Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurJetCatGames |
DéveloppeurJetCatGames |
Date de sortieOctobre 2017 |
Heliborne
Il y a plus de deux ans, le camarade Calisaque rédigeait l’aperçu d’Heliborne, le War-Thunder-like des développeurs lituaniens de JetCat Games. Que vaut le jeu aujourd’hui, maintenant qu’il est sorti d’accès anticipé ?
Il vaut 19,99€, un peu moins soldé, et c’est un marché honnête.
Récapitulons : les simulations d’hélicoptères militaires, ça ne court pas les rues. Hormis quelques très rares simulateurs allemands de tourisme aérien et des titres comme Air Missions : Hind, le féru de voilure tournante n’avait rien à se mettre sous la dent. Et je ne vous ferais pas l’affront de compter dans cette catégorie les FPS AAA qui proposent éventuellement une séquence de tir sur rails à bord d’un wagon déguisé en hélicoptère, restons sérieux.
Quoiqu’il en soit, il y avait un créneau à prendre, et c’est chose faite : Heliborne s’intéresse donc aux hélicoptères de combat, des machines somme toutes encore très récentes dans l’histoire de la guerre, avec moins d’un siècle au compteur. La liste des conflits dans lesquels ils ont été engagés est donc relativement mince mais déjà suffisante pour créer quelques terrains de jeux dépaysant : comme le disait mon ex-collègue fut un temps, JetCat Games a concentré ses efforts sur deux conflits principaux : la guerre du Vietnam et la guerre d’Afghanistan.
De deux cartes, nous sommes passés à cinq et les développeurs ont rajouté un nouveau conflit : la guerre du Kosovo, dont la carte est disponible en deux versions, de jour et de nuit.
D’une trentaine de machines, nous sommes passés à 52 au total, dont la plupart disposent d’une quantité variables de camouflages représentant les différentes opérations et nations qui les ont utilisées.
Et de trois cartes, nous sommes passés à six : les développeurs ont ajouté une nouvelle carte afghane, puis une autre basée au Kosovo (et qui se décline en une version de nuit), et enfin récemment, une mise à jour a introduit une carte fictive représentant une opération aéroportée amphibie en mer de Chine.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le rôle des hélicoptères, l’appui de l’armée de terre, est bien rempli : le rôle primordial est donné aux « rampants » de manière indirecte, car c’est le déroulé des combats au sol qui donnera les précieux points de victoire et d’expérience qui vont avec. L’IA n’est effectivement pas inactive : de temps à autres, un convoi blindé partira de la base pour tenter d’attaquer un point de la carte. Il faudra alors les couvrir en éliminant les menaces devant eux, qu’elles soient terrestres ou aériennes. Pour agrémenter un peu ces parties qui consistent en quelques variantes d’un classique mode Conquête, le jeu demande de remplir des missions supplémentaires, comme de devoir évacuer une escouade de soldats encerclés par l’ennemi, ou de fournir un appui-feu à une position tenue par les alliés, etc.
Je salue aussi l’équilibrage de l’IA : là où on aurait pu s’attendre à un tas de mannequins bébêtes, celle d’Heliborne fait bouger les parties en attaquant ou défendant ; et surtout, elle est bien dosée. C’est-à-dire qu’elle est suffisamment fragile pour que vos attaques aient un impact significatif, mais elle se montre aussi suffisamment épicée pour opposer un féroce mur de feu à nos appareils quand un joueur trop téméraire les frôle d’un peu trop près. À ce propos, je ne saurais que trop vous conseiller d’éliminer avec des missiles filoguidés les chars antiaériens, car leurs canons de 20 mm sont une véritable plaie.
Comme le disait Calisaque, au travers des arbres soviétiques et américains, nous avons donc le choix entre les petits appareils de reconnaissances, les lourds hélicoptères de transport et d’assaut, et les hélicoptères d’attaques. Ce choix assez large permet de découvrir des machines relativement inconnues, et de retrouver les stars comme le Mig russe, l’UH-1 vietnamien ou les Apaches plus récents. On recherche donc à chaque fois le système d’armes approprié (mitrailleuses lourdes ou légères, missiles, roquettes, armes guidées, canons, etc.), le camouflage, et si votre appareil peut emporter des fantassins, il va falloir bien les choisir.
Le problème se posera moins pour les mastodontes comme le Chinook (qui peuvent, en plus, soulever et emporter sur le champ de bataille des caisses de munitions et de pièces détachées), mais dans le cas d’un UH1 où il n’y a que huit places, il faut choisir. Seuls les fusiliers peuvent capturer les positions inoccupées. Mais si vous n’emportez en plus que des soldats armés de lance-roquettes, il faudra se passer de lance-missiles antiaériens. Et qui va se dévouer pour déposer quelque part une équipe de mortiers, dont les hélicoptères de reconnaissance dirigent le tir ? Bref, vous comprenez le principe de la gestion des fantassins.
En fin de compte, tout cela permet de reconstituer des batailles prenantes et tout à fait crédible, et ce malgré les limitations évidentes du moteur graphique que les développeurs ont toutefois bien maîtrisé, pour offrir des paysages très dépaysant. Je n’en dirais pas autant de la bande-son du jeu, notamment musicale, qui se divise entre pistoletàbilles.FLAC, onapaslesdroitspourpasserlesRollingStones.MP3, et musiquedascenseur.MPEG.
Quand j’ai installé Heliborne, je pensais que j’allais faire quelques parties et le désinstaller. Je me suis dit : « Deux nations, six cartes…. Ce n’est pas assez pour jouer sur du long terme ». Eh bien, force est de constater que je me trompais, car Heliborne s’est révélé étrangement addictif. Pas de façon à passer ses journées dessus, mais suffisamment pour le lancer plusieurs fois par semaine, car effectuer une extraction de soldats sous le feu ennemi ou mitrailler des rizières à la M-60 s’est révélé grisant. Il est vrai que les cartes sont peu nombreuses, mais elles sont suffisamment bien conçues, jolies et détaillées pour offrir une bonne rejouabilité, surtout le temps d’accéder aux niveaux supérieurs pour débloquer les suivantes.
D’autant que JetCat Games a l’air de suivre de près son bébé, en patchant régulièrement le jeu et en ajoutant de nouvelles cartes. Qu’ils continuent ainsi, ça ne peut que profiter à leur jeu, qui a été débugué comme il le fallait depuis l’accès anticipé. Et en croisant les doigts, peut-être un nouvel arbre de nations ?
Heliborne
À surveiller
- +Moteur bien maîtrisé
- +Cartes travaillées
- +La variété des appareils et de leur personnalisation
- +Plus addictif qu’on le pense
- -Non, sans blague, la mitrailleuse légère c’est VRAIMENT un pistolet à billes
- -Ça ne vous occupera pas 100-150 heures non plus
- -Quelques limitations techniques
- -Interface à revoir (le système de communications, par exemple)
- Cernunnos Testeur, Rédacteur
- "Messieurs, c'est une plage privée! Je crois que nous dérangeons!" - Un officier britannique sur Sword Beach