Info sur le jeu |
Plateforme
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ÉditeurParadox Interactive |
DéveloppeurParadox Development Studio |
Date de sortieJuin 2017 |
Hearts of Iron IV : Death or Dishonor
Disponible depuis juin 2017 au prix de 9,99 euros et deuxième et dernier des DLC gratuit pour les possesseurs de l’édition Maréchal de Hearts of Iron IV, “Death or Dishonor” met l’accent sur les pays d’Europe centrale et orientale ayant eu la particularité de se retrouver à l’étroit entre le Reich et l’Union Soviétique à l’époque de la Seconde Guerre mondiale.
Devant composer prudemment pour maintenir un équilibre parfois fragile et précaire, ces pays n’ont historiquement pas tous rencontré la même réussite, face aux deux mastodontes fascistes et communistes. Alors, ce DLC est-il une réussite ? Ou bien constituera-t-il un déshonneur mortel ? Réponse ci-dessous...
Un soin important accordé à l'Europe centrale et orientale
D’entrée de jeu, « Death or Dishonor » annonce clairement la couleur. Le DLC consiste principalement en une amélioration et une personnalisation de l’expérience de jeu plus poussée pour les pays d’Europe centrale et orientale. Ainsi, la Roumanie, la Hongrie, la République Tchécoslovaque et la Yougoslavie se voient désormais dotées de décisions nationales, d’évènements et d’arbres des focus leurs étant propres.
Le soin du détail accordé par Paradox Interactive pour la personnalisation de ces arbres est aussi important qu’il est appréciable. Ainsi, l’arbre des focus roumain présente par exemple des spécificités lui étant propres et s’appuyant sur des éléments du contexte historique de l’époque, tel le caractère fantasque du roi Carol II et ses conséquences néfastes sur l’ensemble du pays.
De ce point de vue, ces nouveaux arbres sont une réussite. Très détaillés, ils renouvellent réellement en profondeur l’expérience de jeu de ces pays en lui donnant une identité propre, dépassant l’arbre générique.
Mention spéciale à la Hongrie qui peut tenter de reformer l’Empire déchu des Habsbourg, revenir sur le traité du Trianon, et enfin tenter de mettre en place une sorte d’héritier modèle du Saint Empire. L’idée est ambitieuse et ne manque pas de rendre le jeu intéressant, mais ce n’est pas la seule voie qui s’offre à vous, bien évidemment. Outre faire revenir un roi modéré Habsbourg, vous pourrez également faire en sorte d’en élire un fasciste, ou de refuser d’adopter une forme de gouvernement monarchique pour vous rapprocher du Komintern.
Comme d’habitude, trois voies s’offrent à vous :
- Les démocraties, et leurs lots de désavantages/ malus par rapport aux pays autoritaires
- Le fascisme
- Le communisme
Vous pourrez également tenter de rester non aligné, mais cela n’a qu’un intérêt très limité. Par ailleurs, difficile de rester neutre lorsque l’on ne s’appelle pas la Suisse, et que l’on a dans son voisinage immédiat un Reich allemand ou une Union Soviétique…
Un contenu intéressant, mais pas toujours très inspiré
Ainsi, si l’expérience de jeu de ces pays est largement améliorée par ce DLC, tout n’est pas pour autant parfait. Tout d’abord, il est à noter que de nombreux mods gratuits sur le Steam Workshop se proposent de remplacer les arbres génériques par des arbres particuliers pour un pays X ou Y. Malgré tout, Death or Dishonor reste bien plus soigné, et d’une qualité, mais aussi d’une cohérence, largement supérieure à ces mods.
Ensuite, un autre reproche peut consister dans le fait que les arbres des focus et les évènements propres à ces pays sont presque devenus trop nombreux comparés à d’autres. Ainsi, l’arbre des focus français fait désormais pâle figure face à celui de la Hongrie ou de la Roumanie. La chose est quelque peu dommage, et l’on ne peut qu’encourager Paradox Interactive à tenter de creuser désormais davantage l’arbre français pour le remettre au niveau en terme de richesse de contenus et de nombre de décisions.
Enfin, en dépit de la richesse des possibilités que vous offrent ces nouveaux arbres pour ces pays, les jouer reste très complexe, surtout face à l’ogre allemand. Dans les faits, si vous avez donc le choix entre de nombreuses voies, force est de constater qu’il sera très difficile de tenir tête à l’Allemagne, dès qu’elle se sera mis en tête que vos Sudètes sont à elles. Des décisions de l’arbre des focus vous permettent bien de renforcer la ligne de fort dans la région, mais elles vous coûteront du temps et vous empêcheront de vous consacrer à d’autres desseins, comme l’industrialisation de votre pays.
De facto, cela réduit pas mal le champ des possibilités. J’ai pour ma part été incapable de résister à l’Allemagne en jouant la Hongrie ou la République Tchèque. Dommage, car ce DLC part du postulat très intéressant qui est celui de suivre des pays devant traverser le second conflit mondial dans une posture plus que délicate.
On regrettera donc l’extrême situation de vulnérabilité de certains de ces États, face à l’Allemagne surtout. Quelques décisions nationales peuvent vous aider à espérer tenir, mais les arbres des focus sont tellement vastes qu’il est inutile d’espérer les atteindre avant que « Herr Hitler » ne vienne frapper à la porte.
Il convient toutefois de terminer ce test par une bonne note : depuis un an que Hearts of Iron IV est sorti, seuls deux DLC majeurs et payants ont vu le jour. Le rythme de sortie d’un DLC tous les six mois est relativement tolérable, surtout si ces DLC continuent d’être aussi vastes que n’avait pu l’être Together for Victory.
Hearts of Iron IV : Death or Dishonor
Bon, mais aurait pu être meilleur
- +Une expérience de jeu personnalisée et renouvelée pour des pays secondaires, mais intéressants.
- +Un important travail de recherche.
- +Des arbres de focus qui promettent beaucoup de stratégies sur le papier…
- +Le prix, correct pour une fois.
- +Le rythme de sortie des DLC…Prenez votre temps les gars !
- -…mais pas toujours autant que prévu dans les faits, la faute à une Allemagne gloutonne.
- -Des grandes puissances qui se retrouvent avec des arbres moins fournis et détaillés que des pays secondaires.
- -Un contenu que l’on aurait peut-être aimé légèrement plus étoffé.
- Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
- « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952