Info sur le jeu |
Plateforme
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ÉditeurSega |
DéveloppeurCreative Assembly |
Date de sortieDécembre 2015 |
Total War : Attila - Age of Charlemagne
Il y a un peu plus d'un an, Paradox Interactive nous proposait un DLC sur notre bon roi Charlemagne. Un roi qui, malgré un destin hors du commun, a longtemps était absent de la sphère vidéoludique. Cette année, à notre grande surprise, Creative Assembly annonçait un nouveau DLC centré sur Charlemagne pour son jeu de stratégie sorti en début d'année Total War : Attila.
Alors bien entendu, de part notre chauvinisme exacerbé, nous pensons que Charlemagne mérite beaucoup plus qu'un DLC, aussi bon soit-il. Un jeu à part entière centré sur les Carolingiens et Charlemagne nous siérait davantage, mais nous n'allons pas faire la fine bouche après tant d'années d'oubli ! Au moins, il se montre de plus en plus, et ce n'est peut-être que le début, qui sait !? D'autant plus que comme pour le DLC de Crusader Kings II, Age of Charlemagne se révèle très intéressant mettant bien en valeur ce sacré Charlemagne, comme nous allons voir dans le test qui suit.
1. 8 factions aux destins différents. - 2. Charlemagne, star de ce DLC. - 3. Charlemagne, roi de l'Europe. - 4. Situation diplomatique délicate pour Charlemagne au début de la cammagne.
Qui a eu cette idée folle...
Age of Charlemagne reprend le gameplay de Total War : Attila, le sentiment d'Apocalypse et le système des Hordes en moins, pour nous plonger dans un Haut Moyen-âge d'où va émerger plusieurs royaumes. On peut se demander alors pourquoi un tel DLC a été développé pour Total War : Attila dont l'action se déroule quelques siècles plus tôt ? Est-ce pour faire la transition avec le prochain Total War historique qui, comme nous l'espérons de tout coeur, sera sur la période médiévale ? Seuls les dévelopeurs ont la réponse à cette question. En attendant, ils nous ont fait la surprise de sortir ce DLC (le dernier ?) pour Total War : Attila, un épisode que nous avions grandement apprécié et qui avait su nous faire oublier Total War : Rome 2.
Je vous propose à ce sujet de lire ou relire notre test de Total War : Attila ainsi que nos guides sur la Politique qui reste inchangé ou presque, et celui sur l'Économie qui garde le même principe. Je vais plutôt me concentrer sur les nouveautés apportées par ce DLC et la campagne scénarisée de Charlemagne, une campagne que j'ai bouclé en 320 tours avec la conquête de 120 villes et villages.
1. Roland, fidèle parmi les fidèles. - 2. Tant qu'à faire, je l'ai adopté. - 3. Le gars m'offre une femme et de l'argent... il y a anguille sous roche ! - 4. Naissance du petit Louis.
...Un jour d'inventer les DLC...
Mais commençons tout d'abord par les choses qui m'ont un peu chagriné : l'absence de nouvelles musiques et la diplomatie qui reste inchangée. De nouvelles musiques auraient pu nous permettre de rentrer dans l'ambiance médiévale. Surtout que les modifications apportées ne sont pas révolutionnaires comparativement au changement de période. Quant à la diplomatie, elle reste inchangée par rapport à Total War : Attila, cela aurait été pourtant le bon moment d'essayer de nouvelles choses, comme la possibilité d'offrir une région que l'on ne souhaite pas garder à un probable futur allié.
Heureusement, cela ne concerne pas les unités, les bâtiments et la technologie qui ont évolué visuellement. Sans oublier les factions qui bien entendu ne sont pas les mêmes. Celles-ci sont au nombre de 8 jouables. Il y a aussi d'autres nations de plus ou moins grande importance, qui ne sont pas jouables, comme le Royaume de Carloman, frère de Charlemagne, ou les Bavarois. Et on n'oublie pas non plus les rebelles qui vous méneront la vie dure si l'opinion publique vous fait défaut. Dans ma partie avec Charlemagne, j'ai eu droit aussi à l'arrivée en masse de Vikings après la conquête du pays des Danois.
Pour ce qui concerne les factions jouables, vous avez le Royaume de Charlemagne, les Avares (des barbares à cheval installés dans la partie orientale de la carte), l'Émirat de Cordoue (une faction musulmane aimant la recherche et située au sud de l'Hispanie), le Royaume des Asturies qui va devoir resister face aux factions musulmanes en Hispanie, le Royaume de Mercie qui va tenter de joindre toutes les tribus de la maudite Albion, le Royaume des Danois qui aiment le pillage, la Westphalie qui aime aussi le pillage et le Royaume des Lombards (des Scandinaves venus s'installer dans le nord de l'Italie). Toutes ces factions possèdent des missions et des objectifs différents, rendant ainsi rejouable plusieurs fois ce DLC. Ces objectifs à remplir permettent notamment d'offrir les conditions nécessaires à la constitution d'un royaume, qu'il est possible dès lors de renommer. Reconstituer l'empire de Charlemagne en suivant les prérequis ne sera pas une mince affaire, surtout au début de la campagne où l'on est attaqué au nord et au sud.
De plus, des événements historiques, avec des choix à faire ou des objectifs à remplir, viendront troubler vos parties vous permettant ainsi de suivre l'histoire de la création de votre royaume ou bien au contraire de vous en éloigner pour créer votre propre histoire. Ainsi avec Charlemagne, vous allez attendre patiemment que son frère Carloman meurt. À ce moment, une série d'événement s'offriront à vous avec un destin différent à chaque fois. Vous pourrez très bien continuer à garder ce puissant allié à vos côtés en vous alliant au fils héritier ou bien le conquérir dans une guerre qui sera forcément longue mais vous serez alors seul à gouverner dans cette partie de l'Europe, si vous sortez vainqueur. Certaines résolutions d'objectifs apportent de puissants bonus comme ceux donnés par le Pape qui vous permettront d'être grandement apprécié parmi les factions chrétiennes, facilitant ainsi les décisions diplomatiques avec ces dernières. Il est intéressant de noter que ces objectifs à réaliser ne sont pas forcément militaires. Construire un certain nombre de bâtiments ou développer une technologie demandée fait partie des missions à résoudre. Résoudre ces objectifs rapporte de la précieuse monnaie et vous fait passer à un nouveau chapitre dans l'histoire de la création de votre royaume.
...C'est ce sacré Charlemagne
La campagne nous fait débuter en 768 sur une nouvelle carte centrée sur l'Europe regroupant en tout 52 provinces. La carte propose d'ailleurs un nouveau style graphique comme c'est le cas de l'interface, et plus particulièrement pour les icônes qui représentent les unités et les bâtiments. Plutôt jolies et bien représentées, et surtout plus reconnaissables que celles de Total War : Rome 2, ces icônes sont inspirées par les enluminures et les vitraux médiévaux.
Avis de Brasidas
Age of Charlemagne n’est pas un mauvais jeu en soi, mais dans ce DLC nous n’avons droit qu’au service minimum. Effectivement, il y a assez peu de nouveautés, les factions correspondent à l’époque carolingienne bien évidemment, la fatigue de la population et des troupes fait son apparition (bien que ce malus soit limité) et les unités militaires sont celles que l’on retrouvait au Haut Moyen-âge.
Malheureusement, en ce qui concerne le reste rien n’a changé depuis Attila, sauf que la carte du monde est réduite et l’intelligence artificielle lors des batailles a diminué. Ainsi, on pourra voir le général de l’armée ennemi foncer dans nos troupes pour gentiment se faire étriper, brisant ainsi le moral de l’armée ennemi qui partira alors en déroute. Concernant la difficulté globale elle n’est ni trop élevée ni trop facile, en mode légendaire celle-ci varie en fonction du royaume que l’on choisit.
En outre, si l’on prend Charlemagne son territoire est bien étendu dès le début donc la réussite des objectifs ne pose pas beaucoup de problèmes, mais si l’on prend la Westphalie ne possédant que deux villes et qui de plus est une faction ennemie des carolingiens, cela devient plus délicat.
En somme, c’est un DLC sympathique pour les amoureux de la période mais dispensable au vu du peu de nouveautés présentes.
Parmi les nouveautés proposées par Age of Charlemagne figure la lassitude de la guerre. Une fonctionnalité fort appréciable que l'on aimerait voir apparaître dans la campagne du jeu original tant elle apporte de la tension dans les guerres. La lassitude ajoute des malus qui peuvent augmenter ou baisser en fonction de votre situation. Plus vous perdez de batailles, plus la guerre est longue, plus les gens seront mécontents et feront baisser l'opinion publique avec les risques des révoltes que cela en coûte. Cela baisse aussi le moral des troupes, ce qui peut devenir contraignant dans les batailles. Pour faire disparaître cette lassitude, rien de mieux que des victoires ou la paix. Cela change pas mal les campagnes militaires car celles-ci devront être plus courtes au risque d'exaspérer la populace et vos unités.
Au niveau des bâtiments à construire dans vos régions, pas de grands bouleversements, les provinces fonctionnent sur le même principe que Total War : Attila. Trois villes dont une principale par région qu'il est possible de spécialiser selon votre volonté. Les capitales peuvent ainsi devenir des villes religieuses, marchandes ou politiques en fonction des bâtiments que l'on y construit apportant les bonus et malus qui en découlent. L'amélioration à noter est que certains avantages sont accordés aussi aux provinces adjacentes et non uniquement à la province où le bâtiment est construit.
Parmi les petites améliorations bienvenues que nous pouvons évoquer il y a notamment celle qui concerne les agents (espion, assassin et prêtre) qui ont vu leurs arbres de talents repensés pour une plus grande spécialisation.
L'arbre de technologie a été légèrement modifié. Ainsi les technologies fournissent désormais soit une upgrade d'unité, soit le déblocage d'un bâtiment ou bien un bonus, tout n'est plus mélangé en une seul est même technologie. Les choix seront donc plus cruciaux.
Pour ce qui concerne la religion, celle-ci a un rôle un peu plus important que ce soit dans la diplomatie ou dans l'opinion publique. Cinq religions composent le monde d'Age of Charlemagne : christianisme, islam, paganisme, tengrisme et judaïsme. Les factions chrétiennes s'entendront bien plus facilement qu'avec les autres factions. De plus, comme dans Total War : Attila, lorsqu'une autre religion est présente dans une région, cela augmente les troubles. Dans Age of Charlemagne, les effets ont été augmentés, rendant ainsi important la présence des prêtres ou imams pour convertir la populace, sous peine de voir surgir des groupes de rebelles religieux. Enfin, le Pape joue un rôle important dans les campagnes de Charlemagne et des Lombards en donnant des missions.
1. L'arbre de technologie. - 2. Invasion de Vikings. - 3. Des choix à faire avec de lourdes conséquences. - 4. Baston !
Au niveau politique, il est désormais possible d'affecter un personnage, s'il a suffisamment d'influence, dans n'importe quelle fonction avec les bonus et les risques que cela inclus. Un haut placé gagnera plus vite de l'influence mais apportera aussi plus de bonus à la faction.
C'est à peu près tout pour les modifications qui restent dans l'ensemble très mineures. La différences entre les factions n'est pas forcément très perceptible, tout comme le changement d'époque. L'action se déroulerait deux ou trois siècles plus tôt, on ne verrait pas la différence. Heureusement, les présences de Charlemagne, des unités et bâtiments nous rappellent que nous sommes bien dans le Haut Moyen-âge. Je n'ai pas parlé des batailles, car il n'y a pas de changements par rapport au jeu de base.
Total War : Attila - Age of Charlemagne
Sacré Charlemagne
- +Un jeu sur Charlemagne...
- +Des campagnes captivantes
- +Des événements historiques à suivre ou pas
- +Grande rejouabilité
- -...mais Charlemagne mérite mieux qu'un DLC !
- -Pas de nouvelles musiques et les voix des personnages restent les mêmes
- -Ambiance médiévale difficilement perceptible