seront probablement pas trop dépaysés par l’interface, les différents onglets et les valeurs qui y figurent. L’acclimatation et la prise en main d’Imperator exigeront malgré tout de leur part plusieurs heures. Ayant actuellement 53 heures au compteur, je dois avouer que certaines des subtilités du titre m’échappent encore tant il offre un nombre immense d’actions et de stratégies possibles.

Attention donc, Imperator : Rome n’est clairement pas le plus accessible des jeux de grande stratégie de chez Paradox Interactive. Cela s’explique sans doute par le fait que ses emprunts pluriels, tantôt à Crusader Kings II, tantôt à Europa Universalis IV, et tantôt à Victoria II, pourront le rendre déboussolant et difficilement lisible, même pour un joueur habitué à croiser ces mécaniques, mais habituellement de façon séparée. Ainsi, le fait de réapprendre à jouer à un jeu où se croisent et se mélangent différents mécanismes qui nous sont familiers, mais qui proviennent à l’origine de différents titres dans lesquels ils sont séparés n’est clairement pas chose aisée.

Il vous faudra en effet désapprendre certains réflexes acquis sur d’autres licences de chez Paradox Interactive, ce qui va à l’encontre du naturel et de l’intuitif. Une fois ce cap passé et cet effort d’apprentissage effectué, il devient alors possible de savourer tout ce que cet Imperator : Rome a à nous offrir.

Une expérience de jeu véritablement unique et sublimée par des années de savoir-faire

Profitant de ses années de perfectionnement sur divers autres jeux, Paradox Interactive met ici toute son expérience et son savoir-faire en œuvre pour nous concocter un jeu de très bonne facture.

Comme nous l’avons indiqué précédemment dans ce test, Imperator : Rome est un jeu dans lequel la guerre est monnaie courante. En effet, les bornes chronologiques choisies par l’équipe de développement nous offrent un contexte historique qui est celui des années suivant la mort d’Alexandre le Grand et de l’éclatement de son empire en diverses entités. Aussi, dans Imperator : Rome, il n’est aucune puissance hégémonique en début de jeu, mais une multitude de « nations » plus ou moins fortes qui se disputeront la suprématie au fil des années.

Si certains comme l’empire Maurya, l’empire Séleucide ou encore l’empire Phrygien concentrent énormément de territoires en début de jeu, ils restent vulnérables à l’éclatement et à la sécession. S’assurer la loyauté de ses sujets au sein de ces immenses blocs instables est souvent délicat et extrêmement couteux en début de jeu. Par conséquent, des puissances secondaires comme Rome, Carthage, l’Egypte, la Macédoine ou encore l’Arménie pourront très bien tirer leur épingle du jeu et profiter du chaos ambiant.

Test d'Imperator : Rome

Imperator : Rome est ainsi un jeu qui se base sur le principe du « map-painting ». Comprenez par-là que l’objectif est avant tout de vous étendre et de recouvrir progressivement la carte avec la couleur de votre nation. L’enjeu est alors de constituer progressivement et de renforcer sans cesse sa puissance, que ce soit par la voie diplomatique ou par celle des armes. La guerre constituera ici plus que jamais un moyen de prolonger votre politique étrangère, et vous y aurez très souvent recourt.

Dans Imperator : Rome, la domination hégémonique est une finalité. Elle ne constitue ni la source, ni le cœur du jeu. Il faudra néanmoins prendre garde à surveiller sa valeur d’expansion agressive, dans la mesure où un mécanisme similaire à ce qui se fait dans Europa Universalis IV a ici été repris pour limiter les appétits de conquêtes démesurées des joueurs les plus ambitieux et les plus impatients. Si vous prenez trop de provinces d’un coup, vous apparaitrez alors comme une menace auprès de vos voisins et, passé un certain cap d’expansion agressive, ils auront alors la possibilité de lever une coalition contre vous.

Test d'Imperator : Rome

Du fait de l’époque durant laquelle se déroule Imperator : Rome, les mercenaires sont également très présents dans le jeu et de nombreuses compagnies sont disponibles et peuvent être embauchées partout sur la carte du monde, moyennant monnaie sonnante et trébuchante, bien entendu. Dans bien des cas, ils pourront constituer un complément de puissance non négligeable à vos forces régulières et feront pencher la balance en votre faveur ou en votre défaveur dans un conflit. Aussi, mieux vaut ne pas négliger cette possibilité qui nous est offerte, même si elle s’avère extrêmement onéreuse.

À l’inverse de ce qui existe dans Europa Universalis IV, vous n’avez ici aucune limite indicative de forces terrestres et navales. C’est donc à vous qu’il incombe de juger du niveau de troupes que vous êtes en mesure d’entretenir, selon votre trésorerie et selon votre main d’œuvre. La chose offre davantage de liberté au joueur, ce qui est loin d’être déplaisant.

Test d'Imperator : Rome

Pour ce qui est de la conduite de la guerre, celle-ci se fait de façon similaire à ce qui s’observe dans Europa Universalis IV. Les provinces dépourvues de fortifications sont occupées en un mois tandis qu’un siège séparé en différentes phases se déroule pour celles qui ont des défenses. Vous faites progresser le score de guerre en votre faveur en gagnant des batailles et en occupant le territoire de l’adversaire, l'objectif étant bien entendu de s’emparer du but de guerre. Vous aurez par ailleurs la possibilité d’indiquer une stratégie d’engagement à vos forces armées, leur ordonnant de privilégier le choc ou l’embuscade selon les circonstances de la bataille et selon le type de troupes qui constituent votre force de frappe.

À ce sujet, il convient de souligner qu’Imperator : Rome offre bien plus de type d’unités militaires terrestres qu’Europa Universalis ou Crusader Kings. Vous pouvez par exemple choisir comment constituer vos armées en y ajoutant de l’infanterie lourde, de l’infanterie légère, de la cavalerie lourde, de la cavalerie légère, des archers, des javeliniers ou encore des éléphants de guerre... à condition de disposer des ressources adéquates permettant leur formation.

Ainsi, si aucune de vos provinces ne « produit » d’éléphants, vous ne pourrez en produire pour vos armées, sauf si vous vous en faites importer par une nation tierce. Pour construire des unités d’infanterie lourde, il vous faudra du fer. Dès lors, il devient intéressant de faire main basse sur tout le fer de votre zone et d’en priver vos voisins. Ceux-ci auront alors des troupes légères qui résisteront difficilement à votre infanterie lourde.

Test d'Imperator : Rome

Petit bémol, le combat naval n’est en revanche que très peu développé et il n’y a pour l’heure qu’un seul et unique type de navire dans le jeu, s’occupant à la fois du transport et du combat. Paradox Interactive a néanmoins indiqué que cet aspect du jeu sera amélioré dans un patch 1.1 qui verra le jour dans les mois suivant la sortie d’Imperator : Rome.

Une gestion quasi-totale des affaires de votre nation

Si la guerre occupe une place centrale dans le jeu, la diplomatie n’est pas en reste. Elle reprend pour l’essentiel l’ensemble des actions que l’on pouvait retrouver dans Europa Universalis IV, allant de l’insulte à la justification de conflit en passant par l’offre d’alliance et la vassalisation. Les quelques subtiles et légères différences apparaissent quant à la façon dont s’obtiennent les actions diplomatiques dans Imperator : Rome, puisque l’essentiel d’entre-elles coûteront des points de puissance, là où ce n’était pas forcément le cas dans Europa Universalis IV. Ici, la palette des options est large et vous aurez tout le loisir de mettre en place votre stratégie.

Test d'Imperator : Rome

Par ailleurs, le jeu propose à la fois un aspect de microgestion en focalisant une partie de son gameplay à un niveau individuel sur les personnages et un aspect de macrogestion pour ce qui est des affaires courantes de votre nation. Vous retrouverez donc dans un seul et même jeux une gestion des hommes politiques et militaires de votre pays similaire à ce qui peut exister dans Crusader Kings II et une gestion de votre nation au niveau global reprenant l’ADN d’Europa Universalis IV.

Il vous sera ainsi possible de mener des actions diplomatiques de nation à nation, mais aussi d’entreprendre un rapprochement d’homme à homme, entre dirigeants. Le fait de devenir ami avec le dirigeant d’une autre nation facilitera par exemple grandement la constitution d’une alliance, mais vous devrez ne pas rechigner à la dépense pour l’impressionner. À l’inverse, il peut être envisageable de se débarrasser d’un concurrent gênant en complotant pour le faire assassiner.

Dans Imperator : Rome, les personnages occupent une place centrale et il y en a de nombreux types. Outre les dirigeants, il y a les chercheurs, les généraux, les amiraux, les membres du gouvernement, les sénateurs ou encore les prisonniers capturés lors de batailles. Tous sont importants et auront une influence majeure sur votre partie.

Chaque nation dispose d’une liste de personnages provenant de ses grandes familles dirigeantes. Cette liste peut rapidement être énorme, surtout en république aristocratique comme c’est le cas à Rome. Il vous faudra ainsi garder à l’œil ces personnages et surveiller leurs ambitions et leur loyauté à l’égard du pouvoir.

Ainsi, il n’est pas rare de privilégier la filiation et de la faire passer avant la compétence afin de sécuriser de la loyauté d’une famille influente en offrant un poste à l’un de ses membres, même s’il n’est pas le plus apte pour l’occuper. Autre exemple, il est parfois nécessaire de ne pas confier vos légions à votre meilleur général, car celui-ci est charismatique et ambitionnera de se révolter contre le pouvoir. Le cas échéant, votre armée pourrait alors se retourner contre vous.

Test d'Imperator : Rome  Test d'Imperator : Rome

Nombreuses sont les options possibles envers ces personnages, comme la possibilité de les corrompre, de les emprisonner ou de les faire assassiner en extrême recourt. Attention toutefois car ce genre d’action fera augmenter le niveau de tyrannie de votre pays. Un niveau de tyrannie élevée offrira de nombreux malus au joueur, de telle sorte qu’il vaut mieux éviter de trop le faire grimper.

Les personnages sont par ailleurs loin de constituer le seul emprunt à Crusader Kings II, puisque l’aspect scientifique et technologique du jeu nous rappelle également fortement cet autre titre de chez Paradox Interactive avec des recherches qui progressent lentement d’elles-mêmes et débloquent des innovations dans différents domaines allant du martial au religieux.

Test d'Imperator : Rome

Il en est de même pour l’organisation du gouvernement, séparé en plusieurs postes clés occupés par vos hommes d’Etat que vous pourrez affecter et révoquer selon vos besoins. La chose n’est pas sans rappeler la cour du roi dans Crusader Kings II. Idem pour les lois, puisque vous aurez la possibilité, à condition d’obtenir l’accord du Sénat, de réguler divers aspects de votre nation en choisissant les lois qui correspondent le mieux à votre stratégie. Attention toutefois à bien garder à l’esprit que modifier une loi est extrêmement couteux en terme de puissance politique. Il en est de même pour la possibilité offerte d’influencer le résultat des élections en république, ce qui ne manquera par ailleurs pas de faire augmenter votre niveau de tyrannie.

Test d'Imperator : Rome  Test d'Imperator : Rome

Pour ce qui est de la gestion économique, elle s’appuie globalement sur Europa Universalis IV et elle est assez souple, vous permettant là encore d’adapter votre stratégie à vos besoins. Vous pourrez choisir différents niveaux de taxations qui offriront divers bonus et malus. Par exemple, un niveau de taxation élevé des impôts offrira davantage de revenus, mais limitera l’efficacité de la recherche.

À l’inverse, augmenter les salaires de vos troupes au-delà de la normale fournira un bonus au moral de votre armée, mais augmentera aussi son coût mensuel de maintenance. La chose peut être utile en temps de guerre. Idem pour les salaires des personnages politiques qui peuvent être revus à la hausse afin d’augmenter leur loyauté, ce qui peut parfois s’avérer fortuit.

Test d'Imperator : Rome

Enfin, la gestion des provinces s’appuie sur un système de gouverneurs qui est relativement inédit. Cela n’est pas sans rappeler les vassaux de Crusader Kings II, mais la mécanique de gameplay est ici totalement différente.

Vous nommez dans chacune de vos provinces un gouverneur qui occupera le pouvoir au nom de votre nation. Attention donc à s’assurer de la loyauté de ces personnages, car si un gouverneur et sa province deviennent déloyaux, ils feront sécession et s’élèveront contre vous. Dès lors, sécuriser la loyauté de ses gouverneurs est déterminant. Pour ce faire, différentes stratégies locales peuvent être mise en œuvre selon les circonstances.

Par exemple, une province frontalière pourra privilégier la création de troupes et de main d’œuvres tandis qu’une province récemment intégrée dans votre nation aura la possibilité de voir son gouverneur privilégier l’autonomie locale afin de s’en assurer la loyauté. Une province riche pourra pour sa part privilégier le développement commercial.

Test d'Imperator : Rome

Chaque province dispose par ailleurs de différents types de population. C’est cette fois-ci à Victoria II que cette mécanique est empruntée. Vous aurez ainsi quatre différentes catégories de population allant du citoyen à l’esclave en passant par l’homme libre et le paysan. Cet emprunt à Victoria II vient confirmer toute la profondeur d’Imperator : Rome.

La représentation sociale de votre population aura ainsi de nombreuses incidences sur votre partie. Il n’est en effet pas rare qu’une catégorie de population soit surreprésentée par rapport aux autres dans votre pyramide sociale. Il faudra tenter de maintenir un équilibre car tous les types de populations ont un intérêt bien précis.

Par exemple, les citoyens sont nécessaires pour stimuler la recherche tandis que les esclaves favorisent le développement économique et le commerce. Sur cet aspect, Imperator : Rome est on ne peut plus détaillé.

Quelques petites ombres au tableau, mais rien de bien méchant, ni d'irréversible

De très légères ombres viennent malgré tout ternir ce magnifique ensemble. Ces petits points négatifs se doivent d’être cités, même s’ils ne sont pas suffisamment importants pour remettre en cause la grande réussite qu’est Imperator : Rome.

Pour commencer, et nous l’avions déjà mentionné dans notre preview, certaines interfaces ne sont clairement pas optimisées, ni ergonomiques, ce qui peut impacter négativement l’expérience utilisateur, surtout dans un jeu aussi complet.

Ici, on peut mentionner la fenêtre de construction des bâtiments et des troupes qui est moins bien faite que celle d’Europa Universalis IV, ce qui est quelque peu dérangeant pour un jeu plus récent.

Par ailleurs, l’interface commerciale est vraiment peu lisible une fois que l’on a beaucoup de route de commerce ouvertes avec d’autres nations. Le commerce est en effet l’un des volets importants d’Imperator : Rome. Avec de très nombreuses ressources différentes offrant la possibilité de mettre en place des stratégies et des monopoles commerciaux affaiblissant ses voisins, le jeu offre une gestion poussée des échanges. Aussi, on ne peut que regretter le manque de lisibilité de l’interface lui étant dédiée.

Test d'Imperator : Rome

Il est dommage que ces interfaces n’aient pas été améliorées dans les mois qui ont suivi notre test sur la bêta et qui ont précédé la sortie du jeu. Espérons qu’elles seront peaufinées dans les prochaines mises à jour.

Par ailleurs, certaines options et possibilités offertes par la bêta ont été retirées du jeu sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. On peut par exemple noter l’intéressante option qui était offerte d’emprunter de l’argent à un personnage de votre nation qui prêtait une somme de sa fortune personnelle pour venir renflouer les coffres de l’Etat. Cette possibilité a disparue dans la version 1.0 d’Imperator : Rome alors qu’elle avait son lot d’intérêts. Espérons que les développeurs la réintègreront dans une prochaine mise à jour.

Enfin, certains aspects du gameplay n’ont pas été extrêmement développés par rapport à d’autres, ce qui est là encore plutôt dommage. Commençons par citer les traditions militaires. En l’état actuel, elles correspondent à un système simpliste d’idées assez basiques qui se débloquent progressivement en dépensant des points de puissance militaire. Alors que les troupes disposent de nombreuses statistiques très détaillées, ces traditions militaires sont pour le moins limitées.

Test d'Imperator : Rome  Test d'Imperator : Rome

Il en est de même pour la religion et la culture. Très importantes à l’époque, elles sont un poil sous exploitées dans le jeu. La religion se limite notamment à l’utilisation et à la dépense de points religieux pour obtenir la bénédiction d’un dieu en particulier. Il faudra alors bien choisir le dieu que vous vénérez pour obtenir des bonus utiles selon les circonstances auxquelles vous aurez à faire face dans votre partie. Par exemple, c’est une bonne idée de vénérer Mars ou d’Apollon qui offrent un bonus de discipline et de main d’œuvre lorsque vous êtes en guerre.

Hormis ce système de bénédictions, l’une des seules autres options disponibles est d’offrir un sacrifice aux dieux pour augmenter sa stabilité ou réduire sa lassitude de guerre. En l’état actuel des choses, c’est un peu décevant. Espérons que la religion fera l’objet d’un futur DLC.

Enfin, pour finir, il faut également citer les décisions nationales. Si elles sont sympathiques, elles restent peu nombreuses et clairement accessoires pour l’heure.

Test d'Imperator : Rome  Test d'Imperator : Rome

Malgré tout cela, Imperator : Rome reste une réussite quasi-totale. Nul doute que Paradox tient ici sa nouvelle licence phare en matière de grande stratégie, celle qui pourra lui assurer des DLC pour les dix ans à venir, et repousser la sortie de Victoria III à 2035 !

9.5
Imperator : Rome

Impérial Imperator !
Alors que d'énormes attentes pesaient sur ses épaules, le petit dernier de la famille des jeux de grande stratégie de chez Paradox Interactive remplit son contrat haut la main et ne nous déçoit pas ! Bénéficiant des années d'expérience de ses développeurs en la matière, acquises sur d'autres de ses licences, Imperator : Rome concentre tout ce qui se fait de mieux en matière de grande stratégie. Empruntant des mécaniques tantôt à Europa Universalis, tantôt à Crusader Kings II et même au vieil Victoria II, il offre au joueur l'expérience ultime. De nombreuses nuits blanches de pur bonheur sont à prévoir pour les fanas du genre. Veni, Vedi, Lusi !
Intérêt historique :Que dire… Une fois encore, le travail de recherche des équipes de Paradox Interactive est CO-LO-SSAL. Imperator : Rome est une ode à l'Antiquité. Un merveilleux hommage embelli par une bande son sublime et une identité visuelle sympathique. Le tout, servi accompagné d'un « easter egg » savoureux pour tous les fans d'Astérix et Obélix qui ravira les joueurs français.
  • +Un terrain de jeu immense et détaillé
  • +Un gameplay riche et profond
  • +Une immersion à la période antique réussie
  • +Des choix et des libertés d'actions innombrables pour le joueur
  • +Un souci du détail dans quasiment tous les domaines
  • +La gestion macro et micro (nation et personnages)
  • +Des emprunts judicieux aux autres jeux de Paradox Interactive
  • +Une durée de vie colossale
  • -Quelques interfaces qui manquent de clarté
  • -Le commerce, mal mis en valeur
  • -La religion, sous exploitée
  • -Les idées nationales, simple accessoire pour l'heure
7.5
Graphisme

Ce n’est jamais le point fort des jeux de Paradox Interactive, mais la carte, comme l’interface, offrent un aspect « antique » des plus sympathique.

8
Jouabilité

Hormis certaines interfaces qui manquent de lisibilité, le jeu se prend bien en main et l’on prend plaisir à en découvrir des subtilités nouvelles, même après plusieurs dizaines d’heures de jeu.

9
Ambiance

Nous sommes pleinement immergés dans l’Antiquité romaine. Le travail immense de Paradox Interactive et ses recherches historiques y sont pour beaucoup.

8.5
Technique

Les temps de chargements n’ont jamais été aussi court pour un jeu de Paradox Interactive. Il est par ailleurs très stable.

10
Durée de vie

800 heures sur Hearts of Iron IV… J’ai 1300 heures à ma droite sur Europa Universalis… Qui dit mieux ? Qui dit mieux ? Imperator : Rome est bien parti pour casser tous les records sur ce plan également.

10
Scénario

Votre terrain de jeu est l’Histoire elle-même. Comment rêver d’un meilleur scénario sérieusement ?


  • Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
  • « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952