Récit

Époque moderneGuerres napoléoniennes

Campagne d'Allemagne et Autriche

Maréchal de l'Empire

À la fin de l'année 1808, la Grande Armée se trouve sur deux théâtres de guerre. Une partie se trouve dans la Péninsule Ibérique, dans des conditions insoutenables pour les soldats français, qui sont sans cesse harcelés par les guérilleros Espagnols, car la population Espagnole ne tolère pas la présence Française. Napoléon prend donc les choses en main, et entre avec son armée en Espagne. Mais en France, des rumeurs grondes, la population et de hautes personnalités exposent leurs mécontentement face à ces guerres qui n'en finissent pas et qui dure...

L'Empire Austro-Hongrois, en profite alors pour déclarer la guerre à la France, espérant reprendre leur revanche après leur défaite lors de la campagne d'Autriche en 1805. Il pense surtout avoir un avantage sur la Grande Armée qui est enlisée dans la Péninsule Ibérique.

Napoléon ne veut pas de cette nouvelle guerre contre les Autrichiens. Il s’entretien avec le Tsar Alexandre Ier pour avoir son soutien, mais ce dernier refuse. Sur leur île, les Anglais arrivent de nouveau à convaincre les Autrichiens de mobiliser plus d'hommes et de ressources pour mener une attaque sur la Bavière et le Duché de Varsovie.

Napoléon se retrouve assiégé de tout part. L'Autriche rassemble une nouvelle armée. Une partie de la Grande Armée se trouve dans le guêpier espagnol  soutenu par les troupes anglaises. La trahison perçue par Napoléon entre Fouché et Talleyrand. Et les nationalistes Allemands qui s'agitent.

Le commencement

Le 10 avril 1809, l'Empire Austro-Hongrois envahi la Bavière. L'Empereur Napoléon ne s'y attendait pas, il pensait qu'ils attaqueraient bien plus tard dans le mois. Cependant, à cause des conditions météorologiques, une partie de l'armée Autrichienne est retardée. Napoléon décide alors de contourner l'ennemi par le sud, afin de leur couper la route de Vienne. En cinq jours - 19 au 23 avril - Napoléon repousse les Autrichiens de l'Allemagne.

Le 20 avril, Bonaparte vainc l'archiduc Charles Louis d'Autriche à Abensberg et capture Landshut, mais le gros des forces Autrichiennes se trouve aux abords de Ratisbonne. Dans la nuit du 21 avril, les autrichiens attaquent les français à Eckmühl. C'est alors que Napoléon décide d'envoyer le Corps d'Armée du Maréchal Lannes dans les environs pour remporter une bataille décisive dans le but de mettre fin à cette nouvelle campagne.

La bataille d'Eckmühl

A la vieille de cette bataille, l'Archiduc Charles Louis d'Autriche, compte dans ses rangs environ  80 000 hommes. Face à lui, se trouve les Français, menés par le maréchal Davout et les Bavarois du maréchal Lefebvre, totalisant tout juste 30 000 hommes.

Les Autrichiens commencent dans la nuit à positionner leurs troupes. Leur aile droite est positionnée en avant de Ratisbonne, et leurs troupes s'étendent d'Eckmühl aux villages d'Abbach et de Peising.

Les premières hostilités commencent à midi et de nouveau le Maréchal de Fer (Davout) résiste à un ennemi trois fois plus nombreux que lui, comme à Auerstaedt. Plus tard, deux heures environ,  Napoléon et le Corps de Lannes arrivent avec les cuirassiers de Nansouty, Saint-Supplice et les troupes Wurtembourgeoises. Aussitôt, Davout lance une contre-attaque sur le centre Autrichien, les troupes Wurtembourgeoises, dirigée par Vandamne se lance à l'assaut d'Eckmühl et capture cette dernière à la force des baïonnettes. Lannes déborde avec des régiments de cavalerie sur la gauche des Autrichiens,

L'Archiduc étant débordé par son centre et son aile donne l'ordre du repli. La cavalerie lourde française poursuit l'armée ennemie en déroute et écrase quelques régiments de cavalerie qui s'étaient opposés à eux. Cependant la cavalerie du Prince Jean Ier de Liechtenstein (présent à Austerlitz) tomba sur la cavalerie française de flanc, les obligeant à arrêter la poursuite. De plus, la Grande Armée, après plusieurs jours de marches intensives et de combats, ne pouvait continuer.


Extrait des Œuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV, par  Napoléon Bonaparte :

Bataille d'Eckmülh, le 22.

Tandis que la bataille d'Abensberg et le combat de Landshut avaient des résultats si importants, le prince Charles se réunissait avec le corps de Bohême, commandé par le général Kollowrath, et obtenait à Ratisbonne un faible succès.

Mille hommes du soixante-cinquième, qui avaient été laissés pour garder le pont de Ratisbonne, ne reçurent point l'ordre de se retirer. Cernés par l'armée autrichienne, ces braves ayant épuisé leurs cartouches, furent obligés de se rendre. Cet événement fut sensible à l'empereur; il jura que dans les vingt-quatre heures le sang autrichien coulerait dans Ratisbonne, pour venger cet affront fait à ses armes.

Dans le même temps, les ducs d'Auerstaedt et de Dantzick tenaient en échec les corps de Rosemberg, de Hohenzollern et de Liechtenstein. Il n'y avait pas de temps à perdre. Le 22 au matin, l'empereur se mit en marche de Landshut avec les deux divisions du duc de Montebello, le corps du duc de Rivoli, les divisions de cuirassiers Nansouty et Saint-Sulpice et la division wurtembergeoise. A deux heures après-midi, il arriva vis-à-vis Eckmülh, où les quatre corps de l'armée autrichienne, formant cent dix mille hommes, étaient en position sous le commandement de l'archiduc Charles. Le duc de Montebello déborda l'ennemi par la gauche avec la division Gudin. Au premier signal, les ducs d'Auerstaedt et de Dantzick, et la division de cavalerie légère du général Montbrun, débouchèrent. On vit alors un des plus beaux spectacles qu’ait offerts la guerre. Cent dix mille ennemis attaqués sur tous les points, tournés par leur gauche, et successivement dépostés de toutes leurs positions. Le détail des évènements militaires serait trop long; il suffit de dire que, mis en pleine déroute, l'ennemi a perdu la plus grande partie de ses canons et un grand nombre de prisonniers; que le dixième d'infanterie légère, de la division Saint-Hilaire, se couvrit de gloire en débouchant sur l'ennemi, et que les Autrichiens, débusqués du bois qui couvre Ratisbonne, furent jetés dans la plaine et coupés par la cavalerie. Le sénateur général de division Demont eut un cheval tué sous lui. La cavalerie autrichienne, forte et nombreuse, se présenta pour protéger la retraite de son infanterie; la division Saint-Sulpice sur la droite, la division Nansouty sur la gauche, l'abordèrent; la ligne de hussards et de cuirassiers ennemis fut mise en déroute. Plus de trois cents cuirassiers autrichiens furent faits prisonniers. La nuit commençait; nos cuirassiers continuèrent leur marche sur Ratisbonne. La division Nansouty rencontra une colonne ennemie qui se sauvait, la chargea et la fit prisonnière; elle était composée de trois bataillons hongrois de quinze cents hommes.

La division Saint-Sulpice chargea un autre carré dans lequel faillit être pris le prince Charles, qui ne dut son salut qu'à la vitesse de son cheval. Cette colonne fut également enfoncée et prise. L'obscurité obligea enfin à s'arrêter. Dans cette bataille d'Eckmülh, il n'y eut que la moitié à peu près des troupes françaises engagée. Poussée l'épée dans les reins, l'armée ennemie continua de défiler toute la nuit par morceaux et dans la plus épouvantable déroute. Tous ses blessés, la plus grande partie de son artillerie, quinze drapeaux et vingt mille prisonniers sont tombés en notre pouvoir. Les cuirassiers se sont, comme à l'ordinaire, couverts de gloire.

Cependant Napoléon n'a pas livré la bataille décisive tant attendu. L'ennemi a subi de lourdes pertes mais pas assez pour abdiquer, il se porte alors sur Ratisbonne et entreprend de passer de l'autre côté du Danube (côté nord).

Le 23 avril 1809, la ville de Ratisbonne tombe aux mains des français.


La bataille d'Essling, Mai 1809, par Fernand Cormon
Musee des Beaux-Arts, Mulhouse, huile sur toile.

La première défaite

Vienne, la capitale autrichienne, ayant était de nouveau prise par les Français, Napoléon veut en terminer une bonne fois pour toute avec les autrichiens, tout comme l'archiduc Charles Louis d'Autriche voudrait aussi en finir avec « ces français ».

Charles Louis d'Autriche veut couper l'Armée française en deux en laissant une partie du côté Est du Danube. Bonaparte, ayant compris son plan, décide donc de faire passer son armée sur le Danube en vitesse (les ponts ont failli se briser sous le poids des soldats français qui passaient dessus), en passant par l'Ile Lobau. L'Archiduc Charles Louis fait appel à son frère pour qu'il vienne le soutenir (il se trouvait en Italie).

Les Autrichiens engagent les combats dans les villages d'Essling et d'Aspern. Une partie de l'armée française est bloquée sur la rive Est car des crues ont détruit des ponts, et les autrichiens ont envoyés des brûlots sur les ponts bloquant ainsi les soldats français et Napoléon. Tout cela a pour but de retarder les français, le temps que le frère de l'Archiduc arrive.

Le 22 mai 1809, Napoléon possède les deux villages (Essling et Aspern). Les Autrichiens contre-attaquent et les reprennent victorieusement, Bonaparte perd l'avantage qu'il avait en les détenant. Lannes lance alors une attaque sur Essling, pour repousser les Autrichiens et obtenir un avantage.

D'après des témoignages, Lannes ayant appris la mort du général Pouzet, qui était en fait un de ses bons amis, s'est assis sur un rocher, l'air triste en pensant à son camarade mort, mais un boulet autrichien de trois livres, après avoir ricoché, vient le frapper à l'endroit où ses genoux sont croisés. Ces jambes sont brisées.

Les pontonniers arrivent à rétablir les ponts, aussitôt Napoléon ordonne la retraite sur Vienne, le maréchal Lannes est amené sur l'arrière pour y être soigné, mais il refuse d'être amputé. Il meurt le 31 mai 1809 de la gangrène.

Les Autrichiens ont repoussé les Français et tué un des meilleurs maréchaux de France. Lannes était un très proche ami de l'Empereur. Cependant, cette victoire autrichienne ne sera que de courte durée, car le 5 et 6 juillet, les Français remporteront la bataille de Wagram. La bataille décisive tant attendue par l'Empereur.

Moment clé de la campagne

Mais avant cela, dans le courant du mois de juin, eu lieu la bataille de Raab. Ce fût Eugène de Beauharnais avec ses troupes qui mena la bataille face aux autrichiens et remporta une victoire. Les troupes ennemies étaient postées aux abords de la ville de Györ, le général de division Seras mena une attaque sur le village de Kismegeyer (un village non loin de la ville, ou se trouvaient en parti des positions autrichiennes) tandis que le centre tenait tête aux troupes française. Mais à l'arrivée du général McDonald, le frère de l'Archiduc Charles Louis d'Autriche (Jean-Baptiste) fût contraint de se replier.

Grâce à Eugène de Beauharnais, et grâce à cette défaite autrichienne, cela annihila  les plans de l'Archiduc Charles Louis qui attendait la fusion de ses troupes avec celles de son frère. Par la suite, le vainqueur de cette bataille écrivit cela à l'Empereur :

« Sire, je me dois d'informer Votre Majesté que j'ai livré bataille au prince Jean Johann, et j'ai été bénit de la victoire, c'était également l'anniversaire d'un grand jour - la bataille de Marengo - et aucune infortune ne pouvait nous toucher. »

Napoléon, plus tard, appellera cette bataille, la petite fille de Marengo et de Friedland.


La situation stratégique et la bataille de Wagram au mois de juillet 1809.
Department of History, United States Military Academy (Cliquer dessus pour l'agrandir)

Wagram, enfin...

Le 1er juillet, Napoléon positionne son quartier sur l'île Lobau, surnommée « l'île Napoléon ». Bonaparte avait comme but de retenter un passage sachant que le dernier avait été un échec (Essling). Il décida donc de traverser le Danube le 5 juillet. Les deux armées se tenaient chacune sur une rive du fleuve.

L'Archiduc met en place ses batteries du côté des villages d'Essling et d'Aspern et positionne ses troupes dans les mêmes villages en plus de celui d'Enzersdof, car Charles Louis d'Autriche était persuadé que Napoléon, allait réutiliser la même tactique qu'en mai. Le maréchal Ney, fort de 30 000 hommes est là pour servir de diversion, mais le 3 juillet voyant que rien ne se fait, il se retire vers Russbach.

Le 4 juillet, dans le milieu de soirée, l'ordre est donné de franchir le Danube, ce qui se fait sous la tempête. Tôt le lendemain matin, Oudinot, Massena et Davout ont franchit le fleuve sur la rive gauche. Les français sont formés sur la droite de Russbach et sur la gauche près du Danube, les autrichiens eux sont parallèles aux français, Massena doit tenir à lui seul, du moins avec son corps d'Armée (le Vème), 8 km de front, il est l'aile gauche et ne doit pas céder.

Le 6 juillet, jour de la bataille, l'Archiduc Charles Louis d'Autriche lance deux attaques, une sur l'aile droite et l'autre sur la gauche des français. Le Maréchal Davout se bat et repousse les troupes ennemies jusqu'au plateau de Neusiedl. Les autrichiens sur leur droite (gauche française donc) capture de nouveau le village d'Aderklaa.

À 11heurs du matin, une division du Ve Corps qui avait pour but de reprendre ce village est refoulée. Massena a l'ordre de se déporter sur le sud et c'est le général McDonald qui prendra la place sur l'aile gauche (général présent à Raab). Le maréchal Massena lance alors une attaque sur le centre ennemi. Cette attaque devient générale vers 14h13.

En fin d'après-midi, la victoire est française. Le général Antoine Charles Louis de Lasalle meurt à le tête de sa cavalerie en chargeant les autrichiens.

À 20h tout est fini. La victoire est française, mais au prix de lourdes pertes dans les deux camps.

Le 12 juillet 1809 à Znaïm est signé l'armistice franco-autrichien. Et le 14 octobre de cette même année le traité de Vienne.

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