Info sur le jeu |
Plateforme
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Éditeur1C Company |
DéveloppeurDestructive Creations |
Date de sortieMai 2018 |
Ancestors Legacy
En janvier 2018, nous vous présentions Ancestors Legacy, le nouveau petit du studio Destructive Creations, qui nous promettait un retour au temps des Vikings et de l’invasion des îles britanniques. Enième jeu sur les Vikings ou réelle innovation ?
La promotion ne permettait pas de caractériser réellement Ancestors Legacy, à part en tant qu’OVNI vidéoludique. Et il faut dire qu’après sa sortie, le résultat est plus que satisfaisant… voire même exceptionnel.



Des bases connues pour sauter dans l’inconnu
Ancestors Legacy se présente comme un STR à la Company of Heroes, mais au VIIIème siècle. À la sortie du jeu, quatre factions sont jouables : les Vikings, les Anglo-Saxons, les Allemands et les Slaves.
Parlons d’abord des escarmouches : ici, rien de nouveau sous le soleil. Sur plusieurs cartes, des joueurs (jusqu’à 3 contre 3) s’affrontent pour la domination de points ou jusqu’à l’anéantissement. Ce fonctionnement est commun à la plupart des STR mais en même temps, comment révolutionner les escarmouches de ce genre ?
Ancestors Legacy devient intéressant et se démarque des autres STR pour la gestion et la récolte des ressources. Ces dernières sont au nombre de trois : bois, nourriture et fer. Exit la construction de bâtiments de production ou le recrutement de paysans : comme sur Company of Heroes, des points de ressources sont à capturer. Mais le découpage en secteur n’est pas présent ; des petits hameaux sont répartis sur la carte, et leur capture (en brûlant la maison commune, forcément) permet au joueur d’assigner automatiquement des paysans aux ressources.
Devant le caractère essentiel de ces hameaux, il est aussi possible d’y construire trois tours d’archers… néanmoins, rien n’empêchera une troupe bien décidée à les détruire et à s’emparer du village.



Un jeu essentiellement centré sur l’action
La comparaison avec Company of Heroes ne s’arrête pas là : le joueur ne peut construire ses bâtiments que dans son camp de base. Et encore, les bâtiments ne sont pas légion : une forge, un camp d’entraînement, un lieu de culte pour avoir des améliorations… Cela offre la possibilité au joueur de se concentrer sur les combats.
Chaque faction a ses avantages et inconvénients : alors que les Vikings auront une force de corps à corps brute et puissante, les Anglo-Saxons sauront tirer avantage de leurs unités à distance et d’une bonne défense. Les Slaves et les Allemands sont pour l’instant les factions les moins développées : à part la cavalerie allemande, aucune unité ne s’y fait vraiment remarquer, permettant néanmoins un style de jeu assez polyvalent.
Les combats sont très bien réalisés. À titre d’exemple, j’ai rarement vu dans un jeu une retranscription si fidèle et prenante des combats, même dans les Total War. Alors que les unités apparaissent en « sections », de nombreux mécanismes révolutionnent le genre… en faisant penser à la série Total War. Ainsi, si les unités en face à face ont des comportements corrects, celles attaquées par le flanc ou par derrière auront un malus de moral et seront plus à même de faire une retraite.
Nouveauté : si une unité lâche mais qu’une unité alliée la rejoint au combat, la première regagnera du moral car les renforts sont arrivés. En bref, les combats ne sont pas de simples corps à corps bourrus, mais bien tactiques.
De rares unités à distance sont disponibles et serviront à harceler l’ennemi, mais elles n’ont rien de bien efficace : le corps de bataille principal doit être composé de troupes au corps à corps.
Enfin, des engins de siège sont présents très tard dans la partie : catapultes et scorpions infligeront de gros dégâts aux bâtiments (qui doivent d’abord prendre feu pour être détruits, et qui ne peuvent être éteints que si un puit est dans les environs) et permettront de les détruire de (trop) loin.
De plus, un système de dissimulation est ajouté : dans les champs ou dans les forêts, vos troupes seront invisibles pour mener des embuscades ; de nuit, la visibilité des unités sans torche sera réduite.



Une campagne plaisante sans être novatrice
Ancestors Legacy propose un mode campagne au joueur afin de ne pas tout miser sur le mode multijoueur. Une campagne par factions est proposée : chacune est divisée en deux (par des héros) parties de cinq épisodes. Ces épisodes sont courts (moins d’une heure) et s’inscrivent dans l’ADN d’Ancestors Legacy : même en multijoueur, pas de parties à rallonge.
Les cartes sont suffisamment petites pour ne pas perdre trop de temps, et une partie se termine en général en 30 ou 45 minutes. Devant cette durée, on peut deviner que les parties sont agressives et haletantes.
La campagne l’est aussi : les cinématiques sont magnifiques et l’histoire tient le joueur en haleine. La première campagne des Vikings a lieu lors du raid sur le monastère de Lindisfarne, en Angleterre...



Une ambiance au top grâce à un outil spécial
Graphiquement, Ancestors Legacy est bien réussi. Les paysages sont superbes et variés, l’eau est très bien faite, les personnages sont expressifs… c’est vraiment le point fort de ce jeu.
Au niveau du son, cornes de brume et bruits de batailles sont très bien rendus pour plus de réalisme… tout comme les rares musiques présentes.
Le joueur s’y trouve vraiment, et la vue cinématique l’aide : en sélectionnant une section et en bougeant la molette pour zoomer, la caméra se place à hauteur de soldat et suit l’unité. En combat, le joueur peut apprécier le réalisme et la variété des coups et des parades, tout comme les détails du terrain ou des bâtiments. Les combats en eux-mêmes ne sont jamais les mêmes, car les soldats peuvent effectuer des « finish » (action d’exécution du soldat adverse) très variés.
Ancestors Legacy
Un STR qui ravage tout
- +Graphismes très beaux
- +Combats réalistes, finish très sympathiques
- +Campagne exaltante
- -Prix encore un peu élevé (40€)
- -Quelques clichés
- -Quelques factions un peu trop « lambda »
Witz Rédacteur, Testeur, Chroniqueur, Historien
- « L'important n'est pas ce que l'on supporte, mais la manière de le supporter » Sénèque