Info sur le jeu
PlateformePC Windows
ÉditeurDMD Enterprise
DéveloppeurDMD Enterprise
Date de sortieSeptembre 2012

Uprising 44 : The Silent Shadows

Le_Moine
29 septembre
2012

Après Iron Front : Liberation 1944 nous repartons pour la seconde fois de l'année sur le front de l'Est affronter l'armée Nazie. Cette fois-ci c'est dans Uprising 44 : The Silent Shadows, un jeu d'action à la 3e personne qui prend place pendant l'insurrection de Varsovie (1er Août au 2 Octobre 1944).

Armia Krajowa

A la fin de l'été 44 et au début de l'automne de la même année, Varsovie a été le théâtre d'une insurrection contre l'occupation allemande. Si le but principal était, bien entendu, de déloger les allemands de Varsovie cette insurrection avait aussi pour objectif de se préserver de l'avancée de l'Armée Rouge et de permettre aux Alliés anglo-saxons d'avancer plus facilement à l'Ouest. Pendant  deux mois plus de 50.000 insurgés vont affronter une armée allemande qui ne s'attendait pas vraiment à un tel soulèvement. C'est dans ce cadre que l'on incarne Jimmy un « Silent Shadow » (prémices des forces spéciales) parachuté à Varsovie pour prêter main forte aux insurgés. Notre héros est le stéréotype même du super soldat. Sûr de lui, obéissant aveuglement aux ordres, excellent combattant, faisant partie d'une force d'élite, il part à Varsovie avec le sentiment d'être une sorte d'aide divine qui sauvera tout un peuple. Mais voilà, arrivé sur place il se rend compte qu'il n'est pas le seul Silent Shadow envoyé à Varsovie et que son comportement habituel n'est pas très adapté au contexte.

Pas de doute, DMD a pensé son scénario comme celui d'un film. Preuve en est, la cinématique de début se déroule après les événements. Une voix off nous raconte l'histoire de ce Jimmy, un héros parmi tant d'autres. Durant les 6-7 heures de jeu nous verrons ainsi ce Jimmy évoluer, et nous en apprendrons plus sur lui et ses frères d'armes qui ont réussi à déloger les soldats du IIIe Reich de Varsovie. Notons, sans vous spoiler, que la fin est loin d'être classique et est un des points forts de ce titre.

DMD Enterprise est un studio indépendant, avec un effectif moindre mais qui a souhaité tout de même nous proposer quelque chose de « grand ». Ainsi, le studio polonais a opté pour un genre classique et à la mode : le Third Person Shooter. Avancer, tirer, se couvrir, tirer, avancer... le schéma habituel du genre est respecté. Mais pour se démarquer de la concurrence, le petit studio au grand cœur a implanté un mode RTS dans son jeu.

Dès que l'on prend les jumelles, nous avons à faire un petit jeu de stratégie où il faut guider avec soin une escouade de résistants d'un point A à un point B. Le tout est très bien pensé, très accessible et très lisible. On se prend au jeu et on a l'impression de devenir un super commandant capable de tout... mais le jeu va vite nous ramener à la réalité. Et oui, studio d'europe de l'est « oblige », le titre est bien plus réaliste que les productions qui trustent la une des charts. Ainsi, nos pauvres résistants succombent très facilement au feu ennemi, et c'est alors à nous d'en prendre soin et de les couvrir le plus possible. Le jeu nous transforme en une mère poule et nous montre que la guerre n'est pas aussi « fun » que le laisse penser Call of Duty. À voir ses pauvres résistants mourir bêtement suite à nos erreurs, les larmes nous en viendraient presque aux yeux.

Comme nous le disions précédemment, Uprising 44 est avant tout un jeu d'action à la 3e personne. Somme toute relativement classique, le titre de DMD Enterprise va même jusqu'à inclure la possibilité de se cacher, de tirer depuis sa couverture ou bien de sauter par dessus. Malheureusement le tout manque de fluidité dans les mouvements est on est donc assez loin des classiques du genre. Autre point noir des phases d'action, le manque de précision, un lock semi-automatique très bancal, et un viseur bien trop gros. Pour le reste c'est tout bon, le gameplay est très facile à prendre en mains, les déplacements des personnages ne sont pas du tout raides et le faible nombre de munitions nous pousse à utiliser nos armes avec parcimonie.

Mini studio, maxi résultats

Comme expliqué plus haut, DMD Enterprise est un tout petit studio indépendant aux moyens limités et pour leur tout premier jeu, ces polonais ont souhaité nous proposer quelque chose de bien plus poussé qu'un grand nombre de créations indépendantes disponibles sur le PSN, le Xbox Live et sur PC. La preuve avec la réalisation graphique du titre. Sans titiller les blockbusters habituels, Uprising 44 est pourtant très joli. Les effets d'ombres et de lumières sont de qualité et l'ambiance visuelle très bien développée. Mention spéciale aux cinématiques sous forme de dessins, qui offrent un rendu de bonne facture.

Techniquement parlant, le jeu est parfois assez moyen. C'est surtout les chutes de framerate et l'IA qui déçoivent. Cette dernière est particulièrement mauvaise. On peut ainsi se retrouver à jouer à Benny Hill... en coursant un ennemi afin de lui donner un coup de crosse, quand lui essaye de s'enfuir et commence à tourner en rond. C'est indéniablement le plus gros défaut de ce Uprising 44 : The Silent Shadows.

Pour se faire pardonner, DMD a décidé de chouchouter nos oreilles. La bande originale du jeu est de très bonne facture. Les musiques sont pleines d’émotions et nous accompagneront avec douceur et perfection durant toute cette aventure qu'est Uprising 44. Les bruitages ambiants sont également de qualité, mention spéciale aux bombardements qui résonnent quand on est sous terre ou dans les étages inférieurs d'un bâtiment. Les armes ont eu le droit à un enregistrement live. Si l'idée est bonne, le résultat possède un aspect «enregistrement au micro » bien trop prononcé. Il y a comme un filtre, qui casse le réalisme sonore des armes. Et c'est bien dommage. Coté doublage de nombreux personnages sont en VO (Allemand ou Polonais), et les autres sont doublés en anglais. Les plus râleurs d'entre nous souligneront l'accent très prononcé des doubleurs anglais, et regretteront une localisation du jeu en Français. Rien de bien grave, d'autant plus que les petites scènes de vie prennent encore plus d'envergure avec ce doublage en allemand/polonais.

Terminons en évoquant le fait qu'on en attendait un peu plus au niveau historique. Le jeu est certes très original de ce côté là et nous en apprend beaucoup sur un événement peu évoqué dans les médias traditionnels, on reste sur notre faim une fois le jeu terminé. Résultat, il ne nous reste plus qu'à acheter un livre pour en savoir plus. DMD s'est basé sur un événement réel en y implantant des personnages fictifs, mais un peu de références auraient fait du bien à ce titre pour le rendre encore plus immersif et réaliste.

6.5
Uprising 44 : The Silent Shadows

Uprising 44 est une surprise. Nous avons eu la chance de communiquer avec l'homme clef de DMD Enterprise pendant plusieurs mois, de ce fait nous en attendions peut-être trop de son jeu, mais après avoir mis les choses à plat et en toute objectivité, nous pouvons dire que pour un premier titre - relativement ambitieux - et avec une équipe au nombre limité, Uprising 44 est un titre d'assez bonne facture. Si l'IA, les chutes de framerate, les problèmes de visée en mode TPS et les petites imperfections techniques auraient octroyés une note relativement basse à un jeu AA ou AAA, on ne peut que tirer notre chapeau à DMD Enterprise pour leur travail et leur hommage vidéoludiques à ces héros qui ont libéré Varsovie. De plus, le studio ne se repose pas depuis la sortie de son titre. Des patchs sont et seront régulièrement mis en ligne afin de gommer le plus de défauts possibles. Bref, Uprising 44 possède certes sont lot de défauts mais offre avant tout une aventure unique, originale, riche en émotions et avec une excellente idée comme fer de lance : Un duo TPS/RTS.
Intérêt historique :
  • +Mélange TPS/RTS
  • +Contexte original
  • +La bande originale
  • +Voir et entendre des soldats chanter dans leurs langues maternelles
  • +La fin
  • -L'I.A.
  • -Chute de framerate
  • -Soucis de précision dans la visée
  • -Pas assez détaillé historiquement parlant

  • Le_Moine Fan de Rallye et des brunes, Ancien membre d'HistoriaGames
  • « La fin de l’espoir est le commencement de la mort. » De Gaulle
    « If in Doubt, flatout. » Colin McRae