Chronique : L'Histoire jour après jour

10 mars 2013 par Kreuzberg | Chronique historique

The Fall of the Alamo de Robert J. Onderdonk, 1901

Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !

HistoriaGames, au delà de sa passion des jeux vidéos, se veut toujours plus proche de l'Histoire, qui est l'origine même de sa création. C'est ainsi que Kreuzberg, chroniqueur, nous livre, jour après jour sur la page Facebook de notre site (http://www.facebook.com/) les événements de l'Histoire. Du 1er Janvier au 31 Décembre, retrouvez les événements qui ont marqués l'Histoire de l'Humanité sur notre page Facebook et sur la chronique hebdomadaire dédiée à la réédition de ces événements.

Plongez-vous dans l'Histoire...


4 mars

1193 : Mort de Salâh ad-Dîn (Saladin). Le sultan d'Egypte et de Syrie meurt à 55 ans, après avoir repris Jérusalem aux croisés et rétabli la puissance musulmane dans la région. On notera également que ce fut un des sultans les plus tolérants de la période. En effet, c'est lui qui ordonna la neutralité religieuse de la Ville-Sainte afin que musulmans et chrétiens puissent prier et habiter en paix. Il fut sans aucun doute plus exemplaire et plus humain que ses homologues chrétiens désireux d'imposer aux musulmans l'existence de la Chrétienté à Jérusalem.


5 mars

1811 : Bataille de Barrosa. Le général Claude-Victor Perrin qui commande 20 000 Français va livrer bataille à 15 000 Espagnols (menés par le général Manuel de la Peña) et 5 000 Britanniques (menés par le général Thomas Graham). Si la balance numérique est absolument équitable avec le même nombre d'hommes qui s'affrontent dans les deux camps, la balance qualitative elle, reste toujours déséquilibrée. En effet, les Espagnols sont faibles malgré leurs victoires récentes. La bataille fut simple : Perrin envoya des divisions bloquer la route, les Espagnols ont pris en tenaille les Français, et les Britanniques ont battus la charge à tout rompre. Les anglo-espagnols perdent 1 100 hommes, et l'armée française perd quant à elle 3 500 hommes et 6 canons. Une aigle de régiment français fut même capturée par le sergent britannique Patrick Materson durant la charge générale ; ce dernier cria ainsi dans la mêlée : "Par Dieu, les gars, j'ai eu le coucou !". Il sera élevé au grade de capitaine pour cet exploit.


6 mars

1836 : Vous connaissez peut-être le film Alamo avec John Wayne dans le rôle de Davy Crockett, et bien sachez que ce jour illustre du 6 mars 1836 est marqué par la chute du fameux fort Alamo, qui se trouve aujourd'hui dans le centre-ville de San Antonio au Texas. Il s''agit d'un évènement majeur de la Révolution texane, qui a eu lieu entre le 2 octobre 1835 au 21 avril 1836 et qui opposa le Mexique à la République du Texas. Le siège du fort aura lui duré du 23 février 1836 au 6 mars 1836. Après un siège de 13 jours, les 1800 soldats mexicains commandés par le président-général Antonio López de Santa Anna lancèrent un assaut contre le fort tenu par 189 défenseurs texans qui furent tous tués. Près de 600 Mexicains furent tués ou blessés. Les Texans prirent leur revanche le 21 avril de la même année lorsqu'ils battirent l'armée mexicaine lors de la bataille de San Jacinto, mais ça on aura le temps d'y revenir.


7 mars

1792 : Publication du rapport du Docteur Antoine Louis sur la guillotine. Ce rapport médical est écrit par l'éminent médecin suite à des expériences réalisées sur des moutons. L'objectif est d'inventer une machine qui donnerait la mort rapidement et avec sûreté. Louis confirme dans ce rapport que la guillotine est un excellent outil de décapitation, rapide et efficace, suite à des améliorations réalisées par lui-même. Devant la popularité dont jouit le médecin à l'époque, les autorités républicaines accepteront de mettre en place la machine, qui donnera alors la mort dans toutes les places publiques de France. Peu après la mise en place de la guillotine (qui faillit s'appeler la Louison), Antoine Louis mourut à Paris ; c'était un médecin chirurgien de renommée nationale pour ses études médicales et ses articles dans "L'Encyclopédie" de Diderot et d'Alembert, mais aussi secrétaire perpétuel de l'Académie de Médecine et inspecteur des hôpitaux militaires de France, qui joua un rôle crucial de médecin légiste durant l'Affaire Calas et forma les futurs médecins militaires célébrissimes Larrey et Percy.


8 mars

Charles XIV Jean de Suède1844 : Mort de Charles XIV Jean de Suède, plus connu sous le nom de Jean-Baptiste Bernadotte en France. L'homme franc-maçon possède une carrière exceptionnelle. Engagé comme simple soldat dans l'armée du roi de France en 1780 suite à des études infructueuses en Droit, Jean-Baptiste Bernadotte deviendra au fil du temps général, ambassadeur et ministre français, avant d'être élu prince héritier de Suède sous le nom de Charles-Jean le 20 Novembre 1810 sur la volonté même du roi de Suède qui l'adopte. Pourtant, la légende dit que son corps portait un tatouage "Mort aux rois", un comble pour celui qui régna 26 ans sur les Etats suédois ! Dès 1811, le père adoptif commence à être sénile, et Bernadotte règne déjà sans être couronné. Sa politique consiste alors en une collaboration étroite avec Napoléon sur le point du blocus continental ; de même, le prince héritier Bernadotte laisse la Finlande aux Russes pour éviter d'entrer dans une guerre que les Suédois auraient déjà perdu d'avance. En échange de cette abandon finlandais, le prince vise la Norvège, sous domination danoise. Napoléon refuse d'accorder la Norvège à la Suède, et c'est la cassure : dès lors, Bernadotte se fera définitivement appeler partout prince héritier Charles-Jean et il se rapprochera du tsar Alexandre Ier pour combattre l'Empereur qui jadis l'avait nommé maréchal. Le prince prend le commandement suprême de l'armée suédoise et fait campagne contre la Grande Armée en Pologne (1812), Allemagne (1813) et France (1814). A peine rentré à Stockholm, il repart à la guerre et s'empare de la Norvège en quinze jours à peine. La Suède est grande et influente ; il faut désormais la faire fructifier. Devenu officiellement roi de Suède et de Norvège le 5 Février 1818, Charles XIV Jean Bernadotte concentrera ses efforts sur l'amélioration de l'éducation publique, de l'industrie, du commerce et de l'agriculture, assurant ainsi à ses Etats une prospérité interne et externe et un niveau d'éducation important. C'est également lui qui décrétera que la Suède est un pays neutre, et il léguera à ses successeurs l'ambition et le devoir de conserver la neutralité du pays. Il n'aura d'autre devise que "L'amour du peuple sera ma récompense". Charles XIV Jean Bernadotte, malgré tout ses efforts, ne parvint pas à apprendre le suédois. Encore aujourd'hui, les archives de l'époque (conservées au palais royal de Stockholm) sont intégralement françaises, du fait qu'il faisait systématiquement traduire les écrits de son administration pour qu'il comprenne. Et encore aujourd'hui, les Bernadotte, dynastie française, règnent encore sur la Suède...


9 mars

1765 : Réhabilitation de Jean Calas. Après un âpre combat de trois ans, la mémoire du jésuite est réhabilitée. Son fils avait été retrouvé pendu dans le magasin familial de Toulouse après avoir révélé son projet de conversion au catholicisme. Les capitouls et juges toulousains ont donc déduis que Jean Calas ne voulait pas que son fils se convertisse et l'a assassiné. Voltaire écrira le "Traité sur la Tolérance" (dont la critique est disponible sur notre site, par ici) pour prendre la défense de la famille Calas. Le roi et le gouvernement eux-mêmes entendront parler de cette affaire et rendront un second jugement le 9 mars 1765, en octroyant une pension de 36 000 livres à la famille Calas et en réhabilitant la mémoire du père roué, torturé et brûlé pour un crime non-commis.


10 mars

1793 : Création du Tribunal Révolutionnaire par la Convention. Danton, pour argumenter la création de ce tribunal, déclara la phrase suivante en pleine séance : "Soyons terribles pour dispenser le peuple de l'être". Et tout fut accompli selon la volonté du politicien. Le Tribunal Révolutionnaire sera dirigé d'une main de fer par l'accusateur public Fouquier-Tinville qui n'acceptera que deux issues à tout procès : l'acquittement ou la décapitation par guillotine. La Convention veut ainsi crée une arme politique pour lutter contre tout mouvement royaliste ou contre-révolutionnaire. Et ce Tribunal créera un véritable bain de sang, allant même jusqu'à condamner les créateurs même (Danton y compris). Le Tribunal Révolutionnaire sera aboli le 31 Mai 1795, après avoir condamné des milliers de victimes.

  • Kreuzberg Ex-Chef de la section littérature , Ex-Testeur, Ex-Chroniqueur, Ex-Historien

  • Ancien membre d'HistoriaGames : Tombé au combat