Info sur le jeu
Plateforme
  • PC Windows
  • Mac OS X
  • Linux
ÉditeurParadox Interactive
Développeur Paradox Development Studio
Date de sortie2019

Imperator : Rome

Roi de Dreamland
Thématique
3 décembre
2018

La semaine dernière a eu lieu dans la jolie et pittoresque ville anglaise de Bath un événement réservé à la presse vidéoludique et aux influenceurs favoris du studio de développement Paradox Interactive.

L'objet de cette session de test à laquelle HistoriaGames (en tant qu'organe plus ou moins officiel de propagande du studio suédois en France !) était convié : nous faire découvrir Imperator : Rome, le prochain titre de grande stratégie du studio qui avait été annoncé à l'occasion de sa PDXCON 2018. Une annonce suscitant à la fois une grosse attente et une déception chez tous ceux qui désiraient et auraient préféré un Victoria III.

Pour découvrir cet Imperator, on n'aurait pu rêver d'un meilleur cadre (si ce n'est à Rome même !), dans cette ville de Bath qui présente de nombreuses traces de l'époque romaine, dont des bains dans un état de conservation stupéfiant, comme son nom l'indique !

Mais revenons au jeu que nous avons pu apprivoiser et découvrir à cette occasion : que vaut-t-il ? Eléments de réponse avec nos premières impressions, non exhaustives, mais malgré tout détaillées.

Les conditions du test

Tout d'abord, précisons les conditions dans lesquelles se sont réalisés les tests. Nous avons pu découvrir et prendre en main le jeu sur une version bêta qui sera très probablement sujette à de nombreuses évolutions d'ici la sortie, prévue pour début 2019.

Les développeurs ne s'en sont d'ailleurs pas cachés : il leur reste encore énormément de travail, de bugs à corriger, d'équilibrages à effectuer et de fonctionnalités à peaufiner, voire même à ajouter et à intégrer au jeu.

Malgré tout cela, force est de constater que l'expérience de jeu fut dans l'ensemble des plus satisfaisantes. Par rapport aux autres titres de grande stratégie de Paradox que peuvent être Europa Universalis ou encore Crusader Kings, Imperator présente des temps de chargements considérablement réduits, et la version béta n'a que très peu été sujette à des crashs, des bugs ou des ralentissements.

Imperator : Rome, quesaco ?

Commençons par le commencement. Si vous suivez les journaux de développement présentés de façon régulière par Paradox Interactive, vous devez en savoir un peu sur le jeu. Pour les autres, une petite session de rattrapage s'impose.

Dans la lignée des Crusader Kings, Europa Universalis et autres Hearts of Iron, Imperator : Rome est le nouveau titre de Grande stratégie de Paradox Interactive dont la sortie est attendue début 2019. Ce n'est pas le premier titre du studio consacré à l'époque de l'antiquité romaine, Europa Universalis : Rome étant sorti en 2008.

Néanmoins, soyons clairs : les développeurs veulent, avec cet Imperator frapper un grand coup. Il s'agit de développer un jeu ayant sa propre identité, tout en y intégrant dans le même temps plusieurs systèmes et mécaniques qui ont déjà fait leurs preuves chez d'autres titres à succès du studio suédois.

On assiste donc à un équilibre délicat, mais maitrisé et qui fonctionne, entre l'intégration d'éléments qui nous font penser tantôt à Crusader Kings II, tantôt à Europa Universalis, et le développement de mécaniques entièrement nouvelles. Dit de façon sommaire, Imperator nous rappelle une sorte de mélange entre certains aspects d'Europa Universalis et d'autres de Crusader Kings, mais c'est au final quelque chose d'unique et de différent qui dépasse largement la simple addition des deux titres.

Contrairement aux autres licences de grande stratégie, le jeu ne proposera à son lancement qu'une seule date de départ pour la campagne : 450 après la fondation de la ville de Rome, soit 304 avant le début de l'ère commune. Paradox Interactive explique et motive cette décision par le fait que l'immense majorité des joueurs choisit en général de jouer le point de départ le plus reculé dans les autres titres. Il est donc, selon le studio, inutile de multiplier des dates de points de départs dans la campagne, dans la mesure où la plupart sont souvent ignorées par les joueurs.

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Imperator s'arrêtera en 28 avant JC, aux prémices et à la naissance de l'Empire romain. Les développeurs ont justifié ce choix par le fait qu'ils voulaient éviter de se retrouver dans un jeu avec l'Empire romain en seule puissance hégémonique, ce qui ne présenterait que très peu d'intérêt au niveau de la pluralité du gameplay. En effet, Imperator : Rome est un jeu dans lequel vous devez constituer progressivement votre puissance. La domination hégémonique en sera donc la conclusion finale, et non le cœur.

Le jeu sera néanmoins ouvert au mods et vu la richesse de ce que l'on peut trouver sur le Workshop des autres jeux de Paradox Interactive, il y a fort à parier que des « timelines » rallongées prenant en compte l'époque impériale verront très vite le jour. Quant à savoir si elles seront intéressantes et si le jeu y sera adapté, c'est une autre histoire...

Par ailleurs, lorsque nous avons demandé si ce titre recevrait son lot habituel de DLCs, les développeurs ont accueilli notre question le sourire aux lèvres, parfaitement conscients du « running-gag » récurrent que constitue le nombre de DLC existants sur leurs autres titres.

Réjouissez-vous donc et préparez-vous à vendre votre second rein, car sans surprise, Imperator : Rome aura également droit à sa flopée de contenus additionnels. Nous avons notamment suggéré aux développeurs l'idée d'un DLC sur Alexandre le Grand, mais ils ont répondu qu'il était pour l'heure très peu probable de reculer la date de départ choisie pour la campagne. Qu'à cela ne tienne : nombreuses sont les autres thématiques qui pourront être exploitées et approfondies par les DLC après la sortie du jeu... à moins que Paradox ne change simplement d'avis à propos d'Alexandre le Grand !

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Rentrons dans le vif du sujet

Imperator propose un contenu déjà conséquent dans sa version de base ! Le titre vous propose en effet un terrain de jeu colossal, détaillé et immense allant de l'Angleterre à l'Inde.

Quelques chiffres qui donneront le tournis : 7000 citées, 4360 provinces et des centaines de factions jouables, avec comme d'habitude un titanesque travail de recherches historiques effectuées par ces développeurs amoureux de l'Histoire. De quoi rendre les cartes de Crusader Kings II ou d'Hearts of Iron IV ridicules. Disons-le : c'est tout simplement MONSTRUEUX !

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Mais là où c'est le plus impressionnant, c'est sans doute lorsque l'on constate que cette quantité vient s'allier à la qualité au sein du jeu. Imperator : Rome marque le basculement de Paradox Interactive et de la Grande stratégie dans une échelle jusqu'alors jamais atteinte.

Le moteur Clausewitz se pare de ses plus beaux atours et envoie tout ce qu'il a dans le ventre pour aider à la simulation de cet immense jeu des chaises musicales des relations internationales de l'Antiquité.

Bien évidemment, parmi les centaines de factions jouables, nombreuses sont insignifiantes et auront tôt fait de se faire absorber par les grandes puissances de l'époque en à peine quelques mois... Mais pour avoir testé un petit pays, force est de constater qu'en se débrouillant habilement, on peut également tirer son épingle du jeu !

Les grandes puissances de l'époque, quelles sont-elles justement ? Qui va avoir le plaisir d'être considéré comme « l'Ottoman de service » d'Imperator : Rome ? Plusieurs grandes factions sont présentées par le studio, et ce qui est sans doute intéressant, c'est qu'elles ont chacune leurs forces et leurs faiblesses :

Tout d'abord, l'empire Phrygien est ce qui se rapproche le plus de la grande puissance par excellence. Economie solide, grande quantité de ressource, armées puissantes et positionnement stratégique intéressant : les Phrygiens ont tout pour se développer rapidement et tenter de réunifier l'empire du défunt Alexandre qui a volé en morceau. Mais à cumuler tous ces avantages, ils risquent de voir de nombreux rivaux s'allier contre eux...

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Ils seront néanmoins concurrencés dans cette tâche par l'empire Séleucide. Ce dernier devra prendre garde à éviter une trop grande instabilité, sous peine d'imploser rapidement.

Hormis les deux plus grosses entités territoriales que sont la Phrygie et l'empire Séleucide, l'Egypte a également un positionnement des plus intéressants et une carte stratégique majeure à jouer. Avec le riche delta du Nil, elle dispose de ressources abondantes et constituera une sorte de grande « superpuissance économique » de l'époque. Malgré tout, elle devra composer avec une marine et une armée très limitée en début de jeu, tout en maintenant la loyauté élevée des nombreux prétendants au titre de pharaon, ce qui est loin d'être aisé.

Après ces trois principales entités, on note trois sérieux challengers. Le premier d'entre eux est bien évidemment Rome. La République est, au début du jeu, de taille modeste et commence à développer son influence dans le Latium, en rêvant de conquérir toute l'Italie. Pour ce faire, elle pourra compter sur de nombreux États clients, et sur une base économique, militaire et diplomatique assez équilibrée et agréable à jouer.

Ainsi, Rome pourra s'étendre rapidement, mais elle devra composer avec de nombreuses intrigues et une vie politique riche. En effet, le Sénat ne facilitera pas forcément la tâche au joueur, pouvant même parfois s'opposer à une alliance, une entrée en guerre, ou une autre action diplomatique.

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Carthage constitue le second challenger intéressant. Sa puissance est relayée par de nombreux points d'appuis éparpillés dans toute la Méditerranée. Mais cet éclatement géographique est également vecteur de vulnérabilité et peut être complexe à défendre. Pour y parvenir, Carthage dispose en début de jeu d'une armée très limitée, mais d'une flotte monstrueuse, capable de couler n'importe qui.

Enfin, la Macédoine a également l'ambition de réclamer l'héritage de l'empire d'Alexandre le Grand. Son positionnement en début de jeu lui confère des provinces très riches et une vaste armée, mais elle devra rapidement faire face à la Thrace et surtout aux Phrygiens. Si les volontés expansionnistes de ces derniers viennent à constituer une menace sérieuse, la Macédoine devra alors se tourner vers des alliés fiables et solides pour tenir bon...peut-être en trouvera-t-elle un du côté de Rome ?

Voilà pour les six pays qui sont, selon Paradox, les plus intéressants à jouer. Vous pouvez néanmoins, si le cœur vous en dit, et si vous êtes maso ou adepte d'un challenge plus corsé, choisir n'importe lequel, y compris la petite entité se trouvant à côté d'un immense empire... À noter que des puissances secondaires et régionales comme l'Arménie, ou bien évidemment Sparte et Athènes sont également très intéressantes à jouer, sans pour autant être ouvertement recommandées par les développeurs.

Un peu de Crusader Kings II, un peu d'Europa Universalis IV, et quelque chose de vraiment ambitieux et unique

Inutile de maintenir un suspens de pacotille. C'est de la poudre de perlimpinpin. Vous n'êtes pas dupes : nous avons été très positivement encouragés et impressionnés par la version que nous avons pu tester !

Certes, nous ne contrediront clairement pas les développeurs quand ceux-ci nous disent qu'il leur reste encore un travail conséquent à abattre pour être prêts d'ici la sortie finale du jeu. Les pistes d'améliorations, d'équilibrages et d'optimisations restent nombreuses et conséquentes, mais Imperator : Rome a un immense potentiel et pourrait bien venir se hisser au rang incontournable qu'est celui d'Europa Universalis IV dans le domaine. Sans le moindre problème.

Comme nous l'avons souligné, le jeu mélange certains aspects de Crusader Kings II et d'Europa Universalis IV. Crusader Kings II, avec notamment de très nombreux personnages que vous allez retrouver dans votre empire. Gouverneurs, ministres, conseillers, souverains, héritiers, généraux, amiraux ou politiciens... tous ont des statistiques très détaillées et des ambitions leur étant propres.

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Aussi, complots, intrigues, rivalités et coalitions d'intérêts font partie du jeu, et en même temps qu'il vous faudra vous étendre sur la carte, vous devrez maintenir tout ce joli petit monde loyal et dans le rang. Le degré de personnalisation accordé aux personnages est ainsi, comme vous pouvez aisément l'imaginer, conséquent, ce qui ravira les adeptes de la micro-gestion malgré certaines mécaniques de jeu « simplifiées ».

Aussi, prenons un exemple concret : si un rival à votre souverain devient déloyal, vous avez le choix de lui verser un pot de vin pour acheter sa fidélité, de prendre le risque de lui confier le commandement d'une armée pour contenter son égo, ou encore de l'emprisonner, au risque de faire augmenter votre degré de tyrannie, ce qui fera générer certains malus venant s'appliquer à votre pays. Vous pouvez également le laisser comploter, en espérant qu'il s'empare du pouvoir s'il est plus compétent que votre dirigeant actuel...mais cette stratégie risquée pourrait se retourner contre vous et votre faction rentrerait alors dans une guerre civile divisant vos forces et attirant l'opportunisme de vos ennemis.

Les possibilités sont immenses et le nombre d'arbitrages et de choix stratégiques auxquels le joueur sera confronté est légion. Nous n'allons pas détailler davantage ici toutes ces possibilités : ce serait bien trop long et ce n'est d'ailleurs pas l'objet de cet article qui vise davantage à produire un compte rendu global de nos impressions sur le jeu. Si néanmoins vous avez envie d'en savoir plus, nous publierons bientôt une vidéo pour davantage détailler comment tout ceci fonctionne ! Et croyez-nous, il y en a des choses à raconter !

Autre système similaire à Crusader Kings II, celui des technologies civiles, militaires, économiques et religieuses qui vont évoluer plus ou moins vite selon le niveau de taux de recherche de votre pays, et ce indépendamment des points que vous gagnerez chaque mois dans chacun de ces quatre domaines. Vous pouvez donc les dépenser sans craindre que cela ne ralentisse vos recherches, comme c'est par exemple le cas dans Europa Universalis IV, où le solde de points administratifs est par exemple le même pour les idées et les technologies.

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

À l'inverse, la construction des bâtiments, des armées et des flottes, mais également l'interface utilisateur et les actions diplomatiques, font très clairement penser à Europa Universalis IV dans l'inspiration. On retrouvera également les mêmes mécaniques de stabilité, de main d'œuvre et d'onglets spécialisés.

Au-delà de tout ceci, Imperator : Rome nous offre son lot de nouveautés. Tout d'abord, sa gestion économique et commerciale est entièrement repensée et nous propose une expérience nouvelle par rapport à tout ce que Paradox Interactive avait pu faire jusqu'alors. Les différentes ressources que vous pourrez commercer sont très nombreuses et offriront chacune des avantages spécifiques.

Par exemple, si votre faction ne dispose pas de fer, vous ne pourrez pas créer d'infanterie lourde. Et si vous disposez de cuir ou si vous en faites importer, votre infanterie bénéficiera d'un bonus d'armure et de mobilité... La diplomatie commerciale prend enfin tout son sens et devra être activement gérée par le joueur. Il est intéressant, en tant que joueur égyptien, de constater que vous avez un moyen de pression redoutable sur vos partenaires et rivaux via vos exportations de grains.

C'est donc dans l'ensemble réussi, de même que le nouveau système économique qui offre plus de souplesse pour gérer son budget. Vous pourrez en effet choisir sur quels postes de dépenses effectuer des économies de façon bien plus développée que ce que Europa Universalis IV permettait. Il en va de même pour différentes lois. À la condition de convaincre votre Sénat, ou son équivalent, d'accepter de les voter, elles pourront s'adapter plus ou moins bien à votre stratégie pour servir vos objectifs et vos ambitions.

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Ensuite, et cela parait logique vu l'époque, l'aspect religieux est très développé et vous pourrez dépenser vos points pour rendre hommage à différentes divinités en vue de vous attirer leurs faveurs, traduites sous formes de bonus divers et variés. Tout a été fait pour offrir au joueur une expérience de jeu plus riche et plus profonde, mais également plus souple et accessible.

Enfin, les mercenaires occupent également dans Imperator une place de choix. À l'image d'Alexios ou de Kassandra, les « misthos » d'Assassins Creed Odyssey, vous trouverez sur la carte de nombreuses armées de mercenaires qui pourront faire pencher la balance en votre faveur dans vos conflits, moyennant monnaie sonnante et trébuchante. Ces armées peuvent constituer un gain colossal de puissance, mais elles coutent très cher à maintenir et à entretenir.

Il faudra donc soigneusement réfléchir avant de les engager, surtout que à l'inverse d'un jeu comme Europa Universalis IV, Imperator ne propose aucun concept de « force limite maximale » pour guider le joueur sur ses capacités. Votre jugement, votre quantité de main d'œuvre, votre trésorerie et le degré d'attrition seront alors les seuls critères qui devront vous aider à trancher sur le recrutement, ou non, d'une armée supplémentaire.

Au final, Imperator, ce n'est clairement pas juste « un mélange entre Europa Universalis IV et Crusader Kings II ». C'est quelque chose de différent, d'unique, de supérieur ! Nous pourrions en parler pendant des heures en détaillant la totalité des mécaniques de jeux et des choix faits par les développeurs tant le jeu est ambitieux, mais dans un titre si vaste et offrant tellement de cas de figures et de possibilités, nous nous en tiendrons ici à ces quelques grandes lignes. Encore une fois, si c'est une découverte plus en détails qui vous intéresse, nous publierons une vidéo à ce sujet d'ici quelques jours.

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Une expérience qui peut varier du tout au tout d'un pays à l'autre

La richesse offerte au niveau du gameplay d'Imperator est absolument stupéfiante. Il s'agit probablement du titre de grande stratégie le plus ambitieux jamais développé par Paradox Interactive. Si bien que l'on a parfois l'impression qu'à l'intérieur de ce jeu, ce sont plusieurs jeux qui logent et qui peuvent varier du tout au tout.

Ainsi, le système politique, militaire et économique de votre faction sera totalement différent selon que vous ayez le contrôle d'une monarchie, d'une république ou d'un empire. À Rome, le Sénat aura bien davantage d'influence que l'assemblée législative équivalente ne peut en avoir en Égypte. En monarchie, votre hériter succèdera à votre souverain (avec bien évidemment la possibilité de pousser dans l'escalier un hériter gênant...on reste dans un jeu Paradox quand même !), ce qui n'est pas le cas en République où différentes factions lutteront en interne pour s'accaparer le pouvoir et faire élire leur candidat. Cette importante personnalisation du gameplay, avec des mécaniques propres aux différents types de factions présentes dès la version d'origine du jeu, est appréciable. Il faut à ce sujet également mentionner les tribus barbares germaniques qui auront la possibilité de migrer vers des cases inoccupées, devenant ainsi intéressantes à jouer de par leur grande mobilité.

Conséquence logique de tout ceci, Imperator, malgré sa timeline « courte » de trois siècles offrira une expérience de jeu détaillée, immersive, « totale », mais aussi et surtout une immense rejouabilité. Rome, ce n'est pas Carthage. Carthage, ce n'est pas l'Égypte. Et l'Égypte, ce n'est pas... petit bonhomme !

Petibonum, parlons en justement... Les développeurs, probablement entre deux nuits blanches passées à coder le jeu, se sont fait plaisir et ont réservé un « easter egg » aux joueurs français qu'ils retrouveront du côté de l'Armorique... je n'en dit pas plus, mais vous aurez sans doute compris que ça a un rapport à un célèbre Gaulois moustachu. Il y aura aussi, et c'est l'évidence même, de très nombreux événements qui surviendront, et dont certains, historiques, s'appliqueront à une faction spécifique.

Preview d'Imperator : Rome sur HistoriaGames

Après avoir dit tant de bien de cet Imperator : Rome, on pourrait penser qu'il est parfait nous direz-vous... Sans doute vous demandez-vous si, à le couvrir à ce point d'éloges, nous sommes objectifs à son sujet ? Rassurez-vous : il y a des critiques à soulever, et elles arrivent justement maintenant !

Quelques points majeurs à corriger d'ici la sortie du jeu

Oui, tout n'est pas parfait. D'autant plus que nous sommes pour l'heure sur une version bêta, et que les connaisseurs du genre savent qu'un jeu Paradox Interactive n'est pleinement abouti qu'à partir du moment où son ultime DLC est publié...soit...jamais...

Traduction : un jeu Paradox Interactive de grande stratégie, du fait de l'ambition de ce qu'il se propose de retranscrire et de la richesse de son gameplay ne sera JAMAIS pleinement abouti. Et il y aura TOUJOURS un DLC à venir ! TOUJOURS !

Blague à part, Imperator démontre sans le moindre problème toute l'étendue d'un potentiel colossal et le titre est pétri de ces bonnes idées et de ces mécaniques intéressantes qui pourraient le placer au niveau d'un très grand jeu. Néanmoins, en l'état actuel, un important travail doit encore être mené par les développeurs à plusieurs niveaux s'ils désirent atteindre ce degré d'excellence :

  • Tout d'abord au niveau de certaines fonctionnalités qui ne sont tout simplement pas encore intégrées au jeu ou qui sont encore beuguées : ici, rien de plus normal car le jeu est en bêta. Il n'est pas encore sorti et le travail des développeurs se poursuit dans ces domaines. Par exemple, les décisions nationales n'étaient pas disponibles sur la version que nous avons testée.
  • Au niveau de la stabilité du jeu, mais également de son équilibrage : là encore, ces soucis ne seront résolus qu'avec du temps, et au fil des progrès des développeurs, après des heures passées à tester et à peaufiner le jeu pour obtenir le meilleur résultat possible.
  • Ensuite, au niveau de l'interface utilisateur : vous l'aurez compris, Imperator est ambitieux et mélange à la fois une échelle de gestion « macro », avec la gestion de votre empire, et une échelle de gestion « micro », avec une gestion individualisée de personnages... le tout avec pléthore de mécaniques dans différents domaines qui s'entrecroisent parfois. Dans cette masse de possibilités offertes au joueur, on s'y perd parfois un peu. L'interface, en l'état actuel, n'est clairement pas optimisée pour faciliter la navigation et la recherche, ainsi que l'accès rapide à l'information. On se noie un peu et on peine à naviguer de façon fluide entre certains menus. Nous ne pouvons qu'espérer que les choses seront améliorées d'ici la sortie. Il ne faudrait pas qu'Imperator ait eu les yeux plus gros que le ventre... ou ce serait un impardonnable gâchis.
  • Au niveau de l'ergonomie globale du jeu : ce point de critique se situe dans la lignée du précédent. Dans Imperator, vous allez devoir effectuer de très nombreuses actions diverses et variées tout au long de votre campagne. En l'état actuel, le jeu ne favorise clairement l'ergonomie et une utilisation simple et agréable par l'utilisateur. Un seul exemple précis pour illustrer cette idée : le transport maritime. Dans Europa Universalis IV, il se fait automatiquement, et si vous avez une armée plus grande que le nombre de vos transports disponibles, la flotte effectue alors automatiquement des allers-retours. Dans Imperator, pour l'heure, il n'en est rien. C'est à vous de modifier manuellement la taille de votre armée pour qu'elle corresponde au nombre de vos transports. Alors oui, cela peut paraitre anecdotique, mais multipliez ce genre de petites choses par dix ou vingt, avec des boutons pas forcément toujours bien placés ou qui manquent parfois de clarté... et vous allez vite être exaspérés, surtout quand Europa Universalis IV, qui se base sur une interface similaire, fait les choses mieux tout en étant plus vieux de cinq ans... Pas de panique malgré tout : tout d'abord, rappelez-vous de ce à quoi ressemblait Europa Universalis IV à sa sortie... il y a une fois de plus fort à parier que les développeurs reçoivent du feedback des testeurs sur ces points et qu'ils corrigeront le tir d'ici la sortie du jeu. Ensuite, s'il y a bien une chose que l'on peut reconnaitre à Paradox Interactive, c'est le souci constant que le studio a à améliorer la qualité de ses jeux, et ce même après leur sortie. On croise donc les doigts !
  • Enfin, pas de comètes, ni de Polonais qui tentent d'aller dans l'espace... (Private Joke pour les connaisseurs des jeux Paradox !)
A+
Imperator : Rome

UN POTENTIEL COLOSSAL ET DES CENTAINES D'HEURES DE JEU A VENIR
Nous l'avons mentionné à plusieurs reprises : il ressort de ces deux journées de tests le potentiel immense et colossal d'Imperator : Rome. Si la sortie n'est pas prévue avant quelques mois et s'il y a d'ici-là de nombreuses choses à retravailler et à améliorer, le projet apparait d'ores et déjà des plus cohérents et les développeurs ont accompli l'essentiel. Ils sont à n'en pas douter sur la bonne voie et savent ce qu'ils veulent faire et ce vers quoi leur jeu doit tendre. Aussi, et pour conclure d'une façon imagée qui renverra habilement à la ville de Bath, réputée pour son équipe de rugby, il ne leur reste plus qu'à transformer l'essai et Imperator s'imposera alors, à n'en pas douter comme une nouvelle référence incontournable, venant écraser des concurrents potentiels et moins habiles qui auraient la bêtise de venir se risquer dans le domaine. Qu'on se le dise...l'attente risque d'être longue ! Vivement sa sortie !
Intérêt historique :Que dire... Une fois de plus, un titre de grande stratégie de Paradox Interactive présente un intérêt historique majeur, pour ne pas dire essentiel. Dans « Imperator : Rome », les développeurs vous proposent leur carte de jeu la plus détaillée et la plus aboutie qu'ils aient jamais réalisée. Les milliers de cases et les centaines de factions jouables ont dû, à n'en pas douter, représenter un travail d'archives et de recherches titanesque. Mention spéciale également au choix de la période : comme pour Total War : Rome II Rise of the Republic, le parti pris de s'intéresser à Rome lorsqu'elle n'est pas au sommet de sa gloire, mais encore relativement faible est des plus intéressants !
  • +Un contenu immense, détaillé et profond
  • +Des mécaniques de jeux qui ont fait leurs preuves...
  • +...auxquelles on ajoute des nouveautés très bien pensées !
  • +Une gestion micro et macro des plus complètes
  • +Des tonnes d'opportunités stratégiques
  • +Une période des plus intéressantes
  • -Une interface utilisateur peu ergonome en l'état actuel
  • -Des finitions à effectuer çà et là sur diverses mécaniques de jeu, surtout au niveau de l'équilibrage
  • -Quelques écrans moins bien fichus que ne peuvent l'être ceux de EU IV à l'heure actuelle
  • -Une seule date de départ...
  • -Devoir attendre début 2019...

  • Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
  • « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952