Info sur le jeu |
Plateforme
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ÉditeurFocus Home Interactive |
DéveloppeurAsobo Studio |
Date de sortieMai 2019 |
A Plague Tale : Innocence
Alors que la mode est au Battle Royale et au Monde ouvert, tous deux vendus comme des "jeux vidéo en tant que service" à la durée de vie démentielle, il est de plus en plus rare de tomber sur des expériences entièrement solo nous proposant une aventure, certes plus courte, mais qui marque davantage l'esprit et le cœur des joueurs.
God of War (2018), Ghost of a Tale (2018), Hellblade : Senua's Sacrifice (2017) ou The Last of Us (2013) font parties de ces rares jeux qui se distinguent parmi cette masse de jeux AAA ou AA insipides et ne provoquant aucune émotion. Ce sont pourtant ceux qui ont remporté le plus de récompenses, et qui sont majoritairement adulés par les joueurs et la presse, prouvant que les aventures purement monojoueur ont encore leur place dans l'industrie vidéoludique de nos jours.
Peu connu par le grand public, Asobo Studio s'est surtout illustré dans des adaptations en jeux vidéo de films produits par Pixar comme WALL-E (2008) et Ratatouille (2007). Adaptations qui, à défaut d'être des jeux qui nous intéressent, se sont très bien vendues. Récemment, Asobo a surtout collaboré au développement de jeux comme The Crew (2014), Quantum Break (2016) ou ReCore (2016). Fondé en 2002, le studio bordelais sort avec A Plague Tale : Innocence son premier jeu de grande envergure avec le soutien de l'éditeur français Focus Home Interactive.
Cela peut paraître incroyable en 2019 de surfer à contre courant et de sortir une expérience solo qui n'est pas un "game as a service", sans lootbox, sans microtransactions, sans multijoueur... Et pourtant c'est le pari que s'est lancé Asobo Studio.
Mais ce qui est encore plus incroyable avec ce jeu découvert à l'occasion de l'E3 2017, c'est qu'il prend pour toile de fond une période obscure de l'Histoire de France : la Guerre de Cent Ans et la Peste noire. Autant dire que c'est une grande première dans l'industrie vidéoludique pour un studio français. Alors, le pari a-t-il été réussi ? Réponse dans le test qui suit !
Une histoire à hauteur d'enfants faite pour les grands
Autant le dire tout de suite : A Plague Tale : Innocence n'est pas un jeu à mettre à la portée de tous les yeux. Il est interdit au moins de 18 ans et c'est totalement justifié tant son univers est sombre, sale, dur, cru, violent..., et nous pousse parfois à prendre des décisions morales assez difficiles. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, bien au contraire, car un jeu poétique, tout beau, tout propre et tout lisse se déroulant durant la Guerre de Cent ans, n'aurait eu aucun sens.
Notre aventure débute en 1348, durant la première phase d'un conflit qui allait durer 116 ans et qui voit à ce moment précis l'effondrement de la puissance de la maison de Valois face à des forces anglaises souvent victorieuses. La Guyenne, où nous nous trouvons, est d'ailleurs aux mains des Anglais à ce moment-là. De plus, la peste vient d'arriver et elle a commencé à ravager les campagnes et les villes avec toutes les peurs et mythes que cela suscite. L'Inquisition est appelée pour endiguer la menace.
Nous incarnons Amicia De Rune, une jeune noble forte et indépendante de 15 ans, entraînée à l'art de la chasse par son père. Elle manie d'ailleurs la fronde à la perfection, ce qui sera bien utile tout au long de l'aventure. En grandissant, elle a eu peu de contact avec son frère Hugo, très protégé par sa mère. En effet, âgé de 5 ans, le petit garçon souffre d'une maladie inconnue semblant être incurable et qui l'oblige à rester cloîtré dans sa demeure pendant que sa mère cherche tous les moyens possibles pour le guérir, quitte à transgresser les règles avec l'usage de l'alchimie. Hugo ne connaît donc rien du monde extérieur.
Un jour, alors qu'Amicia était partie à la chasse avec son père, un événement tragique a lieu, l'obligeant à quitter précipitamment le château avec son frère. Elle a comme devoir de le protéger, et ce, quoi qu'il en coûte. Commence alors une aventure intimiste en compagnie d'Amicia et Hugo. Le frère et la soeur tentent de survivre dans un monde en proie au chaos, où la mort rôde à chaque recoin et où les ennemis se feront nombreux et vicieux.
Ainsi, ils devront faire face à des bandits et à des détrousseurs de la guerre pour vider les poches des morts et piller les maisons abandonnées, ou à l'Inquisition qui semble être lancée à la poursuite d'Hugo et du mal qui le ronge. Mais surtout, nos deux jeunes gens devront faire face à des hordes de rats à l'appétit vorace qui boulottent tout sur leur passage... tant qu'il n'y a pas de lumière pour les gêner.
Un jeu historico-fantastique de toute beauté
A Plague Tale : Innocence n'est pas un véritable jeu historique. Il utilise la Guerre de Cent ans, l'inquisition et la Peste noire comme des toiles de fond qui viennent offrir un contexte. Malgré cela, le jeu penche très souvent du côté fantastique. Les développeurs ont fait un immense travail de recherche afin de reconstituer la Guyenne de l'époque médiévale, parsemée de villes et de villages médiévaux, de fermes, de moulins et de châteaux dévastés par la guerre et par la peste.
Malgré ce côté fantastique (pour un site comme le nôtre, j'entends bien), on arrive tout de même à s'immerger dans cet univers parfaitement mis en valeur par des graphismes de toute beauté. Pour son premier « vrai » jeu, Asobo Studio réalise une performance remarquable. Visuellement, on est au même niveau qu'un Hellblade : Senua's Sacrifice, réputé pour sa réalisation et son ambiance visuelle de grande qualité.
Clairement, A Plague Tale : Innocence nous en a mis plein les yeux et a su varier les scènes et les ambiances, proches parfois d'un rêve émerveillé et plus souvent d'un sombre cauchemar. Le plan final est une grande réussite.
Techniquement le jeu ne souffre d'aucun défaut. Nous n'avons pas profité du « patch Day One » avec notre version de test et pour autant, nous n'avons rencontré aucun problème technique ou de bug venant entacher notre expérience. Cela fait plaisir de voir un jeu propre dès sa sortie. Le titre est fluide de bout en bout en graphismes “ultra” avec une machine tout à fait respectable.
Les effets de lumières, quand on sait que celles-ci ont une grande importance dans le gameplay, sont fabuleux. Les visages des personnages sont très bien modélisés. Les rats s'affichent par milliers à l'écran d'une manière assez incroyable, le tout sans aucun ralentissement. Une belle prouesse technique pour un studio ne disposant pas d'un budget faramineux.
Une durée de vie courte au prix d'une expérience intense
Habitué à jouer à des jeux pouvant atteindre la centaine d'heures, j'ai pu constater, dans un premier temps avec regret, que j'avais terminé le jeu en 9 petites heures. Zog l'a pour sa part terminé en 15 heures, mais il a galéré pas mal là où je suis passé sans difficulté. Dans tous les cas, cela paraît peu en 2019, à une époque où l'investissement dans un jeu doit concorder avec une durée de vie importante. Le prix du jeu étant de 44.99€, force est de constater que le temps passé dessus paraît cher payé.
Cependant, en y réfléchissant bien, cette durée de vie est idéale pour ce type de jeu qui peut souffrir d'une forme de lassitude et de redondance s'il avait été plus long. On l'a vu dernièrement avec Pathway qui est un jeu qui propose toujours la même chose...si bien qu'au bout de 10 heures, on n'a plus envie d'y jouer.
En peu de temps, A Plague Tale : Innocence arrive tout de même à nous offrir une riche et grande expérience vidéoludique grâce à son histoire captivante et à son rythme soutenu, avec quelques phases de contemplation et de relative tranquillité. Pas sûr qu'avec une dizaine d'heures supplémentaires, nous aurions eu la même expérience.
A Plague Tale : Innocence propose plusieurs phases qui se répètent dans l'aventure. Si le jeu avait duré plus longtemps, croyez moi qu'au bout d'un moment, vous vous seriez lassés. Avec cette durée minimale, on n'a pas le temps de s'ennuyer car le rythme est soutenu et captivant de bout en bout. C'est un jeu que l'on peut très bien terminer en deux-trois jours, de la même façon que l'on peut dévorer une série sur Netflix en très peu de temps. D'ailleurs, A Plague Tale : Innocence me fait davantage penser à une série interactive entrecoupée de chapitre aux sujets et aux objectifs différents à chaque fois.
Cependant, il en reste qu'une fois terminé, la rejouabilité est inexistante. On ne revient pas sur le jeu pour le terminer une nouvelle fois (ou en tout cas pas dans l'immédiat) car il est un long couloir sans aucun embranchement ni aucun choix à faire. Pour être honnête, vous allez sans doute le désinstaller une fois terminé... et espérer qu'une suite, voire un préquel, puisse voir le jour.
A Plague Tale : Innocence propose tout de même un système d'objets à collectionner pour les amateurs d'explorations intensives. De quoi ajouter une ou deux heures supplémentaires tout au plus. Personnellement, j'ai dû en récupérer pas loin de 70% au cours de mes 9 heures de jeu.
Des personnages attachants, des vrais méchants
Dans un jeu vidéo , quand on incarne, ou accompagne, un personnage enfant ou adolescent, il y a toujours cette crainte de se retrouver face à un jeu d'acteur assez « gnangnan » ou casse-pieds. Alors qu'Atreus a été divin dans God of War et qu'Ellie fut magistrale dans The Last of Us, qu'en est-il d'Amicia et Hugo ?
Pour ma part, leur jeu d'acteur fut une excellente surprise. Les voix françaises collent parfaitement aux personnages. Hugo peut bien se montrer pénible par moment, mais il n'a que 5 ans et ne découvre seulement le monde que maintenant. Il est souvent émerveillé par ce qu'il voit et pose de très nombreuses questions sur l'environnement qui l'entoure. Rien d'inhabituel pour un bambin de son âge.
Les deux personnages discutent souvent entre eux durant leur aventure. La tonalité change en fonction des situations. Par exemple, ils chuchotent en présence d'ennemis.
On s'attache très vite aux deux héros, et notamment à Amicia qui a le potentiel de devenir une nouvelle héroïne du jeu vidéo. Elle est très protectrice envers Hugo, bien que leur relation reste difficile au début du jeu. D'autres individus viendront accompagner le duo en cours d'aventure. On s'y attache également immédiatement. Le travail sur les personnages est à saluer. Il est très probable qu'Asobo Studio remporte des récompenses dans ce domaine, au même titre que Clémentine dans The Walking Dead ou Senua dans Hellblade : Senua's Sacrifice.
On pourrait juste regretter pour l'un des personnages l'utilisation d'un langage grossier un peu trop moderne. Il existe pourtant bien des insultes médiévales... ventredieu !
La relation entre Amicia et Hugo n'est pas seulement visible dans les dialogues. Elle l'est aussi au cours de leurs pérégrinations. Quand le danger se fera pressant, Hugo prendra la main d'Amicia et avancera ainsi avec elle de cachette en cachette, le tout étant animé de la façon la plus naturelle qu'il soit. Face aux rats, Amicia prendra Hugo dans ses bras sous le couvert d'une lumière afin de progresser dans cette masse grouillante. Les développeurs ont effectué un travail magistral sur les animations, renforçant par-là le lien qui unit les deux protagonistes.
Et que dire des méchants ! Enfin, on se retrouve face à des ordures de la pire espèce que l'on apprend à détester tout au long de l'aventure jusqu'à la confrontation finale. C'est ce qui manque dans les Assassin's Creed par exemple où les antagonistes n'ont pas du tout de charisme. Dans ces jeux, on peine à s'enthousiasmer à l'idée de trucider le grand méchant de l'histoire. Ici, c'est tout le contraire. Dans A Plague Tale : Innocence, le seigneur Nicholas, commandant de l'armée de l'Inquisition, et Vitalis, le mystérieux maître de l'Inquisition, jouent leurs rôles respectifs à la perfection. Ils sont certes stéréotypés, mais ça fonctionne parfaitement.
Et puis, il y a les rats et leurs yeux brillants dans l'obscurité... Ils ne sont présents que dans les endroits sombres et ne sortent que la nuit pour nous becqueter les jambes avant de nous manger tout cru à la moindre erreur. Voir Hugo se faire dévorer sous les yeux d'Amicia est une expérience assez bouleversante. Mais votre pire ennemi peut devenir un allié efficace comme nous allons voir dans la partie suivante...
Un gameplay basique, simple et efficace
Personnellement, je n'ai pas eu de difficulté majeure à terminer A Plague Tale : Innocence, contrairement à Zog qui a semble-t-il ragé plusieurs fois. Sans me jeter des fleurs, il faut bien avouer que finir les Dark Souls vous vaccine contre toute forme de difficulté dans les jeux vidéo.
Il m'est bien arrivé quelquefois de mourir à cause d'une erreur d'inattention ou d'un mauvais calcul (certaines torches se consomment très rapidement, n'éclairant alors plus le passage, ce qui laisse souvent place à un drame), mais il n'y a rien d'insurmontable.
On peut considérer que le gameplay du jeu se divise en plusieurs phases. Il y a les phases d'exploration, tranquilles, où l'on peut marcher sans craindre d'être importuné. Ces phases sont rares. En effet, la plupart du temps vous devrez fuir ou jouer à cache-cache avec vos ennemis.
Pour traverser les rangs des bandits, des soldats anglais, des rats ou de l'Inquisition, Amicia devra utiliser sa fronde pour faire diversion. Celle-ci pouvant faire du bruit, il sera alors parfois nécessaire de jeter un projectile directement à la force du bras et de se servir de l'environnement qui vous entoure pour détourner l'attention des ennemis qui vous bloquent la route.
Au début, vous n'aurez que des pierres à jeter, par exemple, sur des caisses remplies de métal pour faire du bruit et attirer des soldats. Il sera ensuite possible de passer dans leur dos. C'est un système d'infiltration basique mais qui fonctionne bien sur ce jeu. L'IA n'étant pas dotée d'un QI élevé, elle agira tout le temps de la façon que vous désirez. Une fois que l'IA a fait les vérifications nécessaires et vu qu'il n'y avait pas de problème, elle retournera alors à son poste ou à son chemin de ronde.
Plus vous avancez dans le jeu, plus de nouveaux types de projectiles feront leur apparition, vous permettant d'effectuer de nouvelles actions, comme par exemple allumer des bottes de pailles ou des braseros à l'aide d'“Ignifer”, une pierre enflammée. De plus, vous devrez récupérer un certain nombre de ressources cachées dans le décor afin de confectionner des projectiles ou d'améliorer votre équipement via un établi prévu à cet effet.
Pour vous cacher, vous pourrez utiliser les hautes herbes ou les éléments du décor comme les murets et les caisses. D'autres actions seront possibles en cours d'aventure mais ce sera à vous de les découvrir...
Quant aux rats, il sera parfois nécessaire de jouer avec leur appétit. Un garde avec une lanterne vous gêne dans votre progression ? Faites en sorte qu'il ne soit plus éclairé et admirez le cruel festin qui s'offre à vous. Des choix difficiles seront à faire pour survivre dans ce milieu hostile et le jeu ne fait pas les choses dans la dentelle.
Parfois si vous êtes bloqués, Hugo ou l'un des personnages qui vous accompagne pourra émettre une supposition pouvant vous aider. Vous pourrez aussi faire appel à leurs compétences pour débloquer des situations précises.
Avis de Zog
Avec A Plague Tale : Innocence, je ne m’attendais pas à grand chose pour être honnête. N’ayant suivi le développement du jeu que de très loin, j’avais seulement une vague idée de son contenu, sans pour autant m’y être intéressé plus que cela.
Force est de constater que je me suis trompé et que j’aurais mieux fait de m’intéresser davantage au travail incroyable des petits bordelais d’Asobo Studios qui nous signent là un jeu de grande qualité.
Alors oui, si vous êtes de ceux qui évaluent le rapport qualité-prix d’un jeu à sa seule durée de vie, passez votre route car vous n’en aurez pas pour votre argent. En revanche, si vous cherchez une expérience forte en émotions avec des personnages attachants, un scénario profond et des dialogues soignés, foncez. Très court, A Plague Tale : Innocence reste malgré tout marquant et intense.
A l’aide de ses graphismes somptueux, il nous raconte l’histoire touchante d’une soeur et de son jeune frère qui tentent d’échapper au chaos incontrôlable du monde qui les entoure. Se rapprochant dans sa structure narrative de ce qui peut se retrouver dans un jeu comme “The Last of Us”, il est à n’en pas douter l’un de ces titres qui sera capable d’arracher une larmichette à de nombreux joueurs.
La qualité de l’écriture des dialogues et de la relation Amicia-Hugo est un élément central qui consacre la réussite du jeu. Le fait qu’il soit optimisé à merveille et qu’il offre un rendu fabuleux sur des configurations modeste est également à saluer.
Malgré tout, quelques petits regrets viendront ternir mon expérience et l’entacher de frustration, mais ils correspondent davantage à des décalages entre mes attentes personnelles et le contenu proposé. Aussi, ces reproches ne sauraient constituer une parole d’Evangile.
Tout d’abord, j’aurais personnellement préféré un jeu davantage historique et moins fantastique. Le scénario se nourrit du contexte de la peste et de la guerre de Cent Ans pour offrir à l’aventure un contexte, mais les références à l’Histoire ne sont que très limitées une fois passés les seuls décors du jeu. C’est à mon sens dommage car l’intrigue qui, pendant longtemps conserve un caractère plausible malgré son aspect fantastique, finit par totalement dérailler et devenir loufoque en fin de partie (à tel point que le jeu est proche de ne pas avoir sa place sur notre site en de nombreux aspects). Dommage, car j’aurais adoré retrouver une sorte de “The Witcher” dans le royaume de France du XIVème siècle...
En dehors de cela, je trouve également que A Plague Tale : Innocence ne se présente pas comme un “die and retry”. Pourtant, certains passages du jeu constituent de véritables pics de difficultés assez délirants qui sortent de nulle part et viennent casser la fluidité de la narration. Ces passages, assez punitifs, ne laissent pas de place à la moindre erreur et sont pour certains atrocement longs. N’oubliez pas que vous incarnez une jeune fille de 15 ans armée d’une seule fronde. Le moindre coup d’épée est mortel.
N’étant pas habitué à jouer à “Dark Souls”, je dois avouer que ces passages m’ont frustré. Le fait de recommencer encore et encore au même point de passage alors que j’avais juste envie de découvrir la suite de l’histoire est quelque peu agaçant.
Quand vous vous lancez sur un Dark Souls ou sur un Hotline Miami, vous savez dans quoi vous vous embarquez, tout comme vous savez que le fait de roter du sang fait partie du contrat implicite que vous avez accepté de signer avec le jeu.
Ici, ces moments difficiles m’ont plus semblé freiner la narration qu’autre chose dans un jeu qui déroule le reste du temps son histoire de façon fluide et sans accroc majeur. Un peu comme si ces passages avaient été placés de façon à augmenter artificiellement la durée de vie du jeu...
Malgré ces petits points négatifs, A Plague Tale : Innocence reste une expérience intense et mémorable. Assurément l’une des très bonne surprise de cette année 2019.
A Plague Tale : Innocence
Une expérience époustouflante
- +Expérience vidéoludique intense et captivante
- +Des personnages soignés et superbement interprétés
- +Graphiquement superbe, techniquement parfait
- +La musique d'Olivier Derivière, toujours au top
- +Enfin un jeu français ayant pour cadre la Guerre de Cent ans !
- -Un prix trop élevé pour le contenu
- -Certains éléments du scénario qui mériteraient d'être approfondis (dans un prequel ou une suite ?)
Graphismes
Difficile de faire mieux dans le genre sans le budget des gros studios. Pourtant Asobo Studio a réalisé un coup de maître. Les développeurs ont su varier des environnements tout aussi réussis les uns des autres. On pourra tout de même pester sur les paysages lointains manquant de détails, mais c’est vraiment aller chercher la petite bête...
Technique
Aucun soucis technique, ni aucun bug, n'est venu entacher notre partie. Le jeu est propre du début à la fin et d'une fluidité exemplaire. En outre, il ne demande pas un PC de la NASA pour bien fonctionner.
Jouabilité
Loin d'être simpliste, le gameplay est tout à fait correct et ne révolutionne pas le genre. De la fuite, des parties de cache-cache, du combat à la fronde, de la récolte de matériaux et un soupçon de casse-tête sont les ingrédients de cette aventure mouvementée.
Durée de vie
Difficile à dire. Si l’on se contente de regarder le prix : oui c'est beaucoup trop peu et la rejouabilité n'est pas au rendez-vous. Cependant, heureusement que la durée est si courte car l'histoire n'en est que plus intense. Elle aurait été vite redondante et ennuyeuse avec une dizaine d'heures supplémentaires.
Ambiance
Bien que le cadre soit historique, l'ambiance est plutôt fantastique. Le mélange des deux fonctionne bien pour ma part, moins pour Zog. En outre, le jeu est servi par une musique magistrale signée par Olivier Derivière, entendu récemment dans 11-11 Memories Retold.
Scénario
Découpé en chapitres de longueurs variables, le jeu nous propose une histoire sombre et mature avec des personnages parfaitement interprétés. De l'émotion, de la peur, du dégoût, de la joie, de la tristesse.. on passe d'un sentiment à un autre comme rarement on l’a fait dans un jeu vidéo.