Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurParadox Interactive |
DéveloppeurParadox Development Studio |
Date de sortieMars 2013 |
March of the Eagles
March of the Eagles est un jeu de stratégie basé sur l'ère napoléonienne, développé par les maîtres en la matière, le studio suédois Paradox Interactive, auteur notamment l'année dernière de l'excellent Crusaders Kings II, dont il reprend le moteur.
Le jeu prend place entre les années 1805 et 1820, une période charnière pour la France mais aussi pour l'Europe. Cela dit, le jeu vous permet tout de même de continuer la partie si vous le désirez au delà de l'année 1820, même si l'objectif du jeu est alors perdu. D'ailleurs, parlons-en tout de suite ce cet objectif.
Une petite taille pour l'homme, un empire immense pour la nation
Votre but consiste tout simplement à devenir la première puissance terrestre et navale de l'Europe. Simple sur le papier, mais cela se révélera plus compliqué à réaliser une fois en jeu. La situation européenne est simple, la puissance terrestre en 1805 est la France, et la puissance maritime est l'Angleterre. Il vous faudra détrôner ces deux puissances de leurs rangs si vous jouez une des six autre nations majeures, et tenter de conserver votre place. Pour se faire, le jeu fonctionne sur un système d'objectifs. Votre nation doit posséder des villes et des ports clés afin d'en devenir la première puissance. Il vous faudra ainsi une puissante armée pour conquérir des territoires, des navires de guerres puissants et de nombreux diplomates pour jouer de nos relations. Une fois l'objectif atteint, vous avez gagné la partie, et le jeu s'arrête (ou continue selon votre choix).
Même si l'ère prend le nom de notre empereur français, il nous est possible de jouer une des 8 nations majeures de l'époque. Vous pouvez également jouer d'autres petits états satellites, mais ici la domination est presque nulle ou quasi-nulle. Pour ces derniers, seule une victoire partielle peut-être réalisée. Il vous suffit alors d'être membre de la coalition du grand vainqueur du jeu.
Bien que le jeu peut paraître simpliste à ses premiers abords, il en demeure plus complexe que vous pouvez le penser. Un joueur solitaire ne pourra pas gagner, à moins d'être un génie stratégique. Il est très important de jouer des alliances, et de créer des coalitions pour vaincre. La principale rivalité est sans surprise entre la France et l'Angleterre, mais il en existe beaucoup d'autres qui, tour à tour, permettent de satisfaire nos besoins.
Outre son aspect militaire, le jeu propose également une gestion de l'économie et le développement des idées, qui remplacent les technologies. Tout d'abord, sachez que la gestion de l'économie est automatique, et le joueur ne peut finalement pas décider de son évolution. En tant que nerf de la guerre, elle est essentielle à l'armée et pour les ressources qu'elle a besoin pour son bon fonctionnement. Aucune construction ne peut permettre, comme dans Crusader Kings II de l'améliorer. Au niveau du système d'idée, c'est quelque chose de novateur et assez intéressant, malgré son coté simpliste. Le joueur possède 9 thèmes à développer au choix, plus un qui est lié à la nation sous contrôle. Cela concerne notamment le déplacement des armées terrestres et navales, l'amélioration des armes à feux, l'économie, la production, la culture, le ravitaillement etc. Chacun de ses thèmes est divisé en 5 développements, chacun donnant un bonus qui permet d'améliorer notre puissance par rapport aux autres. Il y a donc un aspect stratégique dans la distribution d'idée. Pour obtenir un bonus d'idée, il faut accumuler jusqu'à 200 points d'idée, qu l'on acquiert au fur à mesure du temps et de l'action des joueurs (conquêtes, batailles ou événements).
On ne fait pas une guerre sur des sentiments, mais avec des soldats
Il faut avouer que le jeu tourne essentiellement autour de la guerre et de la gestion de notre armée. À ce niveau là, on peut féliciter Paradox Interactive d'avoir proposé une gestion des soldats à la fois simple et complète à la fois. Chaque unité possède un coût à la production et un coût pour la maintenir. Pour pouvoir créer des armées, il faut sélectionner des territoires capables d'en produire, et d'attendre plusieurs mois avant qu'elle soit disponible. Chaque armée possède un certain nombre d'hommes, qui renvoi à une gestion de capacité humaine. C'est un nombre qui nous indique jusqu'à combien notre grande nation peut déployer d'hommes. Chaque puissance possède un bon nombre d'unités différentes, avec chacune leur propre caractéristique.
Lors des phases de conquête, nous avons ici un mélange de Hearts of Iron et de Crusader Kings II. En effet, lorsque l'une de vos armées atteint un territoire, ce dernier est directement occupé, s'il n'y a pas d'armée ennemie postée dans celui-ci. Par contre, vous devrez effectuer un siège obligatoirement sur les villes et ports de vos objectifs. Dès lors, nous pouvons soit patienter plusieurs semaines, ou alors tenter un assaut, au risque de perdre nombre d'hommes.
À noter qu'une fois vos armées à l'extérieur de vos territoires, une gestion du ravitaillement est enclenchée. Le ravitaillement fonctionne grâce à une unité particulière qui doit se trouver à proximité de vos armées. Chaque unité possède son propre coût de ravitaillement journalier, qui, par la somme de toutes les unités, donne le nombre de besoin pour l'armée. De plus, il faut prendre en compte la saison, comme par exemple en hiver, le ravitaillement est plus élevé.
En ce qui concerne les navires, nous pouvons en différencier plusieurs types. Vous avez un seul type de navire de transport, à l'espace très réduit. Vous avez ensuite une petite dizaine de navires de guerre, variant des navires lourds aux navires légers. Les bateaux ne peuvent être construits que dans les ports, et leur temps de construction est alors très élevés et très coûteux. Les batailles en mer fonctionnent exactement comme les batailles sur terres, en prenant en compte le nombre de navire, leur position, et le moral de ces derniers. Outre les batailles, il est possible de faire des embargos sur les ports ennemis, qui baisse les revenus de la puissance adverse mais aussi le déplacement de ses navires.
Le jeu propose également une gestion importante des commandants, pour l'armée terrestre et navale. Il est d'ailleurs à préciser que tous ces commandants sont historiques, c'est donc un plaisir de retrouver les Murat, Davout, Koutouzov ou Wellington qui ont tant marqués cette époque. Dès qu'une unité est créée, il est possible de nommer un chef avec ses propres caractéristiques. De plus, chaque armée est divisée en 4 emplacements, le front central, les flancs droits et gauches, et la gestion du ravitaillement. Dès lors, on peut placer 4 chefs pour chaque emplacement, sachant que cela donne des bonus conséquents lors des batailles.
Également au programme, plusieurs ordres apportant un petit plus stratégique aux batailles comme par exemple celui d'éviter automatiquement les combats. L'armée peut également se replier dans les villes afin de rendre le siège des adversaires plus longs et complexes. Notons qu'il nous est possible de renommer toutes nos armées et nos navires, afin de les personnaliser à nos souhaits. Les guerres fonctionnent exactement comme dans Crusader Kings II, avec un pourcentage qui indique notre avancée dans ces dernières. Les batailles et les sièges influent ce chiffre selon leur importance.
Et les gagnants sont...
Complet, March of the Eagles propose également plusieurs modes de difficultés et gestion de l'ordinateur, allant de très facile à très difficile. En mode normal, le jeu propose déjà un bon défi. En effet, il est difficile de finir le jeu selon l'objectif posé pour la simple et bonne raison que les différentes puissances ne sont pas égales. Cela respecte évidemment la logique historique, et on ne peut que remercier Paradox Interactive pour cela, une nouvelle fois, mais en tant que joueur, il faut bien avouer qu'il y a une certaine frustration. Les grands joueurs de wargame aimeront ce genre de défis, mais les joueurs plus classiques comme moi peuvent facilement s'énerver sur ce point, qui a tout de même son importance. La France reste généralement la puissance mondiale terrestre et l'Angleterre, même si elle perd sa place, reste la reine des mers. Attaquer l'Angleterre en bataille navale, et l'invasion même de cette dernière, semble impossible face à la puissance maritime qu'elle dégage !
Outre ce fait, il faut pointer du doigt certains détails comme par exemple la gestion des coalitions, qui ne peuvent se faire que sur des points bien précis qui peuvent se révéler lourdes (ennemis communs, pas déjà dans une coalition, les membres doivent s'apprécier), l'utilisation des diplomates qui améliorent à peine les relations, les prises de décision uniquement pour la France, et la façon de se faire rouler dessus par une puissance plus forte que vous. Si vous avez déjà jeté un œil au Russes, vous allez rigoler un bon coup tellement les puissances adverses vous sembleront faibles.
À coté de ça, le jeu continue de proposer des bons points comme par exemple l'arrivée d'événements historiques réels qui confèrent des bonus selon votre nation, ou encore la carte qui est complète, claire et lisible. D'autre part, la gestion du temps est assez intéressante. Chaque journée est divisée en 4 temps, qui permettent d'allonger la durée de la partie. Cependant, quel dommage que cela ne sert qu'à ralentir le joueur, car chaque action prends aux minimum 1 journée complète.
March of the Eagles
Vive l'Empereur !
- +Aspect militaire complet et riche
- +Gestion de l'armée complète
- +Personnalisation de votre nation
- +Diversité des unités
- +Compréhension facile et jeu très bien expliqué
- +Prix raisonnable
- +Possibilité de rajouter des mods
- +Commandants historiques
- -Uniquement en Anglais
- -Système de diplomatie assez moyen
- -Déséquilibre des nations qui peut contrecarrer vos plans
- -Un seul scénario
- Orochti Le Chti templier, Ancien membre d'HistoriaGames
- "Tu dois aimer la France, car la nature l'a faite belle, et son histoire grande." Ernest Lavisse
- "Eureka !" Archimède