Info sur le jeu
PlateformePC Windows
ÉditeurParadox Interactive
DéveloppeurParadox Development Studio
Date de sortieAvril 2021

Europa Universalis IV : Leviathan

Roi de Dreamland
Thématique
1er mai
2021

Nommé Leviathan en référence à l'œuvre du philosophe et théoricien politique britannique Thomas Hobbes dans laquelle l'État est présenté comme un énorme monstre tentaculaire, cet énième DLC d'Europa Universalis IV se concentre sur le volet diplomatique du jeu, renforçant sa profondeur en proposant au joueur d'exploiter la totalité des mécanismes de spoliation qu'un régime peut mettre en place afin d'exploiter ses rivaux.

Sur le papier, Leviathan semble alléchant. Dans les faits... c'est hélas autre chose. Voyons pourquoi dans ce test.

Une bonne idée sur le papier...

L'idée de base de Leviathan, au-delà d'être excellente, est également cohérente. Insister sur le volet des relations diplomatiques entre les États est en effet quelque chose qui, jusqu'alors, n'était pas encore extrêmement développé dans Europa Universalis IV .

Ainsi, le DLC se propose de créer un mécanisme d'échange de faveurs diplomatiques qui vous permet d'augmenter le nombre d'interactions que vous pouvez obtenir de la part des autres États. On sort, ainsi, du schéma classique de la simple alliance, de l'accès militaire ou du mariage royal, pour se tourner vers des échanges plus fréquents prenant des formes davantage souples et variées.

En accumulant des faveurs diplomatiques auprès d'un État tiers, vous pourrez ainsi obtenir (voire même exiger) de sa part diverses faveurs, telles de la main d'œuvre, des troupes, ou encore de l'or. Vous pourrez également profiter des nations vaincues et exiger qu'elles transfèrent vers votre capitale une partie de leurs richesses et de leur niveau de développement.

Par ailleurs, vous pourrez aussi influer sur la durée des conseils de régence, afin d'écarter un héritier inapte, ou gênant.

Europa Universalis IV : Leviathan

Outre ce volet diplomatique, le second axe d'amélioration proposé par Leviathan concerne le colonialisme, ainsi que les nations mineures totémistes. Via l'apparition de nouvelles fonctionnalités, vous pourrez demander à vos colonies de vous concentrer sur le volet économique, ou à l'inverse sur le militaire. Ainsi, les guerres coloniales deviennent un peu plus intéressantes.

Concernant les nations totémistes, elles bénéficient d'un panthéon des anciens dirigeants qui les aidera à gagner des bonus reflétant les talents qu'ils avaient de leur vivant.

...qui sabote malheureusement l'équilibrage du jeu

Malheureusement, cet ensemble de bonnes idées est rapidement battu en brèche et remis en cause. La faute à une absence de test du nouveau contenu qui, mal calibré, vient ruiner le subtil et fragile équilibrage sur lequel Europa Universalis IV repose. Disons le d'emblée, ce test n'aura pas à être long pour tirer un verdict sans appel sur le raté qu'est Leviathan. Il suffit de lancer une partie quelconque pour très vite se rendre compte de tout ce qui ne va pas, dans ce contenu qui n'a visiblement pas été testé avant d'être proposé à la vente.

Ainsi, les faveurs diplomatiques s'acquièrent bien trop vite et bien trop facilement. Par conséquence, vous pourrez profiter des faveurs des États tiers contrôlés par l'IA à volonté, sans nécessairement avoir besoin de signer une alliance avec eux. Bien trop vite, vous allez pouvoir acquérir de la puissance, à tel point qu'il est aisément possible d'avoir dès le XVIème siècle une capitale surdéveloppée.

Europa Universalis IV : Leviathan

Mais ça n'est, hélas, pas tout. Outre l'équilibrage du jeu ruiné, Leviathan apporte son lot de bugs en tout genre, y compris sur du contenu qui existait déjà avant son arrivée. Paradox Interactive s'est empressé de sortir un patch corrigeant certaines des coquilles que le DLC a mis en place, mais force est de constater que le lancement est des plus ratés.

Au final, en vous permettant de devenir trop rapidement et trop facilement surpuissant grâce à l'utilisation abusive de ses mécaniques mal calibrées, Leviathan tue l'intérêt entier d'Europa Universalis IV. Aussi, je ne saurais que trop vous recommander de vous passer de ce DLC et d'attendre qu'il soit patché avant de vous pencher dessus.

Europa Universalis IV : Leviathan
4.5
Europa Universalis IV : Leviathan

Le DLC de trop ?
Difficile en l'état de recommander ce Leviathan, tant il apparait évident que les développeurs de chez Paradox Interactive ne l'ont pas (assez ?) testé avant de le publier. Si, sur le papier, plusieurs des idées qu'il porte sont très bonnes, leur traduction en termes de mécaniques de gameplay n'est, à ce stade, tout simplement pas convaincante. Entre problèmes d'équilibrages, bugs et abus en tous genres qui viennent pourrir l'expérience de jeu, je ne saurais que trop vous recommander de patienter avant d'investir dans ce DLC, d'autant plus que son prix est relativement conséquent. Une fois patché et équilibré, il sera, éventuellement, possible de réévaluer notre jugement sur ce contenu qui, pour le moment, ressemble bel et bien au DLC de trop pour Europa Universalis IV.
Intérêt historique :Sur le papier, Leviathan s'intéresse aux nations mineures, ainsi qu'au volet diplomatique du jeu. Louable, mais dans les faits, l'intérêt historique n'est que très mineur pour un jeu qui en déborde d'ores et déjà.
  • +Peaufiner les mécaniques diplomatiques, une bonne idée...sur le papier
  • +Du potentiel...
  • -...pour l'heure loin d'être exploité.
  • -La faute à un lancement raté
  • -Et à un équilibrage qui ruine le jeu
  • -Le prix, bien trop élevé
  • -À force, on a peut-être fait le tour avec les DLC sur EU IV, non ?

  • Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
  • « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952