Info sur le jeu |
Plateforme
PC Windows PlayStation 5 PlayStation 4 Xbox Series Xbox One |
ÉditeurRebellion |
DéveloppeurRebellion |
Date de sortieJanvier 2025 |
Sniper Elite : Resistance
Une fois de plus, l’heure est arrivée de sortir son ghillie du placard, d’épauler son fusil à lunettes et de prendre comme cible les Nazis. Mais cette fois-ci, Karl Fairburne laisse sa place à son camarade d'armes Harry Hawker, lui aussi agent des Special Operations Executive britanniques, envoyé en France pour soutenir les missions menées par les ex-membres des groupes Franc-Tireur et Partisan.
Après avoir assisté à la destruction d’un barrage par des bombes rebondissantes (grenades sous-marines), Hawker traverse le sud-est de la France à la recherche d’informations sur une nouvelle wunderwaffe, une « arme miraculeuse » qui pourrait sauver le Troisième Reich et repousser les Alliés le Jour J.
Afin de mener à bien ses recherches, Hawker doit interagir avec des membres de la Résistance. Malheureusement, à part lors de brefs échanges, on pourrait presque oublier qu’ils existent ; excepté les moments où il faut en sauver certains ou trouver des caches marquées de la Croix de Lorraine, leur contribution à l’histoire de Hawker reste assez minime. Ils sont quasiment absents de la narration générale. Contrairement à The Saboteur, nous avons ici des membres de groupes résistants relégués au rôle de spectateurs devant le brillant militaire qu’est Hawker, surnommé Wraith ou Spectre.
Sorti trois ans après Sniper Elite 5, Sniper Elite : Resistance perpétue la tradition de la franchise en proposant de vastes cartes avec plusieurs objectifs à atteindre dans une France sous occupation. Comme toujours, les personnages et événements restent fictifs. L’action de cet épisode se déroule en parallèle de celle de Sniper Elite 5, faisant du jeu une sorte de contenu additionnel. Le hic, c’est qu’il est vendu au prix d’un jeu complet, soit 50 €. N’ayant pas commencé par Sniper Elite 5, la pilule a été plus facile à avaler, d’autant que mon expérience, une fois terminée, m’a donné envie de me procurer le cinquième opus. Par contre, vu que l'IA des ennemis reste peu élevée en mode Normal, j'ai dû augmenter la difficulté dès le début.
Sur des terres viticoles, dans des villes, des ruines ou au cœur d’une forêt… nos capacités de tireur d’élite seront testées à tout moment. On peut choisir de se défendre avec des pistolets, des mitrailleuses ou encore ses poings, dans des combats convaicants, souvent acharnés. On est libre de décider quelle voie prendre, sans pénalité de la part du jeu pour favoriser une façon de jouer plutôt qu’une autre. Et, bien sûr, on peut changer en cours de route. Par exemple, j’ai commencé avec Hawker en assassin silencieux, plutôt pacifique dans la plupart des missions puis, perdant patience, j’ai pu changer de style et tirer dans tous les sens.
En plus des objectifs principaux, il y a des missions secondaires – l’une des plus mémorables étant d’aller chercher un morceau de charbon afin de fabriquer un explosif pour une des cibles à abattre... En majeure partie, les missions semblent être inspirées par des faits réels, tout en ajoutant des lieux fictifs, comme le Fort rouge au cours d'une mission, qui fait un peu penser à Arles et au Pont du Gard. Durant les dernières missions, la narration prend le dessus et les lieux deviennent plus habituels à un jeu d’infiltration sur la Seconde Guerre mondiale en France : beaucoup de bunkers secrets anonymes et des zones industrielles à infiltrer. Les changements se font progressivement, ce qui permet de ne pas s’ennuyer.
En revanche, les personnages intéressants ne sont pas légion. Hawker est un Cockney stéréotypé, un Londonien qui a un avis sur tout et surtout sur le fait qu’il fait du mal à un Boche. Une fois que l’on passe en mode tag, on reçoit des brèves explicatives des actions de tel ou tel Allemand avant la guerre. En l’occurrence, la dernière chose qui nous intéresse quand le type est au centre de notre viseur, c’est de savoir qu’il était allé à l’école d’art avec le Führer ! C’est quand même un choix narratif, après tout.
Néanmoins, on n’est pas vraiment là pour l’histoire principale, la franchise brillant surtout pour son gameplay. Pour le coup, et bien qu'il ressemble en grande partie à Sniper Elite 5, Sniper Elite : Resistance a bien réussi son coup. Le gameplay est à la fois intéressant et fin. Il remet au goût du jour l’utilisation de facteurs extérieurs à prendre en compte lors des tirs – ce que je n’avais pas eu à faire depuis longtemps – comme la direction et la force du vent, le terrain, les bruits...
J’ai retrouvé le meilleur des jeux d’espionnage d’avant : du Metal Gear Solid mélangé avec les simulations militaires sur la Seconde guerre mondiale, du type Hidden & Dangerous, où chaque seconde de mauvais jugement peut s’avérer fatale. Le maniement des armes à feu, toutes différentes, modifie les mouvements du personnage qui doit s’adapter. Même si l’histoire du jeu reste à peaufiner, le plaisir du gameplay balaye tout. On prend vite du plaisir !
Sniper Elite : Resistance souffre cependant de quelques bugs inadaptés pour ceux qui voudraient suivre la route pacifique. Je me suis retrouvé une dizaine de fois à effectuer des actions non létales sur des ennemis pour finalement les voir glisser à terre et disparaître, pour finalement les retrouver tués à la fin de la mission... Lorsque l’on se déplace accroupi, il est difficile de passer une marche et, du coup, ça peut compliquer la validation de certains objectifs si on souhaite rester totalement furtif. Il faut vraiment penser à sauvegarder très régulièrement.
Ayant joué au jeu sur le GeForce Now, la performance était impeccable pour ma part, bien que cela m'ait empêché de tester les modes multijoueurs, dont "Invasion", car il existe un soucis entre le service de cloud gaming et le système anti-triche Denuvo depuis la dernière mise à jour du jeu.
Sniper Elite : Resistance
- +Gameplay toujours aussi grisant
- +La liberté d'action
- -Prix élevé
- -La Résistance peu mise en valeur
- -IA des ennemis un peu bête parfois
Graphismes
Avec un goût pour la reconstitution historique dans les décors, les accessoires, les armes et les costumes, les développeurs nous montrent leur intérêt pour l’histoire – comme l’indique aussi l’intérêt en histoire du PDG de Rebellion Games, Jason Kingsley.
Technique
Des bugs, comme les ennemis qui meurent sans raison en disparaissant dans la terre, peuvent faire enrager les plus pacifistes des joueurs, mais rien n’a vraiment cassé le jeu lors de ce test.
Jouabilité
Sniper Elite : Resistance est assez simple à jouer, mais il faut prendre un peu de temps pour comprendre les effets du vent et des sons afin de s’assurer d’être aussi silencieux que possible.
Durée de vie
Durée de vie en campagne très acceptable. Le mode multijoueur et le mode invasion (permettant à d’autres joueurs d’incarner des Nazis qui vous chassent) ajoutent des heures de rejouabilité.
Ambiance
Avec les différentes factions politiques et sociales, l’ambiance du jeu s’insère pleinement dans le monde sombre de la France sous occupation.
Scénario
Une série qui a perduré dans le temps, sans souffrir de la perte de statut d’un Medal of Honor ou Brothers in Arms. En s’appuyant sur des endroits réels tout en y ajoutant du fictif, Sniper Elite : Resistance ajoute en historicité. La narration est un peu faible, mais avec un gameplay et un contexte bien réussis, on ne peut pas trop le lui reprocher.
Ralta Rédacteur
- "L'histoire sera gentille avec moi car j'ai l'intention de l'écrire." - Winston Churchill