Des bombes découvertes sur un volcan à Hawaï
Hawaï est une île volcanique dans le Pacifique Sud appartenant à un archipel du même nom. La formation de cet amas d'îles est liée au point chaud d'Hawaï.
En effet, bien qu'une majeure partie des remontées magmatiques peuvent se situer à des limites de plaques tectoniques selon les divers contextes (compressifs, extensifs etc...), ici, nous avons une remontée de magma : des panaches, d'origine profonde (plusieurs milliers de kilomètres) qui viennent transpercer la lithosphère soit : la plaque tectonique pacifique.
Par ailleurs, on peut suivre le mouvement de cette plaque. Il y a 30 millions d'années, le point chaud à formé les îles Midway et pour l'heure, l'archipel d'Hawaï.
Quel est le lien avec l'Histoire ? Voilà qu'en février, un randonneur à été surpris de sa découverte. Alors qu'il réalisait son trek sur l'un des flancs du Mauna Loa, volcan basaltique au centre de l'île d'Hawaii, il aperçut deux bombes coincées dans une coulée de lave. Etonné de les découvrir à cet emplacement, il s'est empressé de partager sa surprise sur les réseaux sociaux.
L'observatoire des volcans Hawaïens (HVO) et l'institut des études géologiques américain (USGS) ont vite apporté une réponse à la présence de ces engins militaires à pareil endroit.
En 1933, le Mauna Loa, le plus haut volcan du monde, venait d'entrer à nouveau en éruption. Le géologue Thomas A. Jaggar fondateur du HVO avait prédit une nouvelle éruption dans les deux années à suivre.
En effet, en 1935, une nouvelle fissure s'ouvre sur le flanc du volcan et de nouvelles coulées apparaissent. Celles-ci coulent jusqu'à la base du volcan où elles forment un bassin. Elles représentent un danger immédiat pour la ville à proximité (Hilo, la ville la plus peuplée) et la rivière qui l'approvisionnent en eau douce.
En décembre 1935, le bassin se rompt et les coulées magmatiques enregistrent des vitesses de 1.6 kilomètres par jour.
En accord avec le HVO et l'Army Air Corps, il est décidé de lancer des bombes de 161 kg de TNT afin de créer de nouvelles brèches et dévier la trajectoire des coulées.
Le 27 décembre 1935, des bombardiers décollent et larguent quarante bombes.
Néanmoins, aucune nouvelles activités sismiques au niveau des fissures sont enregistrées. Quelques jours après cet événement, la coulée se stoppe.
Pour Dr. Thomas A.Jaggar c'est une réussite. Pourtant au vu des éléments passés et actuel, il est difficile d'avoir la même conclusion. En effet, il prétend que les explosions ont permis d'apporter de l'air au sein des conduits et mis la lave au contact de l'air (on entend ici les zones à 1 ou 2 mètres sous la surface de la coulée) et ayant permis le refroidissement.
Toutefois, il faut garder à l'esprit que les quantités de lave déversées sont importantes. On peut parler de plusieurs centaines de millions de mètres cube. Alors l'apport de 40 bombes de 161 kg de TNT ayant favorisé un contact avec l'air est vrai mais sûrement pas suffisant pour l'ensemble du volume.
Diverses études menées dans les années 1970 ont montré qu'il n'y avait pas de lien entre la baisse de vitesse de la coulée de lave et les bombes. Contrairement à ce qu'affirme Jaggar. Il s'agirait tout simplement d'une coïncidence.
La méthode n'a jamais été reproduite mais a été reprise sous d'autres variantes. Elles ont fonctionné pour détourner des coulées magmatiques sur des volcans italiens.