Chronique : L'Histoire jour après jour

30 juin 2013 par Aymdef | Chronique historique

 Napoléon III à la bataille de Solférino, par Jean-Louis-Ernest Meissonier (1863), exposé au Musée national du Château de Compiègne.

Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !

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Plongez-vous dans l'Histoire...


24 juin

1859 : Après Magenta, l'armée autrichienne fait une retraite ordonnée vers l'Est. Elle détruit tout sur son passage et les pluies incessantes n'arrangent pas la poursuite de l'armée franco-sarde. Les Autrichiens revigorés prennent position sur les collines morainiques au sud du lac de Garde à mi-chemin entre Venise et Milan, tout au nord de l'Italie. Ils comptent dans leur rang près de 150 000 hommes. L'armée franco-sarde, remontant vers le lac, dispose de 130 000 hommes environ. Les deux armées sont séparés par le Mincio, une rivière qui alimente le lac, et sont déployées sur deux lignes parallèles très proches l'une de l'autre.

Le front, qui s'étend sur 20 km du Nord au Sud, donne lieu à quatre batailles séparées, décousues et épuisantes. Finalement, dans le désordre total et sans envergure stratégique, les Franco-sardes remportent la victoire au prix de lourdes pertes. Elle coûta 17 000 morts aux Français et 22 000 aux Autrichiens.

Visitant le champ de bataille à l'occasion d'un voyage d'affaires, le banquier genevois Jean-Henri Dunant est marqué par le sort réservé aux blessés qui se comptent par dizaine de milliers. Il tente alors d'organiser les premiers secours. Il met ainsi en place plusieurs hôpitaux pour soigner les blessés quelques soient leur origine et obtient de Napoléon III que les médecins autrichiens puissent participer aux soins. A cette occasion, il écrira le livre Un souvenir de Solferino et le 17 juillet 1863, il fond une organisation internationale et neutre destinée à secourir les victimes de guerre, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).


25 juin

The Custer Fight par Charles Marion Russell (1903)1876 : Cela fait plusieurs décennies que les Américains, et avant eux les colons européens, font la guerre aux peuples Nord-Amérindiens. En 1876, éclata une série de conflits qui oppose le peuple Lakota (plus connu sous le nom des Sioux) et l'armée des États-Unis. On appela cela la Guerre des Black Hills. Ce conflit vit combattre de grandes figures de l'Histoire des États-Unis, comme George Armstrong Custer (alors âgé de 36 ans), héros de la guerre de Sécession qui mena par la suite une lutte acharnée contre les Amérindiens. Du côté des Amérindiens, on peut citer Crazy Horse et Sitting Bull, deux grands chefs des Lakotas.

Le 25 juin, les 647 hommes du 7e régiment de cavalerie du lieutenant-colonel George A. Custer sont à la poursuite de Sioux insoumis. Ils les trouvèrent dans un village à proximité de la rivière Little Bighorn (qui signifie « petit mouflon »), dans l'est du Territoire du Montana. Custer, dont la réputation n'est plus à faire, a des ambitions présidentielles, et un échec serait alors impardonnable...

Sans prendre la peine d'évaluer les forces ennemies ni de jauger le terrain, il divise ses forces en 3 détachements et attaque le village par trois côtés. Mal lui en a pris, car il se retrouve face à une coalition de 1500 guerriers cheyennes et de sioux rassemblés sous l'influence de Sitting Bull. Deux des détachements sont rapidement mis en déroute et prennent la fuite. Le troisième, celui commandé par Custer, est très vite encerclé. Tous les hommes, prisonniers et blessés compris, seront massacrés, Custer en tête. Little Big Horn deviendra légendaire sous le nom de « La dernière résistance de Custer », Custer's Last Stand.

285 hommes du 7e de cavalerie trouvent la mort. Les amérindiens perdent un tiers de leurs guerriers. Sitting Bull dira de cette bataille :« Custer était un chef brave. Les Indiens l'ont respecté et ne l'ont pas scalpé. Je répondrai pour les morts de mon peuple. Les miens ont dit que j'avais raison. Laissons les Visages-Pâles faire de même de leur côté. ». La victoire est pour les Sioux mais il ne gagneront pas la guerre des Black Hills. Les guerres indiennes quant à elles s'achèveront avec la défaite de Geronimo et de ses Apaches, au Nouveau-Mexique en 1886.


26 juin

1963 : Le président américain John F. Kennedy était en visite à Berlin-Ouest le 26 juin 1963, quinze ans après le blocus de Berlin. A cette époque, les Berlinois vivaient dans une enclave en Allemagne de l'Est dans les territoires communistes de la République démocratique allemande et le mur de Berlin séparait la ville en deux depuis sa construction deux ans plutôt.

Ce discours prononcé sur la place Rudolph Wilde, marquera les esprits et remontera le moral des Berlinois, grâce notamment à la célèbre phrase "Ich bin ein Berliner".

« Il y a beaucoup de gens dans le monde qui ne comprennent pas ou qui prétendent ne pas comprendre quelle est la grande différence entre le monde libre et le monde communiste.

Qu'ils viennent à Berlin !

Il y en a qui disent qu'en Europe et ailleurs, nous pouvons travailler avec les communistes. Qu'ils viennent à Berlin ! Lass sie nach Berlin kommen !

Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un mur pour empêcher notre peuple de s'enfuir. [...] Le mur fournit la démonstration éclatante de la faillite du système communiste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous n'éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux une offense non seulement à l'histoire mais encore une offense à l'humanité. [...]

Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont citoyens de Berlin. C'est pourquoi, en tant qu'homme libre, je suis fier de dire : Ich bin ein Berliner ! »


27 juin

1844 : Témoin de visions dès son adolescence, Joseph Smith aura marqué les États-Unis des années 1830-1840. Il est l'auteur du Livre de Mormon, qu'il affirme être la traduction d'un récit ancien gravé sur des plaques d'or qu'un ange lui aurait confiées. Il créa l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours qui, selon lui, serait le rétablissement de l'Église originelle de Jésus-Christ. Nombreux sont les gens venus le rejoindre dans le Missouri. Chassés et persécutés, les Mormons fondèrent alors la ville de Nauvoo dans l'Illinois. Joseph Smith en deviendra le maire. En 1944, il annonça sa candidature à la présidence des États-Unis ce qui fut mal perçue.

En effet, alors que la paix régnait sur Nauvoo, de vives hostilités, notamment celle de la presse écrite, commencèrent à s'élever à l'encontre de Joseph Smith. Il était accusé de vouloir instaurer une théocratie mais aussi la polygamie pratiquée par des membres de l'Église de Jésus-Christ. Pour calmer le peuple, le gouverneur de l'Illinois ordonna à Joseph Smith de se présenter devant un jury non mormon pour y être jugé lui et ses proches dont son frère Hyrum Smith. Ils furent forcés de le faire car Nauvoo était menacé par les troupes du gouverneur. Ils se constituèrent prisonniers et se rendirent à la prison de Carthage dans l'Illinois.

Là, les deux frères attendirent leur procès avec deux autres membres du conseil des Douze (les apôtres de l'Église du Christ). Mais dans l'après-midi du 27 juin, une foule d'environ 200 émeutiers, aux visages peints en noir, prirent d'assaut la prison de Carthage. Joseph Smith fut tué alors qu'il tentait de s'enfuir par la fenêtre, à l'âge de 38 ans.

Après sa mort, les mormons sont persécutés et sont obligés de fuir. C'est alors que débuta l'exode des pionniers mormons conduit par Brigham Young vers les Montagnes Rocheuses. Ils parcoururent ainsi 2 000 km avant d'atteindre le désert du Grand Lac Salé où ils y fonderont une nouvelle ville, Salt Lake City.


28 juin

1914 : Depuis plusieurs années, la Bosnie et l'Herzégovine faisaient partie de l'empire Ottoman. En 1908, l'Autriche-Hongrie les annexe déclenchant de vives protestations diplomatiques notamment de la part de la Russie et de la Serbie.

De plus, cette annexion est mal vécue par les populations slaves et orthodoxes. Dès lors, des personnes chercheront à réunifier tous les Slaves du Sud pour créer une jugo slavija (Yougoslavie). C'est notamment le cas du colonel Dragutin Dimitrijević (responsable des services secrets serbes) qui, à la tête d'une organisation secrète terroriste appelée La Main Noire, encourage des mouvements politiques comme la Mlada Bosna (Jeune Bosnie), dont fait parti un certain Gavrilo Princip, un jeune étudiant serbe de Bosnie-Herzégovine.

Princip apprend la visite de l'héritier de l'empire austro-hongrois à Sarajevo. Avec 6 de ses amis, ils projettent de l'assassiner pour faire avancer la cause yougoslave. En effet, l'archiduc François-Ferdinand et son épouse la duchesse de Hohenberg, sont en visite à Sarajevo, le 28 juin 1914.

Dans la matinée, deux tentatives d'assassinat eurent lieu. La première n'a pas pu se faire car un des membres de la Jeune Bosnie n'avait pas le bon angle de tir. Le deuxième, le dénommé Nedeljko Čabrinović (à vos souhaits), lança une bombe sur la voiture de François-Ferdinand. Il le rata mais blessa un officier de la voiture qui suivait. Un peu plus tard dans la journée, l'archiduc voulu se rendre à l'hôpital pour rendre visite au blessé. Cependant, à l'époque, il n'y avait pas de GPS et le chauffeur se trompa d'itinéraire...

La voiture s'engagea dans une ruelle et doit ralentir pour prendre un virage. C'est à ce moment que surgit Princip qui tira deux fois. La première balle atteignit la duchesse de Hohenberg à l'abdomen et la seconde balle se ficha dans le cou de l'archiduc. Tous deux moururent de leurs blessures quinze minutes plus tard. Princip tenta alors de se suicider avec du cyanure mais celui-ci devait être de mauvaise qualité car ça ne marcha pas. il décida alors de se tirer une balle dans la tête, mais les badauds lui arrachèrent le pistolet des mains et le saisirent.

Les morts de François-Ferdinand et de son épouse auraient pu passer inaperçues en Europe, mais la police autrichienne vit en cet assassinat l'œuvre des Serbes... Peu de temps après, le comte Berchtold, ministre autrichien des Affaires Étrangères, envoie un émissaire à Berlin pour obtenir l'appui de l'Allemagne... Vous connaissez la suite.


29 juin

1919 : La 13e édition du Tour de France se déroula du 29 juin au 27 juillet 1919 sur 15 étapes pour 5 560 km. C'est la première après la Première Guerre mondiale. L'édition de 1914 avait pris fin une semaine avant l'entrée de la France dans la Grande Guerre.

Ce Tour de 1919 fut particulièrement endeuillé car de nombreux coureurs avaient perdu la vie dans les tranchées. Il manque notamment 3 anciens vainqueurs : François Faber engagé dans la légion étrangère et tué à Carency en 1915 ; Octave Lapize tombé en combat aérien ; Lucien Petit-Breton mort au front, dans un accident d'automobile.

De plus, les dégâts occasionnés par les tirs d'obus sur les routes ont fort troublé la course et ont donné lieu à plusieurs abandons. Associé à cela un manque de matériel, (les industries de l'automobile et du cycle avaient été utilisées pour la fabrication d'armes). vous pouvez imaginer qu'il y ait eu peu de coureurs à l'arrivée. En effet, sur les 67 participants au départ, il n'était que 10 à l'arrivée. Henri Desgrange, organisateur du Tour, avait déclaré « Même s'il doit se terminer avec un seul coureur devant ma porte, le Tour se fera ».


30 juin

1827 : Méhémet Ali, vice-roi d'Égypte considéré comme le fondateur de l'Égypte moderne, offrit au roi Charles X de France une girafe d'origine soudanaise. Celle-ci est né en 1825 et fut envoyé à Marseille par voie maritime, le 14 novembre 1826. Elle fut ensuite conduite à Paris à pied accompagnée par 3 vaches dont elle buvait le lait ainsi que Geoffroy Saint-Hilaire, directeur du Jardin des plantes. Un voyage de 880 km où la foule se pressait dans chaque ville étape.

Zarafa (ce serait son nom) arriva à Paris le 30 juin, où elle fut durant près de 3 années, une des principales attractions de la capitale. 600 000 visiteurs viendront la voir durant l'été 1827, déchaînant une exotique "girafomania" qui influença jusqu'aux coiffures des dames. Il faut dire qu'il s'agit de la première fois que des Français voyaient une girafe en France. Il s'agit également de la troisième girafe à venir en Europe, car la première fut la girafe Médicis, acquise par Laurent de Médicis à Florence en 1486.

La girafe de Charles X est morte le 12 janvier 1845 de tuberculose bovine due à l'ingestion quotidienne de lait. Elle fut empaillée mais sa dépouille fut perdue... Cependant, une légende veut que des poilus facétieux l'aient emmenée dans les tranchées pour effrayer les Allemands... Aujourd'hui, on peut l'admirer au musée de La Rochelle, en compagnie de l'Orang-outan de l'impératrice Joséphine.

Un dessin animé pour enfants est sorti en 2012 dont voici la Bande Annonce, réalisé par Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie.

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