Récit

Époque moderneGuerres napoléoniennes

Campagne de Belgique et bataille de Waterloo

Maréchal de l'Empire

Napoléon, ex-Empereur des Français, est exilé depuis environ un an sur la petite île d'Elbe, au large de l'Italie.  Le régime royaliste, mené par Louis XVIII, est très impopulaire en France. Napoléon Ier voit par là l'occasion de revenir au pouvoir.

Le 1er mars 1815, il s'échappe de l'île d'Elbe, à la tête de plusieurs centaines de vieux soldats fidèles qui l'avaient suivi dans son exil. Il débarque à Golfe-Juan, près de Fréjus, et utilise les routes se situant aux alentours des Alpes pour parvenir à Grenoble.

Le Retour de Napoléon
Le retour de Napoléon de l'île d'Elbe en février 1815, par Steuben von Karl August, 1818

À Grenoble, il rallia les régiments royaux que Louis XVIII avait envoyé pour l'arrêter. En continuant sa route, il rallia le maréchal Ney avec tous ses régiments à sa cause près d'Auxerre.

Aucun coup de feu ne fut tiré. Pourtant, Napoléon marche sur Paris avec le soutien du peuple français le 20 mars 1815, soit 20 jours après s'être échappé de l'île d'Elbe. Napoléon Ier y investit le Palais des Tuileries, symbole du pouvoir royal. Le même jour, Louis XVIII fuit la France et se réfugie Belgique.

Les jours suivants, la monarchie constitutionnelle de Louis XVIII se transforma en monarchie parlementaire sous le nom d'Empire Français, Napoléon libéralisant son régime (et perdant ainsi une partie de ses pouvoirs et de son autorité, ce qui aura des conséquences par la suite). L'Empereur, respectant la politique bonapartiste, organise un nouveau plébiscite sur la création d'une nouvelle constitution.

Mais l'Europe, soucieuse de garder les avantages gagnés lors du Congrès de Vienne, déclare la guerre à la France (en prétextant « ne pas déclarer la guerre à la France, mais déclarer la guerre à Napoléon »). Une armée multinationale, commandée par le général anglais Arthur Wellesley, Duc de Wellington, débarque en Belgique.

Une armée prussienne, commandée par le feld-maréchal prussien Gebhard Leberecht, Prince Blücher von Walhstatt quitte le Royaume de Prusse, passe la frontière belge et se « rassemble » avec l'armée multinationale que nous appellerons armée anglaise, car elle a été dirigée par les généraux anglais.

Pendant ce temps, une armée russe quittait l'Empire d'Alexandre Ier pour constituer des renforts.

La France étant reconstruite politiquement et Napoléon voulant devancer la menace d'invasion coalisée en France, il met au point avec son État-major la Campagne de Belgique. 124 000 hommes sous les couleurs françaises s'enfoncent en Belgique en début Juin 1815.

Les dernières victoires de Napoléon

Alors que les État-major anglais et prussiens discutent du plan à adopter à Bruxelles, Napoléon traverse la Sambre dans la nuit du 14 au 15 juin 1815 et marche par surprise sur la ville de Charleroi, coupant ainsi en deux, en une nuit de marche, le dispositif anglo prussien. La surprise est générale. Les généraux anglais commandés par Wellington et les généraux prussiens commandés par Blücher s'affolent 

Profitant de cela, l'Empereur pris d'assaut la ville de Gilly d'où il chassa les Prussiens, pour ensuite se rendre à Fleurus. Après divers mouvements, l'armée commandée par Napoléon affronte l'armée prussienne dans l'après-midi du 16 juin 1815 à Ligny.

Pendant ce temps, le reste de l'armée française commandé par le maréchal Ney, combat l'armée anglaise au lieu-dit du Quatre-Bras. À la fin de la journée, le résultat est mitigé pour la France.

Napoléon ne bat les Prussiens à Ligny qu'à la nuit tombante, ces derniers étant solidement retranchés et ayant l'avantage du terrain. Il dût même faire donner la Garde pour enfoncer le centre des forces armées prussiennes. 12 000 Français furent tués dans la bataille, ce qui est énorme malgré les pertes prussiennes (20.000 tués).

Le maréchal Ney, quant à lui, ne bat pas les troupes multinationales de Wellington, car il renonce à sa tâche à 21H, aucun adversaire ne pouvant prendre l'avantage sur l'autre. Les pertes sont plus grandes pour les Français ici, l'armée de Ney perdant 4800 soldats et l'armée de Wellington en perd 4200.

Le corps d'armée du général Drouet d'Erlon aurait pu être judicieusement utilisé, mais ne fut cependant pas engagé dans le combat, recevant ordres et contre-ordres de la part de l'Empereur et du maréchal Ney. L'Empereur ordonne au maréchal Grouchy de poursuivre avec 30 000 hommes (soit le tiers de l'Armée du Nord) l'armée prussienne en déroute.

Le lendemain, 17 Juin 1815, l'armée anglaise abandonne les Quatre-Bras, traverse la Dyle et se replie sur la colline du Mont Saint-Jean (en avant du village de Waterloo), non pas sans perte étant donnée que l'armée française commandée par Napoléon poursuit Wellington et ses forces.

Finalement, l'armée française se place face au Mont Saint-Jean où sont retranchés les Anglais, Napoléon croyant que Wellington allait fuir dans la nuit. L'armée multinationale de Wellington compte 71 000 soldats (Anglais, Hollandais, Belges, Allemands de diverses nationalités, Français royalistes...) et 184 canons. L'armée française de Napoléon compte 73 000 soldats (au lieu de 103 000 soldats, car le maréchal Grouchy les a pris pour poursuivre les Prussiens) et 266 canons.

La bataille de Waterloo, la fin d'une épopée

Dans la nuit du 17 juin au 18 juin 1815, une pluie torrentielle accompagnée d'un violent orage plane sur le futur champ de bataille. Le matin du 18 juin 1815, le sol est détrempé, malgré le soleil qui se lève sur le champ de bataille. Les pattes des chevaux s'enfoncent dans la boue et l'artillerie est quasi inutilisable. Napoléon veut attaquer à 9;H. L'état-major refuse, le sol étant impraticable.

Finalement, la bataille commence à 11H30 environ (les avis sont partagés entre 11H30 et 12H, entre Anglais et Français). L'Empereur a confié à son frère Jérôme Bonaparte de réaliser une attaque de diversion sur le château-ferme d'Hougoumont, situé sur le flanc droit anglais, afin que Wellington dégarnisse son centre pour porter secours à sa droite, donnant ainsi l'avantage à une future attaque française au centre.

Les Français y sont repoussés en moins d'une demi-heure, assaillis par des feux nourris.

À 12H, Jérôme Bonaparte relance l'assaut, avec le soutien de l'artillerie française et de nouvelles troupes. Les divisions françaises ont des difficultés qui les arrêtent devant la porte Sud du château-ferme, mais pénètre dans le bastion en contournant le bâtiment et en prenant d'assaut la porte Nord et les jardins d'Hougoumont.

Les combats sont très violents. Cependant l'infanterie française est rejetée en dehors d'Hougoumont avec de très lourdes pertes entre 12H et 14H.

À partir de 14H jusqu'à 15H, Hougoumont est incendiée par les obusiers français que l'Empereur a mis à disposition de son frère. 500 soldats anglais meurent dans cet incendie qui dévaste le bastion, mais la division présente sur le terrain continue à tenir, tenant 8.000 soldats français en échec.

Cependant, alors que les forces françaises et anglaises se battaient violemment pour le contrôle d'Hougoumont, des colonnes se dessinèrent à l'Est du champ de bataille dès 13H. Des éclaireurs français affirmèrent à l'Empereur que ces colonnes étaient prussiennes, et étaient à 8 kilomètres du champ de bataille. Elles pourraient intervenir dans le combat aux alentours de 16H.

Napoléon fait immédiatement courir le bruit que ce sont les 30 000 hommes de Grouchy qui arrivent en renfort afin de maintenir le moral. Mais il envoya tout de même 10 000 hommes sur le village de Plancenoit sur son flanc droit, pour se protéger de l'avancée des forces prussiennes. Tandis que Jérôme Bonaparte attaque Hougoumont. Ney, sur ordre de l'Empereur, attaque le centre anglais.

Le 1er corps d'armée, fort de 17 000 hommes sont commandés par Drouet d'Erlon lui-même commandé par Ney, marche vers la ferme de la Haye Sainte, lieue stratégique du champ de bataille. Drouet d'Erlon s'empare des jardins de la Haye Sainte mais ne parvient pas à pénétrer dans le bâtiment.

Pendant ce temps, une autre force française investissait la ferme de Papelotte, sur le flanc gauche anglais, mais les Anglais reprirent la ferme peu après. L'offensive française se désagrégea dès ce moment. En effet, même si certaines unités belges au service de Wellington flanchaient, ces dernières étaient remplacées par des unités anglaises de vétérans qui avaient combattu en Espagne. De plus, les attaques françaises sur la Haye Sainte et Papelotte avaient échoué, tout comme à Hougoumont.

Les divisions du général français Drouet d'Erlon n'étaient plus qu'une masse informe, les lignes n'existaient plus, les soldats étaient serrés tellement qu'il devenait difficile de combattre. Wellington profita de cet instant pour donner l'ordre au général Henry William Paget, dit le Lord Uxbridge, de charger à la tête la cavalerie lourde sur cette masse désorganisée de soldats français.

Cette charge fut victorieuse, et les unités françaises partirent en déroute. Cependant, les cavaliers anglais, exaltés par cette victoire, n'arrêtèrent pas leur attaque et continuèrent à poursuivre les soldats français, ce qui aura de lourde conséquence. La cavalerie anglaise se retrouva face à la « Grande batterie » (principale batterie d'artillerie française, composée de 80 canons). Les artilleurs français ouvrirent le feu. L'infanterie française en première ligne se mit à tirer des feux nourris. Napoléon ordonna aux cuirassiers de charger de front la cavalerie anglaise (les cuirassiers étant une cavalerie de choc) et aux lanciers de charger sur le flanc de la cavalerie anglaise (les lanciers étant une cavalerie de ligne). Fusillés par les fantassins, mitraillés par les artilleurs et chargés par les cavaliers français, la cavalerie anglaise fut massacrée. Le major anglais Ponsonby fut tué dans sa charge et le Lord Uxbridge perdit une jambe après avoir reçu un éclat d’obus au-dessus du genou.

Les derniers survivants anglais se retirèrent comme ils purent vers leurs lignes, poursuivis par les lanciers français qui, eux, s'arrêtèrent de poursuivre les fuyards à un moment donné pour ne pas faire la même erreur que les cavaliers anglais.

Wellington considéra alors qu'il ne possédait plus de cavalerie, étant donné les lambeaux qui lui restaient. L'armée française et l'armée multinationale anglaise étaient à « égalité ». Les Français avaient perdu la totalité de leurs assauts successifs, ainsi que des hommes et du temps, tandis que les Anglais avaient perdu leur cavalerie. Les deux camps réorganisèrent comme ils purent leurs armées respectives.

Cependant, il était certain que le temps jouait en faveur des Coalisés. En effet, les Prussiens avaient atteint le lieu-dit du bois de Paris, et désormais il était devenu évident que Grouchy, distancé de plus de 30 kilomètres par les Prussiens, ne jouerait aucun rôle dans la bataille avec ses 30 000 hommes.

À 16H, Wellington, conscient de l'état déplorable de son armée, ordonne un recul d'une centaine de mètres (sous le feu incessant de l'artillerie française !) afin de se réorganiser. Napoléon étant absent (il fut pris d'un léger malaise durant la bataille), Ney prit le commandement de l'armée. Le maréchal estima que le recul anglais était en fait un début de retraite et il ordonna une charge massive de la quasi-totalité de la cavalerie française sur les positions anglaises. Mais le maréchal commit une erreur : il ordonna à la cavalerie de charger, mais ne se soucia plus de l'infanterie française, pourtant cruciale dans un tel effort.

Les évènements s'enchaînèrent alors. 5000 cavaliers français, principalement des cuirassiers, chargèrent sur les lignes anglaises. L'État-major anglais voyant, sentant et entendant la cavalerie française arriver (des témoignages de soldats et officiers anglais dirent que le sol tremblait énormément, que les oreilles devenaient sourdes tellement le vacarme de la charge était puissant et qu'une épaisse fumée s'en allait dans le ciel), Wellington et ses officiers ordonnèrent de mettre l'infanterie anglaise en formation carrée (formation anti-cavalerie par excellence).


La cavalerie française conduite par le Maréchal, artiste inconnu.
À noter que les chevaux ci contre marchent au trot, et que le tableau respecte donc bien la tactique de l'époque : les cuirassiers faisaient marcher leurs chevaux au trot, et ne les faisaient galoper qu'aux 200 derniers mètres

Les premiers rangs de cavaliers s'effondrèrent lorsque les artilleurs anglais tirèrent à moins de quarante mètres des cavaliers avant de courir se réfugier dans les carrés anglais. Les cavaliers continuèrent leur charge et les carrés anglais ouvrirent un feu meurtrier, violent et puissant sur la cavalerie française qui se faisait massacrer. La première charge fut repoussée. Mais Ney et ses cavaliers ne se sentirent pas vaincus, et chargèrent une seconde fois, hélas en vain.

Napoléon, reposé suite à son malaise, revint sur le champ de bataille. Il était furieux que Ney n'ait pas bien mené l'attaque (c'est-à-dire, furieux que Ney n'est pas pris l'infanterie pour coordonner les assauts). Cependant, l'État-major français soutenait Ney dans son action, et Napoléon fut obligé d'envoyer des renforts de cavalerie au maréchal, à contrecœur.

À 17H30, la cavalerie française lança une troisième charge, menée cette fois par non pas 5000 cavaliers, mais plus de 10 000 cavaliers (l'Empereur ayant envoyé des renforts). Lors de cette charge, un carré Anglais fut percé, et 10 000 soldats anglais désertèrent les rangs. Les canons anglais furent pris par les cavaliers, mais ces derniers n'étant pas équipés, les pièces d'artillerie ne furent pas utilisées. Malgré cette petite victoire, la cavalerie française, épuisée par les combats et par ses trois charges consécutives, se retira à nouveau.

Entre-temps, à 17H30, le corps français du général Lobau (fort de 10 000 hommes) dut se replier au centre du village de Plancenoit à cause de la pression de 17 000 soldats prussiens commandés par le général Von Bülow.

De 17H30 à 20H, des combats d'une extrême violence se déroulèrent à Plancenoit, petit village tranquille qui devint des ruines incendiées aux pavés aspergés de sang.

Napoléon envoya des détachements de la Garde pour aider le général Lobau, mais cela ne retint les Prussiens que pendant quelques heures, avant que les Français ne reculent en abandonnant Plancenoit à partir de 20H, les forces françaises dans le village étant composée de 12 000 soldats (le plus souvent blessés) et 50 canons face à 35 000 soldats prussiens et leurs 100 canons.

Au même moment, un corps d'armée prussien établit sa jonction avec l'armée anglaise non loin de la ferme de Papelotte, au Nord. Avec la résistance anglaise sur le front principal, la pression prussienne sur le flanc droit français et l'arrivée imminente de renforts prussiens au Nord, le désastre devenait imminent...

À 18H, Napoléon ordonna que les fermes de la Haye Sainte et de Papelotte soit définitivement pris, car ces fermes constituaient des entraves à l'offensive française, mais aussi constituaient des points de rassemblement prussiens sur le champ de bataille.

Ney prit à nouveau d'assaut la Haye Sainte qui tomba finalement entre ses mains, avec de lourdes pertes pour les deux camps. Papelotte où les Prussiens s'étaient rassemblés, tomba elle aussi. Les désertions dans les rangs anglais et prussiens s'intensifièrent. Alors qu'à ce moment, on peut croire que le sort des Français est déjà scellé, c'est absolument faux.

En effet, Napoléon a finalement réussi à coordonner les actions de la cavalerie, de l'infanterie et de l'artillerie française qui désormais agissent avec harmonie. Wellington détache des régiments de son aile gauche et de son aile droite (les Prussiens se retranchant à ces endroits) pour renforcer son centre, qui s'apprêtait à céder face aux actions coordonnées des forces armées françaises.

La bataille est indécise. Les Français sont menacés de toute part et leurs pertes sont lourdes, mais les coalisés subissent également de lourdes pertes mais sont désorganisées et leur centre (point vital d'une armée sur le champ de bataille) s'apprête à céder.

Cependant, Blücher mit toutes ses forces disponibles en action, pour renforcer son étau sur l'armée française, et il encouragea Wellington à résister toujours plus aux assauts français.

Ney demanda alors des renforts pour enfoncer le centre anglais, mais Napoléon refusa. L'Empereur accorda finalement des renforts au maréchal, s'étant légèrement libéré de l'étau prussien. Mais cet étau se reconstitua très vite. Le manque d'hommes se fit sentir.

Napoléon sentit la défaite proche, mais il garda espoir : à Marengo, il avait failli perdre la bataille à 17H, mais il l'avait finalement gagnée à 19H. L'Empereur espère donc que Waterloo soit une bataille similaire à Marengo... Hélas, cela n'arrivera pas.

À 20H, Napoléon fit donner la Garde. Ces 4 000 soldats d'élite, ces vétérans qui n'avaient jamais reculés devant rien, avaient pour mission d'enfoncer définitivement le centre allié, ce qui donnerait la victoire à l'armée française.

Marchant comme à la parade, ces braves arrivèrent devant les lignes alliées, qui n'avaient pas étés aussi décimées que prévu, et qui avaient été renforcé. Très vite, la Moyenne Garde chancela et recula pour la première (et dernière !) fois de son existence.

En plus de cela, les soldats français se rendirent compte que les colonnes qui étaient arrivées n'étaient pas des renforts de Grouchy mais l'armée prussienne. Très vite, ces évènements eurent pour conséquence que partout dans l'armée française on entendit « Trahison ! » et « La Garde recule ! ». Les mensonges de Napoléon et sa trop grande confiance en la Garde Impériale l'ont trompé. L'armée française reflue désormais en désordre vers l'arrière.

Seule la vieille Garde, formée en deux carrés, conserva une discipline à toutes épreuves. Ces vétérans couvrirent la retraite, ou plutôt la déroute de l'armée française. La quasi-totalité des plus braves et de leurs chefs furent tués. En effet, personne ne se rendit lorsque les Anglais demandèrent à ces braves de se rendre. Cependant, il semble de plus en plus faux que la phrase célèbre de Cambronne, à savoir « Merde ! La Garde meurt mais ne se rend pas ! » ait été prononcée. La bataille était achevée.

Wellington supplia Blücher de poursuivre l'armée française à sa place, sous prétexte que l'armée multinationale était exténuée (mais les Prussiens l'étaient eux aussi, car ils ont marché plus de 30 kilomètres et ont dû combattre par la suite !). Blücher accepta tout de même et les Français se firent poursuivre par leurs pires ennemis : les Prussiens, hommes particulièrement antifrançais à l'époque.

Le maréchal Grouchy, lui, avait combattu à Wavre des forces prussiennes volontairement laissées en arrière par Blücher pour arrêter la progression des 30 000 hommes de Grouchy. Lorsque le maréchal apprit la défaite de Napoléon à Waterloo, il cessa de combattre et ordonna la retraite vers la France.

La chute de l'Empire, le retour de Louis XVIII, la chasse aux Impériaux : la fin fatidique

Napoléon rentra à Paris le 21 juin 1815. Il n'est plus que l'ombre de lui-même. Il a perdu le soutien du peuple, du gouvernement, de l'État-major et de l'armée, et le Sénat est manipulé par les ministres royalistes Talleyrand et Fouché, dont Napoléon s'était malencontreusement entouré. Dès lors que la nouvelle de la défaite arriva à Paris jusqu'au retour de l'Empereur, Fouché et Talleyrand avaient manipulé le Sénat par des discours royalistes et antibonapartistes.

Le 21 juin 1815, suite à une impulsion donnée par les deux hommes belliqueux, le Sénat français décrète que le titre d'Empereur des Français est retiré à Napoléon 1er. Ce dernier n'est donc plus reconnu comme souverain, à cause des manigances de ses ministres, mais aussi parce qu'il a trop libéralisé son régime lors de son retour de l'île d'Elbe.

Le lendemain, 22 Juin 1815, Napoléon abdique en faveur de son fils, le Roi de Rome, qui est détenu par les Autrichiens et qui est désormais Duc de Reichstadt, ce qui l'élève à la dignité d'Archiduc autrichien. Aussitôt, un gouvernement provisoire, dirigé par Fouché, est nommé et rappelle Louis XVIII au pouvoir. Louis XVIII décrète la proclamation de Cambrai le 28 juin 1815, proclamation où il avoue ses erreurs et remet la Charte en vigueur.

Quelques jours plus tard, le reste des dernières troupes napoléoniennes, non informée du changement de régime et de l'abdication de Napoléon, battent les Prussiens lors de la bataille de Rocquencourt le 1er juillet.

Le 3 juillet, Napoléon embarque dans un navire britannique à destination de Plymouth. Il restera dans ce navire à ne rien savoir de son sort jusqu'au 15 juillet 1815, où il se rend aux Anglais et où le Royaume-Uni annonce qu'il sera déporté sur l'île de Sainte-Hélène.

Entre-temps, Louis XVIII avait fait son retour à Paris. De multiples changements politiques ont lieu, changements ayant pour unique but de « restaurer » la France, ou plutôt, de remettre en place le régime royaliste (c'est de là que vient le nom de la période historique : la Restauration). Cependant, plusieurs décrets aux conséquences majeurs sont proclamés le 16 octobre 1815 : 3 nouvelles lois sont créées, mais surtout, les Cours Royales de Justice condamnent 100 000 Français accusés d'être favorable au mouvement bonapartiste à la peine de mort. De plus, Talleyrand évince son concurrent, Fouché, en le bannissant de France sous prétexte que Fouché était régicide (en tant que Ministre de la Justice de Napoléon, il a exécuté les adversaires politiques de l'Empereur). Cela a pour conséquence que Fouché est viré du gouvernement et que Talleyrand à la mainmise sur ce dernier.

La France doit subir l'occupation de 150 000 hommes de la coalition, est amputée de plusieurs territoires (elle n'a même plus ses frontières de 1789 !) et doit payer 700 000 000 francs aux pays vainqueurs suite au second traité de Paris. De plus, l'Ordonnance Royale du 24 juillet 1815 ordonne l'arrestation de 57 personnes présumées bonapartistes par le gouvernement.

L'exécution de Ney
L'exécution de Ney, par Jean Léon Gérome, 1868

Les conséquences de cette n'ordonnance sont que Ney est fusillé, comme tant d'autres braves officiers qui ont suivi l'Empereur. L'Empire est mort, et la Restauration est une période terrible pour la France, période que le pays devra subir jusqu'en 1848, date à laquelle les Français se révolteront sous le nom des « Trois Glorieuses ».

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    "Du sublime au ridicule, il n'y a qu'un pas." Napoléon Bonaparte