Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurMicrosoft Studios |
Développeur
|
Date de sortieFévrier 2018 |
Age of Empires : Definitive Edition, la nostalgie suffit-elle ?
Suivant la tendance du moment qui consiste à éditer des versions remasterisées des jeux qui ont bercé notre jeunesse (ou notre adolescence pour les plus grisonnants d’entre nous !), Age of Empires n’échappe pas à la règle.
S’associant au studio Forgotten Empires, qui s’était déjà fait remarquer pour sa remasterisation d’Age of Empires II, Microsoft table clairement sur la nostalgie et sur les souvenirs de jeunesse de ses joueurs pour tenter de raviver la flamme envers un jeu qui va vers ses 21 ans, soit quasiment aussi vieux que moi !
Mais est-ce-que le résultat produit par cette « Definitive Edition » est suffisant ? Réponse dans notre test !
L'ADN d'Age of Empires déterré et preservé
Age of Empires : Definitive Edition se fixe un objectif double : celui d’offrir un lifting visuel à un jeu assez ancien, tout en le rendant plus jouables vis-à-vis des standards de nos jours.
Force est de constater que pour ce qui est du lifting visuel, la réussite est maitrisée et totale. Le jeu, sans être une claque graphique, est plutôt joli et bien que les graphismes en fausse 3D des deux premiers opus de la licence soient assez intemporels, leur remise au goût du jour, entre autre adapté au 1080p offre un résultat satisfaisant. Les animations sont fluides et assez détaillées. Les couleurs sont plus nombreuses et vivantes que dans l’édition de 1997. Pour les plus nostalgiques d’entre vous, sachez qu’il existe par ailleurs un mode de jeu offrant le rendu visuel de 1997. Vous pourrez alors saisir toute l’évolution des graphismes, qui ont considérablement été radoucis.
Pour ce qui est de la jouabilité et du gameplay en revanche, il y a davantage à dire. Si diverses améliorations notables sont à remarquer et ont en effet été implémentées par les développeurs, au niveau de la population maximale, du niveau de zoom ou encore vis-à-vis de la fluidité du jeu, tout n’est pour autant pas parfait. En fait, l’essentiel de la remasterisation et de la réactualisation de Age of Empires au niveau des standards de 2018 se situe dans l’amélioration de ses graphismes et dans le fait de le rendre stable et compatible pour les machines tournant sous Windows 10.
Cela a plusieurs conséquences. Tout d’abord, et c’est la plus fâcheuse, le pathfinding (comprendre la trajectoire et les chemins empruntés par vos unités pour se déplacer) est aux fraises. Sans doute pas autant que dans l’édition originale de 1997, mais tout de même, pour un jeu ressorti en 2018, c’est clairement problématique. D’autant plus que l’IA de cet opus est sans la moindre pitié et offre aux joueurs, même confirmés, un challenge des plus ardus. Si vous conjuguez donc cette IA roublarde et efficace, pour ne pas dire « tricheuse », avec le pathfinding déficient de vos unités, vous obtenez énormément de frustration au moment de mener la bataille.
L’exemple typique, c’est l’IA qui, étrangement, saura là où vous n’avez aucune défense malgré le brouillard de guerre, et se faufilera sournoisement jusqu’à vos fermiers ou vos bûcherons pour faire un raid déstabilisant la totalité de votre économie. Le temps que vous réagissiez, combiné au fait que vous unités vont parfois se bloquer, ou se croiser, voire même prendre un chemin loin d’être le plus court pour rejoindre la bataille... il ne restera plus aucun de ces pauvres villageois vivants, et vous serez bon pour vous reconstruire une économie.
Autre réjouissance, les IA qui spamment les moines. Alors oui, j’ai une affection pour le « Wololo », comme tout le monde. Mais quand vous voyez débarquer une armée de quarante moines qui beuglent tous en même temps et vous convertissent une à une vos unités et vos tours de défense sans que vous puissiez faire quoi que ce soit... la frustration prend clairement le dessus en un rien de temps.
En fait, à trop vouloir ressortir le même jeu et à trop vouloir conserver l’esprit de 1997, les développeurs ont effectué des modifications minimalistes. Pourtant, certaines améliorations au niveau de l’ergonomie du gameplay n’auraient pas été de trop, sans pour autant dénaturer l’ADN du jeu original. En guise d’exemples on peut noter le fait d’offrir la possibilité de stocker des fermes d’avance au niveau du grenier, ou encore offrir la possibilité aux villageois de se réfugier en garnison à l’intérieur du forum pour s’y protéger, comme c’était le cas dans Age of Empires II.
Bien que ces fonctionnalités ne figurent pas originellement dans le premier Age of Empires, il n’aurait pas été scandaleux de les implémenter dans la version réactualisée. Après tout, il ne s’agit pas seulement de ressortir le même jeu, mais bel et bien de l’améliorer vis-à-vis des nouveaux standards de notre époque. Malheureusement, sur ce point, davantage de petits détails auraient pu et dû être entrepris par le studio.
Conclusion, si la nostalgie fait son effet, et si l’amusement est bel et bien présent, force est de constater qu’il est parfois couplé à une frustration dont le joueur se serait bien volontiers passé.
Solo et multi : Tous les deux réussis
Passé ces quelques points de gameplay qui auraient pu être perfectionnés et qui peuvent générer de la frustration, force est de constater que le jeu reste malgré tout plaisant, surtout pour ceux qui y ont joué durant leur jeunesse.
On retrouve les sensations d’antan, avec les « Wololo » et autres « Rogan ». La bande son du jeu a été remise au goût du jour par un orchestre talentueux et l’on reconnait sans soucis les pistes sonores du jeu original, dans une version bien plus agréable à écouter.
C’est un véritable plaisir, peut être amplifié par la nostalgie, que de mener des parties contre des adversaires de tout niveau. Dans le même temps, on se rappelle toutefois que ce jeu disposait d’un contenu plus limité que Age of Empires II, sorti deux ans plus tard. Point d’équivalent aux châteaux, ni d’unités uniques pour chaque civilisation... ainsi que diverses facilités au niveau de l’ergonomie du jeu dont le manque se fait cruellement ressentir par moment, et dont nous avons déjà parlé.
Les campagnes solos reprennent quant à elles celles du jeu original, et restent appréciables à jouer, nous offrant un cheminement intéressant durant les diverses périodes de l’ère antique. Les escarmouches offrent aussi leur lot de sensations fortes, avec des nouvelles civilisations et des cartes diverses et variées. L’éditeur permet, comme dans le jeu original, de créer vos propres missions et vos propres cartes pour vous affronter.
L’intérêt majeur réside alors dans la revitalisation du mode multijoueur. Age of Empires : Definitive Edition permet en effet de profiter des technologies modernes d’internet pour jouer en multijoueur, là où la version originale était limitée par la technologie de son époque de sortie.
Pour autant, la décision de Microsoft de ne pas publier le jeu sur Steam pour l’instant risque d’être fort dommageable, car le Windows Market est en effet loin d’être une plateforme de distribution appréciée de la majorité des joueurs. Si le géant américain a ses raisons de refuser pour le moment la diffusion de son jeu via Steam, force est de constater que son intransigeance à cet égard ressemble fortement à une balle qu’il se tirerait dans le pied.
Ajoutez à cela plusieurs problèmes de stabilité et des bugs au lancement du jeu... espérons que les développeurs se pencheront sur ces questions rapidement en vue de perfectionner leur produit.
Age of Empires : Definitive Edition
La nostalgie ne fait pas tout
- +Plus beau
- +Plus fluide
- +Plus de population
- +Toujours aussi amusant
- +Le plaisir d’antan retrouvé
- +Un solo réactualisé et un multi revitalisé
- -Frustrant à bien des égards
- -Le pathfinding, perfectionnable
- -Une IA sans la moindre pitié
- -Pas disponible sur Steam pour l’heure
- -La nostalgie ne fait pas tout