Info sur le jeu |
Plateforme
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Éditeur
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Développeur
BlackMill Games M2H |
Date de sortieAvril 2015 |
Verdun
Verdun est un FPS (ou jeu de tir à la première personne pour les néophytes) se déroulant en pleine Première Guerre mondiale. Jeu indépendant sorti officiellement le 28 avril 2015 sur Steam. Verdun vous permet de vivre l’enfer des tranchées en incarnant différentes escouades de soldats se battant sur le front de l’Ouest.
Les joueurs étant habitués aux jeux sur la Seconde Guerre mondiale et ceux sur la guerre moderne, Verdun se démarque amplement des autres FPS. Cependant, ce choix original de conflit suffit-il à en faire un bon jeu ?
Une ambiance immersive
Le jeu n’est pas issu d’une grosse production, cependant, les graphismes restent à la hauteur de ce qui se fait actuellement dans les jeux vidéo indépendants. Sans être un canon de beauté, Verdun dispose de beaux graphismes qui remplissent leur rôle. Par ailleurs, l’immersion est telle qu’on les oublie de toute façon. Mais, si on s’arrête pour y regarder de plus près, on remarque avec déception que les détails ne sont pas très jolis : pixellisation, anti-aliasing douteux et les explosions de grenades qui vous feront plus souvent penser à un gros pétard mammouth plutôt qu’à de l’explosif militaire.
Restons sur cet aspect pour évoquer les décors. Verdun étant basé sur la Première Guerre mondiale, il est normal que l’équipe de développement ait récréé les tristement célèbres champs de bataille de cette guerre. Et sincèrement, c’est impressionnant le niveau d’immersion que l’on ressent. Le no man’s land est jonché de cadavres, de matériels abandonnés et semé de barbelés, rendant la progression difficile. Une fois dans la tranchée, faite de boue, de bûches, de tôles et parfois parsemée de blockhaus, les combats au corps à corps font rage à l’aide de gourdins, de baïonnettes au milieu de ce décor apocalyptique.
En jouant, on « ressent » cette guerre. Les champs de batailles qui ont été créés sont très fidèles à l’Histoire. Paysages lunaires recouverts de barbelés, de trous d’obus, de débris en tout genre et de morts. Impossible de rester indifférent au travail fourni. Le niveau de détails est sublime, on se sent réellement dans le jeu, dans la guerre.
Si on ajoute à cela les effets gore amenés par l’extension gratuite « Horrors of War », Verdun dispose de toutes les cartes pour être le jeu le plus crédible traitant de la Grande Guerre.
Un gameplay réaliste
Verdun n’est pas vraiment un FPS comme la plupart des jeux du genre. Premièrement , on y meurt en une balle seulement. Dit comme ça, le jeu peut sembler impossible. Il est en effet très dur. Cependant, cette difficulté renforce encore l’immersion. Seulement voilà, il arrive bien souvent que cet aspect énerve ou rebute les joueurs.
Pour parler des modes de jeux, il y en quatre. Cela peut sembler peu, néanmoins il n’en faut pas plus à Verdun pour avoir une durée de vie tout à fait honorable. Par exemple, j’en suis pour ma part à 43 heures de jeu, et je ne suis toujours pas lassé.
Passons en revue ces modes de jeu : il y a tout d’abord le mode « Match à Mort », un mode de jeu des plus classiques. Le second mode de jeux est intitulé « Usure », ce n’est ni plus ni moins qu’un match à mort par équipes.
Ensuite, viennent « Défense d’escouade » ainsi que le mode « Lignes de front ». Le premier mode consiste à défendre le plus longtemps sa tranchée contre des assauts d’une puissance croissante.
Enfin, le second est, de mon point vu, le plus intéressant et fait le cœur du jeu. Il consiste en une grande bataille regroupant quatre escouades dans chaque camp, jusqu'à 32 joueurs peuvent y participer. Chacune des deux parties s’efforce de capturer la tranchée ennemie pendant que les adversaires la défendront. Et ce, à tour de rôle, car dans ce système, un camp attaque et l’autre défend, puis c’est l’inverse. Les vainqueurs seront ceux qui auront capturé le plus de tranchées.
Un point important à préciser. Les escouades sont des factions, comme les Français, les Belges, les Anglais, les Canadiens, etc. Du côté allemand, ce seront plutôt les Pionners, les Landser, les Stoßtruppen... Car oui, dans le jeu, qui se déroule uniquement sur le Front Ouest, la Triplice est représentée seulement par l’Allemagne.
Chacune de ces formations sont complémentaires et auront un rôle de prédilection. Par exemple, les Pionners et les Stoßtruppen excelleront en attaque et au combat rapproché. Mais leurs valeurs défensives seront des plus relatives.
Chaque escouade regroupe quatre soldats, disposant chacun d’un rôle différent. Il y a toujours un caporal pour commander l’escouade (il compte dans les quatre membres). Ce rôle un peu spécial permet d’octroyer certains bonus comme un point de réapparition mobile, une frappe d’artillerie ou une attaque au gaz.
Et c'est à ce moment que l’on se rend compte que Verdun est un jeu coopératif des plus sympathiques. En effet, le jeu d’équipe est déjà primordial au sein d’une escouade, mais la collaboration entre les escouades sera encore plus indispensable pour pouvoir gagner et, surtout, s’amuser.
Pourtant, il arrive que la partie soit déséquilibrée quand un camp dispose de quatre escouades similaires. Mais ça, c’est plutôt la faute aux joueurs. En effet, durant la partie, chaque personne peut demander un vote au sein de l’escouade afin de la changer. Ce qui est une solution simple et relativement efficace à ce problème.
« Des cartes représentant 500 000 mètres carrés de guerre de tranchées »
Enfin, c’est en tout cas ce que nous dit Verdun durant les temps de chargement.
Le jeu a huit cartes à son actif. Elles se passent toutes dans des hauts lieux de la Grande Guerre, comme les Vosges, le Fort de Douaumont, le secteur des Flandres, etc. Toutes ces cartes sont fidèles à ce qu’étaient les véritables champs de batailles. Aussi, il est intéressant de noter qu’elles favoriseront chacune un style de jeu particulier. Certaines, comme « Picardie », seront un paradis pour les fusils et autres armes de précisions au vu de sa grande taille. A contrario, des cartes dans le style d’ « Argonne » ou de « Douaumont », c’est-à-dire petites et denses, donneront tous leurs sens aux armes de combats rapprochés et aux pistolets mitrailleurs.
Malheureusement, huit cartes c’est bien trop peu ! Après plusieurs heures de jeu, un sentiment de déjà vu peut commencer à prendre place. De ce fait, la durée de vie s’en trouve amputée d’une bonne partie de son potentiel. Heureusement, les développeurs en rajoutent gratuitement comme ce fut le cas avec la mise à jour Horrors of War.
La désertion des musiques
On arrive à un point assez mitigé du jeu : il n’y a pas vraiment de musiques. A part dans les menus du jeu, où l’on peut entendre « It's a Long Way to Tipperary », Verdun est assez pauvre en musique. On peut toutefois noter qu’il y a trois petites musiques de fin de partie, en fonction du résultat de la bataille, ainsi qu’un minuscule thème musical différent pour chaque escouade.
Cependant, le manque de musique n’est pas grandement handicapant. Quand on est pris dans une bataille épique, avec pour seuls bruits explosion, tirs, et ordres hurlés, on se dit que le manque de musique renforce l’immersion.
Mais voilà, il arrive que des bataille soient un peu molles. Et c’est à ce moment, avec le seul bruit du vent et des pas, qu’on réalise que ce manque rend le jeu triste à mourir.
Le fait qu’il n’y ait pas de musique est à double tranchant, d’une part ça renforce l’immersion, mais d’un autre côté, ça peut engendrer un certain manque d’ambiance.
Pour ce qui est des bruitages, pas grands choses à reprocher. En effet, le bruit des armes est vraiment bien fait, même si les bruitages des mitrailleuses sonnent à certains moments comme un pétard mouillé. Je pense, à titre d’exemple, au bruit de la MG 08/15 allemande.
Pour continuer dans les bruitages, il faut ajouter que Verdun dispose d’un système d'ordres oraux pour faciliter le travail d’équipe. Et il faut admettre que l’immersion devient impressionnante quand on entend les personnages « ingame » s’exprimant dans leurs langues maternelles. Petit point noir seulement, peut-être par ce que je suis belge, mais les soldats belges du jeu s’exprimeront uniquement en néerlandais/flamand. Or, l’armée belge, tout comme le pays, est bilingue. Du coup, il aurait été sans doute plus judicieux de les faires s’exprimer aussi en français/wallon.
La trêve de Noël
Les développeurs de Verdun se sont lancés dans une cause tout à fait louable. Je m’explique. Pour la somme de 2.99€, de 7.99€ ou de 12.99€, vous pourrez jouer à la trêve de Noël. C’est-à-dire qu’au lieu de s’entretuer, les parties deviendront de sympathiques batailles de boules de neiges et de joyeux match de foot avec l’ «ennemi ». Une façon ludique de commémorer cette célèbre trève de Noël 1914.
Ce n’est pas tout, car vous vous demanderez pourquoi il y a trois prix différents pour ce petit DLC ? C’est bien simple, ils correspondent à la somme que vous souhaitez reverser à l’association « War Child » qui aide les enfants pris dans la tourmente de la guerre. Une idée ingénieuse pour aider les victimes d’aujourd’hui et se souvenir des victimes d’hier.
Quel intérêt historique ?
Verdun ne vous aidera certainement pas à réviser les dates et les évènements. Néanmoins, il est d’un intérêt tout particulier pour la reproduction des uniformes, des armes ainsi que des lieux. Ce sera un véritable plaisir de voir les hauts de forme belges et les uniformes feldgrau reproduits jusqu’à la boutonnière ! Enfin façon de parler, mais il n’en reste pas moins que c’est très bien fait.
Un aspect intéressant du jeu est l’évolution des escouades, et donc des uniformes. Il est donc d’autant plus sympa de voir sa petite troupe française passer du pantalon rouge garance à l’uniforme bleu horizon complété par le casque Adrian.
Pour ce qui est des armes, on passera des fusils de tous types, aux mitrailleuses telles que la Hotchkiss ou la MG 08/15, ou encore à toutes une palette de grenades.
Du côté des cartes, elles sont toutes aussi bien faites que le reste. On peut même aller jusqu’à dire qu’elles ont assez fidèles aux véritables champs de bataille. Le plus flagrant étant sans aucun doute le fameux fort de Douaumont.
Verdun
EN immersion dans les tranchées
- +Une immersion totale
- +Une ambiance particulièrement fidèle
- +Les répliques d’armes et d’uniformes très bien réalisées
- +Des cartes d’une bonne fidélité
- +Un système de coopération excellent
- +Une Grande Guerre crédible
- -Des cartes favorisant les campeurs
- -Un manque d’ambiance musicale
- -Un jeu parfois inégal
- -Trop peu de cartes
- Matthieu Mancuso Chroniqueur, Historien
- "Si vous traversez l’enfer, continuez d’avancer." Winston Churchill
"Résiste et mords !", devise des Chasseurs ardennais de l'armée belge