Les parchemins de Barbe-Noire ont été retrouvés

Thématique
Piraterie
23 novembre
2018

Si vous êtes un peu au fait de la chose flibustière, vous savez certainement que le célébrissime Barbe-Noire a fini sa sombre carrière avec du plomb dans les fesses et un très gros mal de tête, au large de la côte de la Caroline du Nord, en 1718.

Hier 22 novembre, cela faisait précisément 300 ans que le forban à la barbe enflammée a trouvé la mort. En 2017, la confirmation avait été donnée que le navire découvert dans les fonds marins de l’île d’Ocracoke était bel et bien le Queen’s Anne Revenge, le navire du pirate.

Les parchemins de Barbe-Noire ont été retrouvésFragments de papier couverts de vase retrouvés à l'intérieur d'une chambre de culasse d'arme à feu remontée de l'épave du navire de Barbe Noire.
© Courtesy of the North Carolina Department of Natural and Cultural Resources

Une fouille archéologique sous-marine a été menée et un grand nombre d’objets ont été ramenés à la surface et ont bénéficié d’une restauration. Parmi eux, on a retrouvé des morceaux de papier, étonnamment bien conservés !

Dans la culasse d’une arme à feu remontée à la surface, on a découvert seize fragments de papiers, agglomérés et ayant donc échappé à la décomposition, qui appartenaient vraisemblablement aux pages d’un roman vandalisé par les pirates.

On peut s’interroger sur l’utilité de mettre du papier dans le canon d’une arme, mais au XVIIIe siècle la chose était tout a fait courante: on utilisait souvent de petits bouts de papier et de tissu afin de servir de bourre, avant de charger l’arme.

Les parchemins de Barbe-Noire ont été retrouvés

La restauration des fragments de texte a été menée par le Laboratoire des ressources naturelles et culturelles de Greenville, en Caroline du Nord, conjointement avec l’université du Delaware (Newark) du programme Winterthur spécialisés dans les encres et les textes.

Le texte était évidemment très endommagé, mais les chercheurs ont pu, à force d’efforts, distinguer quelques mots, dont “Hilo”, qui a permis de cibler plus facilement la recherche et de retrouver le livre dont l’exemplaire a servi à l’équipage de Barbe-Noire.

Et c’est là que se rencontrent deux légendes, car il s’agit de la première édition du Voyage à la mer du Sud, du capitaine Cooke (non, pas lui, un autre), le récit qui relate le sauvetage d’un certain Alexander Selkirk et qui inspira Daniel Defoe pour écrire, l’année suivante, Robinson Crusoë.