De nouveaux détails sur la bataille d’Actium
... mais si, rappelez-vous: c’est l’immense bataille navale qui conclut l’affrontement entre Octave et le couple formé par Cléopâtre et Marc-Antoine, suite à quoi le vainqueur monta sur le trône impérial de Rome.
Le ministère de la Culture grec a révélé lors d’une conférence de l’Archeological Institute of America que de nouvelles études étaient en cours sur le site de Nicopolis, dans l’ouest de la Grèce. C’est à cet endroit qu’a été élevé, après la bataille, un monument consacrant la victoire d’Octave, futur Auguste. Les fouilles entreprises sur place ces dernières années auraient mis au jour pas moins de 35 niches taillées dans le sol, conçues pour accueillir des trophées de guerres: les grands béliers de bronze de certains des navires de Marc-Antoine et Cléopâtre, capturés pendant la bataille.
Ce n’est qu’une petite partie du butin, car l’on sait qu’Octave aborda et prit 350 de ces galères de guerre au cours des combats. Leur analyse détaillée a permis de préciser certaines caractéristiques de ces navires, que l’on pensait petits et agiles du côté d’Octave, et grands autant que pesants du côté des Égyptiens.
En réalité, les niches sont toutes de dimensions différentes, ayant été conçues pour le bélier qu’elles allaient abriter. Si les têtes de béliers ont été depuis longtemps pillées et fondues, elles ont heureusement laissé quelques fragments et leur empreinte dans la terre. On sait donc qu’elles étaient dotées de pièces cruciformes sur les côtés, permettent de déduire que les navires de Cléopâtre faisaient pas moins de 40 mètres de long, et que ces rostres de métal étaient astucieusement conçus pour infliger un maximum de dégâts à l’impact et causer des dégâts catastrophiques et immédiats à la coque adverse. Jusqu’ici, on ignorait presque tout de la puissance destructrice d’une galère de guerre de l’Antiquité.
Ces béliers pouvaient atteindre jusqu’à 1,6 mètres de haut pour 2,5 de large. Curieusement, il apparaît que les dimensions énorme de ces armes les destinaient d’abord à percuter et détruire les défenses protégeant les ports, et non uniquement les bateaux.
« Les nouvelles preuves vont probablement révolutionner notre compréhension de ce que sont de puissants béliers marins, et nous aider à mieux comprendre les forces à l'origine des collisions » a déclaré le professeur Murray, éminent spécialiste de la marine militaire gréco-romaine.
Le docteur Konstantinos Zachos, conservateur des Antiquités au ministère grec de la Culture, a déclaré à The Independent que l'analyse des données archéologiques du monument de la victoire allait se poursuivre.